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Qu’est-ce que la magie rouge?

La magie rouge est connue comme l’un des types de magie que les praticiens et les sorciers peuvent utiliser pour travailler avec les forces de la nature.

Magie rouge: les bases

La couleur rouge représente l’élément feu ainsi que la couleur des arts de l’alchimie et de la magie et la science de la transformation. Le rouge est associé au physique, comme dans la guérison des humains et du travail des animaux. En outre, la passion physique. Le rouge est la couleur de l’énergie. La magie rouge, c’est le pouvoir, la planète Mars, mardi, le signe étoile Gemini et le premier chakra (racine) attribué. Le rouge est la couleur de l’inspiration, de la vitalité, de l’orgueil, de la colère, du courage, des émotions fortes, du nettoyage, des endroits secs, de la musique agressive (en particulier de la batterie comme un battement de coeur) et des orages. Le rouge est la meilleure couleur pour éviter le danger. Utilisez-le pour la stabilité, la mise à la terre, la richesse et la santé.

Il existe différents types de magie rouge

C’est la magie du feu, généralement avec la combustion de quelque chose comme un chou ou une fleur ou un morceau de papier sur lequel vous avez écrit votre souhait. Utilisé pour bannir, délivrer ou détruire les influences négatives dans votre vie.

Un autre type de magie rouge est la magie avec des bougies, un moyen simple et utile pour réaliser vos souhaits. Une couleur de bougie est sélectionnée et vous pouvez également utiliser de l’encens selon vos souhaits. Bougies et encens, parfois jusqu’à sept jours de lumière. Ce type de magie rouge convient généralement à tous les types de désirs.

Il y a aussi la magie solaire. Utiliser le soleil dans nos désirs est une belle opportunité de faire de nouveaux commencements dans l’amour, la santé, le travail et la maison, d’éveiller des pouvoirs subtils et de demander de l’aide pour tirer nos désirs.

La magie rouge, également appelée magie de l’amour et magie sexuelle

Elle est une discipline occulte qui utilise toute une série de factures puissantes, de ligaments indissolubles et de divers rituels afin de résoudre tout type de problème sentimental ou sexuel.

Ce type de magie permet principalement de trouver la personne idéale, de rapprocher une personne de soi-même, de ramener un amant égaré dans sa vie, de

consolider la relation du couple, de prévenir les ruptures, de renvoyer deux personnes impliquées dans une relation ou transformer un simple ami en l’amour de sa vie.

C’est une magie neutre, c’est-à-dire non démoniaque, car elle utilise uniquement des énergies positives capables de détourner le cours négatif des événements. Il s’ensuit que ce type de magie ne produit jamais d’effets néfastes sur les personnes qui sont les objets du sort d’amour. En fait, elle repose exclusivement sur la capacité de celui qui effectue le rituel de canaliser correctement le flux d’énergie, évoquant des entités angéliques.

Cependant, la magie rouge est le type de pratique occulte le plus puissant qui puisse être appliqué dans le domaine des sentiments. La magie rouge peut donc être placée à mi-chemin entre la magie blanche et la magie noire, car elle utilise le soutien de puissances positives supérieures, mais cela n’a rien à voir avec celles bienveillantes évoquées par la magie blanche.

Est-ce que la magie rouge fonctionne ?

La magie rouge, qui représente la solution idéale et la plus efficace pour la résolution de tout problème de coeur, fonctionne toujours si elle est mise en pratique par un opérateur conscient et honnête et si elle est bien préparée pour les questions ésotériques. Pour que la magie rouge obtienne des résultats positifs, il est nécessaire que le rituel soit choisi en fonction du rituel spécifique à effectuer, du type d’amour à favoriser et des besoins spécifiques de la personne qui a demandé le ligament de l’amour.

Dans la sphère ésotérique, la magie rouge est sans aucun doute la meilleure et la plus puissante des solutions à tout problème amoureux. Ce qui compte, c’est de toujours faire appel à des professionnels.

Un Tour Amusant à la Ferme des Animaux: Résumé par Chapitre!

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"Un Tour Amusant à la Ferme des Animaux: Résumé par Chapitre!" est une représentation charmante et vivante d’une aventure inoubliable à la ferme pleine d’expériences agréables et d’apprentissages. L’auteur prend le lecteur par la main pour un voyage imaginaire, initiant les enfants aux joies de l’agriculture, de l’élevage et des merveilles de la vie rurale.

Préparatifs et Départ: Notre Aventure Commence!

Les préparatifs commencent avec une excitation notable, des sacs à dos remplis de collations, de chapeaux de soleil et de curiosité pour ce qui les attend. Le départ est plein d’anticipation, avec le sourire sur chaque visage et l’enthousiasme dans chaque cœur. Le trajet en voiture est rempli de chansons joyeuses et de discussions sur les animaux qu’ils pourraient rencontrer.

Arrivée à la Ferme: Premières Impressions et Rencontres

Dès leur arrivée, ils sont accueillis par l’air frais de la campagne et le chant mélodieux des oiseaux. La première vue de la ferme est à couper le souffle avec ses vastes champs, sa grange rougeoyante et une variété d’animaux. Les premières rencontres sont avec les agriculteurs hospitaliers qui les accueillent chaleureusement.

Les Vaches et les Moutons: Douces et Charmantes

Les vaches et les moutons repérés dans les pâturages sont une image vivante, pleine de douceur et de charme. Des vaches laitières aux moutons en passant par les nourrir, les enfants apprennent le rôle de ces animaux dans la ferme et sont enchantés par leur douceur.

Les Chevaux et les Poneys: Nos Nouveaux Amis Majestueux

La rencontre avec les chevaux et les poneys est un moment spécial, plein de joie et d’émerveillement. L’opportunité de les monter donne lieu à un mélange d’excitation et de respect pour ces magnifiques créatures. Les enfants découvrent la relation entretenue avec ces animaux par les fermiers et sont fascinés par leur majesté.

Manger comme un Fermier: Savourez nos Délices du Terroir

C’est aussi une découverte gastronomique, des repas faits maison aux collations sur le terrain. Le plaisir de manger des légumes et des fruits directement de la terre, de boire du lait frais et de savourer du pain cuit sur place est purement enrichissant. Cette expérience culinaire est un véritable trésor de saveurs du terroir.

Les Tracteurs et la Vie Côtière: jouer les Agriculteurs

La montée à bord des tracteurs apporte une autre palette d’émotions – l’excitation d’être en hauteur, la nouveauté de la mécanique de la ferme et le plaisir de semer et de labourer. De plus, le spectacle de la vie côtière proche, avec ses bateaux

de pêche et ses mouettes, est tout simplement enivrant.

Joyeux Moment : Se Laisser Perdre dans le Labyrinthe de Maïs

Se perdre dans le labyrinthe de maïs est une aventure amusante et excitante, remplie de rires et de belles confusions. C’est un exercice passionnant qui teste le sens de l’orientation des enfants tout en renforçant leur esprit d’équipe.

