Liberté : Définition philosophique

Au cours des siècles, La question de liberté a toujours été au centre des préoccupations fondamentales de l’humanité. La notion de liberté est un terme au sens large. La liberté selon le dictionnaire Larousse est l’ « état d’une personne qui n’est pas soumise à la servitude », ou encore la « possibilité d’agir, de penser, de s’exprimer selon ses propres choix », entre autres. La liberté faisant partie intégrante de la condition humaine est un thème qui a de tous temps interpellé les écrivains, les philosophes et autres penseurs.Nadja, œuvre emblématique du surréalisme est écrit par André Breton en 1927. L’ouvrage est découpé en trois parties ; la première partie constitue des « anecdotes du passé » de l’auteur. Dans la deuxième partie Breton raconte ses rencontres, ses promenades dans les rues de Paris, et les conversations entre autres avec le personnage éponyme. La dernière partie est consacrée à sa femme Suzanne Musard.Tragédie en trois actes, Les Mouches est publié en 1943. Alors que La France est assiégé par les Allemands, Jean Paul Sartre, grand écrivain et philosophe du mouvement existentialiste écrit sa première pièce théâtrale. Il reprend la mythologie grecque des Atrides, celle de la famille d’Agamemnon qui est héritée par la malédiction. Dans Sa pièce, Sartre dénonce le gouvernement de Vichy qui se sert de la religion pour affaiblir la volonté de résistance des Français. Afin d’éviter la censure Allemande, l’auteur prend un support mythique pour illustrer les défis que la réalité impose a l’homme.En début du XXe siècle, après la première guerre mondiale, André Breton écrit Nadja traitant l’idée de liberté parmi d’autres thèmes. La notion de liberté et ses implications ont été reprises par plusieurs auteurs pendant ce siècle, parmi Jean Paul Sartre avec son œuvre Les Mouches. Toutefois, on se demande selon quelles modalités et doctrines les deux auteurs représentent la notion de liberté.Dans un premier temps, on analysera la philosophie de Jean Paul Sartre par rapport à la liberté. Au cours de cette analyse, on abordera aussi l’attitude et la réaction des personnages au fur et à mesure que la pièce évolue, de même que les dimensions de liberté qui y sont transposées. Puis, on étudiera comment s’exerce cette même notion de liberté dans Nadja, et quelles en sont les implications.La liberté selon la philosophie existentialiste de Sartre.Le cogito « L’existentialisme est un humanisme »Parmi les grands mots de la doctrine de l’existentialiste
sont : liberté, responsabilité, refus de la fatalité. L’humanisme est caractérisé par la croyance en l’homme pour le bien-être de tous. Toutefois, l’humanisme de Sartre diffère de celle des classiques ; dans l’humanisme classique l’homme a une valeur indépendante de l’effort individuelle. Sartre lui, dit que son humanisme consiste à ce que l’homme soit en constant construction. Or, l’homme doit s’engager non seulement pour son propre bien, mais pour le bien-être collectif, parce que la liberté de l’homme est placée au-dessus de tout. Il illustre cette doctrine à travers le personnage d’Oreste qui agit en son nom pour délivrer son peuple ; Oreste est celui qui résiste a la force du mal et prouve ainsi son humanisme jusqu’à la fin.De surcroit, Sartre, évacue l’image de Dieu à travers Jupiter et le remplace par l’homme. Oreste, qui est son propre législateur, se défait de l’influence de Jupiter. Oreste dit : « Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d’homme, les Dieux ne peuvent plus rien contre cette homme-là. ». Selon Sartre, la liberté appartient à l’homme et non à Dieu. Jupiter va même dire à Égisthe : « le secret douloureux des Dieux et des rois, c’est que les hommes sont libres. Ils sont libres, Égisthe. Tu le sais, et ils ne le savent pas. » Dans les Mouches, le caractère de Jupiter se lie à celui du Marechal Pétain, qui se sert de la peur pour maitriser ses sujets. Il a collabore avec les Allemands : il y a des camps d’extermination en France aussi. Similairement, Égisthe qui collabore avec