Relation entre la variabilité du taux de change et le commerce extérieur

Parmi les premiers travaux empiriques qui ont traité la relation entre la variabilité du taux de change et  le commerce extérieur on peut citer celle de Hooper et Kohlhagen (1978). Les auteur ont adopté  une période allant de 1965 à 1975, leur but consiste à tester empiriquement les différents types des flux commerciaux entre les Etats Unis et l’Allemagne. Deux résultats ont été mis en évidence: l’impact sur les prix et l’impact sur les volumes. Concernant les prix et dans le cas où l’importateur prend le risque, l’accroissement du risque de change a des effets négatifs sur la demande d’importations et le prix du marché.

Cependant, ces résultats indiquent également que le taux de change affecte positivement et significativement le prix d’exportation dans les cas où l’exportateur est le plus susceptible d’avoir supporté le risque. Quant aux effets sur les volumes, de Hooper et Kohlhagen (1978) n’ont trouvé aucun impact significatif  de l’instabilité du taux de change sur le volume des exportations et des importations. Selon eux, l’absence d’une influence significative sur le volume pourrait être attribuable à une offre relativement inélastique à l’exportation dans le court terme. De même, il peut également refléter les importantes opérations de couverture faites par les importateurs et les exportateurs.

En 1984 le Fond Monétaire International a estimé l’impact des variations du taux de change sur les exportations bilatérales entre pays du G-7  pour une période allant du premier trimestre de 1969 au quatrième trimestre de 1982 . Il utilisait une équation simplifiée du modèle de Cushman. Une équation qui comporte le produit national brut réel, le taux de change bilatéral réel, l’utilisation des capacités relative et de la variabilité, mesurée par l’écart type des variations en pourcentage du taux de change durant les cinq trimestres précédents. cette étude a réussi à montrer que le coefficient du taux de change  peut avoir être négatif, positif ou non significatif selon les pays.

Dans un contexte multinational, les variations d’un des taux de change peuvent être compensées par les variations des autres taux de change. Selon Cushman (1986), la variabilité relative entre plusieurs monnaies peut avoir un effet sur l’évolution des flux commerciaux bilatéraux. Si un exportateur a la possibilité de vendre les biens aux différents pays, les échanges commerciaux seront réduit dans les marchés ayant le risque de change le plus élevé. Ceci pourrait expliquer l’existence d’une relation positive entre l’instabilité des taux de change bilatéraux et les

flux commerciaux dans certaines études.

En général, Cushman dans ses travaux de (1983, 1986 et 1988) a trouvé un impact négatif significatif  des variations du taux de change sur le volume du commerce international. Dans une perspective sectorielle Maskus (1986) a fait une modélisation similaire à celle de Cushman , il a utilisé des équations  pour les volumes des importations et des exportations américaines et a construit des taux de change réel sectoriels qui lui permettent ensuite d’obtenir une mesure du risque de change propre à chacun des secteurs.

Contrairement à Cushman, Dans son travail il s’est concentré seulement sur l’impact de la variabilité des taux de change sur les volumes du commerce international négligeant ainsi 1’impact possible sur les prix. L’auteur a trouvé un effet négatif sur le volume des exportations et des importations  américaines. Akhter et Hilton (1984) ont réalisé une étude empirique sur les échanges bilatéraux entre les États-Unis et l’Allemagne. Les résultats d’équations estimées pour les échanges extérieurs de marchandises de l’Allemagne et des ÉtatsUnis sur une période allant de 1974 jusqu’a 1981 ont montré que la variabilité des taux de change affecte négativement les volumes d’exportations des deux pays.

Concernant les importations le risque de change exerce un effet négatif significatif sur les prix des biens importés par l’Allemagne et un effet positif significatif sur les importations des États-Unis. Dans leur estimation empirique Koray et Lastrapes (1989) ont utilisé les modèles Vecteur Auto Régressif  pour examiner l’impact de l’instabilité du taux de change sur le commerce international. Ils ont examiné le lien entre les variations des taux de change réel et les importations bilatérales des États-Unis en provenance de 5 pays. Leur résultat indique que, même si elle est passée du régime de taux fixe vers le régime de taux de change flexible, la relation entre taux de change et le volume des importations et des exportations reste toujours faible.

Pour les importations américaines en provenance du Canada, la contribution est estimée à environ 4%. Chowdhury (1993) a examiné l’impact de la variabilité des taux de change sur les flux  des échanges commerciaux des pays G-7a travers d’un modèle de correction d’erreur multi-varié. Il a constaté que la variabilité des taux de change a un impact négatif significatif sur le volume des exportations dans chacun des pays du G-7.