La science du climat pour expliquer le changement climatique

Les efforts actuels s’avèrent insuffisants pour limiter la hausse de la température mondiale au-delà de 2 °C, objectif que s’est fixé la communauté internationale pour éviter un emballement catastrophique des dérèglements climatiques. En effet, les recherches scientifiques, dans une grande majorité, montrent que les facteurs naturels et anthropiques sont les principales causes du changement climatiques. En outre, les conséquences, au regard de la littérature scientifique et différents rapports, sont de différentes natures.

Les conséquences du changement climatique se manifestent sur plusieurs échelles et témoignent de la nécessité de respecter les décisions prises par la communauté internationale en faveur du climat : Accord de Paris sur le climat. Dans le contexte actuel, même les ressources les plus prisées du monde sont soumises aux effets néfastes de la dégradation des conditions climatiques, affectant une ressource essentielle : l’Eau. Considérant les zones, les conséquences du changement climatique sur le cycle de l’eau peuvent se vérifier à travers sa qualité et sa disponibilité. En effet, « les changements concernant le cycle mondial de l’eau en réponse au réchauffement au cours du XXIe siècle ne seront pas uniformes. Le contraste des précipitations entre régions humides et régions sèches ainsi qu’entre saisons humides et saisons sèches augmentera, bien qu’il puisse exister des exceptions régionales » (GIEC, 2013). Ce qui explique des épisodes de sécheresse ou d’inondation selon les zones considérées.

Dans les villes côtières, les conséquences du changement climatique se manifestent davantage par l’érosion côtière devenue la source de nombreux problèmes socioéconomiques et environnementaux.

L’érosion côtière est un phénomène qui se remarque dans plusieurs villes situées le long des littoraux. Il est l’une des conséquences du changement climatique qui lui-même a une cause anthropique. Selon Sébastian Weissenberger et al, (2016), ce sont les aménagements humains au niveau des côtes qui renforcent la vulnérabilité de l’espace face aux aléas côtiers. En effet, l’extraction de sable, les habitats humains, le tourisme balnéaire, sont autant de facteurs qui concourent à aggraver le risque d’érosion dans les littoraux. Ces idées sont confortées par le Bureau de Recherche Géologique et Minière, (2010), qui souligne dans son recueil des journées « Impacts du changement climatique sur les risques côtiers » que les aménagements humains modifient l’équilibre environnemental du littoral. Les différentes interactions qui existent entre les éléments de l’espace littoral sont analysées afin d’identifier les impacts du changement climatique sur les risques côtiers en France. Les auteurs du recueil ont de ce fait pu établir

l’état d‘avancement des recherches sur les impacts du changement climatique sur les risques côtiers menées en France.

L’érosion côtière conduit à une perte de l’habitat humain, menace les activités économiques des populations et ce sont celles qui font face à l’océan qui sont les plus exposées. C’est ce que Virginie Cazes-Duvat, (2005) explique, dans son article « Les archipels de l’ouest de l’Océan Indien face à l’érosion côtière (Mascareignes, Seychelles, Maldives) ». Dans son article, l’auteure nous montre comment ces archipels sont exposés aux risques naturels côtiers au point que cette exposition constitue une grande menace pour la population leurs biens et leurs activités. Pour faire face à la forte exposition, les autorités ont recours à la construction d’ouvrages lourds qui constitue la principale méthode de riposte contre la vulnérabilité de la zone. Mais toujours selon Virginie Cazes-Duvat, (2005), ces ouvrages ont un coût élevé et ont des impacts très importants.

L’adaptation des populations face aux conséquences du changement climatique en l’occurrence à l’érosion côtière est un phénomène qui est observé dans certaines zones exposées au risque. Ainsi, Lemmen, D.S., F.J. Warren Lemmen, D.S., F.J. Warren, J. Lacroix et E. Bush, J. Lacroix et E. Bush, (2007), montrent, dans leur rapport « vivre avec les changements climatiques au Canada », que « dans la lutte contre les changements climatiques, l’adaptation est incontournable ». Dès lors, la stratégie basée sur la gestion du risque est une approche efficace d’adaptation.
Ces conséquences, certains pays africains sont aussi touchés par le phénomène des changements climatiques et ses impacts. En Afrique de l’Ouest les changements climatiques ont poussé certaines populations vivant sur le littoral et dont les ressources naturelles font partie de leurs moyens de subsistance, à la migration vers d’autres contrées ou dans les interlands.

Koku-Azonko. F, 2013, a, dans son article « L’impact de l’érosion côtière sur la pêche artisanale maritime au Togo » montré que presque tous les pays disposant d’un littoral sont touchés par l’érosion côtière. Il analyse l’impact de l’érosion côtière sur la pratique de la pêche artisanale et les moyens d’existence des acteurs. L’auteur explique aussi que l’érosion côtière est observable au sud du Togo et que les aménagements, les ouvrages portuaires et l’extraction de sable ont contribué à aggraver l’avancée de la mer.

Le Sénégal, comme beaucoup de pays disposant d’une côte, est soumis aux conséquences du changement climatique. En effet, l’érosion côtière est manifeste sur tout long du littoral sénégalais et les conséquences se ressentent aussi bien sur le plan socio-économique, que sur l’environnement.

Le Sénégal dispose de 718 km de côtes susceptibles d’être décrites comme il suit :
– 300 km de côtes sablonneuses ;
– 234 km de mangroves et de zones estuariennes (y compris la ville de Saint-Louis) et,
– 174 km de côtes rocheuses Seck. A. (2010).

Selon Denis et al. (1995) cités par Seck A. (2010), avec les conséquences du changement climatique, il est prédit que quelque 55 à 86 km² de plage sont vouées à disparaitre à cause de l’élévation du niveau marin estimée par les plus optimistes à 3 cm tous les 100 ans et la recrudescence du phénomène de l’érosion côtière. Or, la côte d’alerte du site urbain de Saint-Louis est de 175 cm, chiffre qui est facilement dépassé lors des épisodes de fortes houles. Du même coup, environs 6 000 km² de zones basses essentiellement de zones estuariennes seront inondées.

Chaque année, la mer avance de 1 à 1,33 mètres en moyenne sur la côte sénégalaise longue de plus 700 km. Selon la Banque Mondiale (BM), d’ici 2080, les trois quarts du littoral sénégalais seront exposés à un risque élevé d’érosion, par rapport au chiffre actuel de 25 % et au risque d’inondations causées par les épisodes de tempêtes maritimes. À l’embouchure du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis représente l’exemple le plus extrême de combinaison de risques. Cette ville est déjà soumise à d’importants risques de crues du fleuve qui s’intensifieront avec l’élévation du niveau marin qui empêche les eaux de fleuves de se jeter dans l’océan Atlantique. Il est possible, d’ici 2080, que 80 % de la ville soient submergés, ce qui confirme la forte menace qui pèse sur la côte sénégalaise.
Saint-Louis n’échappe pas à ces prédictions. En effet, Saint-Louis est une ville d’eau qui se localise dans le Delta du fleuve Sénégal entre les latitudes 16°01 Nord et la longitude 17°30 Ouest. « Sur une superficie communale de 4 579 hectares, Saint-Louis, hors eau, couvre 3 632 hectares. Les plans d’eau inclus dans l’aire communale, représentent 20 % du territoire de la ville, soit 943 hectares », Plan de Développement Communal (1998).
Ainsi, Saint-Louis bénéficie d’un cadre géographique assez particulier marqué autant par sa structuration que par les rapports qu’elle entretient avec l’eau.