Après avoir constaté que la Constitution joue un rôle dans la délimitation des pouvoirs étatique, on s’intéressera à la supériorité qu’elle possède au sein du système juridique. A) La supériorité de la Constitution La Constitution effectue également la mise en place du système juridique. De nos jours, la Constitution est située au sommet de ce système. Par conséquent, l’ensemble des normes provenant du système juridique doivent lui être conforme. La Constitution
C’est le Conseil
Constitutionnel qui les consacre en leur reconnaissant une valeur constitutionnelle par l’assimilation du préambule de 1948 à la Constitution de 1958. La décision du 27 décembre 1973 est la première ou le Conseil Constitutionnel fait référence à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La décision fondatrice du 16 juillet 1971 relative à la liberté d’association consacre les PFRLR. L’intégration des principes politiques, économiques et sociaux particulièrement nécessaires à notre temps dans le bloc de constitutionnalité a été effectué par le Conseil Constitutionnel depuis sa décision du 15 janvier 1975 sur l’interruption volontaire de grossesse. Ainsi par la mise en place d\’un organe destiné à veiller aux compétences de chacun des pouvoirs, la Constitution de 1958 permet de garantir le respect des droits et libertés de chacun afin d’éviter les abus. B) La protection contre l’arbitraire A l’origine le but de la Constitution était la protection contre les abus de pouvoirs et le despotisme. En effet, comme D. ROUSSEAU l’affirme : « En 1789, la représentation de la Constitution à laquelle les révolutionnaires adhèrent ; est directement liée aux circonstances politiques de l’époque et à l’analyse faite de l’absolutisme : puisque le bon vouloir du Prince prend sa source dans l’absence de règles limitant ses possibilités d’action, il suffit, pour y mettre fin, de définir, dans un texte, et une fois pour toutes, les conditions d’exercices du pouvoir politique ». Ainsi, la diffusion d’un texte encadrant le déroulement de la vie politique permettrait à tous de connaitre les différents organes de l’Etat ainsi que les interdits et obligations du gouvernant. C’est la vision du constitutionalisme, mouvement qui souhaitait le remplacement des coutumes incertaines de l’époque par une Constitution écrite dans le but de protéger les gouvernés du despotisme et de l’absolutisme des monarques. Ainsi, il joue un rôle de protecteur des gouvernés et de délimiteur du pouvoir.
La Constitution s’oppose à l’arbitraire en ce qu’elle définit un Etat de droit où n’est possible que ce qui est conforme aux règles qu’elle pose. En effet, la Constitution énonce des limites au pouvoir étatique notamment en le soumettant au respect des règles de droit. Au travers de cela, la notion d’Etat de droit se définit par le fait que les actions de l’Etat sont susceptibles d’être poursuivies si on les considère comme illégales. L’Etat doit alors en conséquence répondre de manière stricte au droit interne. L’Etat étant une personne morale de droit public, ses actions le concernent uniquement indépendamment des dirigeants étatiques. Ainsi, s’est mis en place un contrôle de constitutionnalité afin d’assurer la protection des libertés citoyennes. Il implique la vérification de la conformité d’une loi à la Constitution. Par conséquent, la Constitution assure la défense du citoyen contre l’arbitraire du pouvoir étatique. Cela implique la souveraineté de l’autorité judiciaire et sa capacité à contrôler la légalité des actions de l’Etat. Ainsi la Constitution assure la protection des droits et liberté et fait obstacle à l’arbitraire. Cependant cette protection n’est que simplement formelle car l’énonciation de droit par la Constitution ne peut garantir leur respect en réalité. En définitif, la Constitution organise les pouvoirs publics composant l’État et instaure une séparation des pouvoirs permettant ainsi de garantir un équilibre de ces derniers. De ce fait, elle assure la protection des droits, des libertés et constitue une barrière à l’arbitraire.