La dysphasie chez l’enfant, un trouble de langage qu’il faut traiter

Introduction

L’acquisition des connaissances et du savoir se fait grâce à des capacités physiques et neurologiques chez l’enfant dès sa naissance, mais à condition que tous les organes responsables de cette acquisition soient en bon état et non infectés. Ce processus l’aide non seulement à apprendre sur son environnement et ce qu’il l’entour mais lui permet également de créer progressivement sa personnalité et de l’enrichir avec le temps, ceci démontre un très bon « développement cognitif » (Le langage de l\’enfant: aspects normaux et pathologiques, Claude Chevrie-Muller, Juan Narbona. Masson, 2006). Cependant il y a certains enfants qui démontrent un léger ou sévère retard dans la compréhension des choses ou dans l’acquisition-même des connaissances malgré tous les efforts des parents et de l’entourage, ceci peut refléter un désordre et un déséquilibre cognitif anormal chez l’enfant.

Dans la première partie de ce travail, nous définirons la dysphasie, ensuite on va parler sur la séparation du trouble du langage dysphasie et le retard langagière de l’enfant, puis on va parler comment diagnostiquer la dysphasie chez l’enfant, enfin nous discutons de la prise en charge de l’enfant, approche thérapeutique.

La dysphasie chez l’enfant :

la dysphasie fait partie des troubles du langage de l’enfant dit primaires, ou encore désignés sous le terme de « spécifique « .alors que les difficultés langagières dites secondaires découlent de certains déficits sensoriels, neuromoteurs, ou de certaines affections neurologiques ou psychopathologiques, les troubles du langage dits primaires apparaissent souvent plus complexes à saisir.
Ce trouble s’avère être sévères et peut persister même à l’âge adulte si l’enfant n’est pas traité, ou si le traitement ne se montre pas efficace. Elle est généralement diagnostiqué à 5 ou 6 ans chez l’enfant qui n’arrive pas à s’exprimer à partir de un an et demi, et qui ne peut pas acquérir plus de quelques mots dans son répertoire vocabulaire, et qui malgré tous les efforts de ses parents et la sienne n’arrive toujours pas à combiner des mots et former correctement une phrase cohérente avec un sens après ses trois ans. La dysphasie n’est pas un simple retard d’acquisition langagier, c’est à la fois un trouble de prononciation et d’expression comme pour prononcer des mots, raconter des histoires et se communiquer avec les autres, mais aussi de compréhension dans certains cas. L’enfant ne comprend pas le pourquoi des choses ou n’arrive pas à associer la chose à un mot exact qui la représente. Mais cela

ne veut surtout pas dire que l’enfant ne comprend pas tout ou qu’il n’est pas intelligent ! bien au contraire les enfants qui s’avèrent dysphasiques démontrent une forte intelligence et une bonne détermination à comprendre et à faire plus d’efforts pour s’exprimer malgré le handicap (si on parle de le handicap c’est parce que la dysphasie est prise en charge par la sécurité sociale pour financer son traitement comme tout autre handicap).

Comment séparer un trouble de langage dysphasie à un retard langagier simple chez l’enfant ?

Le retard langagier c’est un décalage en ce qui consiste un comportement cognitif normal, autrement dit l’enfant va avoir un retard dans sa production de sons , de mots et d’expressions comparé à ce que les autres enfants de son âge produisent, par exemple , un enfant de 4 ans qui n’arrive encore pas à combiner correctement des phrases comme si il avait encore 3 ans, mais il faut faire attention ! L’enfant qui souffre d’un retard et non pas d’un trouble de langage comme la dysphasie peut facilement récupérer le rythme normal avec quelques séance d’adaptation et d’aide consacrée à sa situation, ainsi il sera mis sous adaptation à des stimulateurs langagiers en situations adaptées pour son âge et qui vont lui permettre de comprendre mieux les choses et l’aider à corriger le retard.

Exemple: Dans cette situation nous avons trois enfants âgés de 2ans. Nous avons décidé de leur apprendre le mot «chien». Alors nous l’avons employé dans différentes situations et exemples.

a) Nicola est un enfant normal.
b) Samy souffre d’un retard léger dans l’acquisition du langage
c) Anna souffre de la dysphasie

1-pour Nikola quelques exemples ont suffis pour qu’il comprenne ce que un chien représente et il a même commencé à employer le mot une fois qu’un chien passe, ex: regarde un chien!