Les Poules et les Coqs: À la Découverte de l’Art de la Pondaison

L’introduction aux poules et aux coqs est une leçon amusante sur la ponte des œufs. Cette rencontre apporte une compréhension appréciable de la source de leurs œufs de petit-déjeuner et une appréciation du travail ardu des agriculteurs.

Coucher de Soleil à la Ferme: Magie et Douceur

Le coucher de soleil à la ferme est un tableau naturel d’une beauté époustouflante, plein de douceur et de magie. C’est un moment sincèrement touchant qui marque la fin d’une belle journée à la ferme.

Petit-déjeuner avec les Animaux: Plaisir Matinal Insolite

Le petit-déjeuner avec les animaux est une expérience insolite où les enfants commencent leur journée en compagnie des créatures qu’ils ont appris à aimer la veille. Du pain frais, du lait de vache et des œufs frais complètent ce petit-déjeuner rustique.

Les Animaux de la Ferme la Nuit: Mystères et Murmures

La nuit à la ferme ramène une autre atmosphère, emplie de mystères et de murmures. La beauté apaisante de la campagne sous la lune, le hululement lointain d’une chouette et les bruits nocturnes des animaux ajoutent à l’atmosphère sereine.

Au Revoir Ferme: Retour à la Maison et Souvenirs Mémorables.

Le départ est un doux moment de souvenirs mémorables et le désir de revenir. L’expérience acquise, le lien créé avec les animaux et les moments passés à la ferme resteront à jamais gravés dans leurs cœurs.

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En résumé, "Un Tour Amusant à la Ferme des Animaux: Résumé par Chapitre!" est une exploration sincère et engageante de la vie à la ferme. C’est un récit plein d’excitation, de découverte et d’amour pour la nature, offrant une merveilleuse introduction au monde agricole. Chaque chapitre nous offre une nouvelle aventure, créant une expérience durable pour le lecteur, et rendant la vie à la ferme aussi radieuse que possible à travers les mots.

Problème du mal

La présence du mal dans le monde est problématique. Tout ce qui relève du mal et de son empire suscite maintes réflexions sur ses origines, sa finalité, sa justification ou sa gratitude. Nombreux sont les penseurs, les philosophes et les hommes de religion qui se sont interrogés sur sa nature et son incidence.

En effet, certaines manifestations du mal dans le monde moderne sont révoltantes. Que ce soient les camps concentration ou les guerres, les maladies etc. Toutes ces images représentent les différentes figures que le mal a pu prendre au cours de l’histoire: Mal moral, mal physique, mal métaphysique.

Les efforts déployés pour comprendre et accepter le phénomène du mal comme quelque chose dont nous sommes responsables mais qui toutefois nous dépasse, nous amènent à le considérer comme une manifestation qui, à la fois, relève de notre sphère de compréhension et reste néanmoins extérieur à nous, en dehors de notre vouloir et de notre savoir humain. En effet, nombreuses sont les manifestations du mal dont la raison n’arrive pas à saisir la cause ou la finalité. Toute manifestation du mal est-elle purement gratuite ou sert-elle un dessein qui nous est obscur ? Toute violence est-elle nécessaire ? avant de traiter la problématique principale qui est celle de la relation dialogique du diable et du personnage romanesque chez Dostoïevski, Man, Bernanos et Green, nous commencerons par un bref exposé de la pensée humaine sur le problème du mal, en allant des questionnements philosophiques et théologiques, à l’illustration du problème dans la tradition judéo-chrétienne (les textes fondateurs), en passant par l’observation d’ordre sociologique et dogmatique pour arriver aux représentations archétypales du mal qui nous intéressent plus particulièrement car elles touchent de plus près la sphère de l’imaginaire poétique et l’objet de notre étude.

Force est de reconnaître que la littérature nous permet d’appréhender le mal dans sa radicalité et que, loin de contourner la question du mal, elle ne cesse de s’y confronter sur le mode de la relation ambivalente faite de fascination et de répulsion ; car ce qui se donne comme un défi pour la philosophie et la théologie peut constituer pour la littérature un matériau dont la richesse se révèle être inépuisable : le discours littéraire cherche moins en effet à rendre compte de l’existence du mal qu’à exprimer la fascination que nous éprouvons pour le mal. On peut ainsi comparer la situation de celui qui contemple un incendie à celle

du lecteur qui devient le spectateur et le témoin des malheurs et des crimes que l’écrivain met en scène.

Le problème du mal :

La philosophie et la théologie cherchèrent longtemps l’origine du mal dans des raisonnements d’ordre spéculatif ; puisque Dieu est bon et créateur de toutes choses, comment le mal aurait-il été créé ? En effet supposer que Dieu crée le mal va à l’encontre du postulat : Dieu est infiniment Bon. Si l’on suppose que Dieu n’ait pas crée le mal et que le mal sort de son ressort, cela va à l’encontre du postulat : Dieu est tout-puissant.
Puisque l’on ne peut rapporter l’existence du mal à un principe divin qui serait infiniment bon-problème de la théodicée-, le manichéisme propose d’en rendre compte à l’aide d’un deuxième principe mauvais qui coexisterait avec le bon principe. Le dualisme se trouverait ainsi à la base du manichéisme comme le rappelle Sévère d’Antioche : « chacun des deux principes est incréé et sans commencement, soit le Bien qui est lumière soit le mal qui est à la fois les ténèbres et la matière. Et ils n’ont rien de commun l’un avec l’autre. » [Homélie 123, traduction de Cumont, in Dictionnaire de théologie catholique, article ‘manichéisme’.]

Cette doctrine fut combattue entre autres par Saint Augustin dans ses Traités anti-manichéens. Celui-ci procède par la manière suivante : A partir du moment où l’on prouve que tout ce qui est « étant crée par Dieu », est bon « il s’ensuit que le mal n’est rien de substantiel », mais qu’il est seulement « la privation d’un bien, privation dont le dernier terme est le néant ». il n’est donc pas nécessaire d’avoir recours à un deuxième principe pour rendre compte de l’existence du mal : la privation d’un bien physique est la simple conséquence de l’imperfection des créatures naturelles qui viennent du néant et sont destinées à y retourner et la privation d’un bien moral, à savoir le péché, ne suppose pas l’existence de deux âmes dans l’homme parce qu’ils n’ont pas vu que, lorsque l’homme délibère, sa volonté oscille tantôt vers le péché, tantôt vers le Bien, et que son âme se trouve affectée « par divers côtés par sa partie inférieure et par sa partie supérieure »., par « des choses charnelles » et des « choses spirituelles ».[Des deux âmes, in Traits anti-manichéens, traduction de R. Jolivet et M. Jourjon, Desclée de Brower, 1961,13,19, pp. 105 à 109.].

