La magie: le conflit des interprétations

Fondamentalement, la magie, c’est l’art d’utiliser les forces fantasmagorique pour modifier le réel. Force spirituelle profonde qui concerne la reconstruction mentale et physique d’une personne fondé sur des croyances et des pratiques, basé sur l’idée qu’il existe des pouvoirs mystérieux dans la nature qui peuvent être utilisés pour évoquer ces forces et susciter l’intérêt ou causer un accident, et donc un bénéfice matériel.

C’est une énergie vibratoire, extraordinaire qui à marquer fortement sa présence partout et dans tout ce qu’il existe, dans l’être humain elle même ; mais le but de diriger cette énergie se diffère d’un mage a l’autre comme il l’entend, à des fins bénéfiques ou maléfiques, puisqu’elle est Liée à un certain ordre interne dans la nature, à la fois en tant que groupe, lorsqu’un obstacle naturel nuit à l’organisation d’un espace bien déterminer, ou individuellement, par exemple: D’un ennemi qui menace la vie d’un personne bien précis.

C’est une classification des choses, un jugement synthétique a priori, dit Mauss, que la société postule pour agir sur la nature, et qu’elle actualise à travers les individus magiciens. La magie n’est donc pas une unification du monde dans le miroir du social, elle établit des différences et des contrastes.

Les études en sciences sociales sur la magie débutent véritablement avec les travaux de James G. Frazer qui donne dans son ouvrage le Rameau d’or naissance à l’idée selon laquelle la magie est communément pensée par opposition à la science et à la religion, « c’est un système de pratiques et de pensées jugé en regard de la science et de la religion dans une perspective primitiviste et évolutionniste des sociétés étudiées par l’anthropologie. Stade le plus « primitif » des trois systèmes, la magie « sympathique » comprend, comme la science, des lois naturelles – loi de similitude et de contagion –, ainsi que l’appel à des puissances surhumaines, comme la religion, mais en prétendant à leur contrôle ».

La démarche d’une lecture comparatiste des Anciens et des Modernes, au cœur de l’anthropologie de la magie initiée par James G. Frazer, dirige aussi la lecture sociologique du français Marcel Mauss, qui définit le rite magique par un caractère privé, hors institution, et en cela fondamentalement différent des cultes religieux ».

Dans leur « Esquisse d’une théorie générale de la magie » (1902), Henri Hubert et Marcel Mauss distinguent ainsi la magie de la religion. La religion suppose un culte organisé et s’adresse à

une divinité transcendante.

Par contraste, la magie désigne « tout rite qui ne fait pas partie d’un culte organisé, rite privé, secret, mystérieux et tendant comme limite vers le rite prohibé ». Contrairement aux spéculations abstraites de la théologie, elle est orientée vers le concret et implique la manipulation de forces immanentes à la nature (dont le concept mélanésien de « mana » constitue le paradigme).

Dans son ouvrage « Les éléments de magie et de sorcellerie chez les arabes d’Afrique central »L’ethnologue Frank Hagenbucher-Sacripanti insiste que « Le mot magie est aujourd’hui employé par les anthropologues pour désigner l’ensemble des techniques, comportements et concentrations spirituelles destinés à surpasser les sens de l’homme ainsi qu’à maîtriser et surtout modifier l’ordonnance du monde ». (p. 3)
Et dans le même ouvrage sacripanti ajoute que le mot magie dans un sens restreint, a été utilisé par la plupart des ethnologues et des anthropologues, « pour désigner des actes faisant principalement, appel a un certain combinatoire d’éléments matériels (surtout végétaux et animaux) en vue d’une action, ou plutôt d’une réaction précise d’ordre thérapeutique ou agressif, indépendamment des méandres oniriques, des états crépusculaires, des syndromes de haine et d’angoisse caractérisant l’acte de sorcellerie, et sans référence explicite à la notion de force vitale ». Les éléments de magie et de sorcellerie chez les arabes d’Afrique central .page 253.

