La participation des citoyens en matière de sécurité locale

L’ouvrage “La participation des citoyens en matière de sécurité locale”, s’intéresse à la participation des citoyens au niveau de la gouvernance et de la production de la sécurité locale, il explique qu’il y a deux formes de participation, l’étude évoquera les réseaux de surveillance de voisinage, les unités de réservistes des forces de l’ordre, et d’autres sujet. focalisons nous sur la surveillance de voisinage qui selon moi se rapproche considérablement de la surveillance des chauffards.

L’analyse montre qu’en France, les réseaux de surveillance de voisinage se sont fortement développés. ils ont beaucoup gagné en visibilité publique, partisans et opposants continuent toutefois de s’opposer sur le sujet.

L’objet de l’étude n’est ni de les promouvoir, ni de les dénoncer, simplement de rendre compte d’un phénomène en pleine expansion. D’un point de vue factuel, il importe néanmoins de préciser que ces réseaux ne s’apparentent pas à des milices locales d’autodéfense, il n’y pas matière à amalgame.

La législation française est stricte à ce sujet, le Code de la sécurité intérieure interdit le port d’armes par des particuliers et prévoit la dissolution de toute association ou groupement de fait présentant par leur forme et leur organisation militaire le caractère de milices privées. à vrai dire, Les cercles de surveillance locale auxquels on fait référence sont généralement connus sous l’appellation de voisins vigilants. Ils présentent plusieurs cas de figure.

Il en existe deux principales formes, l’une officielle, encadrée par le gouvernement, l’autre non institutionnelle, fédérée par un site web communautaire géré par une entreprise privée. en effet Le dispositif dit de participation citoyenne est placé sous l’égide du ministère de l’Intérieur. Il peut être mis en place à l’échelle de n’importe quelle circonscription de sécurité publique, quoiqu’il ait d’abord été porté par la gendarmerie et soit, en pratique, il est bien plus développé dans les zones rurales et que dans les villes qui sont couvertes par la police nationale. actuellement 3 200 communes sont engagées dans ce dispositif, 2 900 ont établi un protocole.

L’autre système “ la plateforme Voisins Vigilants” est un site web communautaire permettant de mettre en relation les habitants d’un même quartier pour lutter ensemble contre le fléau des cambriolages de manière simple et gratuite ». Cette plate-forme offre un système d’alerte par SMS, ainsi qu’un annuaire des voisins, un journal du quartier et quelques autres fonctionnalités. Tout citoyen peut s’y inscrire gratuitement pour rejoindre sa communauté de voisins ou en créer une s’il n’en

existe pas encore dans son quartier .

Le fondateur de la société précise que son site internet a été inspirée par “neighbourhood watch” apparue en 2002 aux états unis. lancé en 2012 en France autour de valeur d’entraide avec un esprit de lien sociale. l’expérience s’est vite répandue sur le territoire, aujourd’hui il y a plus de 10 000 communautés de Voisins vigilants en France et en Belgique ce qui représente plus de 200 000 foyers.

Le coût de l’abonnement à ce service est selon la taille de la commune. la cotisation moyenne s’élève à 1000€, mais « ça va de 250€ par an pour un petit village de quelques centaines d’âmes, à 13 000€ pour leur plus gros client, la ville de Perpignan ». Ce qui est intéressant mais embêtant pour cette jeune entreprise c’est que certaines villes s’y refusent « Une communauté qui tourne, qui se développe bien […] va chercher, en général, ensuite, un soutien institutionnel de la part de la municipalité, que, parfois, elle ne va pas trouver.

Et ça, ça peut freiner la communauté de Voisins vigilants dans son développement. […] Quand la mairie ne soutient pas l’action, parfois, ça a un effet négatif, parce qu’un référent de la communauté peut se dire “merde, j’essaie de faire quelque chose pour ma ville, et en retour, on ne reçoit même pas de soutien”. » (Président de l’entreprise Voisins vigilants) Pourtant deux personnes interviewés estiment que « le dispositif pourrait prendre plus d’ampleur si la mairie et le commissariat de police utilisent cette plate-forme », et déclarent qu’ils « travaillent aux corps, les représentants de la mairie depuis quatre ans pour les convaincre d’adhérer au dispositif, mais ils ne veulent pas, ils tergiversent ».

