Diminuer l’anxiété préopératoire des enfants

Au cours de nos recherches, nous avons pu constater qu’il existe différents moyens non médicamenteux pouvant diminuer l’anxiété préopératoire lors du trajet service/ bloc opératoire chez l’enfant.

LANGLAIS E. explique dans sa revue que l’utilisation des tablettes tactiles « favorise la communication positive et la création d’un lien de confiance enfant-soignant ». Elle appui l’importance d’adapter l’outil en fonction de l’âge et le développement de l’enfant.

Cet outil peut en effet, être utilisé lors de toute la période préopératoire jusqu’à l’induction chez les enfants de 3 à 11 ans. À travers son étude auprès de 134 enfants opérés de 3 à 11 ans, elle met en évidence que lors du trajet préopératoire « les enfants très anxieux sont significativement plus jeunes que les enfants non anxieux ». (p=0.03) Mesure de l’anxiété en relation ????

AUDREY J. et al. évoquent également l’importance de « prendre en compte les stades de développement de l’enfant » lors de sa préparation préopératoire. Pour cela, elles utilisent « un recueil de donné complet » de l’enfant.

Elles mettent en évidence différentes formes de préparations psychologiques : jeu thérapeutique, supports visuels, hypnose, clowns. Selon les auteurs, pour les enfants de moins de 7 ans, « s’amusent avec les objets médicaux » et « le jeu thérapeutique » permet de diminuer leur peur.

Dans leur revue de la littérature, elles exposent une étude de LI et al. qui ont « cherché à déterminer les effets du jeu thérapeutique » sur 203 enfants. Les soignants proposent « le jeu thérapeutique » montrant à l’enfant les soins à l’enfant sur des poupées en période préopératoire. Cette étude a présenté comme résultat que « les enfants du groupe expérimental ont présenté un niveau d’anxiété statistiquement plus bas que ceux du groupe contrôle ». (p<0.02)

Les enfants de 7 à 12 ans, eux, ils ont besoin « d’être en action pour comprendre les situations ». Se familiariser avec leur environnement est nécessaire pour l’enfant afin d’« augmenter leur sentiment de sécurité. » À cet âge les émotions tel que l’anxiété sont liées à la chirurgie et le jeu thérapeutique leur permet de mettre en place des « stratégies de coping ».

AUDREY J. et al. mettent aussi en évidence qu’il existe une diminution efficace de l’anxiété préopératoire lors de l’emploi de supports visuels tel que les livres d’histoires. Dans leur revu de la littérature, elles ont repris une étude de TUNNER et BOORE dans lequel ils reprennent l’efficacité

des livres d’histoire sur l’anxiété préopératoire.

La population ciblée est les enfants de 5 à 12 ans. Dans le premier groupe les enfant ont reçu « pour la maison , un bloc de feuille, des crayons de couleurs ainsi qu’un livre d’histoire » alors que le deuxième groupe d’enfants avaient eu « uniquement un livre de coloriage » en préopératoire.

Les résultats obtenus ont mis en évidence que cette prise en charge permettait « une réduction significative de l’anxiété chez les petite fille » du premier groupe. De plus, ils ont observé que l’anxiété préopératoire avait baissé chez « les enfants âgés de sept ans, suggérant que le lire d’histoire aurait plus d’impact » pour eux. Selon AUDREY. J et al., « l’interactions avec les clowns a été efficace dans la réduction de l’anxiété » CHIIFRE et « aide les enfants à extérioriser leurs émotions ».

Dans leur revue de la littérature, elles présentent l’étude de VAGNOLI et al. ayant démontré auprès de 40 enfants, âgés de 5 à 12 ans, que la présence de clowns lors de l’induction réduit l’anxiété de l’enfant et de leurs parents. (p=0.001) Cependant, cela semblerait perturber la pratique des soignants du bloc opératoire.

