Comment les partenariats public- privé échouent-ils

L’appréciation des partenariats public-privé est actuellement mitigée. En effet, certains auteurs supportent les bienfaits et les succès des partenariats public-privé tandis que d’autres soulignent plutôt les inconvénients de financer un projet à l’aide d’un PPP. Afin de mieux saisir pourquoi les avis concernant ce type de financement sont si partagés, les pages qui suivent visent à faire ressortir les avantages ainsi que les inconvénients d’un partenariat public-privé.

D’abord, selon Préfontaine et al. (2009), les PPP sont un type de financement avantageux, car cela « permet aux organisations concernées de mettre en commun leurs forces, leurs expertises et leurs ressources en vue de créer une synergie pour faire face à la compétition et atteindre leurs objectifs ». De plus, les imprévus et dépassements de coûts devraient être anticipés et spécifiés dans le contrat préalable à un financement par PPP (Hamel, 2010). Cela dit, le World Bank Group (2016) soulève le fait que les PPP sont souvent des projets de longues durées à complexité élevée, ce qui rend plus difficile de déterminer les imprévus pouvant survenir en cours de route. Dans le cas où cette incertitude poserait problème entre les parties impliquées, il est fort probable qu’elles seraient contraintes de revisiter le contrat initial pour en modifier les termes et conditions (World Bank Group, 2016).

Financer un projet à l’aide d’un partenariat public-privé permet, selon le Bureau du vérificateur général du Canada (2015), de croître la rapidité de réalisation d’un projet et de « renforcer la responsabilité et d’obtenir davantage pour l’argent des contribuables ». Autrement dit, les PPP pourraient exécuter un projet plus rapidement tout en engendrant plus de biens ou services pour la population.

D’un autre côté, le financement par PPP comporte plusieurs points faibles. Notamment, selon Préfontaine et al. (2009), ce type de financement complique la tâche pour une entreprise privée de travailler en accord avec le secteur public. Souvent, il s’agit de deux cultures administratives et organisationnelles distinctes, ce qui peut créer des conflits de perception quant à la réalisation du projet. De plus, selon Amar et Berthier (2007), « l’environnement ainsi que le degré de complexité des secteurs public et privé ne sont pas comparables ». C’est pourquoi il peut devenir plus compliqué de travailler communément vers l’atteinte d’objectifs partagés (Préfontaine et al., 2009).

Il faut aussi prendre en compte le fait que les PPP coûtent plus cher qu’un financement public. En fait, « le récent rapport du vérificateur général du

Québec vient réaffirmer qu’il est loin d’être évident que la formule PPP permette de réaliser un projet à meilleur compte; au contraire, l’hypothèse la plus vraisemblable serait plutôt que les PPP coûtent plus cher (Hamel, 2010) ».

L’inflexibilité des projets par PPP peut également être un désavantage déterminant. Effectivement, les PPP sont régis par des contrats très rigides, ce qui limite tout changement en cours de route. Le financement par partenariat public-privé peut être problématique lors de projet qui sont susceptibles d’avoir à être modifiés. Le fait que les PPP soient difficilement adaptés aux changements pose problème dans le cas de certains types projets ; par exemple, un hôpital universitaire doit continuellement s’adapter à l’évolution technologique pour offrir le meilleur cadre formatif à ses étudiants. (Hamel, 2010)

Un autre inconvénient est le partage des risques du projet. Bien que certaines personnes en faveur des partenariats public-privé estiment que celui-ci soit plutôt un avantage des PPP, d’autres considèrent l’iniquité de ce partage comme étant négatif. En effet, en observant l’exemple du projet de parachèvement de l’autoroute 25 au Québec tel que mentionné par Hamel (2010), on peut remarquer que les risques n’ont pas été bien gérés et divisés. Par conséquent, c’est le parti public qui a dû supporter les dépassements considérables des coûts du projet.

Enfin, selon une publication du Public : Private Finance, cité par Hamel (2010), personne ne sait réellement si les PPP sont davantage positifs ou négatifs, car ce type de financement est assez jeune et la littérature existante n’est pas suffisante pour trancher. Un tableau en annexe permet de mettre en opposition les avantages et inconvénients de ce type de financement par partenariat public-privé.