Et, selon l’historiographe, GORNELIUS AGRIPPA (1486-1533) la magie est la véritable science, la philosophie la plus élevée et la plus mystérieuse, en un mot la perfection et l’accomplissement de toutes les sciences naturelles.

Contrairement, au . Jean Charles Colon, met en œuvre ses propres stratégies de lecture et d’interprétation à propos de la magie et dans son ouvrage la magie en terre d’islam au moyen âge Il insiste que La magie est une discipline pleinement scientifique malgré son caractère ésotérique. Elle naît du croisement d’autres disciplines du savoir comme la médecine,

Dans cette logique il insiste sur l’idée d’une certaine ressamblance entre la pratique magique et la pratique médical. « Les pratiques incantatoires visant à guérire les personnes possédées par des djinns sont ainsi pleinement vues comme des pratiques médicales. Il n’existe au fond pas de réelle différence, du point de vue épistémologique, entre le fait de prescrire une tisane de plantes pour guérir d’une maladie et le fait de dessiner un carré magique sur la cuisse d’une femme en train d’accoucher pour garantir une naissance paisible : dans les deux cas, il s’agit bien de trouver un moyen matériel d’agir sur le corps humain, en exploitant une connaissance poussée des lois naturelles qui gouvernent le cosmos ».

La magie en islam

Cherche a rtace l’empreunte de l’islam

Le terme arabe que l’on traduit par magie est sihr.Le lexique de base de l’idée d’une action magique se trouve consigné dans le Coran, il désigne les techniques employées par des anges déchus pour diviser des époux. Son participe actif (sâhir, magicien) qualifie quant à lui les magiciens de Pharaon qui transforment leurs bâtons en serpents pour défier Moïse. Ou plutôt donnent l’impression de l’avoir fait, car la magie est avant tout la science des illusions, l’art de faire croire.

Il s’agit d’une racine arabe qui engendre les termes sihr, désignant la notion en question, puis sâhir (l’acteur) et mashûr (le sujet) qui subit l’action. Dans la presque totalité des cas, l’usage de ces termes se situe dans un contexte où le prophète Muhammad, délivrant verbalement ses premiers messages coraniques, est accusé de pratiquer le sihr, d’être un sâhir, donc un sorcier ou magicien. « Problématiques de la magie-sorcellerie en islam et perspectives africaines ».

De plus on peut ajouter aussi a propos de ce sujet que, la littérature musulmane a été utiliser une expression devenue coutumière à propos de la magie, elle met l’accent sur ses effets en parlant de « rupture ou déviation du cours habituel des choses » (« kharq al-‘adât »). Puisqu’il désigne « quelque chose [d’irréel] qui s’impose au regard jusqu’à ce que celui qui regarde croie que ce qu’il voit est réel (Lisān al-‘Arab).

On peut comprendre à travers cette idée que la magie indique les manipulations les plus secrètes, les maléfices les plus ambigües, ainsi que les amulettes et les charmes purement thérapeutiques ou bien meurtriers.

Véritablement l’évolution marquante dans l’analyse de la magie-sorcellerie en milieu musulman a été commencée, par le sociologue tunisien Ibn Khaldûn. Dans ses études sur ce sujet, il cautionne la distinction nette entre sihr ou sorcellerie et la mise en œuvre de tilasmât ou talismans. De la première il dira qu’il s’agit d’une « union d’un esprit avec un esprit » (« ittihâd rûh bi-rûh »), que « le sorcier n’a besoin de personne » pour agir, qu’il « exerce une influence purement spirituelle (psychique), sans aucun instrument de médiation ou recours extérieur » et que son activité relève d’une « disposition naturelle innée » (« jibilla »).

