En premier lieu, il est à noter que l’engagement religieux affecte indéniablement la santé des individus ; puisque plusieurs études démontrent que ce dernier permet « un meilleur coping face aux maladies, un taux de mortalité́ et de morbidité́ plus bas, une diminution des troubles émotionnels, un support social renforcé, une plus grande stabilité́ des couples, moins d’abus de substances et moins de comportements destructeurs dans les relations interpersonnelles (Mandhouj, 2015) ». Ceci dit, comme la spiritualité impacte la santé des individus, n’est-elle pas aussi importante à considérer que les habitudes de vie telles la consommation d’alcool, l’alimentation et la cigarette ? De plus, il est important de garder à l’esprit que la spiritualité affecte, non seulement la santé des individus, mais aussi leur adhérence aux traitements médicaux
En conclusion, à la lumière de ce qui fut dit précédemment, il serait important de prendre une brève histoire spirituelle de chaque nouveau patient (son orientation spirituelle et ses valeurs) ; de connaitre en quoi ses croyances jouent un rôle dans la gestion de sa maladie ; de connaitre si d’éventuelles divergences entre ses croyances et les traitements thérapeutiques pourraient survenir ; et autres (Koenig, 2012). En ce qui concerne une telle entrevue, elle devrait être d’une durée de moins de 5 minutes afin de recueillir les informations importantes sans toutefois limiter le temps alloué aux autres tâches lors de la consultation. De plus, lors de ce « screening » spirituel, si les médecins relèvent des besoins spirituels qui sont au-delà de leur compétence ; ces derniers devraient référer les patients à des personnes formées dans le domaine, pour leur éviter toute souffrance spirituelle future (Koenig, 2012). Par conséquent, en connaissant les croyances des patients en matière de soins médicaux, grâce à ce « screening » spirituel, dans l’éventualité́ où ces derniers ne seraient plus aptes à s’exprimer, les médecins seraient en mesure de prendre des décisions thérapeutiques qui respecteraient les volontés et les croyances du patient. Bref, en améliorant la communication entre les patients et leurs médecins, non seulement cela favorisera la participation du patient au soin, mais cela permettra aussi, une meilleure connaissance et compréhension des choix de soins des patients. Sur cette note, même si les croyances religieuses doivent être prises en considération, il est important pour le clinicien de garder un esprit ouvert et sans préjugés afin de ne pas laisser ses propres croyances interférer avec le déroulement de la séance. Ceci dit, grâce à une telle entrevue, il sera possible 1) de prendre en charge le patient de manière holistique « corps-esprit » ; 2) d’établir une relation thérapeutique plus transparente ; 3) de créer un lien de confiance, car une telle approche démontrerait que nous ne nous intéressons pas qu’à son « corps », mais bien aussi à son « esprit ». Par cela, nous humanisons la relation patient-médecin, chose que certains patients reprochent aux médecins de négliger.