L’importance du Langage Selon les Psychologues

Avant toute chose, j’ai essayé de définir le terme « langage », en dehors de la simple définition des dictionnaires, qui définissent le langage comme l’emploi de la parole par l’Homme, pour exprimer ses pensées et ses sentiments.
Mais, sans rentrer dans les détails, (au risque de prendre des raccourcis), j’ai voulu connaitre le point de vue linguistique, psychologique, sociologique et philosophique sur la notion du langage oral. Il existe de nombreux points de vue différents sur le langage oral. Les théoriciens du langage décrivent les divers aspects structurels du langage et se concentrent également sur les mécanismes.
C’est le linguiste Ferdinand de Saussure dans son « Cours de linguistique générale »(page 15) qui a défini le langage comme « la faculté de constituer une langue, d\’exprimer la pensée et de communiquer grâce à un système de signes conventionnels vocaux et graphiques comme la phonologie, la sémantique, la syntaxe, la morphologie ». Le langage désigne toute forme de communication chez l’homme.

La philosophie a aussi disserté sur la relation entre le langage et la pensée et René DESCARTES affirmait : \”Ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme nous est qu’elles n’ont aucune pensée.\” Le langage serait alors le propre de l’homme.
Le psychologue et pédagogue H. Wallon disait : « Sans le soutien du langage, [la pensée] est incapable de se développer. ». De même, Lev Vygotsky dans son livre « Le langage et la pensée » (1934) cherche à démontrer que la parole va permettre de développer la pensée et donc l’intelligence. La parole va devenir un langage intériorisé.

Le langage oral est donc lié à la pensée et à la compréhension, il permet les échanges d’idées entre les personnes et de traduire des émotions. D\’un point de vue social, l\’individu apprend grâce aux interactions avec les autres. La théorie sociolinguistique souligne l’importance des interactions langagières. La langue est donc apprise par les interactions des enfants entre eux et avec le milieu social dans lequel ils grandissent.
Les enfants développent le langage oral très tôt. Presque tous les sons émis par un être humain peuvent être considérés comme une communication. En grandissant, les enfants observent leur entourage et pratiquent en permanence la communication et le langage oral.
C’est dans le cadre familiale que l’apprentissage de la langue va débuter.
Dans son livre « Comment les enfants apprennent à parler ? », le psychologue Jérôme Bruner étudie les processus d’apprentissage du langage chez les enfants.
Selon

lui, les enfants apprennent le langage avec les adultes qui l’entourent. Il se rapproche de la thèse de Vygostsky qui pense que: « les enfants apprennent à parler dans le cadre social ».
Contrairement à Noam Chomsky, qui pense que le langage est inné. Jérôme Bruner insiste sur l’influence du milieu social dans lequel l’enfant va apprendre à parler qui aura des conséquences importantes dans l’acquisition du langage.

Piaget affirme que le premier langage des enfants est un langage égocentrique, Vysotsky le confirme mais n’a pas la même interprétation. Pour Piaget, le langage égocentrique n’a pas trop d’importance, ce n’est qu’un langage de transition qui disparaîtra au profit du langage socialisé. Alors que pour Vygotsky, « le langage égocentrique est une forme d’accompagnement et d’orientation de la pensée, qui prendra chez l’adulte la forme du langage intérieur. »
Pour Vygotsky le langage égocentrique à une fonction sociale. La première fonction du langage est de communiquer. Lors des discussions l’enfant est confronté aux échanges de paroles et d’idées et il reproduit ces discussions avec lui même quand il réfléchit. Ensuite, le langage égocentrique se détache du langage social et s’intériorise.
Chomsky, lui pense que l’enfant connaîtrait de façon innée les principes communs à toutes les langues. D’après Chomsky, « tout esprit humain dispose d’une structure innée qui permet de construire une grammaire à partir de donnés qui lui sont fournies par l’environnement » (voir les débuts du langage chez l’enfant). Ce serait l’environnement, qui déclencherait des processus préétablis. Les enfants construisent un système de règles linguistiques à partir de de leur entourage.
Piaget affirme dans un article de 1965 sur \”Langage et pensée\” retranscrit dans Psychologie de l’enfant: «Il faut cependant reconnaître [que] le langage joue un rôle particulièrement important, car, contrairement aux autres instruments sémiotiques (images, etc.) qui sont construits par l’individu au fur et à mesure des besoins, le langage est déjà tout élaboré socialement et contient d’avance, à l’usage des individus qui l’apprennent avant de contribuer à l’enrichir, un ensemble d’instruments cognitifs (relations, classifications, etc.) au service de la pensée» (JP66b, p. 72). Il considère différentes périodes de développement où l’enfant va développer des compétences langagières et cognitives.
La première période entre 0 et 24 mois est le stade pré linguistique ou l\’enfant ne peut pas comprendre l\’usage symbolique des mots.
La deuxième période préopératoire entre 2 ans et 6 ou 7 ans. En utilisant le dessin, le jeu de fiction ou le jeu symbolique, l\’enfant parvient à se représenter mentalement certaines actions. Le troisième stade des opérations concrètes entre 7 ans et 11 ans. L’enfant peut envisager des événements extérieurs à sa vie.
Finalement, à partir de 12 ans, le stade des opérations formelles. L\’enfant maîtrise mieux les opérations mentales, établit des relations abstraites, et vers 15 ans il peut utiliser une logique « formelle et abstraite ».