En effet, les jeunes enfants aiment jouer, imiter les autres pour exprimer leurs émotions mais cette méthode paraitrait plus adaptée en amont du trajet vers le bloc opératoire. Selon les auteurs, les jeunes enfants ont des difficultés à mettre en place des « stratégies de coping ». MARIAGE A. définit la stratégie de coping comme « la façon de s’ajuster aux situations difficiles. » SOURCE dans zotero. L’hypnose « favorise un état de relaxation » qui donne un « sentiment de paix et de détente » pour les enfants de plus de 2 ans.

Ces deux moyens non médicamenteux ne peuvent être utilisés lors de trajet service /bloc opératoire. LIU P. et al ont réalisé une étude pour comparer l’utilisation de la voiture-jouet lors du trajet préopératoire avec le transport en brancard standard. Ils ont mis en évidence que les enfants se sentaient retenus par la sangle dans le brancard « ce qui majorait leur peur et leur manque de coopération. »

En parallèle SUN-HONG P. et al., ont expliqué à travers leur étude sur les wagons comme moyens de transport, que ce sont des objets familiers pour l’enfant. Cette idée a été également reprise au sujet de la voiture- jouet par LIU P. et al. Le trajet devient alors un moment agréable. Néanmoins selon SUN-HONG P. et al , ont réalisé une étude sur un échantillon de 80 enfants âgées de 2 à 7 ans. Le but de cette étude était d’examiner la prise en charge de l’anxiété lors du trajet préopératoire en comparant des enfants effectuant le trajet en wagons à d’autres enfants transportés en brancard avec une prémédication de midazolam.

L’anxiété de base des deux groupes est semblable à 46,7 points sur l’échelle de mYPAS. Ensuite, lors du trajet l’évaluation lors du trajet les enfants effectuant le trajet en wagon ont eu une diminution de leur score mYAS de 10 points. Le groupe ayant été transporté en brancard avec une prémédication ont vu leur score mYPAS augmenter de 5 points. (p <0.05) SUN-HONG P. et al ont, eux aussi, trouvé des résultats similaires à l’étude de LIU P. et al puisque « le wagon a une efficacité égale ou supérieure aux sédatif ».

Cependant, dans leur étude les auteurs mettent en évidence une augmentation de l’anxiété de 10 points pour les wagons avant l’induction alors que l’autre groupe voit son score mYPAS stagner. La mise en place du trajet en wagon a des limites. En effet, « deux enfants ont refusé de monter à bord des voitures et deux autres ont pris des sédatifs ».

L’étude de LIU P. et al. ont effectué une étude sur 108 enfants opérés de 2 à 5 ans. Ils évaluent le niveau d’anxiété en préopératoire. Les enfants sont divisés en trois groupes : « transport en voiture sans prémédication, transport sur une civière sans prémédication, transport sur une civière et a reçu une prémédication de midazolam ».

Les enfants se déplaçant en voiture-jouet « ont affiché des scores mYPAS-SF similaires » aux enfants ayant pris une prémédication lors de l’induction. (P<0.001). Pour finir, LIU P. et al n’ont pas pu observer d’effets positifs en post opératoire puisque les enfants restent intubés et sont envoyé directement en soins intensifs.

À travers son étude, MESSIANT F. analyse l’intérêt et l’efficacité de la marche comme moyen de transport jusqu’au bloc opératoire auprès d’adultes. Cette étude met en évidence les points positifs et négatifs de ce moyen de déplacement. Les contre-indications pour ce mode de déplacement sont rares et la quasi-totalité des patients sont éligible : la condition étant « qu’il dispose de toutes ses capacités » pour aller jusqu’au bloc opératoire.

BORDENAVE.L confirme ses dires en affirmant que les patients peuvent aller au bloc debout lorsque « le patient est valide et non douloureux à la mobilisation ». Selon l’étude de MESSIANT.F, c’est « un acte symbolique fort » que d’arriver soi-même debout au bloc opératoire. De son coté, BORDENAVE.L parle de « source de satisfaction » permettant la diminution de l’anxiété préopératoire en « l’absence de prémédication au préalable ».

