Devrait-on encourager le forage pétrolier en Gaspésie?

Pour commencer, il y a de nombreux impacts, sur le point de vue environnementale, que pourrait engendrer cette exploitation pétrolière en Gaspésie. Notamment, plusieurs risques et dangers pour la faune et la flore avoisinants les sites d’extraction.En effet, le pétrole est l’une des causes principales de la pollution de notre environnement.
La pollution est définie comme un endommagement de l\’environnement qui est principalement lié à l\’activité humaine mais aussi liée au déversement de substances chimiques ou radioactives et au rejet de déchets nocifs dans la nature .⁴ Cela dit, les différents impacts néfastes du pétrole sur l’environnement sont catégorisés par deux types de pollutions: la pollution par exploitation et la pollution liée aux dérivés de pétrole. Nous allons nous intéresser particulièrement à la pollution créée par l’exploitation des sites pétroliers.
Effectivement, l\’exploitation pétrolière des sites gaspésiens présents des risques en matière de contamination pour les habitats marins de la région. Cette contamination peut être causée, en outre, par le phénomène de marée noire. La marée noire est une catastrophe industrielle et écologique caractérisée par un déversement d\’une quantité de pétrole, ou bien d’hydrocarbures, dans la mer et qui est projetée vers la côte par les marées, les vents et les courants.⁵ Une faible quantité de pétrole déversée dans une rivière ou dans un lac avoisinant pourraient mettre en danger la vie des poissons et mammifères marins. Ce goudron noir détruit non seulement les environnements et les habitats de la vie marine et côtière, mais empoisonne également les créatures vivant dans ces habitats qui, malgré eux, ingèrent cette substance. Cette ingestion ne provoque pas seulement la maladie ou la mort potentielle des animaux marins qui ont consommé le pétrole, mais elle peut également poser des problèmes pour sa capacité à produire une progéniture viable .
Non seulement ces déversements affectent les eaux de la région, mais le sol aussi peut être contaminé puisque pendant les différentes étapes de l’exploitation, un déversement accidentel d’hydrocarbures ou de produits chimiques peut survenir. Toutefois, la contamination qui touche les milieux terrestres est plus facile à limiter que celle affectant les milieux hydriques.⁵ L\’exploitation du pétrole provoque également le réchauffement climatique. Le pétrole augmente le dioxyde de carbone et d\’autres gaz à effet des serres. Selon le modèle réalisé par le chimiste Nobel Svante Arrhenius, une augmentation du dioxyde de carbone entraîne une augmentation des températures de surface. Par conséquent, le pétrole libère d’autres produits chimiques tels que le
monoxyde de carbone et les nitrates. Ces produits réagissent avec l\’atmosphère et produisent de l\’ozone. Et ceux-ci entraînent des conséquences sur la température globale de la Terre.⁶ En effet, l’atmosphère reflète 30% des rayonnements qui sont issus des ondes longues et retient 70% de la chaleur du soleil. Cette forte concentration de dioxyde de carbone dans l\’atmosphère agit comme une \”couverture\” pour augmenter la chaleur.⁷ Ce qui résulte en un réchauffement climatique.
Il y a notamment les boues de forages qui peuvent endommager l’environnement de la région (voir annexe A, figure 2). Lors d’un forage, la boue est utilisée pour maintenir la pression et assurer la stabilité des murs. Elle permet aussi le refroidissement et la lubrification du foret. Cette boue est constituée principalement de terre et des fragments de roches mais aussi de lubrifiants synthétiques toxiques qui ont pour rôle de faire progresser à grande profondeur les foreuses. Elle est donc polluante et écotoxique. Selon le dictionnaire sur l\’environnement, l’écotoxicité est désignée comme la répercussion néfaste d\’une substance chimique sur les différents organismes vivants et leur écosystème.⁸
De plus, en plus d’être toxique pour l’environnement, cette boue nécessite une quantité importante d’eau pour bien opérer. Même si le territoire québécois est riche en lacs et rivières, cette immense quantité d’eau nécessite une force de support du milieu, des compressions sur les ressources hydriques et peut endommager le fragile écosystème de la Gaspésie.⁵

Deuxièmement, au Canada, les provinces les plus avancées sont celles qui se concentrent dans la production de pétrole et de gaz naturel. En 2010, les trois provinces qui possédaient le PIB par habitant le plus élevé étaient l’Alberta à 70 826 $, la Saskatchewan à 60 877 $ et Terre-Neuve à 55 140 $. En revanche, le Québec, n’a qu’un PIB par habitant de 40 935 $. Aussi, le revenu albertain, en 2009, était de 71 600 $ comparer au Québec qui était de 50 600 $. De plus, la classe moyenne a un revenu moyen de 13 500 $ au Québec et de 17 700$ en Alberta.⁹ Et même avec cet écart de richesses évidentes, plusieurs personnes persistent à croire que l’implantation d’une industrie pétrolière au Québec ne serait pas aussi bénéfique que ça l’a été pour l’économie de l’Alberta ou dans les autres provinces qui extraient du pétrole. Mais, cet argument ne tient pas la route si on se base sur l’efficacité et les avantages économiques du développement de cette industrie. Selon des évaluations réalisées par les sociétés Pétrolia et Junex, on retrouve sur l\’île d’Anticosti plus de 40 milliards de barils de pétrole. Et dans le gisement Old Harry, qui se trouve entre les Québec et Terre-Neuve, on peut retrouver au moins 6 milliards de barils. Aussi, le gisement Haldimand et Galt, en Gaspésie, possèdent environ 0,25 milliard de barils. Donc, si le baril est à 100 dollars et qu’on suppose qu’un dixième de ces réserves est récupérable, cela s’agit d’une somme d’environ 400 milliards de dollars. De plus, si on se fie au taux d’emploi de cette industrie en Alberta, il se peut qu’un emploi sur quatorze soit lié au secteur de l’énergie.¹⁰ Donc, légalisé l’exploitation des gisements en Gaspésie permettra de créer de l’emploi et donc augmenter le PIB par habitant et donc la richesse de la province. Selon les informations dans le reportage de l’Office nationale de l’énergie (ONE) sur le raffinage pétrolier au Canada, le Québec a importé une moyenne de 158 00 barils de pétrole brut chaque jour, en 2017. Et donc, on exploitant ses propres réserves, la province pourra se fournir en pétrole à un coût plus agréable et devenir indépendante au niveau énergétique.¹¹
À l’origine, le Québec importait du pétrole des États-Unis. Cependant, si on légalise l\’extraction de pétrole en Gaspésie, le gouvernement québécois économisera des sommes inimaginables en matière de frais d\’importations et de transport. Cela permettra également au Québec de se présenter comme un exportateur de pétrole, car il dispose de toutes les ressources nécessaires pour vendre son pétrole à d’autres pays et provinces et ainsi développer son économie.
Pour conclure, comme cette province possède plusieurs ressources naturelles, le Québec pourrait faciliter le transport du pétrole grâce au projet d’installations de pipelines. Ceci diminuera les coûts de transports et les risques de catastrophes naturelles.