Répondant à la question dogmatique sur la nature de Satan, qui selon l\’Église est le principal instigateur du mal, le Magistère ecclésiastique stipule dans les formulations essentielles de la doctrine catholique dont le concile de Braga et celui de Latran, que « Si quelqu’un dit que le diable n’a pas été au commencement un ange bon créé par Dieu et que sa nature n’est pas l’œuvre de Dieu, mais s’il dit qu’il a émergé ‘des ténèbres’, que personne ne l’a fait mais qu’il est lui-même le principe et la substance du mal, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit considère comme anathème. » [Septième Canon du Concile de Braga de 563].

Ce qui est visé ici, c’est le dualisme. Pour couper court à ces tentations dualistes consistant en la croyance en deux dieux -le dieu du bien et le dieu du mal, tous les deux incréés-, le Concile met résolument le diable au rang des anges. il laisse entendre implicitement qu’il s’est produit un changement; cet ‘ange bon’ devenant de son propre chef ‘mauvais’.

Le Concile de Latran ajoute: ‘En effet, le diable et les démons ont été créés par Dieu bons par nature mais ce sont eux qui se sont rendus eux-mêmes mauvais. Quant à l’homme c’est à l’instigation du démon qu’il a péché.’ [Quatrième concile de Latran, 1215].

Cette question qui intéresse plus particulièrement la théodicée, arrive à la conclusion que Dieu est summum bonum. Il est donc bon et tout mal est un manque de bien ou est produit de l’homme. D’autres penseurs avancent l’idée qu’il est factice de voir en le mal une simple privation de bien. Il donnent au mal une existence effective et refusent de le réduire par un simple écueil épistémologique à une privatio boni.

Jung par exemple estime que la ‘privatio boni’ nie la substantialité du mal et donc sa réalité dans le seul but de surmonter la tentation manichéenne. Il avance l’idée que “omne bonum a Deo, omne malum ab homine”, est entièrement fausse. [Jung.C.G., Les Racines de la conscience, études sur l\’archétype, Paris, Buchet- Chastel, 1971, P. 123.]

En effet, faire de l’homme la seule source du mal en niant que Dieu ait une part de mal en lui est fausse pour Jung. Il considère que l’homme est à l’image de l’archétype Dieu une sorte de “coincidencia oppositorum” qui a en lui une part d’ombre et une part de lumière. Rien dans l’existence n’a d’efficace autant que le mal. ‘Il est terrible et il ne sert de rien de le nier totalement – sur le plan de l\’être-’. [Hatem.J., “Dieu, l’ombre et le mal chez Jung” in L’écharde du mal dans la chair de Dieu, Cariscript, Paris, 1987, p.47 à 78.

Le bien et le mal sont relatifs et l’ombre n’est pas dangereuse que si elle est inconsciente et projetée. “L’Ombre est en règle générale seulement quelque chose d\’inférieur, de primitif, d\’inadapté et de malencontreux mais non d’absolument mauvais. Elle contient même certaines qualités enfantines et primitives qui pourraient dans une certaine mesure raviver et embellir l’existence humaine.” [Jung.C.G., Psychologie et religion, Paris, Buchet – Chastel, 1958, p. 157] L’ombre est donc à la fois source originelle de Bien (énergie, vie creaton) et source immédiate du mal. Aussi Jung dit-il qu’ “il appartient au domaine du possible de reconnaître le mal relatif de notre nature tandis qu’avoir un regard direct sur le mal est une expérience aussi rare que bouleversante”. [Id, Aïon, études sur la phénoménologie du Soi, Paris, Albin Michel, 1989, p. 23.]

La part d’ombre en l’homme est le reflet lointain de la part d’ombre en Dieu. Loin du rejet et de la dénégation, elle doit donc être confrontée, vue et rendue consciente dans le but de l\’individuation ou la constitution d’un Soi conscient.
En effet, même Dieu n’est pas ‘summum bonum’. Jung reprend l’image du Dieu de l’Ancien testament plus particulièrement dans le livre de Job, dans le but de montrer un Yahvé capable de méchanceté et d’injustice qui comporte une part d’ombre en lui.

Le livre de Job nous éclaire en partie: Yahvé accepte que le Satan éprouve la foi de job. “Un jour comme les fils de Dieu venaient se présenter devant Yahvé, Satan aussitôt s\’avançait parmi eux. (…) Yahvé reprit : ‘As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’a point son pareil sur la terre: un homme intègre et droit, qui craint Dieu et se garde du mal!’ Et Satan de riposter : “Est-ce pour rien que Job craint Dieu? N’as-tu pas dressé une haie devant sa maison et son domaine alentour? Tu as béni toutes ses entreprises ses troupeaux pullulent dans le pays. Mais étend la main et touche à ses biens; je te jure qu’il te maudira en face!”
Soit, dit Yahvé à Satan, tous ses biens sont en ton pouvoir. Evite seulement de porter la main sur lui. “Et Satan sortit de l’audience de Yahvé” [Prologue, le Livre de Job, la Bible, Ancien Testament, alliance biblique universelle, éditions du Cerf, 1993, pp. 955 à 991.]

Le prologue de Job nous montre que c’est bien le personnage du Satan qui met l’homme à l\’épreuve. Mais l’attitude de Yahvé est problématique dans la mesure où il permet à Satan d’éprouver Job dans son amour pour Lui. Son attitude vis-à-vis de l’homme n’est pas sans perversité -ne permet-il pas à Satan de l’aiguillonner?-, et son attitude envers le démon peut nous paraître permissive.
Pour Jung, le diable est ‘l’ombre de Dieu, est la preuve amère de Dieu’. [Jung.C.G., Psychologie et religion, Paris, Buchet -Chastel, 1958, p. 157].
Iahvé n\’apparaît donc pas comme parfaitement moral. Job finit par voir l’ombre de Dieu et la nomme. [Hatem, J., Op. Cit, p.69.]

“Jamais il ne l’appellera Satan mais toujours Dieu. Iahvé voudrait par contre, dit Jung, refouler Satan et ne pas le reconnaître” [Greene. G., Dixième homme, traduction R. Louis, Laffont, Paris, 1985, p.191.] Mais, à l’instigation de Job, il ne résistera pas à son autoréflexion et optera finalement pour le Bien. Dieu voit son ombre – qu’on appellera le Diable -, la réintègre et la domine en vue de la complétude.

Une des formes du mal est ce que l’on appelle la violence absolue. “L’absolu de la violence est une rupture totale qui prend la forme de la transgression inouïe, d’un accomplissement effroyable, d’un déchainement spirituel qui brisent l’ordre social et la représentation morale, inaugurent des valeurs sui generis fondées sur la violence absolue.” [Hatem. J., L\’écharde du mal dans la chair de Dieu, p.80.]

