Le régime public d’assurance maladie

Porter une attention particulière à l’actualité québécoise permet de remarquer que plusieurs sujets controversés font couramment couler beaucoup d’encre. Dans les dernières années, la privatisation de certains services sociaux a été un enjeu fort discuté. En effet, c’est le cas de la privatisation du système de santé québécois, un dilemme analysé et débattu en détail qui fait encore beaucoup parler. Pour comprendre le point de vue des tenants de cette pratique tout comme celui de ceux s’y opposant, il faut saisir ce que le terme implique. Le dictionnaire encyclopédique de l’administration publique écrit par Taïeb Hafsi, professeur titulaire aux HEC Montréal et titulaire de la Chaire de management stratégique international Walter-J.-Somers, « La privatisation est le nom généralement donné à la vente effectuée par l\’État, ou par l\’un de ses établissements, d\’une partie de ses activités. » Ainsi seront identifiées, particulièrement au domaine de la santé, les transactions voulant que les hôpitaux et cliniques relevant préalablement de l’État soient achetés et conséquemment dirigés par des actionnaires et gestionnaires privés. Dans la présente seront expliqués des arguments voulant promouvoir la privatisation actuelle des services de santé, puis l’autre côté du dilemme sera analysé, le tout dans le but de faire connaître le raisonnement m’amenant à conclure que non, la privation des services de santé ne devrait pas être encouragée davantage.

Au Québec, tous bénéficient gratuitement à l’accès aux soins de santé, et ce, grâce au régime public d’assurance-maladie. Bien que les Québécois soient satisfaits de ce service offert au public, l’attente liée à l’obtention de ces services occasionne, chez les Québécois, une tendance à avoir recours à des services privés. En d’autres mots, de plus en plus les Québécois paient pour avoir des services plus rapides. Depuis déjà quelque temps, le secteur privé a prouvé qu’il représentait un rôle complémentaire quelque peu indispensable au système de santé public. De ce fait, les soins de santé devraient-ils être privatisés davantage au Québec?

Du point de vue utilitariste, il est de mise que le système de santé soit public du fait que ce dernier permet de traiter le plus efficacement le plus grand nombre de patients. Effectivement, cette doctrine veut le plus grand bien du plus grand nombre de personnes. Il s’avère, tel que l’explique François Champagne, professeur titulaire à la faculté de médecine de l’université de Montréal au département d\’administration de la santé, que la privatisation, entre autre, en Australie et en Angleterre, s’est

montrée néfaste: “Des études ont conclu que le temps d’attente des patients des hôpitaux publics sont plus longs dans les régions qui fournissent plus de services de santé privés.” Effectivement, la coexistence d’un système privé et public nuit à l’efficacité de ces derniers. Les praticiens sont encouragés à quitter le système public pour aller dans le privé ce qui occasionne une pénurie de main d’oeuvre et de ressources médicales. De là vient un ralentissement du service offert, et conséquemment, moins de patients peuvent être traités. Ainsi, suivant l’idéologie utilitariste, le plus grand bien pour le plus grand nombre d’individus correspond au traitement et au rétablissement le plus rapide et efficace de ceux-ci, et puisque la privatisation nuit à l’efficacité du traitement, il est possible de conclure que cette pratique est à éviter. On pourrait objecter à cet argument que non seulement la quantité de médecins diminue dans les centres hospitaliers publics, mais le nombre de patients également. La privatisation est de plus en plus populaire aux yeux des usagers de la santé puisqu’ils diminuent les temps d’attente. Effectivement, les personnes qui sont prêtes à débourser de l’argent pour un service plus rapide ne vont plus être dans la file d’attente pour les services publics. Bien qu’elles favorisent le privé au public, si un jour ces personnes ont un accident quelconque et que leur vie est en danger, celles-ci se dirigeront vers des services publics. Bref, les partisans des services privés vont toujours avoir accès aux services publics et vont toujours pouvoir engorger l’accès rapide aux soins de santé.

La privatisation des services de santé permet à ses usagers de bénéficier de traitements particuliers, dont avoir des soins plus rapides, en d’autres mots, d’être priorisé par rapport aux autres. Ce principe totalement discriminatoire permet aux plus riches d’avoir le premier rang aux soins de santé alors que d’autres en nécessiteraient peut-être plus. De plus, on remarque que certaines personnes, généralement les moins fortunés, évitent certains services de santé qui leurs sont pourtant nécessaires. C’est, entre autre, l’existence d’un copaiement dans le domaine de la santé privés qui mène à ces décisions. Or, l’accès aux secteurs privés de la santé, tels qu’aux soins dentaires, est seulement destiné aux personnes pouvant se le permettre financièrement, donc les personnes plus aisées. Pourtant, les personnes ayant besoins de soins dentaires vont préférer ne pas en bénéficier puisqu’ils n’ont pas les moyens pour s’offrir de tels services. On peut donc dire que le secteur privé nuit non seulement à la solidarité sociale, soit de permettre l’accès égal et équitable à des soins de qualités pour tous, mais aussi au maintien générale de la santé de la population. Bref, elle est nocive au maintien de l’ordre public. Certaines personnes pourraient dire que le maintien de l’ordre public ne devraient pas compromettre la liberté personnelle. En d’autres mots, ces personnes valorisent notre capacité à faire nos propres choix afin de favoriser notre bien-être personnel. Ce devrait être à nous de faire les efforts nécessaire pour avoir accès aux soins de santé que nous nécessitons. Or, ce n’est pas la responsabilité de l’État de choisir ce qui me semble nécessaire pour ton bien exemple, aller voir l\’optométriste. Ces personnes croient que la santé de tous n’est pas un droit, donc ne devraient pas être prise en charge par l’État. Bref, chacuns devraient être en mesure de choisir si, oui ou non ils veulent avoir des soins de santé, et s’ils les veulent dans un secteur privé ou public. Peu importe le choix de la personne en question elle ne va pas brimer les droits individuels d’autrui, donc son choix est totalement personnel. Le but ce n’est pas d’aider les autres, c’est de s’aider nous-même à atteindre le bien de notre sphère privée.

Après tout, les soins de santé ne devraient pas être davantage privatisé, car cela nuirait de manière drastique à l’efficacité des centres hospitaliers publics en plus de déprécié la solidarité sociale au Québec.