Jupiter. Or, Sartre s’insurge contre la collaboration avec le mal. Il revendique pour l’homme une liberté totale. Oreste va même dire : « Je ne suis ni le maitre, ni l’esclave, Jupiter. Je suis ma liberté ! À peine m’as-tu crée que j’ai cessé de t’appartenir. » Aussi, on comprend que « le destin de l’homme est en lui-même », donc il est ainsi défait des malédictions et de la fatalité.L’homme détient sa liberté depuis toujoursÀ Berlin, pendant « la drôle de guerre », Sartre est influence par Heidegger, un philosophe Allemand, après avoir lu un livre de ce dernier ‘Sein und zeit’. Ses conceptions philosophiques sont en partie héritées de Heidegger qui prône une philosophie de l’action et de l’engagement. Puisque la vie de l’homme n’est pas déterminée, il est obligé de s’engager et faire constamment des choix, et il est donc responsable de ses actes. Oreste évoque bien l’image de cet homme libre et raisonne.Cela s’explique le fait que Sartre avance que « L’existence précède l’essence. » Pour Sartre, l’homme existe d’abord et le fait d’être « projeté » dans cette réalité, il est laisse à lui-même et il doit chercher un sens à sa vie à travers la vocation. Sartre a repris ce concept de « délaissement » chez Heidegger : en tant qu’être humain, on est laisse à soi-même, il n’y a pas de dieu, ni de valeurs préexistantes. Il n’y a non plus de morale prescrite à laquelle se conformer. Le bien et le mal ne sont pas définis, et c’est le devoir de chaque individu de les définir. Donc, comme mentionne plus haut, le destin de l’homme est entre ses mains car il est né libre. Comme le dit Oreste : « Chaque homme doit inventer son chemin ». Il s’ensuit que c’est par l’action que l’homme acquiert sa valeur. Il se définit dans l’action.Une Liberté de la conscience et de l’actionSartre décline la théorie psychanalytique de l’inconscient de Freud, et qu’il remplace par le terme de « mauvaise foi de la conscience ». Pour Freud, le comportement de l’individu est guidé par son instinct, donc la conscience est déterminée aussi par l’inconscient. Le moi est un intermédiaire entre le ca et le surmoi. Le ca est l’ensemble des pulsions et les désires refoulés. La conscience est « mineure » en relation au rôle joué par l’inconscient. [HYPERLINK \”https://www.psychologies.com/Therapies/Psychanalyse/Inconscient/Articles-et-Dossiers/Le-jour-ou-Sartre-a-repondu-a-Freud\” https://www.psychologies.com/Therapies/Psychanalyse/Inconscient/Articles-et-Dossiers/Le-jour-ou-Sartre-a-repondu-a-Freud. Or, selon Sartre, l’homme n’est pas le « sujet de son inconscient », s’il se laisse aller c’est de son propre choix et c’est à cet instant qu’il fait preuve de « mauvaise foi ». En se basant sur ses hypothèses, on comprend que l’homme détient une liberté absolue. Encore, lorsque Oreste s’affranchi de la tyrannie de Jupiter, Sartre démontre que l’homme n’est pas sujet de la fatalité. Ce dernier possède la faculté de la conscience, donc il ne peut être dicté par autre que sa conscience. Or, si dieu n’est plus, l’homme est capable de se prendre en charge. Non seulement Oreste se prend en charge, mais il met aussi sa liberté au service de son peuple.Sartre déclare, « L’existentialisme est un humanisme » car l’homme possède une liberté d’action et qu’il doit aussi assumer la responsabilité dans ses actions. L’individu est confronté à donner une signification éthique a son existence. Par « éthique », on comprend la réalisation de la « conscience de soi » de l’individu et non pas la soumission aux « principes objectifs » ou à des idées transcendantes. Si l’homme est libre, on ne peut pas fonder une morale sur des valeurs transcendantes. Sartre explique : « Ce que j’ai voulu démontrer dans les mouches, c’est qu’il faut être lucide pour pouvoir dépeindre la liberté individuelle des comédies ou elle se perd. Et le seul outil possible dans ce cas, c’est la responsabilité. Il faut savoir juger du degré de responsabilité individuelle que nous mettons dans nos actes. C’est ce que vivra d’ailleurs Oreste. Oreste ne prendra pas conscience qu’il