Le rapport social à la pauvreté

La pauvreté est un problème social directement lié aux besoins de base tel que se loger, se nourrir et se vêtir. Mais être pauvre, s’est aussi devoir faire face aux jugements de ceux qui ne le sont pas ! Au Canada, l’État est responsable d’organiser et d’administrer l’ensemble des services afin d’assurer le bon fonctionnement d’une société égalitaire. Alors, pourquoi tant d’écart entre ces différentes classes sociales ? C’est ce que nous allons découvrir en analysant le pouvoir des classes, en ciblant qui sont les pauvres et le regard que la société leurs porte.

Selon le centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion, « L’exclusion sociale est le résultat d’un ensemble de processus économiques, politiques, institutionnels, culturels, souvent interdépendants et cumulatifs, qui mettent des personnes ou des groupes à part dans la société » Il existe trois types de pouvoir tous basé sur des moyens différents. Le pouvoir économique, basé sur les effectifs ou l’éducation. Le pouvoir social, basé sur le prestige et le pouvoir politique basé sur l’influence des dirigeants. Certain individue n’auront pas les mêmes « pouvoirs » que d’autre, que ce soit à cause de leur rang social, de leur éducation, de leur situation familiale et ils feront malheureusement partis des « Autres ».

Comme il est écrit dans le texte, La création de l’Autre dans l’exclusion :
« La pauvreté n’est pas une idéologie, comme le sont le sexisme ou le racisme par exemple, et elle n’est donc pas, en soi, une forme de discrimination. Mais la pauvreté donne prise à des attitudes discriminatoires à cause des préceptes idéologiques qui expliquent la pauvreté dans la société occidentale et à cause des traits qui marquent la pauvreté. »
La fonction politico-sociale de cette idéologie est de donner l\’illusion au peuple que tout est juste. Elle permet à chacun d’avoir ce sentiment d’appartenance à la société sans quoi, comme disait Boudreau, notre existence n’aurait pas de sens ! Malheureusement, certaine idéologie apporte aussi une désorganisation sociale à cause de leur nature discriminatoire.

Les gens qui vivent la pauvreté sont souvent stigmatisé et exclut de la société.

Comme le stipule Christopher McAll dans son article, Les murs de la cité, territoire d’exclusion et espace de la cité, « l’exclusion est représentée partout comme une exclusion, un état, une affliction, une sorte de maladie inexplicable qui frappe au moins une personne sur dix et la condamne à vivre en dehors des murs de la cité. »

Il existe trois types de pauvreté, la pauvreté matérielle, la pauvreté culturelle et la pauvreté intellectuelle. Malheureusement, la pauvreté dans l’une des sphères amène souvent la pauvreté dans les autres et il devient difficile de s’en sortir. Mais qui sont les pauvres ? Au Canada, une personne est considérée sous le seuil de la pauvreté si elle consacre plus de 20% de son revenu pour ses dépenses de bien essentiels ou si son revenu est inférieur à 50% du revenu médian. Selon le Graphique 7 joint à l’annexe A, les personnes à risque de vivre des situations de pauvreté sont : Les familles monoparentales, les personnes de 45 à 64 ans vivant seul, les personnes handicapées, les immigrants et les autochtones vivants hors réserves. Nous pouvons constater que les pauvres sont issues de groupes minoritaires, qu’ils possèdent des limitations physiques ou sociales et qu’ils n’ont souvent pas accès aux mêmes services de qualité en matière d’éducation et de santé comme le reste de la population mieux nantie.

Maintenant que nous avons reconnue l’inégalité des classes sociales dû aux pouvoir et les raisons qui amène la pauvreté, nous allons nous pencher sur ce qui pourrait être mis en place afin de remédier à ces problèmes. Pour se faire, le gouvernement doit promouvoir une économie de croissance inclusive comme le suggère Brian Keeley, en surmontant les inégalités homme/femme, en s’attaquant directement aux conditions de travail incluant les salaires et leurs redistributions, en assurant l’accès à l’éducation pour tous et ce, dès la petite enfance puis recourir aux prélèvements et aux prestations pour diminuer la différence de richesse et de revenu par le biais des obligations fiscales afin d’assurer une meilleure redistribution des impôts. Mais pour se faire, il faut d’abord changer le regard que la société à de ses pauvres !

En effet beaucoup de gens pensent que les pauvres désirent vivre au dépend de la société et qu’il serait facile pour eux de s’en sortir avec « un peu de volonté ». Ils pensent aussi que si le gouvernement fournit des prestations, les pauvres profiterons de la situation en restant chez eux. L’image négative de la pauvreté en affecte sa crédibilité et n’aide pas à mettre en place les programmes nécessaires. Il faut donc travailler à se défaire de cette image du pauvre non-méritant et promouvoir une revalorisation sociale aidante et collective. Axel Honneth, sociologue et philosophe allemand, dans son ouvrage : La Société du mépris, affirme que « la formation d’une identité autonome et accomplie dépend étroitement des relations de reconnaissance mutuelle que les êtres humains parviennent à établir entre eux. » Gérard Warnotte, quant à lui, explique que cette reconnaissance peut se faire dans trois sphères : la sphère l’amour et l’amitié, la sphère juridico-politique et la sphère de la considération sociale. En résumer, nous avons besoin d’être aimé et soutenue afin d’avoir une bonne estime de soi, se qui est difficile dans le jugement des proches face à notre situation. Il explique aussi qu’un individu à des droits et qu’il doit avoir la possibilité de les faire valoir afin d’être autonome et respecté. Puis enfin, que cette personne se sente reconnu pour ses valeurs par la société dans laquelle elle vie afin de pouvoir ressentir son sentiment d’appartenance et d’offrir sa contribution sociétaire. Voilà pourquoi il faut changer le regard des gens vis-à-vis les pauvres.

Aujourd’hui, grâce aux actions militantes et associatives, la société réalise de plus en plus qu’un état de pauvreté est lié à une situation non volontaire et dû à une série d’évènements entrainant la personne dans un cercle vicieux d’où il est difficile de sortir à cause d’une mauvaise répartition des richesses et du regard négatif que de la société leur portent.

La Pauvreté est la pire forme de violence – Gandhi.