Pour certains, la source du mal est une sorte de substitution de l’homme au divin. Elle se présente sous la forme d’un décentrement du cercle qui originairement a pour centre Dieu et l’homme à la périphérie. L’hybris où la source du mal consiste en une transformation des rapports où l’homme, par un renforcement morbide de l’ego, se croit être au centre du cercle et place Dieu à la périphérie, par une sorte de substitution prométhéenne au divin.
D’où la figure du tyran qui intervertit les rapports et bascule dans l’espace de la violence absolue et qui, dépourvu de toute prudence, arrive à une sorte d\’élévation à la puissance extrême “L\’égalité avec Dieu est donc une prétention exorbitante, le motif d’un orgueil absolument impie et qui, dans sa réalité, loin d’exalter le divin, dissout son identité” [Ibid].

D’où l’avertissement de Pindare “Ne cherche pas à devenir Dieu”.

Le mal absolu consiste donc à la quasi substitution de l’homme à Dieu comme Dieu lui-même. C’est ce que l’on appelle le ‘désir de soi’. L’aspiration à être Dieu est elle-même démoniaque dans la mesure où Satan veut se substituer à Dieu et ne semble pas guérir de cette blessure ontologique de ne pas être son propre créateur. Ce désir d\’être Dieu nous rappelle la prise de connaissance du Bien et du Mal interdite à l’homme (Genèse, 2,17), n’est pas sans rapport avec la promesse du Serpent à Adam, “Vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal” (Genèse 3,5) car décider de ce qui est du bien et du mal consiste en s’arroger le droit d\’être à la source de la Loi, donc d\’être Dieu.

Lucifer lui-même a voulu s’exhausser au dessus de Dieu. l’homme est éminemment capable de cette forme de mal; il est luciférien par excellence. Le mal luciférien est donc celui de contester Dieu et prétendre soi-même à la création par la magie (Faust), ou encore par la démesure du savoir (Faust, Prométhée).

Dans la sphère du religieux, cette forme de mal se traduit par une sorte de fuite de ce qui est divin. Cette fuite prend forme dans l\’athéisme et dans la haine de Dieu. L’homme est par sa liberté Dieu lui-même, ou encore le maître des possibles. Il peut faire le bien et le mal. Par là, l’homme est à l’image de Dieu, capable de demonie.

Le mal peut revêtir d’autres formes.

oncupiscence charnelle, orgueil ontologique, vampirisme, mensonge, etc…
Pour nous approfondir sur la question et voir plus particulièrement les types ou les diverses formes de mal -, nous nous référons au schéma proposé dans les Tentations du Christ dans le chapitre “Qu’est-ce qu’un messie?” [Hatem. J., “Qu’est-ce qu’un messie?”, in Hatem. J., Cassegrain. G., Caillot. J., Les tentations du Christ, Paris, Desclée de Brouwer, 2002, p. 28.]. qui rattache en quelque sorte diverses formes de mal à des personnes conceptuels dans le but de classifier ou de nommer les divers assauts que prend le mal lors de la tentation du Christ dans le désert.
L’auteur parle de la victoire de la bonté libre sur le mal. Le Christ nomme le mal ‘Satan’ à l’issue de la troisième tentation. ‘De ce nom commun dans l’Ancien Testament, désignant une fonction de suspicion et d’accusation, Satan s’est changé en nom propre. [Ibid].
Toutefois, comme le précise l’auteur, le nom de Satan est loin de représenter toutes les figures du mal. Considérons avec l’auteur, les personnages conceptuels suivants;
Ahriman; divinité du dualisme zoroastrien ‘ici mobilisé pour représenter la concupiscence charnelle’ [Ibid] (du ventre et du bas-ventre).
Lucifer; (de son étymologie: porteur de lumière), dont la figure est associée à l’orgueil de l’esprit.
Méphistophélès; l’esprit qui toujours nie “Je suis l’esprit qui toujours nie / et ce, à bon endroit, car tout ce qui naît, / mérite de périr.” [Goethe, Faust, v.1338] Moloch; dieu cananéen qui exprime le vampirisme humain ou ‘l’assimilation d’autrui à soi [Hatem.J, Op. Cit, p.28] si bien décrit dans le Salammbô de Flaubert, “Tous étaient faibles devant Moloch le dévorateur. L’existence, la chair même des hommes lui appartenaient (…). On brûlait les enfants au front où à la nuque avec des mèches de laine et cette façon de satisfaire le Baal (…) etc.” [In Flaubert. G. Chapitre 13, “Moloch”, in Salammbô, folio classiques, Gallimard, Paris, 1970.] D’où le schéma suivant [Hatem. J., Ibid]:
Lucifer

Mephistopheles SATAN Moloch

Ahriman

Nous pouvons ainsi mieux classer les types de maux qui assaillent les personnages qui, à l’image du Christ, subissent les assauts du démon selon ses axes d’attaques mais, à sa différence, succombent ou conjurent les forces du mal.
L’axe de Méphistophélès – Moloch est celui de ‘l’anéantissement total ou partiel. [Hatem, J., Ibid].
L’axe Lucifer – Ahriman est celui de ‘l’affirmation unilatérale de l’esprit ou de la matière.’ [Ibid] Satan, dans son lien à Méphistophélès ‘sépare l\’être du non-être’ [Ibid] Dans son lien à Moloch ‘déchire la trame humaine’ [Ibid] Dans son lien à Lucifer ‘dissocie l’esprit de la matière’ [Ibid]] Dans son lien à Ahriman ‘dissocie la matière de l’esprit’ [Hatem. J., Op.Cit., p.29] Le Satan qui occupe le centre du schéma, et donc l\’être se compose de masques, est une sorte de plaque tournante qui, selon le cas, s’associe à Méphistophélès, à Moloch, Ahriman ou Lucifer pour présenter au personnage tenté plusieurs formes de mal telles;
la tentation méphistophélique de l’abolition intégrale de l’être,
ou à son opposé,
l’affirmation maléfique de l’être par l’assimilation de l’autre à soi ou le vampirisme -le moloch-,
ou encore
la concupiscence charnelle -le mal ahrimanique,
Et à son opposé
l’affirmation morbide de l’ego dans une fallacieuse sphère d’autarcie intellectuelle -luciférienne-. [Ibid] Ce schéma nous servira de grille de lecture pour répertorier les diverses formes de mal auxquelles les personnages des romans du corpus seront confrontés par l’intervention satanique.
En effet, les personnages auront pour particularité de succomber à la tentation du mal sous ses formes diverses, qu’elles soient par la chair ou à l’opposé par l’inflation luciférienne de l’ego dans une affirmation unilatérale de l’esprit sur la matière, ou encore par des formes de vampirisme qui consistent en une dévoration immorale de l’autre, sans considération de sa réalité et de son visage, ou encore à l’opposé par une négation intégrale de l’être ou un projet d’anéantissement universel provenant d’un ressentiment généralisé que peut avoir provoqué un échec.
L’appartenance du personnage à l’une ou l’autre de ces catégories n’empêchant pas son appartenance à une autre, puisque l’action du centre -Satan- consiste en une combinaison subtile des maux dans le but de provoquer la reddition et la soumission aux forces du mal. Ces assauts sataniques peuvent ainsi se combiner à outrance puisque l’action de Satan consiste à présenter le mal sous son jour le plus séduisant et répondant le plus adéquatement aux tendances personnelles du personnage.
Si le personnage est ce que l’on appelle un sensuel, le mal prendra chair dans une femme (mal ahurissant); s’il est un intellectuel nihiliste, son mal prendra forme dans des idées de négation et dans un ressentiment généralisé contre le monde et l’être et une volonté de destruction totale (méphistophélique) ; si le personnage est un cupide, son mal consistera en une volonté d’écraser l’autre – tel est le pouvoir de l’argent et l’accumulation du capital – (Moloch); s’il est un orgueilleux, son mal consistera en une négation de sa condition et une sorte d’inflation morbide de son ego (luciférien).
Cette interprétation servira de grille herméneutique et aidera à la classification des sortes de maux selon qu’il s’agisse de l’imaginaire bernanosien, manient ou dostoïevskien etc.
En effet, ces divers auteurs auront chacun une vision différente du mal.
Quant aux diables qui apparaissent lors des différents dialogues ou entretiens avec les personnages, ils utiliseront tour à tour l’un et l’autre des arguments – mal charnel, spirituel, ontologique etc. – pour tenter les personnages et les entraîner dans la pente du mal, car si son instigateur est extérieur – satanique-, le choix du mal dépend de la liberté des uns et des autres de pécher ou de ne pas pécher.

