Kant et la morale

La recherche du bonheur est un souvent dit comme un objectif pour tout homme sur Terre. Il ne trouvera certainement aucun état psychologique plus bénéfique à son développement que le bonheur. Cette quête a donc transcendé les époques pour nimporte quel être humain, peu importe son origine ou sa classe sociale. Le bonheur peut être définit comme un état de satisfaction totale. Sa durabilité le différencie du plaisir qui est éphémère et qui ne suffit pas pour être heureux. La société daujourdhui mène un discours appuyant le fait quêtre soi-même est impératif quant à laccès au bonheur, ce qui engage un véritable questionnement. Évidemment, pour être heureux, il faut passer par létude de soi-même, qui constitue une étude identitaire. « Soi-même » est utilisé pour désigner et parler dune seule personne en écartant tous les autres. Cela renvoie donc à son existence propre, à la connaissance de soi, un questionnement que tout homme se doit de se poser pour la continuité de lindividu. Cette recherche ne se fait pas facilement et doit surmonter des épreuves ou obstacles qui marquent la vie humaine, et qui peuvent donc marquer lindividu lui-même sur sa propre personne, voire sa conscience. Cela mène donc à se questionner si être soi-même donne le seul accès au bonheur. Dans un premier temps, la conscience est ultime à la connaissance de soi et est associé à son bonheur. Aussi, lhomme est confronté à des obstacles affectant son intégralité mais quil peut contenir et utiliser pour sa recherche du bonheur. Finalement, Des solutions sont à envisager quant à laccès au bonheur, associé à lêtre de la personne. Dabord, on peut supposer quon peut être soi-même, ou être un autre, ce qui amène à une contradiction claire. Cela proviendrait dactions que lon effectuerait ou dune manière de penser qui ne nous est pas propre. Être soi-même implique la conscience propre de lindividu. La conscience permet dappréhender ce qui nous entoure ou à lintérieur de soi-même. Il sagit dun mouvement de lesprit, donc un effort intellectuel. La conscience est tout dabord une connaissance immédiate du monde sensible qui nous entoure. Lhomme peut réaliser que des phénomènes et changements lentourent constamment. Cette conscience immédiate amène lhomme à vouloir réfléchir et comprendre ce qui lentoure, et même sur son intérieur propre, et donc de sévaluer soi-même. La connaissance de soi doit forcément se conclure par la conscience. Il sagit dune conquête de soi-même.
Ce travail ne doit pas être affecté par ce qui nous entoure. Ainsi, la conscience obtenue est pure et propre. Lindividu peut donc comprendre ce quil est et donc ses actions et pensées. Il connait alors ses capacités, ses désirs sa nature et ses objectifs. Daprès Freud dans Une difficulté de la psychanalyse, « Lhomme, quelque rabaissé quil soit au-dehors, se sent souverain dans sa propre âme ». Cela apporte une idée de souveraineté en soi, de contrôle de soi. La conscience apporte cette souveraineté, qui joue un rôle dans la confiance en soi, importante quant à létat moral de la personne qui souvent la guide. Pour Kant dans Anthropologie du point de vue pragmatique, « je » est caractéristique de lhomme. Il peut se retourner sur lui-même et sattribuer une conscience de soi. Cette conscience permet alors de se donner cette notion de « soi-même ». Descartes est à lorigine du fameux « je pense, je suis » dans son fameux texte Discours de la méthode. On comprend par la pensée de lindividu caractérise sa personne. Il est donc directement impliqué que la conscience est directrice de sa personne. On peut percevoir la conscience comme guide vers le bonheur. Lorsquune personne est entièrement consciente de ce quelle est, elle peut alors savoir ce qui lui permet dêtre heureux dans ce qui lentoure. Le bonheur est dabord à rechercher à lintérieur de soi. Une fois lintérieur de soi conquis, on peut maintenant se tourner sur lextérieur de soi et rechercher un bonheur qui complémente celui obtenu précédemment. Cependant, lintérieur de soi nest pas uniquement contrôlé par la conscience, mais des obstacles peuvent laffecter voire prendre part à cette conscience. Par la suite, le bonheur dun individu peut être confronté à des obstacles plus ou moins de taille, mais persiste malgré tout, lobstacle pouvant être incorporé par lindividu. Les pathologies mentales sont souvent vues comme un obstacle au bonheur de lhumain malade, qui peut agir à lencontre des normes ou valeurs régnantes dans la société. Cependant lindividu en question peut réussir à vivre en toute sérénité avec sa maladie et même apprécier sa situation. Étant malade, on ne peut pas considérer quil est vraiment lui-même dans sa vraie nature. Toutefois, il réussit tout de même à être heureux, ne considérant ou ne comprenant pas son état. Par exemple, un fou qui trouve un véritable plaisir à tuer peut en être heureux car il néglige les conséquences associées ou alors sa maladie prend le dessus sur sa conscience mais son bonheur nen est pas touché. Il est certain quil a fait le bon geste pour lui et en est heureux. Également, sortir de son état normal pour passer à un état second peut être perçu comme une façon dêtre heureux. Lalcool et toutes sortes de drogues ont de lemprise chez nombre de gens qui ne trouvent quen ces substances un idéal de bonheur, leur permettant de sortir de leur condition humaine quelle quelle soit. « Lunique bien des hommes consiste donc à être divertis de penser à leur condition ou par une occupation qui les en détourne, ou par quelque passion agréable et nouvelle qui les occupe » selon Pascal, Les Pensées. Ces drogues qui affectent le mental de lhomme lui permet de se détourner de sa condition, de loublier ou dy penser différemment, agréablement, possiblement