D’après elle, il est essentiel de respecter les préférences du patient s’il est « plus à l’aise couché et/ou prémédiqué ». MESSIANT.F explique que « Marcher » permet au patient d’être acteur de sa prise en charge. Ce dernier peut aussi de garder « ses lunettes, ses prothèses et orthèses » jusqu’au bloc opératoire et il participe à son installation dans la salle de bloc ce qui respecte son « autonomie. » Ces dires sont aussi validés par BORDENAVE L. Cette méthode met en évidence « un gain de temps » et permet la réduction des retards, selon MESSIANT F.

Alors que pour BORDENAVE L., il « optimise les flux des patients pour raccourcir au maximum les temps d’attente au bloc » majorant l’anxiété. MESSIANT F., met en avant que la position debout facilite « une interaction au même niveau » dans la relation médecin/patient.

Par la suite, BORDENAVE L., au travers de son article évoque l’importance de l’information et le confort du patient lors de son arrivé dans le service pour qu’il puisse se préparer au mieux à l’expérience qu’il va vivre. Afin de garantir le confort du patient, il est nécessaire de prendre en compte la thermorégulation durant le trajet jusqu’à la table d’opération.

Elle rappelle que « l’apport de boisson sucrée » et « liquide claire jusqu’à deux heures avant l’intervention ». Cette pratique « favorise l’hydratation » et « le confort des patients » ainsi cela diminue le risque de malaise et de chute. Selon l’auteur, il faut encourager cette pratique puisque « le jeûne préopératoire accroît l’anxiété ».

Ce moyen de transport entraine « un allègement ou abandon des prémédications ». D’après BORDENAVE L., l’anxiété préopératoire « diminue chez les patients qui déambulent par rapport à ceux qui circulent en brancard ». DRUMMOND D. et al. développent à travers leur écrit que le jeu devient « sérieux du fait du détournement de sa fonction initiale pour un objectif sérieux : réduire l’anxiété ». Les jeux-vidéo apportent au patient « une immersion et une inactivité » en s’identifiant au personnage. Selon les auteurs, ils ont un « pouvoir motivationnel plus important que les livres ou les vidéos ».

Une étude Américaine, de PATEL A. et al., de 112 enfants de 4 à 12 ans, a confronté trois prises en charge pour évaluer l’anxiété préopératoire. Les enfants étaient divisé en trois groupes : « Présence des parents, présence des parents et un jeu vidéo portable (VG) ou la présence d’un parent (PP) et 0,5 mg/kg de midazolam(M) ».

Les enfants ont été évalués d’après l’échelle de l’anxiété Yale. D’après PATEL A. et al. 63 % des enfants ayant eu la présence parentale et utilisé les jeux vidéo n’ont pas eu de changement ou diminution de leur anxiété contre 26 % pour ceux ayant reçu du midazolam et une présence parentale et 28 % pour les enfants ayant eu une présence parentale. (p < 0.01) Cette étude a mis en évidence que« l’augmentation de l’anxiété dans les groupes M et PP était plus élevée à l’induction de l’anesthésie qu’au départ » (p < 0.01).

Le groupe VG avait un score mYPAS de 37.4 de base en moyenne puis de 41.7 à l’induction. L’augmentation de l’anxiété de ces enfants est de 4,3 points. Alors que pour les groupes M, il y a eu une augmentation de 8,7 points avec une anxiété de base à 45,2 et que le groupe PP a eu une majoration de l’anxiété de 17,2 points pour un score de mYPAS de base à 34.3. (p < 0.01) SOURCE dans zotero. Les auteurs reprennent l’exemple de l’application « le héros c’est toi » des P’tits doudous de Rennes ainsi « Ludo Medic avec une plateforme de mini jeux ».