Quelque soit les divergences d’opinion des grands psychologues, il est indéniable de constater l’importance capitale de la maitrise du langage pour permettre la construction de la pensée, l’intégration sociale et la construction de soi. Le système scolaire s’inspire de plus en plus de ces différents points de vue psychologiques, de ces différentes pistes pour établir des programmes adaptés aux besoins des élèves. Cela m’amène à présent à étudier plus particulièrement l’acquisition du langage chez les jeunes enfants de 3 à 5 ans en classe de maternelle.

B – Ce que disent les textes officiels de l’Education nationale

Le langage oral doit être étudié et évalué avec soin. Ce n’est que récemment que la langue parlée a été reconnue comme une condition d’apprentissage dans toutes les matières. L’enfant doit pouvoir mener une conversation et exprimer ses pensées, ses émotions et ses sentiments, maîtriser des compétences linguistiques qui seront déterminantes pour son développement.
Dans le Bulletin Officiel de 2015 : « L’école maternelle : un cycle unique, fondamental pour la réussite de tous ». Pour la première fois dans les programmes officielles, le langage est le premier des domaines d’activités à l’école maternelle. Cette place primordiale doit permettre de combler les inégalités scolaires et les difficultés ultérieures que de nombreux d’élèves peuvent avoir s’ils ne maîtrisent pas le langage. Toute l’attention accordée au langage doit permettre de donner aux enfants toutes les chances d’épanouissement de leur personnalité et tout mettre en œuvre pour éviter l’échec scolaire.
Le nouveau programme de l\’école maternelle organise les enseignements en cinq domaines d\’apprentissage :
• « mobiliser le langage dans toutes ses dimensions
• agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique
• agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques
• construire les premiers outils pour structurer sa pensée
• explorer le monde »
Cette organisation permet à l’enseignant d’identifier les apprentissages et de les mettre en œuvre dans la classe.
Le domaine « Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions » pour la réussite de tous. Il faut stimuler et structurer le langage oral afin de permettre l’entrée progressive dans l’écrit. Ce sont les priorités de l’école maternelle et concernent l’ensemble des domaines d’apprentissage.
Les domaines « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique » ; « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques » permettent de développer les interactions entre l’action, les sensations, l’imaginaire, la sensibilité et la pensée.
Les domaines « Construire les premiers outils pour structurer sa pensée » et « Explorer le monde » permettent de découvrir et comprendre le monde qui entoure les enfants et à susciter leur curiosité.
Selon les ressources d\’accompagnement des programmes 2015 – Partie 1-3 : « Tous les domaines concourent à l\’amélioration de l\’activité langagière. » Les situations ou l’on utilise le langage orale doivent devenir une source d\’apprentissage.