en excluant totalement son côté négatif et de ne voir que le positif. Cette positivité peut être vue comme une façon dêtre heureux lorsque retrouvée constamment, cest-à-dire par prise quotidienne de drogues, malgré la certitude que lon ne soit pas nous-même. Cependant ce bonheur ne peut pas persister pour une vie entière, les substances étant fortement nuisibles à la santé de lhomme sur le long terme et qui peut donc perturber son équilibre quil recherchait, sy opposant donc. Puis, la société et les jugements existant à cause de celle-ci gênèrent également un obstacle à la volonté de lhomme dagir selon son propre être. En effet, vivre en société signifie devoir subir les jugements et valeurs quelle impose par effet de masse, et cela peut aller à lencontre de la pensée personnelle. Les stéréotypes sont un parfait exemple : ils sont une généralisation dun jugement à toute une communauté ou un groupe de personnes. Les individus en question doivent subir ces stéréotypes qui peuvent parfois proliférer au monde entier. Ils peuvent être si puissants et touchants pour certains quils entrainent un doute sur soi-même, allant jusquau complexe qui peut amener à vouloir changer de peau, être quelquun dautre pour avoir un sentiment de conformité dans la société, de bien correspondre à ses critères. Il sagit dune pression sociale. Lidée dobstacles à lhomme quant à sa recherche de bonheur mène à chercher des solutions envisageables pour obtenir arriver au but ultime de bonheur. Premièrement lhomme est généralement soumis à son désir, issu dun manque, objet ou sujet qui procure de la satisfaction si on le possède. On ne choisit pas ce que lon désire mais on le constate, il apparait par delà de notre volonté. Pour Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et représentation : « le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir ». Le désir est donc considéré comme éternel, on ne peut jamais être entièrement satisfait si lon repose sur lui. Devoir sans cesse chercher à satisfaire son désir amène à des sacrifices et à y penser constamment, ce qui représente une souffrance. On ne pourra jamais accéder au bonheur durable si on est « sujet du vouloir » et donc quon ne le maitrise pas. Le désir est exigeant et cest cette exigence qui provoque la souffrance, loin dêtre une partie du bonheur. Épicure dans sa Lettre à Ménécée classe les désirs en trois catégories. Dabord les désirs nécessaires qui le sont aussi pour le bonheur, les désirs naturels qui ne sont pas forcément nécessaires, mais qui ne causent aucune souffrance pour lhomme et qui lui sont bénéfiques. La troisième catégorie regroupe les désirs vains qui sont inaccessibles et sans limites et représentent un danger pour lhomme car amènent la souffrance. On peut donc considérer que lon doit sécarter de ses désirs si lon veut un idéal de bonheur. Pour Kant dans Fondements de la métaphysique des murs, il est préférable de saxer sur la morale que sur le désir, non clairement définit car il varie selon lindividu. Être soi-même peut alors aussi être associé à répondre à ses désirs, force normale pour lhomme, ce qui le condamne à une boucle incessante lempêchant daccéder à un bonheur stable. Daprès Schopenhauer, « la vie oscille comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à lennui ». Ainsi lorsquon désire, on souffre par manque, et lorsquon satisfait ce désir, on sennuie car on na plus rien à désirer. Comme le désir est incessant, on ne sortira jamais de cet « oscillement ». On peut alors considérer que la satisfaction du désir ne fait que délivrer de la souffrance qui la précède mais napporte pas le bonheur dont il est question. Lesprit ne doit pas être absorbé par le désir. Le désir se construit en lindividu et il est nécessaire de le maitriser, dy réfléchir et de raisonner sur son importance pour soi-même. Cela permet de le limiter à un besoin.Ensuite, lhomme doit aussi se détacher des affects qui nuisent à sa stabilité dans le cas du bonheur. Il sagit dun effort spirituel, de travail de profondeur en soi. On doit chercher la force permettant de ne pas être affecté continuellement par des émotions qui doivent avoir lieu ponctuellement comme lest la peur. Par exemple, la peur de la mort est inutile pour lêtre humain sil nest pas confronté à un danger imminent. Il en est de même pour tous les évènements inéluctables, il faut accepter sa future arrivée pour quelle cesse de nous tourmenter. Ici la souffrance qui bloque laccès au bonheur est la peur et non la mort. La frustration, la colère ont le même effet. Toutes deux sont inutiles à lhomme, elles sont des souffrances immédiates mais elles peuvent entrainer des souffrances à long terme, par les actions quelles dirigent qui peuvent avoir un impact important sur la vie de lindividu. Ainsi, se contrôler dans son intérieur permet de maintenir un bonheur qui sest installé auparavant, lintérieur de soi-même influençant en grande partie notre bonheur par sa force qui affecte le mental de lindividu et donc ses actions. Pour conclure, être soi-même implique la conscience de lindividu qui est directrice de lui, idéale après un travail sur soi afin de la développer entièrement, pouvant mener à la sagesse. Étant directement liée à lêtre de lindividu, elle est conséquente quant au bonheur recherché. Toutefois, des obstacles à la vie de lêtre humain dans sa véritable personne peuvent être incorporés par lui-même et même être utilisés pour lui procurer le bonheur. Ces obstacles peuvent aussi entrainer lenvie de changer, de refuser ce que lon est vraiment. Finalement, des solutions sont envisageables au véritable accès au bonheur passant par la maitrise du désir qui réside en nous-même et le détachement des affects nuisibles à la stabilité du bonheur.