peut être libre, mais qu’il l’est […]»Oreste évoque le personnage qui échappe à la « mauvaise foi », parce qu’il réalise pleinement sa liberté et la défend. Sartre considère la « mauvaise foi » comme étant le fait de ne pas assumer ses actes et sa liberté en se donnant des excuses. Oreste réplique à Jupiter que « Le plus lâche des assassins, c’est celui qui a des remords. »Quant à Électre, elle se fait esclave en se livrant volontairement à Jupiter, malgré le fait qu’elle a le choix, le choix d’agir. Elle manque de courage en abandonnant la lutte contre les tyrans de si bon chemin. Qui plus est, c’est elle qui a fait pousser l’idée de vengeance dans l’esprit de son frère. Le jour de la fête des morts, Électre danse, démontrant qu’elle a de l’audace. Mais elle ne maintient pas cette même détermination jusqu’à la fin prouvant qu’elle est lâche. Elle ne concrétise pas sa pensée de résister au mal absolu en action. Pour Sartre, la pensée ne peut pas définir l’homme, si l’action n’accompagne pas la pensée. Il qualifie cela comme « lâche » et il n’hésite même pas à dire que l’homme de « mauvaise foi » est un « salaud ». En se repliant au remords, Électre devient elle aussi comme les habitants d’Argos. Elle atteste une signe d’impuissance en refusant d’aller jusqu’au bout, et fait preuve de « mauvaise foi » en cachant à elle-même sa liberté et en collaborant avec les envahisseurs. Électre se débarrasse ainsi de sa responsabilité. Pareillement, Issue d’une famille maudite pour toujours, Électre se conçoit prisonnière de cette malédiction. Elle refuse d’agir, ce qui implique qu’elle refuse sa liberté. Elle aurait dû agir comme son frère pour rompre cette malédiction, affirmer sa liberté. Sartre s’oppose à cette attitude de déterminisme. Il estime que c’est l’homme qui détermine les évènements et les circonstances de sa vie par son choix réfléchi. Il considère que l’homme a le pouvoir de combattre les déterminismes qui s’objectent à lui, et que l’individu n’est pas déterminé par son passé. Il veut que l’être humain prenne conscience de sa liberté et l’exerce en agissant. Selon lui, l’homme définit sa propre essence par ses choix et ses actions. L’homme est libre et c’est à lui de forger son destin par ses actions, car c’est en exerçant son choix que ce premier va affirmer son existence et sa liberté. Oreste ne se laisse pas emprisonner, il incarne celui qui se construit dans l’action. Il évoque l’homme qui s’affranchit du péché originel, et de la malédiction qui pèse sur lui. C’est à l’homme de se définir, se façonner pour devenir ce qu’il choisit d’être. Oreste est celui qui se sacrifie pour son peuple, celui qui illustre les idéologies de l’auteur. Sartre avance que l’homme « n’est rien d’autre que ce qu’il fait. » [L’existentialisme est un humaniste, p.55]. On comprend donc que l’idée de liberté est une condition de l’action.La Liberté et sa relation avec la responsabilitéPuisque chaque individu est parfaitement responsable de ce qu’il fait lui-même, Sartre ajoute que l’individu est aussi responsable pour le reste de l’humanité. La responsabilité caractérise la condition humaine. Dans un entretien avec Jacques Chancel sur une émission radioscopie, Sartre explique, par rapport à la responsabilité de son existence, que l’homme est né sans demander a l’être. « ceci dit, il faut s’adapter à la circonstance et il faut en tirer les conséquences les meilleurs possible.[…]c’est le désir et besoin de tous de donner la vraie direction à cette liberté.