C) Pourquoi le langage tient une place importante EN MATERNELLE (ou : enjeux et objectifs)
Même si certains enfants commencent à balbutier certains mots assez tôt, on considère que le langage se développe chez l’enfant vers 2 ans. Jusqu’à 5 ans, il se perfectionne de façon à permettre un dialogue avec son entourage. L’enfant va devoir agrandir son lexique, commencer à comprendre certaines règles de grammaire, afin de faire des phrases correctes et compréhensibles.
C’est tout d’abord dans son milieu familial que l’enfant va acquérir les premiers mots, faire ses premières phrases. Son environnement va lui transmettre les premières bases linguistiques. L\’enfant de 4 à 5 ans doit développer son langage de façon à comprendre, réfléchir et agir par lui-même, mais aussi pouvoir appréhender la lecture et l\’écriture. C’est précisément dans cette tranche d’âge que les enfants entrent en maternelle et que le rôle de l’école devient primordial.
Depuis les récentes réformes, les enfants entre trois et cinq ans doivent être scolarisés en école maternelle. L’école doit permettre l’épanouissement de l’enfant, mais aussi lui donner les bases solides afin de poursuivre ses apprentissages. Cette période déterminante dans l’acquisition du langage se trouve être la même période ou les enfants sont en maternelle. On comprend donc l’importance de cet apprentissage durant ces trois années.
Il est important de souligner que le langage oral utilisé en classe est différent du langage utilisé à la maison. Il doit être élaboré, structuré et adapté dans le temps.
L’enfant passe du langage dans le cercle familiale à un langage spécifique en maternelle qui doit respecter des règles de syntaxe, de lexique, de grammaire, de conjugaison, de sémantique.
Le développement du langage oral est essentiel non seulement pour l’alphabétisation et l’apprentissage, mais également pour l’établissement de relations avec l’entourage. Comme la langue est un vecteur social essentiel, le temps de conversation en classe fournit aux élèves la les outils pour se développer socialement et renforcer leur personnalité.
Les recherches des psychologues et pédagogues montrent qu\’il existe une forte corrélation entre le développement du langage et la compréhension en lecture. En effet, au fur et à mesure que les capacités de langage oral des élèves augmentent, ils se familiarisent plus facilement avec les composants phonologiques, morphologiques, syntaxiques, sémantiques de la langue. De plus, l\’environnement d\’apprentissage est d\’une grande importance et représente le premier modèle pour le développement de la langue.
Dès l’entrée à l’école une première constatation s’impose. Les enfants venant de milieux culturellement favorisés, entendent une langue structurée, dans les normes, riche sur le plan lexical. Il y a un intérêt à la culture et les enfants sont souvent sollicités, en cherchant à les éveiller, leur faire découvrir le monde. Ces enfants arrivent à l’école avec un niveau de langage souvent supérieur aux enfants issus de milieux culturellement défavorisés ou de familles ne maitrisant pas correctement la langue française.
L’école maternelle doit redoubler de vigilance vis-à-vis de ces élèves. Des lacunes importantes sont déjà repérées lors des évaluations de grandes sections. L’école doit donc tout mettre en œuvre pour combler les lacunes et faire en sorte que tous les élèves puissent progresser ensemble dans l’apprentissage de la langue. Ce souci est d’autant plus présent dans un département comme la Guyane ou l’on retrouve une importante hétérogénéité des langues maternelles.
Avant de rentrer en classe préparatoire, les enfants doivent donc pouvoir répondre aux demandes d’un adulte et se faire comprendre en maitrisant la syntaxe et en partie la grammaire des phrases. Il doit aussi pouvoir lui-même poser des questions et participer à un échange verbal en sachant écouter et respecter le sujet en question. Communiquer pour comprendre et se faire comprendre. Il doit maîtriser le langage de situation, raconter une histoire avec ses propres mots, inventer une histoire ou se rappeler une histoire vécue ou racontée, réciter une poésie ou une comptine. Tout cela le prépare progressivement au langage écrit et le fait rentrer dans la culture, la perception et la compréhension du monde.
L’objectif en maternelle est donc de permettre à l’enfant d’avoir un langage structuré qui lui permette d’écouter, de comprendre et de réfléchir, de construire sa pensée. Ce ci est déterminant pour la suite des études et sa réussite scolaire. Tout cela facilitera la construction de soi, son développent personnel et son intégration dans la société.