B- Le diable:

Une des figures ou des archétypes du mal dans l’imaginaire occidental et oriental est bien-sûr celle du diable. Sur la question de savoir ce que disent les Ecritures sur le personnage que la Tradition appelle ‘le diable’ ou ‘Satan’ ou ‘le Mauvais’ ou l’Esprit du mal’, le Nouveau et l’Ancien testament offrent des perspectives différentes; omniprésent dans le Nouveau testament, le personnage n’apparaît que fugitivement dans l’Ancien. Le nom commun Satan désignant une fonction d’accusation dans l’Ancien testament passera au statut de nom propre. Il apparaît aussi dans la littérature intertestamentaire et dans les prolongements des traditions bibliques dans d’autres littératures religieuses en particulier celles du judaïsme et de l’Islam.
Si nous abordons, aujourd’hui, le problème de la croyance au Démon, une telle analyse de la croyance mettrait en évidence une difficulté très générale: bien rares sont ceux qui réellement croient au Démon. D’autres ne s’y résolvent qu’à la condition d’interpréter aussitôt cette croyance de façon symbolique identifiant le Démon au mal (aux forces mauvaises, au péché, aux tendances mauvaises de la nature déchue) auquel ils confèrent une substance propre détachée de tout suppôt, de tout être personnel subsistant. Ainsi, beaucoup voient dans le personnage de Satan une simple figure de rhétorique; une personnification du mal inhérent à l’homme. Pourtant, d’autres voix croient à l’existence du diable et tiennent pour encore vraie l’idée traditionnelle de Satan. Elles considèrent que le Prince des ténèbres n’a pas besoin de se montrer en personne; il est si servi par les personnes qui font profession de ne plus croire en son existence ni à son action: “Le plus grand tour du diable, écrit Denis de Rougemont, est son incognito.”.

La réapparition et le réinvestissement de la figure du démon sont également liés plus généralement à un problème de compréhension et de description du monde moderne: ce monde est devenu trop complexe pour être lisible du premier coup d’oeil; les événements – et surtout ceux de proportions aussi gigantesques que les deux guerres mondiales – se heurtent à des problèmes d’intelligibilité autant que de description. La seule solution est alors constituée par le recours à des schèmes explicatifs anciens. Ainsi pour décrire l’horreur des camps de concentration va-t-on réutiliser l’image de l’enfer. De même le diable, avec tout ce qu’il véhicule d’une poétique du normatif et de l’axiologique, est-il réintroduit dans le cours du monde réel et romanesque, parce qu’il constitue peut-être un des derniers moyens d’explication porteurs de sens. L’esprit ne peut plus accueillir une chose aussi vaste que les événements dans tout leur caractère indicible de la première moitié du vingtième siècle, comme il a du mal à saisir leur signification ou leur motivation. L’impensable n’est pas le néant, mais la compréhension et, partant, le diable se heurte à la mise en mots difficile d’un état de nouveauté historique souvent qualifié ou ressenti comme radical : les hommes n’ont à leur disposition que les outils anciens pour le saisir, des outils qui sont à la fois linguistiques et éthiques.

Tels que nous sommes habitués, depuis l’art roman, à voir les démons ou les démoniaques sous les traits de monstres effrayants [Hatem. J. in Mal et transfiguration, p.11 sur ‘monstrueux’: “L’individu est transformé par l’adjonction plasmatrice d’une forme étrangère captée par le mal. L’image de Dieu en l’homme n’est pas seulement souillés par ce contact avec l’infâme. Elle est modifiée et parasitée. Le relief de cette syncarnation est manifeste. En creux l’orientation négligée, l’union avec Dieu. Le damné préfère la satanisation à la déification”].
nous restons hantés par le fantôme de Satan, car nos facultés rationnelles ne sont pas les seules à nous régir mais aussi cette part d’irrationnel en nous que les représentations mentales alimentent d’archétypes ancestraux.
Cornu aux pieds fourchus, monstre difforme, créature à la face noire, brûlée, aux ailes noires, Satan fait partie de notre patrimoine, de nos représentations mentales. A travers même railleries, scepticismes, dénis, dédains et affectations d’incrédulités, la littérature moderne (celle de Gide, de Mauriac, de Bernanos, de Sartre, Green, Camus), est remplie d’allusions à ce personnage pour le moins historique, mythique.

