C’est quoi un surdoué?

Être surdoué c’est quoi ?

C’est avant tout une intelligence différente, hors norme caractérisée par une réceptivité émotionnelle très forte. Être surdoué, c’est avoir une hyper-intelligence imbriquée avec une hypersensibilité. Elle crée une relation au monde toute particulière qui vulnérabilise et fragilise. Cette réceptivité affective est tellement forte, qu’un surdoué peut souffrir d’une conscience douloureuse au monde, avec des repères narcissiques flous et une construction psychologique chancelante qui peut mener à des troubles psychologiques et comportementaux. Surtout s’il est ou a été maltraité durant son enfance.

Être surdoué c’est avoir une intelligence avec un très haut potentiel intellectuel comme une grande capacité de compréhension, d’analyse, de mémorisation. Elle saura s’épanouir si le surdoué trouve de l’intérêt. De par sa grande sensibilité et sa grande émotivité, un surdoué ne fonctionne souvent que par l’affecte. Si l’enfant surdoué est entouré de personnes qui savent l’accompagner, le comprendre avec un regard bienveillant, cela aura pour effet de développer son potentiel et de créer un terrain favorable pour qu’il puisse se construire et avoir confiance en lui. A l’inverse, il pourra être en échec scolaire, avoir des troubles psychologiques et comportementales sévères. En grandissant sa personnalité sera bancale, construite sur des renoncements, des blessures, des croyances erronées sur soi et sur le monde. Le surdoué en souffrance se créera des mécanismes de défense. Il érigera des murs pour se protéger de cette vulnérabilité. Ayant des capacités cognitives et d’analyses plus hautes que la moyenne, il va développer celles-ci par instinct de survie. Son mental devient alors son bouclier. Cela aura pour effet de l’éloigner de lui-même.

Le surdoué est très anxieux. Sa capacité à ressentir et à percevoir lui confère une grande lucidité sur ce qu’il ne peut pas faire, mais aussi sur son environnement tout comme sur la qualité des échanges et interactions avec le monde. Ses facultés associées à son anxiété vont générer une réaction émotionnelle constante et beaucoup de stress.

Comment fonctionne le cerveau d’un surdoué ?

Comme tout un chacun, plus nous utilisons notre cerveau plus il est performant. Plus nous stimulons nos neurones, plus nous fabriquons de connexions, plus notre cerveau devient compétitif. Les neurosciences ont d’ailleurs découvert la plasticité cérébrale qui est notre capacité à créer de nouveaux réseaux neuronaux, comme par exemple, de retrouver le langage après un accident vasculaire.

Chez le surdoué le traitement d’informations est plus rapide avec un plus grand nombre de connexions que chez les normaux pensant, ou neurotypiques.

La cause serait due à une myélinisation plus importante de leur cerveau. Les myélines sont les membranes qui entourent les axones responsables des connexions entre les neurones. Elles assurent la qualité des échanges neuronaux mais également leurs vitesses. Plus le taux de myélinisation est élevé, plus les échanges sont rapides. Chez l’enfant dit normal, la myélinisation s’arrêter autour de l’âge de sept ans, alors que chez l’enfant surdoué elle continue encore quelques temps. Mais il y a aussi une différence physiologique au niveau des connexions entre les deux hémisphères du cerveau et du corps calleux, qui serait plus dense et plus solide. Avec comme conséquence pour le petit zèbre de faire des liens lui permettant d’optimiser sa créativité et l’originalité dans le traitement d’informations.

Le surdoué a un cerveau très rapide, mais aussi dans un état permanent d’hyperactivité, et qui fuse dans tous les sens. Ce flux incessant du traitement d’informations, élargit la capacité de pensée, mais peu vite devenir pour le haut-potentiel une source de stress car difficile à canaliser. Ce mental envahissant crée un conflit interne au niveau du néocortex cherchant à canaliser le cerveau limbique. C’est comme si l’humain (la raison) essayait de contrôler l’instinct (la partie animale). Cette lutte intérieure peut aller jusqu’à bloquer complètement le sur efficient entraînant une difficulté à lâcher prise.

Cette activité cérébrale ininterrompue avec une intensité très élevée engendre alors une pensée toujours en marche, pouvant induire chez le sur-efficient le besoin d’annihiler ce matraquage neuronal, selon si la qualité des pensées est négative. Il peut alors tomber dans une fuite en avant en prenant des substances ou autre.

Il développera alors un comportement autodestructeur.
« Un surdoué souffre d’un mental en surrégime qui se caractérise par un seul mot, TROP ! »
« Les réactions sont extrêmes au niveau émotionnel, avec un blocage des émotions ou des émotions extrêmes. Au niveau de l’intérêt, être complètement dans l’intellect en oubliant le corps par exemple »

Ronan Moal – Sexologue, extrait d’interview « la sexualité des gens qui pensent trop »

Comme nous pouvons le remarquer, être surdoué est un vrai handicap d’autant plus quand cette douance n’est pas diagnostiquée. Elle marque une différence avec les autres. Elle crée chez celui qui la vit une incompréhension, celle de ne pas comprendre pourquoi il n’est pas comme tout le monde. Cette différence peut isoler, et amener le surdoué à vivre des difficultés dans la relation à l’autre et à lui-même. Elle affectera son estime de soi et le développant d’un ego très fort. Le haut-potentiel, par peur de cette différence avec l’autre et celle d’être rejeté, peut aussi être tenté de masquer sa vraie personnalité afin de plaire et cela dès son plus jeune âge. Non pas dans l’intention de manipuler mais d’être aimé, au risque de se perdre dans une fausse version de lui-même.