2-pour Samy, il fallait répéter plusieurs fois le mot «chien» et le mettre dans des contextes plus simples pour qu’il l’apprenne enfin, la durée d’adaptation est plus longue que la normal mais il a fini par comprendre ce que veut dire un chien et arrive même à le mettre dans un contexte une fois la situation se présente, ainsi il a réussi à récupérer son retard.

3- pour Anna , la situation est différente car c’est pas la prononciation seule qui lui cause problème même si le mot «chien» est simple et facile à prononcer mais elle n’arrive toujours pas à comprendre le contexte du mot et sa place dans la phrase, autrement dit , elle ne souffre pas d’un simple retard comme Samy car elle aurait compris le but des exemples et enfin réutiliser le mot dans une situation similaire , mais elle n’arrive pas à acquérir le mot comme si elle souffrait d’un blocage dans sa capacité cognitive à saisir la situation et le mot avec l’image et le sens qu’il porte, ce blocage l’a force à choisir d’autres alternatives pour s’exprimer au lieu de juste utiliser le mot ciblé, et qui cause dans certains cas une incompréhension de ce qu’elle peut dire.

Comment diagnostiquer la dysphasie chez l’enfant?

Comme dans l’exemple des trois enfants , nous pouvons également repérer les enfant qui souffrent d’un décalage d’acquisition langagière dès le jeune âge , généralement cela se fait en CE1 pour la raison que les enfants dans cet âge sont normalement plus exposés aux lecture et écriture et normalement ils doivent avoir déjà un répertoire vocabulaire qu’ils peuvent utiliser pour demander des choses, poser des questions et s’exprimer ainsi que entamer une discussion entre eux ou avec des adultes. C’est là où nous pouvons remarquer ceux qui sont normaux et ceux qui ont un retard ou même un trouble langagier. L’enfant dysphasique va avoir du mal à utiliser les mots, il va donc chercher d’autres mots pour exprimer la chose, ex: si l’enfant veut parler d’un chat, il va probablement dire «un animal» à la place «d’un chat», ce qui exprime pas clairement la situation en question. Si l’enfant n’arrive toujours pas à trouver un mot qui représente la racine du mot il va utiliser un autre mot à sa place qui n’a probablement pas le même sens et qui est entièrement faux, ex: pour parler d’un chien , il va employer le mot «lien» , qui n’a aucun rapport avec l’animal et qui n’a pas sa place dans la situation imposée, tout simplement car les sons se ressemblent et que pour lui c’est pareil autrement dit, les mots et le répertoire langagier est mélangé dans sa tête. Le dysphasique n’a pas seulement un problème de prononciation comme pour certains sons ou mots ou phrases complexes comme : faire la différence entre les voyelles ou consonnes, il ne va pas associer le son à la syllabe, ce qui peut montrer un problème neurologique. Il peut aussi manifester un trouble de compréhension et d’acquisition de sens, comme pour répondre et réagir aux consignes complexes telles : comme pour demander de chercher un verre sur un étager en cuisine à gauche du frigidaire. Nous pouvons aussi ajouter un autre souci au trouble d’acquisition c’est la notion du temps ! L’enfant dysphasique ne fait pas attention à la notion du temps ou de détails, si par exemple nous lui demandons de nous raconter sur sa journée, il se peut qu’il commence les évènements par la soirée et ainsi mélanger toutes les situations, et qui seront aussi vastes car il ne va pas raconter en détailles et il se peut aussi qu’il esquive le sujet ou la discussion. Cela dit il est fort possible qu’il oubli rapidement tout ce que nous lui disons, et ce trouble de mémorisation peut affecter son apprentissage langagier si il oubli le mot de suite et que malgré toutes les fois que le mot est répété l’enfant n’arrive toujours pas à le répertorier. Le dysphasique ne respecte pas le jeu de rôles, si dans une discussion la parole est donné à quelqu’un d’autre il n’hésitera pas à lui couper la parole pour parler, pourtant une fois il a la parole rares seront ses mots et c’est possible qu’une grande partie de ce qu’il va dire soit hors-contexte ou inexacte ex: pour dire, il fait beau, il ne va pas neiger! L’enfant dysphasique va dire«le temps va non neiger!»

Approche thérapeutique:

Il est important que la prise en charge thérapeutique de l’enfant dysphasique ne se limite pas à la fonction instrumentale, ni à une mise en mots, mais qu’elle emprunte le passage du sensorimoteur, de la représentativité motrice, de la figuration corporelle, qu’elle s’accompagne d’une mise en représentations en passant par le travail émotionnel, par le partage affectif car il importe que ce qui s’éprouve intérieurement puisse trouver une mise en sens.

