LES PERSPECTIVES DU CLIMAT EXTERNE

Les réparations et la maintenance des grues sont dans la plupart des cas sous-traitées à des parties tierces et de simples opérations de maintenance comme le changement d’huile et filtre d’air sont faits en interne. Le principal désavantage de ce système de sous-traitance est la disponibilité de ce service externe. Le retard en termes de disponibilité des sous-traitants impacte négativement sur les opérations. Autre lacune constatée est le manque de communication entre les opérateurs de grues et le personnel de l’encadrement par rapport aux problèmes rencontrés. Cela nécessitera une meilleure planification et communication en interne sur les possibles pannes, les délais et durées des interventions. Un autre aspect important sera la mise en place de moyens et de procédures comme le concept de repérage des signaux faibles pour la surveillance de dégradation des grues. L’objectif est de ne pas attendre que les problèmes surgissent pour intervenir.

Toute panne de grue a un impact conséquent sur l’avancement des projets du département des travaux. Sotramon a dû dans certains cas, afin de respecter les délais de réalisation, se tourner vers la concurrence pour la location d’une grue alternative, causant un coût supplémentaire non budgété au projet. La mise en place d’une unité de maintenance ou le maintien de l’externalisation de la maintenance seront donc considérés. Une évaluation de la mise en place d’une meilleure collaboration avec les sous-traitants existants sera entreprise.
Le département des grues a un effectif de treize employés divisés comme suit : une équipe managériale et technique, avec à sa tête le responsable du département ayant une formation d’ingénierie mécanique et son assistant, diplômé en maintenance et automatismes industrielles s’occupent de tous les processus d’opérations et des aspects techniques comme le planning du personnel, de la maintenance, les procédures de levage et les visites des chantiers. Une assistante est disponible pour toute la partie administrative et les cotations. Deux magasiniers s’occupent eux de l’outillage et des consommables. L’autre composant de huit salariés : cinq operateurs de grue, un mécanicien et deux électriciens s’occupent de la partie des opérations comprenant le transfert, la maintenance rudimentaire des grues et les opérations de levage.

Le département des grues a cinq opérateurs attitrés pour les six grues disponibles. Ils ont une moyenne d’âge de 42 ans et possèdent tous une certification des autorités compétentes pour opérer les grues. La raison principale de cette apparente disparité entre le nombre de grues et le personnel est que toutes

les grues ne sont pas requises en même temps à cause de leur capacité de levage. La grue de 300 t est aussi très rarement sollicitée et nécessite de grands moyens pour sa mobilisation et démobilisation ; elle est requise que pour des travaux de grande envergure.

Le présent système ci-dessus est néanmoins tributaire des opérateurs de grue qui ont un certain pouvoir sur la bonne marche des opérations. Toute absence non planifiée d’un des opérateurs de grues engendre des retards qui se répercutent sur le département des travaux résultant à de vives tensions entre ces deux départements. La formation de nouveaux opérateurs de grues est donc un sujet de préoccupation et vitale à la progression future de ce département. Un autre problème noté dans le système actuel est que les fiches métier du personnel opérationnel ne sont pas mis à jour causant un flou par rapport aux responsabilités et critères d’évaluation. Une réactualisation de ces fiches de poste est prévue pour booster la motivation, le sens d’appartenance et une introduction d’objectifs à atteindre dans ce département.

Les ressources intangibles sont d’ordre organisationnelle et mercatique par rapport au savoir-faire, structure et flexibilité du département. La notoriété de l’entreprise en termes de spécialiste de montage industriel aide à conforter l’image de fiabilité et de la maitrise du métier de levage. Le fait que les grues ont été acquis principalement pour les projets en interne est une source d’inefficience de ce département car celui-ci ne se concentre que sur les activités internes de l’entreprise et non sur les possibilités existantes du marché. Le point majeur à améliorer réside dans la mise à disposition rapide d’une grue opérationnelle au meilleur coût. Les différentes étapes et procédures requises pour le transfert des grues et l’attribution des grues sur les chantiers seront revues. Une facturation interne de ce service de location sera établie car la durée des locations en interne n’est pas gérée de manière efficace causant des abus au niveau des heures d’utilisation et des pertes au niveau de revenus car ces grues auraient pu être louées à des clients externes.

Une évaluation des compétences fondamentales dans le département des grues est basée sur le concept des compétences développé par Gary Hamel et Coimbatore Krishnarao Prahalad dans les années 1990. Celui-ci préconise la capacité d’utiliser des ressources pour atteindre un objectif donné. Dans le cas du département des grues, le savoir-faire et le nombre d’années d’expérience cumulatif de nos operateurs de grues, alliés par le savoir-faire technique de nos ingénieurs contribuent à l’obtention d’un avantage concurrentiel non négligeable dans l’élaboration d’une méthodologie de montage. Cela rassure les clients lors des exercices de levage. Néanmoins le besoin d’une structure de formation régulière et de remise à niveau sera envisagé lors de la mise en place du plan d’action. En analysant les variables pivots externes du modèle PESTEL du tableau 1 de la page suivante, on remarque que les dimensions économiques et légales jouent des rôles prépondérants sur la nouvelle stratégie du département des grues. Toute baisse de croissance de l’économie affectera inévitablement le chiffre d’affaires. Cela entrainera une intensification de la pression exercée par la concurrence avec une possibilité de guerre des prix entre les différents prestataires afin d’attirer les clients. De ce fait, la disponibilité des grues tout en alignant une bonne qualité des services offertes sont les critères les plus importants pour fidéliser les clients. Le maintien des coûts fixes à un certain niveau est aussi un critère non négligeable en cas de baisse de croissance. D’autre part des réglementations légales plus strictes comme par exemple la mise en place obligatoire de système de sécurité sur les engins de levage pour signaler toute non-conformité des charges peuvent alourdir les frais d’opérations. En parallèle un besoin légal pour des formations régulières et des licences d’opération obligatoires pour les opérateurs de grues, accentuée par une majoration des polices d’assurance, peuvent être des barrières à l’entrée pour les nouveaux entrants en raison des coûts fixes opérationnels additionnels.