D’un autre côté un commissaire à l’Essone « a dit que c’était une très bonne idée que les citoyens s’impliquent dans la sécurité de la ville » il affirme également que « le commissariat a un œil sur les Voisins vigilants » et qu’« un fonctionnaire s’occupe de savoir qui ils sont », « pour éviter les débordements, que ça n’aille pas trop loin, que ça reste juste citoyen » En revanche dans d’autre commune comme à Aulnay-sous-bois,même si le maire est d’accord avec le principe d’associer des concitoyens dans une logique de coopération avec la police, il reste très prudent car selon son directeur de la prévention et de la sécurité de la ville d’Aulnay sous Bois « On s’est vite rendu compte que Voisins vigilants est un site marchand.

Et qu’au sein de la stratégie territoriale, on ne peut s’engager dans un protocole d’action clairement établi, formalisé par la signature entre le maire et le préfet, que si nous partons sur un principe de participation citoyenne, et non pas sur une appellation commerciale qui est Voisins vigilants. Du coup, on est toujours sur la circulaire de juin 2011.

Mais le ministre, en 2011, demandait aux préfets de se rapprocher des maires pour inciter au développement de Voisins vigilants. Sauf que la sémantique a évolué derrière. » Dans l’ensemble ce dispositif intéresse majoritairement des propriétaires bien établis et qui sont susceptibles d’être menacé au risque de cambriolage, l’initiative prend plus ou moins bien, selon un habitant de l’Essonne « Les gens, au départ, avaient très peur que ce soit une milice. Ils me l’ont carrément dit, ils avaient peur que ce soit une milice.

Donc il a vraiment fallu batailler, leur expliquer que non, que c’était prendre ses responsabilités les uns vis-à-vis des autres, mais qu’on n’était pas… on n’a pas le droit d’agir, on n’a pas le droit d’intervenir, on regarde. Et quand on voit quelque chose, on avertit. Mais c’est surtout bien précisé : vous n’agissez pas vous-mêmes ! […]

C’était l’angoisse des gens, qu’on fasse une milice de quartier. » (Référente d’une communauté de voisins vigilants, 67 ans, 91). un autre élément qui ressort de quelques citoyens selon un responsable de la police municipale de la ville d’Avon « certaines personnes estiment que, lorsqu’elles voient quelque chose qui pourrait intéresser la police, ou quelque chose d’éventuellement suspect, il n’y a pas besoin de faire partie d’un dispositif pour relayer l’information.
Et l’autre élément qui est remonté, bien évidemment, c’est : “c’est une sorte de dénonciation, on ne veut pas rentrer dans ce type de choses”. Ce sont les deux éléments principaux un peu négatifs qui ont été remontés par rapport à ce dispositif.» D’un autre côté il y a l’évaluation des impacts sur la sécurité de ce système de vigilance de voisinage. le site web voisins vigilants affirme qu’il y a une baisse de 40% des cambriolages sur les secteurs couverts. ce chiffre n’est pas pris au sérieux par direction du bureau de la sécurité publique «car ne pas savoir scientifiquement démontrer un lien entre une variation des typologies de délinquance et la mise en place du dispositif » La direction du bureau de la sécurité publique estiment qu’il est difficile d’établir des conclusions générales sur ce plan. Ceci étant, ils observent que « globalement, ça crée une dynamique sur le signalement des faits », « un regain d’implication des gens ».

À leurs yeux, c’est surtout l’occasion d’un rapprochement avec la population, et c’est là « le bénéfice principal ». «Le bénéfice principal, c’est le fait de réinstaurer une nouvelle dynamique permettant aux citoyens de se réapproprier cette notion de sécurité, et de retisser ce lien avec les forces de l’ordre. Et arriver aux signalements de faits qui, avant, n’étaient pas portés à notre connaissance.

Là-dessus, il y a un apport non négligeable. Le lien de confiance qui se développe, c’est vraiment ce qui est intéressant pour nous. Ça va au delà des considérations statistiques. » (Capitaine & chef de section prévention/partenariat, bureau de la sécurité publique, DGGN).