Ces applications offre à l’enfant « un univers ludique à toutes les étapes du parcours » jusqu’à l’intervention chirurgicale. D’après les auteurs, les jeux vidéo sérieux permettent à l’enfant de « réaliser qu’il peut être acteur de sa guérison » ainsi qu’une « autogestion de sa maladie associée à une meilleure confiance en soi donc une diminution des recours aux soins ».

L’utilisation de ses interfaces entraine une disparition de « la peur de l’inconnu » et permet à l’enfant de « s’amuser tout en assimilant des informations sérieuse ». LANGLAIS E. dans son étude reprend la publication de l’étude effectué par les professionnels du CHU de Lyon. Ils avaient comparé l’efficacité du midazolam à celui de la tablette tactile « chez 118 enfants âgés de 4 à 11 ans opérés ».

Les enfants étaient divisés en deux groupes : Enfant ayant reçu du midazolam, enfants ayant joué 20 minutes sur une tablette tactile avec l’induction. D’après l’échelle mYPAS, le premier groupe avait un score de 41,8 contre 40.5 pour le deuxième groupe. Dans cette étude, l’enfant n’avait pas de tablette tactile lors de son trajet pré-opératoire mais seulement avant l’induction.

LANGLIAS E. explique que dans la mise en place de leur « jeu le héros, c’est toi » l’enfant aurait à sa disposition la tablette tactile « durant tout le parcours de soin » préopératoire. Selon BORDENAVE L., les outils numériques comme « les tablettes tactiles ou réalité virtuelle avec casque audio-visuel en 3D », apportent au patient un bien-être.

Ces outils ont un cout élevé et n’ont pas été évalué auprès de patient en préopératoire du à sa récente mise en place dans les services. Cela a été confirmé par DRUMMOND D. et al. dans leur article. DRUMMOND D. et al. expliquent aussi que ses outils numériques ne sont utilisables que dans le cas de prises en charge standards et qu’ils ne sont pas adaptées pour toutes les pathologies. 6. Place des parents : La place des parents durant la période préopératoire est régulièrement abordée dans les articles d’autant plus par rapport au lien entre l’anxiété des parents et de celle de leur enfant.

Plusieurs auteurs l’évoquent comme LANGLAIS E. : « l’anxiété des parents est elle-même reliée à l’anxiété de leur enfant ». Cette notion peut poser problème car selon SUN-HONG P.et al., les parents « communiquent leur anxiété » d’où le questionnement sur l’importance de leur présence.

Par ailleurs, selon AUDREY J. et al. si les parents sont présents jusqu’à l’induction et détendus, leur enfant le sera aussi. Nos recherchent nous semblent montrer l’enjeu de prendre en charge l’anxiété des parents afin de réduire celle de l’enfant.

LANGLAIS E. explique que l’enfant est plus ou moins anxieux selon différents facteurs, son âge influence son niveau d’anxiété lors de la séparation parentale. Afin de maitriser l’anxiété de l’enfant, la participation des parents semble importante selon DRUMMOND D. et al. ern effet, il est possible de les impliquer lors de jeu thérapeutique, l’utilisation de supports visuels ou encore lors de l’intervention d’un clown comme l’évoquent AUDREY J. et al.

Cette présence parentale augmente la satisfaction des parents et la coopération des enfants d’après LIU P. et al. mais n’est pas entièrement efficace pour réduire l’anxiété préopératoire si le parent n’est pas présent lors de l’induction anesthésique.

De plus, LIU P.et al., ont constaté que l’environnement et les conditions dans lesquelles est effectué le trajet augmentent l’anxiété de l’enfant et des parents.

En effet, selon eux, l’attente sur le brancard favorise l’inquiétude et « etre zigzagues en alternance en fonction des batiments » aurait comme conséquence d’« ajouter une couche de détresse pour les parents et les enfants ».

L’attention doit être toute particulière quant aux conditions de trajet et cette notion d’environnement doit être prise en compte à l’évaluation de l’anxiété de l’enfant et des.