Que ce soient Asmodée le “mauvais démon”, Azalée, Belzébuth, Belize ou Bélial assimilé à Satan, le Démon, le Diable, du grec Diabolos “le séparateur”, Iblîs, nom du diable dans le Coran ou dans la tradition musulmane; Lucifer “porteur de lumière” que les commentateurs médiévaux identifient à l’ange déchu, Moloch, Léviathan, Ahriman, divinité maléfique de la religion zoroastrienne; le Grand Bouc Noir, ces représentations du principe maléfique convergent sur la laideur et sont autant de monstres qui rendent compte de la prégnance du personnage dans la pensée et les mythes depuis l’Ancien Testament voire même l’antiquité. Quant à la langue, elle renferme d’innombrables locutions qui se présentent comme autant de vestiges de l’empire que le personnage satanique a eu sur l’imaginaire populaire européen et français; telles: “Aller au diable”, “un diable d’homme”, “endiablé”, “l’Avocat du diable”, “tirer le diable par la queue”, “faire le diable à quatre”… Ainsi que les mots français dérivés de Satan tels “satané” ou abominable, ou indiquant un haut degré de sacré; “satanique” qui est ou semble être inspiré de Satan; diabolique et “satanisme” ou culte voué à Satan et au mal.
Cependant, le diable peut nous apparaître, surtout dans la littérature moderne, sous des traits d’autant plus monstrueux qu’ils sont parfaitement humains. Oser représenter le Malin affublé d’une défroque humaine est une preuve d’originalité dans la littérature moderne (Dostoïevski, Bernanos, etc…).
En effet, imaginer que Satan puisse soutenir une conversation avec l’homme permettant une dialectique où se déploirait l’art de la rhétorique. Les arguments théologiques, philosophiques et ontologiques constituant les moyens pour le diable de persuader et de convaincre l’interlocuteur, les joutes oratoires succédant aux dédains et aux scepticismes de l’un et de l’autre. La stratégie du démon est celle d’amener l’homme à ‘consentir’, au mal, certes, mais ‘librement’.

C- l’homme et le diable:

– L’extériorité : le dialogue
Le diable, du fait de la liberté de l’homme d’acquiescer et de refuser devra employer tous les moyens rhétoriques pour amener l’interlocuteur à accepter librement – du moins par la forme – sa soumission aux forces du mal, par la tentation ou la signature d’un pacte – sorte de succédané du contrat juridique – car il s’agit dans certaines des oeuvres de notre corpus de sceller un pacte dont la partie humaine est d’abord libre de ne pas contracter même si l’auteur insinue une certaine prédisposition du personnage au mal précédant la ‘signature’ du pacte (hérédité, incomplétude existentielle, orgueil).
L’objet de notre étude étant l’analyse du dialogue du personnage romanesque avec le diable, nous procéderons d’abord par une analyse du dialogue. (SUITE PAGE 15, 16,17)
Page 100 :
Le travail s’est aussi penché, à partir de la question de la représentabilité de la figure de satan, sur les moyens proprement narratologiques mis en œuvre pour rendre plausible cette apparition, de sorte que le lecteur ne la rejette pas d\’emblée comme invraisemblable, ridicule, anachronique, grotesque. […] L\’esthétique du « fantastique » et de la fantasy semble le moyen privilégié à l\’époque moderne pour mettre en scène l’apparition de la figure du diable dans un cadre contemporain, puisque le lecteur doit momentanément suspendre son scepticisme et prendre de la sorte la mesure des limites du simple rationalisme. L\’esthétique « fantastique », englobant aussi bien la stratégie de Bernanos et Mann que celle de Green demeure un des seuls genres littéraires à même de suggérer, aussi imparfaitement et partiellement que ce soit, mais avec une indéniable efficacité, le surnaturel dans des romans.
Nous étudierons, dans cette partie, les modalités de l\’écriture fantastique qui est la seule à même de présenter dans le roman contemporain, une possible intrusion de l\’élément démoniaque dans l’univers romanesque, ainsi que les procédés de l\’écriture du surnaturel et de l\’étrange, voisines du genre fantastique. Cette étude proprement générique nous aidera à voir comment le démoniaque est vu et enchâssé dans des procédés d\’écriture réalistes. (Suite page 101).
L\’esthétique du surnaturel et du fantastique :

La fantastique ne se constitue pas uniquement autour de personnes. Il est également caractéristique par un nombre d\’activités qui marquent son déroulement. Castex (Castex, P-G., Le conte fantastique en France de Nodier à Maupassant, Paris, J. Corti, 1974.) parle de transgressions. Mieux vaut dire que le texte fantastique construit d’abord une aire normative qu’il cherche ensuite à défaire. Tout en produisant un bouleversement de notions communément admises : espace, temps, principe d\’identité, il n’a pas pour dessein de changer l’ordre des choses et c’est plutôt un constat désemparé, un tremblement qu’il nous fait partager. Au lieu d’une transgression, on peut dire qu’il opère plutôt une régression une descente vers un empire du dedans où perdure le moi archaïque. Plusieurs types d\’activités le dominent : apparition, possession, destruction, métamorphose. L’apparition est le principe actif par lequel l\’élément se manifeste. Elle atteint le héros et ouvre son expérience à l’indicible. La possession anime fréquemment le monde fantastique ; elle s’empare du sujet. Le diable y montre sa puissance – tous les Faust nous reviennent en mémoire. Satan, dont Todorov dit qu’il pourrait être nommé le désir, place l’individu « sous contrat ». La destruction (Méphistophélès) prend une valeur aiguë dans le milieu fantastique où les individus l’exercent aveuglement car ils expriment des forces hostiles. La métamorphose assure le passage du réel à ce qui l’excède et permet le prodige. Le fantastique s’attache d’ailleurs moins au résultat de la mutation qu’à l’instant de la transformation, laps où l’ordre de la réelle bascule. Quelque chose change qui appartenait au champ des perceptions claires. L’hallucination l’emporte ; l’illusion triomphe.
(Suite p. 103-fin).

C’est en effet le Saint qui est le plus tenté par Satan puisqu’il en est le seul véritable ennemi, celui par qui il peut atteindre Dieu le plus cruellement. Et parallèlement, c’est dans la mesure même où le Saint porte en lui de quoi aimer et servir Dieu qu’il est le plus capable de l’offenser. si les dons surnaturels qu’il a reçus se pervertissent, se détournent de leur but propre, ils atteignent une profondeur dans le mal proportionnée à toute la grâce reçue.

Extrait de Harry Potter

Comme à son accoutumée, le soleil s’était élevé haut dans le ciel et ses rayons renvoyaient une douce chaleur. Quelques-uns s’étaient docilement incrustés à travers la fenêtre. Plissant légèrement les yeux à cause de cette lumière intense, Hermione, face à un grand miroir, tentait de discipliner sa crinière brune, mais sans succès. Les années étaient passées, mais ce désagrément était toujours aussi présent. Un petit sourire naissait sur ses lèvres en pensant à Ron qui ne cessait de rechigner quand il passait ses doigts dans la chevelure emmêlée de sa belle. Elle s’était promis de faire quelque chose quand son bien-aimé serait revenu de mission.