D) Comment travailler sur le langage en maternelle

Participer aux activités en classe nécessite l\’utilisation d\’un langage oral. Les enseignants doivent favoriser un environnement facilitant le développement du langage et de l’alphabétisation. Les moments d\’écoute et de parole régulières, planifiées ou non, sont essentiels à la progression. La conversation est d\’une importance capitale car la langue entendue doit être comprise avant de pouvoir décoder la langue lue.
Le langage va se travailler donc par l’écoute, la lecture, la compréhension et plus tard l’écriture. Ces actions passent par les enfants entre eux et par l’enseignant qui supervise dirige et corrige.
C’est un travail de tous les instants, qui s’applique à toutes les actions que l’enfant va effectuer à l’école, car le langage s’apprend en situation réelle. Cette priorité doit s’appliquer dans tous les domaines pratiqués en maternelle.
Le travail du langage oral en maternelle s’appuie sur plusieurs contextes, comme discuter sur un sujet précis, jouer, lire des histoires, improviser une petite scène de la vie quotidienne. On peut utiliser des images, des comptines, des expérimentations, goûter de nouvelles saveurs, fabriquer des objets pour un évènement particulier, la dictée à l’adulte qui permet de corriger et de reformuler… autant d’activités qui mettent en jeu tous les sens des enfants et leur donnent envie d’apprendre, de communiquer.
La progression du développement du langage oral des enfants peut donc se faire en développant l\’aptitude à l\’écoute active lors des consignes, d’une explication ou de la lecture d’un conte. Il faut accorder une importance particulière au ton de la voix, à l\’expression du visage et des gestes.
Mais les enfants doivent aussi apprendre à participer activement et à répondre aux sollicitations de l’enseignant. Il faut développer la fluidité de l’expression orale, et apprendre à commencer et à entretenir des conversations dans les discussions dans la classe tout en apprenant la tolérance à l\’égard des points de vue et les opinions des autres et en respectant le sujet abordé. Que ce soit le langage dans la vie quotidienne ou le langage utilisé pour développer ses connaissances culturelles, toutes les situations doivent permettre d’élargir le vocabulaire et de développer la maîtrise de la grammaire, de la syntaxe, de la conjugaison, du sens des mots. Le langage doit devenir structuré. Comme le précise Laurence Lentin, « L’enfant sait parler lorsqu’il maîtrise un fonctionnement syntaxique lui permettant d’énoncer explicitement au moyen du seul langage verbal une pensée ou un enchaînement de pensée » .
Ce travail peut se faire en nommant, en décrivant, en classant et en modifiant des choses et cela au travers d’expériences réalisées par les enfants ce qui leur permettra de donner du sens à ce qu’ils font et de développer également leur coté émotionnel et imaginatif.
Mais aussi lors de la résolution de problèmes où ils devront exprimer par la parole, des intuitions, des sentiments, des impressions, des idées en réponse à des situations réelles et imaginaires.
L’école maternelle dispose donc de différents moyens pour favoriser le langage. Cependant lors des discussions en grand groupe, certains élèves ne participent pratiquement jamais. Il faut prévoir des moments spécifiques en petit groupe pour l’apprentissage du langage.
Pour que ces activités soient profitables, les séances doivent être préparées, programmées, que les enjeux soient précis et identifiés de façon à donner du sens dans les objectifs de progression souhaités.

E) Rôle de l’enseignant
La pédagogie du langage demande à l’enseignant une réflexion sur l’organisation de la classe. Un cadre permettant la mise en confiance, une classe accueillante doit faciliter la prise de parole.
Le langage ne doit pas être travaillé que lors des regroupements collectifs. L’enseignant de maternelle peut travailler le langage dans le coin jeu, le coin bibliothèque, des ateliers artistiques, la motricité, ou même sortir de la classe pour découvrir la nature … Mais dans tous les cas les petits groupes favorisent la prise de parole en particulier pour les plus introvertis et facilite les échanges entre les enfants.
Bruner disait (Comment les enfants apprennent à parler)« c’est en causant avec ses égaux que l’enfant est obligé de faire le plus grand effort de clarté et de cohérence, sinon de style car les pairs font moins d’efforts que l’adulte pour comprendre sa pensée ».
Cependant, si l’enseignant encourage la prise de parole, le droit à l’erreur est un facteur important dans l’apprentissage de la parole et cet exercice permet de mettre en place des règles d’écoute et de respect des autres.
Le rôle des enseignants est primordial dans l’apprentissage du langage oral des enfants. Les enseignants représentent un modèle pour les enfants et doivent être toujours très vigilants sur leur façon de s’exprimer et sur le choix des activités qui mettent en jeu le langage. Pour P. Perrenoud (« Bouche cousue ou langue bien pendue ? » Parole étouffée, parole libérée) : «l’apprentissage de la langue orale, se fait pour une large part en classe comme en famille par imitation, par imprégnation, par une succession de renforcements positifs ou négatifs en situation ». L’enseignant, doit donc être un modèle de maîtrise de la parole dans toutes les taches qui se déroulent durant le temps scolaire. Pendant la lecture, les explications, les consignes, il ordonne, évalue, argumente en utilisant un vocabulaire adapté et une formulation exemplaire.

