Théorie générale de l’État

La deuxième partie ‘Histoire’ de Penser l’État par Philippe Braud traite de l’histoire de la construction de l’État dans les pays occidentaux et la propagation de la conception de l’État avec la mondialisation et la difficulté de certains états a s’adapter et s’organiser selon ce concept occidental.

Pour l’auteur l’État dans son évolution a connu trois niveaux de lutte concurrentiel : militaire, économique, et symbolique . L’évolution de l’État dans la lutte militaire concerne la logique de rivalités guerrières, que ce soit des guerres intérieures ou extérieures.
En France et en Angleterre après des luttes intérieures qui ont duré de siècles les monarques ont commencé à conquérir es territoires qui appartenaient aux petite et aux grands seigneurs. Les premières formes d’État moderne sont apparus dans ces pays. En France il y’a une forte centralisation administrative en France alors qu’en Angleterre il y’a une affirmation du pouvoir du parlement et une administration autonome. Les guerres entre nations du 18e au 19e siècle ont permis de renforcer la notion d ‘État.

L’évolution de l’État a aussi connu une logique d’accumulation économique et financière. Il y’a eu d’abord une banalisation des prélèvements obligatoires. Pour financer les guerres on a tenté de légitimiser les prélèvements obligatoires en utilisant le patriotisme. L’économie aussi est extrêmement importante pour la survie d’un État. En Europe grâce aux échanges commerciaux et a l’agriculture les pays ont réussit a former des richesses et se légitimiser aux yeux de la population.

Le troisième niveau de lutte est celui des symboles de l’État. En effet, dans l’État moderne il n’y a pas d’instance supérieure au citoyen mais ça n’a pas toujours été le cas, il y’avait le pouvoir spirituel exercé par le pape considéré comme le pouvoir supérieur et le pouvoir temporel exercé par le prince Avec le développement de la rationalisation et la mise en place des lois sur la laïcité il y’a eu une perte de la symbolique chrétienne. Aujourd’hui le pouvoir possède d’autres symboliques.

L’État a connu des processus d’institutionnalisation en effet il y’a d’abord eu le mouvement de différenciation des structures. L’évolution institutionnelle commence d’abord dans la royauté fovéale par la création du parlement qui regroupait les féodaux les chevaliers et les bourgeois. L’assemblé représentative a été mise en place après la révolution . Plus il y’a de fonctionnaires plus l’État est puissant.
Dans ce processus d’institutionnalisation on trouve deux modèles. Le modèle de Stein Rokkan et le modèle de Barrington Moore. Pour

Rokkan, il y’a trois critères pour caractériser chacun des états européens: Economique, Territoriaux, Culturels.

Selon Moore, certains états s’orientent vers l’absolutisme et d’autres vers le libéralisme et la démocratie, ce choix est lié à l’industrialisation et a la rébellion entre l’aristocratie et la paysannerie en France, Angleterre et Etats Unis se sont orientées vers le libéralisme et la démocratie car la transformation de la société s’est effectuée en dehors de l’État Le Japon, La Russie ou l’Allemagne ont suivit la voie absolutiste, la révolution a été contrôlée par le haut afin de développer l’économie rapidement. les aristocrates contrôles la paysannerie asservie.

L’auteur montre dans une deuxième partie, que la notion d’État a été fortement propagée dans le monde en raison de la mondialisation et qu’elle possède des limites pour les pays en développement et pour la situation internationale.
Il y’a eu un processus d’expansion il y’a eu une importation de cette conception occidentale dans plusieurs régions aux organisations très différentes. La Turquie qui était un empire, a eu une volonté de modernisation de l’État après la première guerre mondiale la Turquie laïque a été fondé par Atatürk, avec une constitution écrite et un alphabet latin.

Pour l’auteur La diffusion du modèle occidental de l’État du a l’héritage coloniale présente des difficultés et spécificités selon les régions .
En Amérique latine la décolonisation s’est faite au profit des communautés coloniales. Il y’a deux conséquences, a cela les populations indiennes en marge du système politique car le pouvoir est tombé entre les mains d’une oligarchie antiétatique et il y’a un déficit d’institutionnalisation. Mais la résistance de la société civile dans certains états a pu installer un régime qui se rapproche du mode le d’État européen.
La majorité des pays musulmans ont été colonisé, il y’a eu un réel choc culturel en ce qui concerne la vision de l’État après la colonisation ce qui a fait que certains états ont affirmé leur identité religieuse lors de leur création en reconnaissant comme loi suprême la charia comme l’Arabie saoudite . De plus, Les pays musulmans ont une vision de l’État différente de la vision occidentale. En effet, la culture islamique est différente de la pensée rationaliste occidental, car il n’y a que la volonté divine qui compte ce qui fait que la loi édictée par le gouvernement doit être confronté à la loi coranique.

Les pays subsahariens avant la colonisation ignorait la notion de frontière. Les puissances coloniales ont défini les frontières pour leur propre intérêts. Il y’a donc un problème de légitimité dans les états et une superposition des traditions africaines et de la modernité.
Dans les pays suivant une idéologie marxiste il y’a un nouveau type d’État avec une domination de la classe ouvrière, avec un partit état centraliste qui domine le pouvoir.

Dans les relations internationales le fait que tous les états soient similaires institutionnellement et juridiquement permet de trouver des accords face au conflit et de s’organiser plus facilement mais les états restent inégaux quand il s’agit de leur puissance.
Pour Bertrand Badie il y’a une perte de sens des institutions politiques et administratives car certains états adoptent le modèle occidental même s’ils n’ont aucun point commun. Ce qui peut causer des tensions politiques.

Enfin, pour Philipe Braud la notion d’État est une production historique qui a évolué au fur et a mesure du temps, et s’est propagé dans le monde entier par la mondialisation mais cette vision de l’État occidental peut poser des problèmes pour les états en développement en raison de la différence culturel.