[…] la personne doit supprimer toute influence et retrouver la vraie liberté. » Donc, Oreste, conscient de son indépendance, reconnait sa liberté et s’engage aussi pour la liberté de son peuple. Il délivre ainsi le peuple d’Argos de la malédiction en éliminant les tyrans et en emportant avec lui les Érinyes. Il confirme ses valeurs et sa dignité d’homme raisonnable. Ce propos de Sartre caractérise le geste d’Oreste : « L’homme étant condamné à être libre porte le poids du monde entier sur ses épaules : il est responsable du monde et de lui –même en tant que manière d’être » [ibid, .612]. Or, Oreste s’affranchit en assumant les conséquences de son et prouve ainsi la valeur de ses croyances.Le théâtre existentialiste se focalise sur l’homme, ses actes, ses comportements. L’engagement prend tout son sens au XXe siècle. Cette pièce est une allégorie de la situation de la France pendant l’Occupation incitant l’homme à s’engager et à se remettre en question de sa condition sociale et à revendiquer sa liberté. La liberté est vue comme un droit indispensable. Elle donne à la vie humaine tout son sens et sa valeur.La notion de liberté selon le mouvement surréaliste.La psychanalyse et le surréalismeAprès la première guerre mondiale, les jeunes se révoltent contre les valeurs de la société. Il y a un sentiment de frustration et un mécontentement car on ne se sent plus en sécurité dans ce monde. On n’arrive pas à comprendre comment l’homme a pu s’entretuer comme des bêtes et le je se brouille. Face à cette incompréhension, on ressent un besoin d’échapper à la réalité, et de s’inventer une nouvelle façon de penser. Les surréalistes conçoivent ainsi un autre moyen pour se libérer du chaos à travers l’art, le rêve, l’imaginaire ; bref par le biais de l’inconscient. Nadja est une œuvre qui célèbre la liberté. Le surréalisme est un mouvement qui a pour but « la libération de l’esprit », loin des contraintes, que ce soit les normes morales, sociales ou de la logique. La liberté est une thématique importante chez les surréalistes. Nadja illustre parfaitement la philosophie du mouvement surréaliste.Breton s’inspire de la théorie de Freud et tente d’explorer l’inconscient. Selon Freud, l’individu est défini en « trois instances » qui gouvernent ses comportements ; le ca, le moi, et le surmoi. Il décrit le Ça comme « la partie la plus obscure et impénétrable » ou est enfouit les pulsions et les désirs. Le surmoi représente la loi morale et « l’intériorisation des interdits ». Le moi est la partie consciente de l’individu qui agit comme « médiateur » entre les désirs du ca et les interdits du surmoi. Pour Freud, « le rêve est la voie royale pour accéder à l’inconscient ». Pendant le rêve, l’inconscient et les pulsions refoulées se libèrent. Ce qui fait que, « le rêve est l’accomplissement du désir ».Dans l’écriture automatique, le moi est dépossédé de toute conscience. Le ca dépassant le surmoi, fait que le moi agit sous les pulsions du ca. Idem pour Nadja : son moi ne trouve plus de balance parce qu’il y a un dépassement du ca chez elle. Le fait d’explorer l’inconscient rend son surmoi prisonnier et le ca prédomine sur le moi, car le ca représente la partie inconsciente de l’individu.L’écriture automatique, le rêve, l’imaginaire et l’exploration de l’inconscientDans son premier Manifeste du Surréalisme, André Breton défini le surréalisme comme un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par l’écrit, soit tout autre manière le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercée par la raison, en dehors de toute esthétique ou morale […] »L’écriture automatique consiste à exploiter « le domaine du rêve, mêlant ainsi le réel et l’imaginaire », sans se soucier de la morale et des codes de l’écriture. On écrit ce qui nous vient à la tête, sans réfléchir, et sans se relire, guide par l’inconscient.L’auteur écrit dans un état entre le sommeil et le réveil en libérant l’imagination. En effet, Breton « agence » son récit dans un désordre et brouille les pistes. Il y a une incohérence tout au long de l’œuvre, surtout dans la première partie. Le lecteur a du mal à le suivre, car il passe d’un sujet à un autre, d’un lieu à un autre, d’une personne à une autre. D’ailleurs, Breton l’affirme parce qu’il écrit « sans ordre préétabli, et selon le caprice de l’heure». En tant que lecteur, on s’aperçoit que la structure n’évolue pas, du début à la fin, dans un ordre. De même que les phrases sont quelquefois longues et quelquefois courtes. Par exemple lorsqu’il parle du « théâtre moderne » à la page 43. De plus, l’auteur fait usage de l’italique dans son texte a