Alors que, le prescripteur de talismans, n’agit qu’en recourant à des intermédiaires spirituels (astres, nombres, lettres) et son action consiste dans « la réunion d’un esprit à un corps » (« ittihâd rûh bi-jism ») ainsi que pour eux, le travail et l’exercice sur un pratique bien précis s’avèrent indispensables. « Problématiques de la magie-sorcellerie en islam et perspectives africaines (Problematic of the Magic-witchcraft in Islam and African Perspectives)
Constant Hamès ».

Ibn Khaldun met l’accent trois classes des magiciens.

La première comprend les magiciens qui possèdent des talents surnaturels dans leur corps qui leur permettent de pratiquer leurs œuvres magiques. Le second ils, pratiquent leur magie avec l’aide des astronomes et des planètes, ou en utilisant des lettres et des chiffres.
Alors que la troisième classes des magiciens ce distinguent par les pouvoirs «imaginaire», ils sont capables de trompent les gens en leur fraisent voir des choses qui n’existent pas ou les trompent pour ne pas voir ce qu’il existe autour d’eux.

Dans le même cadre de réflexion, il différencie, de façon similaire, les pouvoirs miraculeux (mu’jizât) Étant entendu que, religieusement et socialement, le Bien (al-khayr) est attaché aux prophètes et aux saints, et le Mal (ash-sharr) aux sorciers et aux faiseurs de talismans.

A ce titre, Il est possible d’envisager une double acception de la notion de sihr : d’une part, une sorcellerie instrumentale (jeter un sort au moyen d’objets spécifiques), correspondant à la notion de sorcier d’Evans-Pritchard (1972), d’autre part, une magie, utilisant des médiations diverses, astrologie ou talismans par exemple.

En peut conclure, d’après cette analyse que le concept de magie selon Ibn Khaldun se résume comme étant l’une des sciences, qui apprennent par un individu bien précis pour subjuguer des éléments et des outils et leur gestion afin de les soumettre au commandement du magicien, donc toutes les questions que le magicien interfère dans leur disposition auront des résultats impressionnants ou des miracles.

L’accomplissement de la magie repose sur deux techniques :

Le premier, c’est la magie orale, basé sur la récitation de formules magiques discrètement pour accéder à quelque chose ou à quelqu’un de désirable.

La deuxième c’est magie manuel basé sur la préparation des charmes qui contient des éléments, minéraux, végétaux, animaux ou d’origine humaine.

La tortue, le caméléon, la peau du lézard, l’œil de la huppe, l’œil de l’hirondelle, les cornes de la chèvre constituent des éléments importants pour faire de la magie noir ainsi que plusieurs variétés d’herbe comme, le Harmmel, rue et l’armoise.

De plus, Les ongles, les cheveux, d’une personne morte dans un accident. Et les habillements même de la personne que l’on veut ensorceler sont, aussi les éléments de base pour faire certains charmes magiques.

La pratique funéraire : entre le sacré et la magie

L’art funéraire est en effet un marqueur social de première importance qui touche intiment le phénomène de la magie.

Où le rapport de la société au traitement de la mort apparaît comme un miroir des idées et opinions exceptionnel, qui intéresse une large communauté des chercheures en sciences sociales en général et en anthropologie en particulier, à pour objectif de comprendre tout d’abord, la relation étroite entre le corps (mort) et la magie et Pour analysé la notion de la réutilisation secondaire du corps humaine à des fins d’envoûtement.

Puisqu’un grand nombre de magiciens soient essentiellement destinée vers l’usage des parties du corps comme, les pieds les mains et chevilles…pour leur applique dans des rites magiques particuliers.

Pour certains d’autres la mort prématurée et subite, comme les femmes mortes en couche, les victimes d’un meurtre ou d’un accident constituent un objet fondamentale pour détermine la magie maléfique.

Cette étude anthropologique porte sur un type particulier de pratique magique face à la mort, soit la réutilisation du corps humaine pour faire de la magie. Il s’agit, dans ce travail, de défendre la thèse selon laquelle la spécificité de la réutilisation résulte d’un processus de structuration d’actions hautement évocatrices et particulièrement ambiguës.