 

C’était un jour spécial aujourd’hui, il marquait le départ d’une nouvelle vie pour une personne, mais peut-être aussi la fin pour une autre… Il y a quelques mois de cela, Hermione avait accepté de se porter garant d’un détenu d’Azkaban. Chaque jour, la brune ne cessait de se demander si elle avait fait le bon choix. C’était une décision risquée compte tenu du passif du futur libéré sous caution. Dans ses bons jours, elle se disait qu’elle aiderait une personne à se réinsérer dans le monde sorcier et dans ses pires jours, elle se disait qu’elle était folle à lier de laisser un prisonnier chez elle. Tout en sachant qu’elle n’avait pas prévenu son concubin… Elle avait pourtant essayé, oh oui elle avait essayé. Mais à chaque fois, les mots ne sortaient pas, comme si ces derniers étaient restés bloqués dans sa gorge comme prisonniers, triste ironie.

L’ancienne rouge et or savait que cette liberté conditionnelle pour un condamné d’Azkaban n’était pas une mince affaire. Elle connaissait les inconvénients, mais également les avantages. Il y avait deux ans de cela, Ron avait fait une surprise à Hermione en achetant un joli Cottage dans le Sud-ouest de l’Angleterre. Un endroit paisible, une grande étendue d’herbe à perte de vue, une vieille bâtisse dont la façade était grignotée par le lierre et un spacieux environnement qui était propice pour créer un vrai cocon de bonheur et d’amour. C’était un véritable havre de paix pour la brune. Même si Ron n’avait cessé de lui répéter qu’il avait acheté ce Cottage à comptant, cela était un mensonge. Hermione avait appris quelque temps après qu’il s’était endetté pour elle. L’ancienne Gryffondor était morte de culpabilité. Elle avait alors supplié Ron de rendre cette maison, mais les faits étaient là et ce Cottage

également, alors elle s’était finalement résignée. Cependant, une rumeur courrait au sein du Ministère. L’administration avait décrété qu’il était maintenant possible d’accueillir un captif d’Azkaban chez soi pour l’aider à sa réintégration moyennant une importante somme d’argent. Alors oui, cette compensation financière avait réveillé une idée chez la brune qui comptait bien rembourser la dette de Ron. Elle mettait d’ailleurs tous ses espoirs sur cet argument qui pouvait peut-être faire changer d’avis Ron… Elle n’en était pas certaine, mais elle allait essayer le tout pour le tout.

 

Les heures semblaient passées à une vitesse folle. La jeune femme appréhendait le moment où elle allait avoir ce détenu devant elle. Même si elle avait tout planifié, une chose était incertaine, la réaction de Ron. Bon, elle savait qu’elle n’allait pas être enthousiaste, mais elle espérait le faire changer d’avis ! En priant pour avoir un captif plus ou moins compatissant… C’est avec le souffle court, que la brune prenait un peu de poudre de cheminette pour se rendre au Ministère de la Magie.

[…]

Hermione marchait d’un pas pressé vers le bureau du Ministre de la Magie. Plus vite elle arrivait et plus vite cela serait terminé. L’ancienne Gryffondor frappait trois petits coups contre l’immense porte d’ébène et entrait à la demande. Elle esquissait un petit sourire à Shacklebolt et s’asseyait en face de lui. Machinalement, la brune était déjà en train de tapoter nerveusement ses doigts contre sa cuisse.

Le temps avait décidé de lui jouer encore un tour. Elle avait l’impression que les secondes semblaient des heures. Kingsley discutait avec elle, mais elle n’arrivait pas à penser à autre chose que ce à quoi elle était venue faire. Mais le Ministre n’était pas décidé à passer tout de suite au sujet de sa visite. Malgré tout, Hermione n’en pouvait plus.

Excusez-moi Monsieur le Ministre… Mais il ou elle n’est pas encore arrivé(e) ?

Kingsley Shacklebolt acquiesça et lui adressa un léger sourire. Le Ministre sortait un parchemin de son bureau et le posait devant elle. Quelques semaines auparavant, la brune avait eu une copie du parchemin et avait pris connaissance de chaque article dans les moindres détails. Elle savait qu’elle ne pouvait pas prendre connaissance de l’identité du prisonnier avant de signer le contrat. Et une fois qu’elle aurait apposé sa signature sur la convention, il n’y avait plus de retour en arrière possible, sauf erreur grave du détenu ou non-respect des conditions légales par une des deux parties.

Êtes-vous vraiment certaine de vouloir faire cela Miss Granger ? Demanda Shacklebolt en arquant un sourcil.

Oui, plus que certaine, répondait Hermione avec un sourire qui ressemblait plus à une grimace.

Et qu’en pensera Ron ?

J’habite autant que lui dans cette maison, je me porte garant de ce prisonnier.

Hermione commençait à trouver le comportement du Ministre de la Magie louche. Il était clairement en train de la dissuader et cela ne tournait pas rond. Y avait-il une raison pour qu’il essaie de l’empêcher de prendre sous son aile ce détenu ?

Bien, je vous laisse signer alors, lui disait Kingsley Shacklebolt.

La brune attrapait la plume qui trônait sur le bureau et apposait avec difficulté sa signature ainsi que ses initiales, ses mains moites dues au stress n’arrangeant rien. Elle reposait la plume et relevait son regard vers le Ministre, tentant un petit sourire crispé. Le sort était scellé, elle allait être le foyer d’accueil d’un détenu. Par Merlin, Ron allait la tuer.

Vous pouvez entrer.

La voix de Shacklebolt résonna dans tout le bureau. Hermione sentait son cœur cogner avec force dans sa cage thoracique. Elle tournait la tête en direction de la porte et dans la seconde qui suivait, celle-ci s’ouvrit à la volée. Un homme bedonnant, habillé d’un costume noir et quelque peu dégarni s’avançait en premier dans la pièce. Le cœur d’Hermione ne cessait de battre plus fort, elle était certaine qu’elle aurait pu alimenter toute une ville si les battements de son cœur auraient servi de dynamo. L’homme qui venait d’entrer levait sa baguette et fit un petit mouvement brusque ce qui tira dans la pièce la personne qui le précédé.

Les pensées d’Hermione étaient devenues peu cohérentes dès qu’elle avait franchi le seuil de ce bureau et encore plus à l’arrivée du prisonnier. Un homme, mince ou plutôt maigre, caché derrière des restes de vêtements bien trop grands. Des cheveux mi-longs et emmêlés d’une couleur grise due sûrement à la saleté, une barbe tout aussi broussailleuse qu’un nid d’oiseau et une peau si blafarde qu’on pouvait jurer voir au travers. L’homme en question fixait le sol, ne montrant pas son visage aux yeux des trois protagonistes. Mais il était inutile qu’il lève les yeux, Hermione savait qui était présent devant elle. Ses iris d’ambre semblaient bloqués sur cet homme, ce misérable homme. Ces années à Azkaban l’avait bien atteint physiquement, il n’était plus ce gamin à l’allure parfaite et à l’arrogance sans limite. Oh non, il était ce prisonnier à l’allure abjecte et salit par le monde entier, Malfoy avait été déshonoré. Elle était choquée et peut-être même peinée. Elle l’avait connu avec tant de suffisance qu’il lui était inconcevable de le voir un jour si bas. Mais une voix forte la sortait subitement de ses pensées, la faisant sursauter. Hermione se retournait vers Kingsley qui avait parlé.