maintes reprises. Il y a un amalgame entre l’imaginaire, la fiction et le réel ; l’auteur inclut aussi des images, photographies et des dessins de Nadja dans son œuvre. On a l’impression que Breton a essayé de donner à son livre l’allure du rêve et de l’inconscient.Le rêve et l’évasion vers l’imaginaire sont estimes être la voie vers la liberté. Car, le surréel cache une réalité plus libre. Pour Breton, le réel symbolise l’emprisonnement, car le corps est une prison qui renferme l’âme. En général, l’homme est un être limité et ne peut voir au-delà de la réalité. Cependant, il doit se libérer en délivrant son âme pour faire avancer les deux réalités ; c’est-à-dire, le monde réel et celui de l’imaginaire. Or, Nadja elle, incarne la voie vers cette ailleurs. Il y a chez elle une libération de l’esprit, elle a des prémonitions et peut voir la surréalité. Pour Breton, la femme agit comme une passerelle vers des valeurs plus nobles, elle permet à l’homme d’accéder à d’autres niveaux de conscience.La liberté et le personnage de NadjaLa rencontre entre Breton et Nadja est inattendue et des lors, l’auteur est captivé par elle. Selon Breton il n’y a pas de hasard dans la vie, toute coïncidence se cache un motif et c’est à l’homme de le décrypter. Il avance plus loin en écrivant : « […] la vie demande à être déchiffrée comme un cryptogramme » (p133). Nadja manifeste une autonomie par rapport aux conventions sociales. Elle se distingue des autres « tant elle est pure, libre de tout lien terrestre, tant elle tient peu, mais merveilleusement a la vie ».(p 104) D’ailleurs, en s’inventant le nom de Nadja, elle établit déjà son inclinaison pour l’imaginaire et la rêverie.Elle s’imagine en tant qu’une autre, comme une sirène ou en compagnie de Marie Antoinette, d’où se rattache cette notion de l’altérité, l’autre en elle.Le rêve de Nadja qui prend un « caractère mythologique », elle dessine le personnage de Mélusine. Nadja transpose ses rêves et ses imaginations à travers des dessins. Or, les dessins [« le rêve du chat »/ « le salut du diable », entre autres] sont pour elle un moyen d’expression et de communication. Cela rejoint un peu l’idée de l’automatisme, car elle laisse libre cours à son imagination. De surcroit, elle invente même le dessin de « la fleur des amants ». Les mythes et les dessins de Nadja sont le reflet de son imaginaire, et elle est considérée par l’auteur comme un être supérieur grâce à son état mental distinctif et ses dons de prémonitions. Elle incarne le surréalisme de Breton.Nadja est un personnage mystérieux, voire même mystique qui vit au-delà de la réalité, et qu’on arrive difficilement à comprendre. D’ailleurs son apparition est décrite comme un fantôme, elle se dit être « l’âme errante ». De ce fait elle se considère libre, détachée de tout, et erre dans les rues de Paris. Il y a chez Nadja un détachement du monde terrestre. Elle appartient déjà à une autre sphère parce qu’elle elle se conçoit en tant qu’âme. Par ailleurs, e fait de ne pas pouvoir s’adapter à ce monde, elle a voulu se suicider. Donc, chez Nadja, la pulsion de mort (thanatos) dépasse la pulsion de vie (éros). Elle est en proie d’une mode de vie qui la dépasse, qui n’est pas possible dans la réalité sur terre. Dans Nadja, cette notion de liberté est également perceptible par les champs lexicaux, notamment : « liberté/ errance/ un génie libre/ rêve/ libération/ émancipation/ désenchainé/désenchaînement/ ces esprits de l’air/ les battements d’ailes de l’espoir perpétuel »La liberté dans la folieLa folie selon Breton n’est pas une maladie. Au contraire, elle est une manière de voir le monde autrement, c’est le détachement de l’esprit de la réalité. Nadja appartient à un autre monde que Breton n’arrivera pas à déchiffrer, car seul celui qui a basculé a la folie y parviendra. Ce qui rejoint l’idée qu’au-delà de ce monde, il existe une autre sphère ; le surréel.Breton se montre critique à l’égard du conformisme. Le conformisme selon lui restreint l’être humain à se surpasser.Il condamne les excès de raisons qui