Etude du Norvégien bokmål avec le conte : A l’est du soleil et à l’ouest de la lune

Dans le cadre de ce travail j’ai choisie de découvrir le Norvégien et plus particulièrement le bokmål signifiant “langue des livres”. Pour cette étude je m’appuis sur le conte scandinave Østenfor sol og vestenfor måne (en norvégien). La scandinavie étant une région réunissant la norvège, la suède et le danemark.

Pour l’étude de ce conte j’analyserai les différents contextes de la norvège et les tenants et aboutissants de cette histoire. Sa transcription en norvégien me permettra de pointer les particularités de ce langage.

1- La Norvège

Dans cette partie je vais décrire quelques périodes historiques notoires de ce pays. Je traiterai des périodes qui se révèlent utiles pour l’analyse du conte mais aussi l’analyse de la construction des langues scandinaves. Ce récapitulatif ne sera donc pas exhaustif. Je vais commencer par décrire très succinctement “l’origine” des peuples scandinaves.

Fig 1 : Carte de la mer de la norvège @wikipédia

A- De l’âge de pierre à l’âge de fer, période Viking

Les faits historiques

La préhistoire de la Norvège (10 000 av J.C.) est semblable à celle de l’Europe. La scandinavie est peuplée de chasseurs-cueilleurs et ses premiers habitants seraient les Samis qui s’établissent au nord de Norvège, Suède, Finlande et de la péninsule de Kola. Ils vivaient essentiellement de pêche et d’élevage de rennes. Plus tardivement arrivent les indo-européens, les germaniques, ayant pour but de coloniser. Ils importent ainsi, leur langue, leur culture et le cheval qui a une importance toute particulière pour leur croyance.

L’âge des Vikings prend place de 793 à 1066 il suit les périodes romaine et germaniques. La norvège est alors ouverte au commerce et aux explorations, elle reste néanmoins très hétérogène. Cette ère est synonyme de pillage, rapt, commerce, massacre d’institutions chrétienne et de colonisation. Avec ces explorations la Norvège prend possession de l’islande en ajout aux îles féroé, au nord de l’écosse, de points stratégiques en Irlande mais aussi du groenland etc. Cette politique d’expansion serait de cause multifactorielle mais essentiellement motivée en réaction au christianisme.

Une des hypothèse de la fin de cette ère serait finalement la christianisation de la Scandinavie qui permettra l’affirmation de la royauté déjà présente et l’unification du territoire. Le règne de Håkon V entame le déclin de la noblesse rendant la norvège une terre de paysans.

La royauté continue à s’affirmer pour en 1397 donner lieu à l’union de Kalmar

: une union où le Danemark -pays le plus riche de Scandinavie-, la Suède et la Norvège sous sous le règne -quelque chaotique- d’un souverain. La fin de cette confédération marquera cependant l’union du Danemark et de la Norvège jusqu’en 1814 où cette dernière doit être cédée à la Suède. malgré la volonté de la norvège a déclaré son indépendance elle se voit envahie par la Suède. Ils sont obligés d’entrer en union avec eux pour pouvoir conserver leur constitution démocratique et l’existence de leur royaume. Ce n’est qu’en 1905 que la Norvège prend son envol et entre dans un régime monarchique. Aujourd’hui la Norvège de fait pas partie de L’union européenne mais dispose d’un statut à part. Elle a rejoint l’association européenne de libre échange mais les habitants lors d’un référendum ont rejeté l’adhésion de la norvège à l’union européenne.

La religion

Je ne vais pas m’épancher plus que de raison sur cette mythologie complexe mais évoquer les principaux points faisant échos avec le conte que j’ai choisis.

La religion nordique ancienne recouvre les croyances scandinaves avant la christianisation. La mythologie scandinave est cependant mal connue à cause de la réécriture effectuée à la fin de l’ère Vikings. Néanmoins elle est recensée dans les Eddas.