 

Draco Lucius Malfoy, détenu depuis le 20 mai 1998 à Azkaban pour une peine de 8 ans a été condamné pour avoir été un Mangemort, partisan de Voldemort. Également pour tentative d’assassinat sur la personne d’Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore et d’avoir fait pénétrer au sein de Poudlard des Mangemorts. Hermione Jean Granger, en ce jour du 27 août 2003, vous avez accepté d’accueillir dans votre demeure le détenu pour une liberté conditionnelle d’une durée d’un an qui pourra être reconduite si le détenu se comporte bien.

À l’énoncé des crimes qui avaient été reproché à Malfoy, Hermione avait senti un frisson la parcourir, remontant tout un tas de sombres souvenirs. La peine qu’il encourait était sévère en sachant qu’au final, le blond s’était rallié de l’autre côté. Mais la sentence venait de tomber. L’ancienne rouge et or n’avait pas pensé une seule seconde qu’elle aurait pu tomber sur lui. À vrai dire, elle prenait seulement conscience, grâce aux mots prononcés par Shacklebolt, que Draco Malfoy allait venir habiter chez elle, sous sa garde. Oh… Tout un tas de flashs lui venaient en tête, la cohabitation avec Malfoy, la rage de Ron et les disputes que cela allait engendrer. Un long soupir s’extirper d’entre les lèvres rosées de la brune, dans quelle galère s’était-elle mise. Hermione risqua un coup d’œil vers Malfoy, mais celui-ci gardait toujours le visage fixé au sol.

Il est à vous maintenant, faites-en bon usage, lui disait le geôlier d’une voix raque, un sourire carnassier sur les lèvres en lui tendant les chaînes.

Hermione restait pantoise, papillonnant des yeux sous les paroles de l’homme. Elle avait du mal à en croire ses yeux et ses oreilles, on aurait dit qu’on lui tendait un vulgaire objet dont on voulait se débarrasser avec hâte. La brune déglutie avec difficulté et prenait d’une main tremblante les chaînes que le geôlier lui tendait. Elle n’avait aucune envie de le tenir par ces vulgaires bouts de métal, aucune personne n’avait le droit d’être traité ainsi, ni aucun être-vivant d’ailleurs.

L’ancienne rouge et or tentait un énième regard vers le blond, mais il était décidé à ne toujours pas relever son visage. Oh, elle se doutait qu’il devait être tout au temps perdu qu’elle. Il avait dû passer cinq années horribles à Azkaban et voilà que maintenant il allait séjourner dans la demeure d’une fille qu’il détestait.

Pouvons-nous utiliser votre Cheminée Monsieur le Ministre ? Demandait Hermione d’une voix quelque peu chevrotante.

Je vous en prie.

Hermione n’avait aucune envie de se pavaner dans les couloirs du Ministère avec son ancien camarade de Poudlard qui était dans un piteux état. Elle se relevait, tenant toujours les chaînes de Malfoy entre ses mains et s’approcha doucement de la cheminée pour que le blond puisse la suivre. Elle s’engouffrait dans la cheminée avec l’ancien Serpentard et murmura son adresse tout en jetant la poudre dans l’antre.

Hermione sortait rapidement de la cheminée et lâchait immédiatement les liens de métal. Elle s’avançait dans le salon et commençait à entremêler ses doigts nerveusement en murmurant des paroles pour elle-même. Elle n’avait pas envisagé la possibilité de connaître le prisonnier et cette nouvelle était une véritable catastrophe. Elle se sentait comme couler au fin fond d’un lac et qu’une force lui appuyer sur la tête pour ne pas qu’elle puisse remonter à la surface. Merlin… Comment allait-elle gérer cette situation ?

Un cliquetis métallique fit revenir Hermione la réalité. Elle se retrouvait vers la provenance de ce bruit et voyait Malfoy regarder autour de lui. D’un coup de baguette, la brune faisait disparaître les liens de métal qui étaient entourés autour des membres de l’ancien Serpentard. Le Cottage était un endroit sûr, elle avait fait en sorte de mettre de nombreux sortilèges et enchantements autour de la demeure qui dissuaderait son nouveau colocataire de s’enfuir.

Elle n’avait toujours pas croisé le regard blond, mais il n’avait pas pipé mot, elle non plus d’ailleurs. La brune décida de se racler la gorge pour capter son attention et se donner une contenance pour ce qu’elle allait dire.

Malfoy… Je vais te montrer ta chambre. Tu auras de quoi te laver, t’habiller et dormir. Je t’expliquerai demain comment se déroule la vie ici. Je… Je ne sais pas si tu as faim, enfin quelle question idiote, bien sûr que tu dois avoir faim !

Mais la brune écarquillait les yeux suites aux paroles qui venaient de s’échapper de ses lèvres. Oh quel tact… Mais la colère l’avait envahie quelques instants en voyant la maigreur de l’homme qui était en face d’elle. Même si elle haïssait toujours ce jeune homme pour tout ce qui lui avait fait subir, il était insupportable pour elle de le voir dans cet état. La brune reprenait rapidement contenance et s’exprimait d’une voix plus calme.

J’apporterais ton repas dans ta chambre. Suis-moi.

Hermione faisait volte-face et se dirigeait vers un grand escalier en bois qui se trouvait non loin de l’entrée. À vrai dire, elle ne savait pas si le blond la suivait ou pas, elle était bien trop dans ses pensées, ruminant ce qu’elle allait pouvoir dire à Ron. Fort heureusement, il ne revenait que demain soir, cela lui laissait la nuit et la journée de demain pour parfaire sa défense, même si elle savait que celle-ci serait vaine.

Arrivant au premier étage, la brune se dirigeait à droite, au fond du couloir. Elle ouvrait la porte qui laissait entrevoir une chambre de taille moyenne de couleur crème et blanche. Une petite salle de bain était attenante à cette même chambre et la vue donnait sur une bonne partie du terrain qui était d’un vert étincelant en cette saison. Même si elle ne connaissait pas la vie à Azkaban, enfin quelque peu grâce à des paroles qu’elle avait autrefois échangées avec Sirius, elle se doutait que cette chambre n’avait rien à avoir avec le pénitencier.

Hermione se retournait vers le blond qui contemplait la chambre.

Si… Si tu as des questions, n’hésite pas.

Elle le regardait pendant quelques secondes, puis finalement elle se dirigeait vers la sortie et fermait la porte derrière elle. À vrai dire, elle ne lui avait pas laissé le temps de répondre. Hermione s’adossait contre la porte et fermait les yeux en soupirant. Dans quel bourbier elle s’était empêtrée.