est un obstacle à la liberté ; a « l’émancipation de l’homme a tous égards. » cette loi de la raison impose par la société empêche l’homme d’exercer sa liberté absolue. Il avance même qu’il faut « s’écarter de la logique ». Breton considère que Nadja n’est pas atteinte de la folie, mais qu’elle a atteint un degré supérieur qu’est la surréalité a travers la libération absolue de son âme. C’est dans la folie que Nadja s’est « désenchainé(e) » de la réalité. L’auteur voit la raison comme la « plus haïssable des prisons. »Quelque part, Breton se sent en partie responsable que Nadja soit incarne à l’asile, il a des remords car il confie « c’est dans la voie de cette dernière entreprise, peut-être, que j’eusse eu la retenir, mais il m’eut fallu tout d’abord prendre conscience du péril qu’elle courait. » Qui plus est, pour l’auteur, la femme dans l’incarnation de Nadja est glorifiée car elle est un être supérieur : Nadja a été une source d’inspiration pour Breton. Elle a agi comme un moyen d’ « ouverture » vers l’autre monde.Elle accède a un état de liberté que Breton lui ne parviendra pas à atteindre. La folie chez Nadja implique qu’elle s’est affranchie de toute réalité terrestre, libérée de toutes contraintes sociales. La folie suppose aussi une sorte de réincarnation dans une nouvelle vie ; l’élévation de l’âme dans une autre sphère.Le XXe siècle fut un siècle sombre de l’Histoire avec les milliers de morts qu’ont engendres les deux grandes guerres et les génocides. Jamais un siècle n’a connu autant de violence, de haine et de barbarie. L’horreur absolue de l’extermination radicale des juifs fait que l’homme doute de son humanité. Sartre a créé le personnage d’Oreste pour exposer sa doctrine existentialiste. Il dépeint aussi un monde incohérent. Il écrit donc les mouches pour refaire renaitre la confiance en l’homme ; c’est aussi un appel à la résistance. Il a fait de sa pièce une réflexion et un cri à la liberté Chez Sartre, la nature de la liberté diffère de celle de Breton, car le contexte historique et philosophiques ne sont pas les mêmes. Chaque écrivain ou philosophe détient sa propre interprétation et représentation de la notion de liberté, par rapport à leur vécu. Or, chez Breton, la liberté s’exerce dans le rêve et l’imaginaire, à travers l’inconscient. Cette liberté au niveau de l’imaginaire affranchit l’homme de toute réalité terrestre, lui permet d’avoir accès à une autre sphère ; le surréel.BibliographieArticle : RAILLARD George, 1977, Littérature : Le signe et son double, Larousse pp. 3-18BRETON André, 1964, Nadja, France, Éditions Gallimard.FREUD S, (1933a [1932]) 29e leçon : révision de la doctrine du rêve, Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, Paris, Gallimard, 1984.JEANNELLE Jean louis, 1998, connaissance d’une oeuvre, les mouches, éditions Bréal, Rosny CedexOUEDRAOGO Paul, 2006, La problématique du sujet personnel et la logique de réciprocité chez Paul Ricoreur, éditions San Damaso p.115SARTRE Jean Paul, 1986, L’existentialisme est un humanisme, Paris GallimardSARTRE Jean Paul, 1947, Huis clos suivi de Les mouches, Espagne, éditions GallimardSURER Paul, 1964, Le théâtre français contemporain, Paris, Société d’éditions et d’enseignement supérieur, p.392Article : BRETON André, Manifeste du surréalisme,Sigmund Freud, L\’interprétation du rêve, \”VII.Sites webhttps://www.andrebreton.fr>andre_bretonhttps://www.books.google.mu HYPERLINK \”https://www.cairn.info/la-psychanalyse–9782707138620-page-29\” https://www.cairn.info/la-psychanalyse–9782707138620-page-29https://docplayer.frhttps://www.editions-polaire.com>spip>articlehttps://www.franceculture.frhttps://jstor.orghttps://maze.fr>litterature>les-moucheshttps://www.persee.frhttp://philocite.blogspot.com/2016/04/linterpretation-des-reves-est-la-voix.htmlhttps://www.prezi.com/m/crod5owq-rds/les-mouches/https://www.psychologies.com/Therapies/Psychanalyse/Inconscient/Articles-et-Dossiers/Le-jour-ou-Sartre-a-repondu-a-Freudhttps://www.salon-litteraire.linternaute.com>contenthttps://www.universalis.fr>encyclopedie