Les enseignants peuvent travailler le langage oral dans les salles de classe grâce à un environnement bien pensé, à la littérature, aux activités de langage oral adaptées et à des séances spécialement conçues pour stimuler, enrichir perfectionner la langue.
L\’enseignant doit permettre aux enfants d\’acquérir les composants du système linguistique, les compétences d’écoute active, le vocabulaire, la grammaire, et l\’utilisation de la langue pour donner du sens au Langage oral.
L\’acquisition et le développement du langage se construisent dans des contextes de dialogue adulte-enfant et dans leur communication. Le dialogue adulte-enfant est l\’élément principal dans l\’acquisition du langage dans les années de maternelle et il demeure un élément déterminant de l\’enseignement et de l\’apprentissage de la langue.

L’enseignant doit être vigilent sur les échanges verbaux qui favorisent le développement du langage (et par la suite de l\’apprentissage de la lecture et de l’écriture) chez les jeunes enfants à risque pour des raisons socio-économiques ou socio-culturelles.
Des stratégies qui facilitent la discussion entre adultes et jeunes enfants peuvent être mises en place de façon spécifiques, interactifs, individuels.
L’enseignant doit développer le vocabulaire en accompagnant chaque enfant, avec des phrases adaptées, et en veillant à donner du sens aux mots, lors de la lecture partagée, insister sur le sens de la structure du texte, et engager la discussion en classe.
La plupart des activités engagées en classe devraient permettre d\’enrichir le vocabulaire même si ce n\’est pas leur fonction première.
Cependant, l\’enseignement doit aller au-delà de faire découvrir à un enfant à un nouveau mot. Les enfants doivent discerner les différentes significations que peut avoir un mot, selon le contexte, et pouvoir le réutiliser dans de nouveaux contextes ce qui donnera du sens et permettra d’ancrer ce nouveau mot de façon concrète. Le développement du vocabulaire concerne les noms, les verbes, les adverbes, les adjectifs, etc…
Les enfants apprennent les mots qu\’ils entendent le plus, la fréquence est donc importante. Lorsque les enfants entendent un langage varié et complexe, ils ont plus d\’occasions d\’en apprendre davantage sur le sens des mots.

L’enseignant doit rendre le sujet évoqué intéressant. Il faut mobiliser l’attention des enfants, pout qu’ils soient réceptifs découvrent le plaisir d’apprendre et prennent part activement à la discussion. Dans la mesure du possible il faut laisser l’initiative aux enfants et intervenir pour élargir éventuellement le champ d’exploration de l\’enfant et sa capacité de raisonnement à propos d\’une activité particulière.
En plus de promouvoir le dialogue, les enseignants doivent aussi travailler le monologue, à travers des activités telles que raconter des histoires, répondre à des questions ouvertes, etc.
Les enfants ont besoin d’entendre plusieurs fois du vocabulaire et d\’autres éléments du langage avant d’acquérir une bonne compréhension du sens des mots. Durant les années d’école maternelle, l’enseignant ne cesse de reformuler pour donner des modèles phonologiques, pour enrichir le lexique et la syntaxe avec précision.
Le professeur fait référence à des événements passés, présents ou futurs, pour apprendre à formuler correctement, en prenant en compte les repères temporels ou de lieux nécessaires à la compréhension. Quand la compréhension est difficile l’enseignant doit inciter les enfants à trouver les bons mots. Les différentes marques du présent, du passé et du futur doivent être abordées.
Lors de certaines activités l’enseignant s’efforce de conduire les enfants à une réflexion, un raisonnement. L\’accent est mis alors sur le développement des capacités cognitives par le langage, par exemple lors de la résolution de problèmes.
Différentes activités peuvent être mises en place, certaines basées sur l\’écoute et le récit d\’histoires, se souvenir d\’événements particuliers d\’une histoire, poser des questions, par le biais de jeux de rôle, de jeux de langage, comptines, chansons, poèmes, à travers lesquels la sensibilisation aux sons peut être favorisée.
Tout au long de l’école maternelle, l’enseignant doit faire preuve de bienveillance pour permettre à tous les enfants de participer y compris ceux en difficultés, ou les plus timides. En valorisant les tentatives et en proposant une reformulation si nécessaire. Ainsi, il contribue à réduire les écarts langagiers entre les enfants. Mais aussi encourager les enfants à s’engager dans un discours oral afin de rentrer en contact avec les autres et se faire comprendre.
Cette attention doit permettre d’encourager l’initiative de la prise de parole pour les élèves les plus récalcitrants à la communication, en le rassurant et en lui donnant confiance.