C. Dupuis-Gauthier (2006) pointe l’inefficacité de la prise en charge des enfants dysphasiques lorsque leur trouble est appréhendé uniquement sur le versant instrumental: «Dans la pratique, c’est à la suite d’un bilan diagnostique objectivant les déviances spécifiques du langage oral malgré des aptitudes intellectuelles non verbales satisfaisantes que les enfants sont orientés vers une rééducation orthophonique (…) à raison de2ou3séances par semaine. Malgré la pertinence de cette démarche, il est fréquent que la rééducation orthophonique à elle seule ne suffise pas. Ce constat est d’ailleurs celui des orthophonistes eux-mêmes qui s’interrogent souvent sur l’absence ou sur la faiblesse de l’évolution du langage de l’enfant et notamment sur son incapacité à intégrer les progrès syntaxiques, articulatoires ou phonologiques développés dans le cadre des séances d’orthophonie, comme s’il s’agissait d’acquisitions essentiellement mécaniques » (2006, p. 398).

Sans remettre en cause la pertinence de la rééducation orthophonique, nous comprenons dans la situation décrite par C. Dupuis-Gauthier qu’il manque l’introjection affective et le développement de la symbolisation transitionnelle. D. Houzel, M. Emmanuelli et F. Moggio (2000) écrivent que « la réponse thérapeutique standard par l’orthophonie [donne des] résultats [qui] sont bien souvent décevants si elle n’est pas accompagnée, voire précédée non seulement d’une pédagogie spécialisée, mais aussi d’un traitement des troubles de la personnalité des enfants.

Charge thérapeutique par une psychothérapie, dont le but est de permettre la levée des obstacles psychiques à une communication de personne à personne. Ce n’est que lorsque l’enfant manifestera un intérêt, voire une appétence pour la communication et pour le langage que l’orthophonie pourra prendre une place, certes indispensable, mais seconde dans l’ordre des choses. Elle sera alors d’une efficacité beaucoup plus grande » (2000, p. 217-218).

Ainsi, le thérapeute doit endosser la fonction symbolisante de l’objet en faisant aussi appel à la fonction symbolisante de l’affect, à travers notamment des activités de jeu. Par la figuration dans le jeu s’opère une amorce de symbolisation transitionnelle, ce qui permet la création, la Co-création d’un espace où la réalité externe n’est pas prépondérante et où l’activité psychique interne prend appui sur des objets réels, sur la relation et sur le partage affectif. Ainsi, en développant le jeu, le thérapeute accompagne le passage de la chose, à la représentation de chose, puis de la représentation de chose à la représentation de mot.Enfin, il est important que les parents d’enfants dysphasiques soient aussi intégrés au projet de soins en regard de l’importance que nous connaissons des interactions familiales (observables et fantasmatiques) dans le développement du langage, de l’importance de la fonction symbolisante de l’objet et de la fonction symbolisante de l’affect. Il peut y avoir plusieurs modalités de prise en charge des parents, soit sur le mode classique d’entretiens familiaux réguliers, soit sur le mode de consultations thérapeutiques parents-enfants, soit encore sur le mode de soins à domicile… l’idée étant de permettre une nouvelle forme de circulation de la communication dans l’espace intime-familial avec « le déploiement d’un triple mouvement : – de rassemblement et figuration, – de représentation – et de ré-introjection » (2004, p. 184) comme le propose A. Konicheckis dans les cas de fantômes agglutinés dans le groupe familiale.

Conclusion :

La dysphasie est un trouble primaire de langage orale, ou trouble neuro développemental du langage, qui est considéré comme un trouble structurel, sévère et durable, qui affecte la compréhension ou l’expression d’un message, donc c’est un trouble spécifique du langage orale, qui persiste tout au long de la vie, selon le degré et la sévérité, mais cela n’empêche pas les personnes de vivre presque normalement si le trouble est diagnostiqué très tôt et que les personnes ont suivis des aides et des thérapies afin de mieux s’intégrer dans la société.

Référence :

– s.d Récupérer sur www.psy-coach.fr
– Claude chevrie, J.N(2006). Le langage de l’enfant : aspects normaux et pathologiques. Masson.
– Jean-Yves Chagnon, (2014), Approche clinique des troubles instrumentaux (dysphasie, dyslexie, dyspraxie).
– Véronika Taly, (2014), Approche clinique des troubles instrumentaux (dysphasie, dyslexie, dyspraxie).