Avant l’arrivée des évangélistes les scandinaves ne possèdent pas de terme pour la religion, ce qui s’en approche le plus est l’expression seydr pouvant signifier coutume, magie, médecine. Leurs croyance n’est pas écrite, il n’y a pas de règles, de prêtres ou de dogmes. Pour eux il ne faut que compter sur soi même et sa propre force pour réaliser ce que l’on veut, leurs Dieux sont de proches parents cet pensée est symbolisée par la Hamingja. La Hamingja est la la force protectrice de la famille qui se doit de respecter un code de conduite, elle représente les dons des anciens fait à la famille.

A l’époque Viking le dogme était en la croyance d’une Déesse mère et de divinités associées aux éléments de la nature tel que : le soleil, l’eau, la terre, l’air, le feu et la vie. Dans leur Panthéon on peut retrouver Odin (Yggr, le redoutable), Odr (fureur) Thor (tonnerre), Jord (terre), Frigg, Freyja (femme), Fjörgyn (il/elle, qui favorise la vie), Sól (le soleil), Máni (la lune)… Ainsi que l’arbre Yggdrasil, l’arbre du Monde qui en différencie 9 entre celui des hommes, elfes, trolls…

Un des concepts peut etre les plus importants de cette mythologie est la relation entre les scandinaves et le destin. La philosophie de vie de ce peuplke est tout sauf fataliste, ils peuvent influencer leur destin par leur actions et leur volonté mais aussi grâce à leur Dieux et aux paroles de leurs ancêtres qui peuvent leur souffler des solutions, qu’ils pourront réaliser. C’est un peuple d’action et de terrain, contrairement aux grecs anciens la divination chez les scandinaves leur permette d’échapper à leur destin car ils le connaissent et pourront tout mettre en oeuvre pour éviter une malheureuse issue.

Par le prisme de leur croyance nous pouvons aussi extraire une compréhension de la place des femmes durant ces premières ères. Les figures féminines sont souvent associées à des divinités. La magie étant une entité féminines elle est représentée par des femmes. Elles jouent donc un rôle important chez les Vikings.

Une autre des spécificité -et la dernière que je vais traiter- est la place des animaux dans ces croyances. Plus que souvent dans les contes scandinave nous sommes confronté à des phénomène de transformation animales. Ces transformations jouent un rôle dans les rituels afin de pouvoir s’approprier leurs pouvoirs et capacités. En voici deux exemples :

Le cheval (apporté par les germaniques)

L’ours Blanc

La christianisation

Ici aussi, nous n’irons jusqu’à la période moderne

Après plus de deux siècles de tentatives -violentes-, au 11ème siècle la religion chrétienne est adoptée en scandinavie. Elle est rendue obligatoire lors du baptême du roi remplaçant les cultes polythéistes, la religion païenne. Cette conversion est surtout politique, le roi peut ainsi asseoir un pouvoir national et aussi améliorer les relations avec le reste de l’Occident.

Néanmoins, la population se convertit lentement et ce christianisme naissant en norvège est vestige de culte païen. En effet, la population reste très superstitieuse.

La moitié du 16e siècle est marqué par une réforme correspondant à la montée du lutherisme. Les rois de scandinavie se convertissent au protestantisme, des églises évangéliques luthériennes font désormais parties du décor du Danemark. Le culte des saints et le célibat des prêtres est abolie, le roi devient chef de l’Eglise et rompt toutes relations avec la papauté romaine.

3- La place du conte

Définition

Les contes sont des récits libres qui se transmettent de générations en générations par le biais de conteurs. Ce sont ainsi, des récits de traditions orales ; comme les mythes une multitudes de versions existent et tous se complètent même s’ils peuvent présenter des contradictions. Les contes sont un endroit d’expression permettant de faire entrer des caractères magiques et surnaturels dans les histoires, le merveilleux. Les éléments merveilleux des contes sont à la fois des symboles portant beaucoup de significations, mais aussi l’expression d’émotions attachées aux expériences de la vie quotidienne communes à ces histoires.

Caractéristiques

Les contes scandinaves ainsi que celui que je présente font état des mêmes caractéristiques que ceux français. On y retrouve une formule de début “Det var engang” signifiant “Il était une fois”, souvent il y a aussi une formule de fin comme “Snipp, snapp snute, så er eventyret ute” dont l’équivalent français dans nos contes et comptines est “trois petits tours et puis s’en vont. Cependant la formule de clôture peut aussi être un decription express des évènements qui se produisent après l’intrigue comme c’est le cas pour le notre conte. Ces expressions permettent d’affirmer qu’il s’agit de fictions, ils sont vu comme “des mensonges” dans le sens où ce n’est pas histoires véridiques.

Dans les contes scandinaves comme dans ceux francais il y a peu de personnages : on y retrouve régulièrement Un roi ou une Reine et leur enfant, la famille de l’héroïne auquelle elle est souvent arrachée, ou bien trois frères ou trois trolls. Dans “À l’est du soleil et à l’ouest de la lune” nous retrouvons tous ces personnages à l’exception des trois trolls qui sont ici trois vieilles femmes cependant on retrouve la notion du Troll, typique du folklore Norvégien.

A certains contes des chants y étaient intégrés. Mais la forme aujourd”hui retranscrite de ces histoires est une prose rythmée de répétition.

Les contes sont tous empreints de morales, morales souvent appuyées par la répétition (qui va souvent par trois) dans le conte étudié, on retrouve la question “Er du redd?” “Avez vous peur ?” à de multiples reprises.

Une des figures iconiques des contes Norvégien est portée par le personnage de Askelaad qui au début du récit est un bon à rien mais qui possède de grandes qualités insoupçonnées permettant de résoudre d’important problèmes. Ainsi, dans ces fictions la justice est toujours rendue.

Les contes norvégien se séparent en trois catégories : les contes facétieux, surnaturels et ceux animaliers. Notre objet d’étude entrant dans les deux dernières catégories.

b- contexte social et les auteurs

social

Comme expliqué dans la partie historique la norvège était une terre peuplée majoritairement de paysans. Ce contexte démographiques rend la diffusion des écrits compliqué car non seulement ils ne savent pas lire et écrire mais en plus, la haute société jugeait les contes comme niaiseux et peu digne d’être écrit. Ce mépris des contes norvégien conduit à ce que la première écriture de ces récits date du 19ème siècle.

Dans son origine le conte n’est conté que par des personnes spécialistes : des conteurs, ils ne sont pas dit par n’importe qui. Le public visé est adulte et fait partie des starte de la société les moins considérés : la société paysanne. Cela explique aussi, le désintéressement des nobles pour ces fictions. Le conteur s’identifiait au personnage principale impliquant des éléments de sa vie dans les récits

A l’est du soleil et à l’ouest de la lune fait parti du recueil, Norske Folkeeventyr – Contes populaires norvégiens, de Asbjørnsen et Moe en 1852. Ils avaient commencé par éditer des petits fascicules comprenant un petit nombre d’histoire dès 1840, et face à l’engouement ils ont créer ce recueil accessible à tous. Ils se sont efforcés à transcrire ces contes le plus fidèlement possible, ils revendiquaient le fait de pas être écrivains mais compilateurs. Les contes retranscris dans ce recueil sont ceux de l’Est de la Norvège ne représentant ainsi qu’un échantillon de la culture orale de ces contes.

c- Éléments de ressemblances

“A l’est du soleil et à l’ouest de la lune” possède des similitudes frappantes avec le mythe de “Eros et Psyché” On voit la figure paternelle abandonner sa fille pour “un horrible monstre” son futur mari cependant elle se retrouve emmené par le vent, une autre similitude, dans un magnifique domaine où elle va rester habiter. Toutes les nuits un homme se couche auprès d’elle en lui demandant de ne jamais le regarder : tout comme le conte norvégien. Cependant à cause d’un contact avec sa famille, Psyché, comme notre héroïne, cède à la curiosité et découvre elle aussi un homme d’une grande beauté. Maladroite elle renverse de l’huile le brûlant et le réveillant. Elle perd son amour et le cherchera à travers tout les mondes (Ciel, terre et enfers) pour le retrouver.