Villes portuaire, Front de mer, Villes portuaire

I.1.1 Ville côtière :

Au cours du temps, la plupart des villes se sont développées en rapport à l’eau, que ce soit le long d’une côte, le long d’une rivière ou d’un lac. Une lecture de la carte du monde relève la présence de cités à proximité d’un plan d’eau. Cependant chacune de ces villes développent un rapport différent à son cours ou plan d’eau.

Selon JEAN-PIERRE PAULET : « Les villes côtières occupent un rôle majeur et la nécessité d’avoir des positions face à la mer a toujours été une réalité de l’histoire »

La ville côtière est définie par MORIN.A, (2016) comme une ville qui se compose à la fois de territoires marins et terrestres qui partagent les mêmes enjeux même s’ils ont chacun leur singularité. Plus qu’un simple trait, c’est un espace à géométrie variable dont les limites se définissent en fonction de l’enjeu ou du problème posé et des réponses à apporter. Aussi, pour exploiter les atouts du littoral tout en veillant à le préserver, la gestion intégrée des zones côtières invite à prendre en compte un espace élargi que l’on nomme zone côtière.

La ville côtière est donc composée de territoires terrestres et marins qui partagent certes les mêmes enjeux, mais sont uniques de par leurs richesses et leurs spécificités.

I.1.2 Front de mer :

Le front de mer est défini comme un Lieu de rencontre entre la terre et la mer, est un espace géographique aux contours indéfinis. Quelle que soit la diversité de ses paysages, c’est une zone vulnérable en perpétuelle évolution qui se modifie selon les caprices de la nature (érosion, changement climatique) ou du fait des activités humaines. Comme tout lieu d’intense activité humaine, il représente une zone de grand enjeu économique et social. Aujourd’hui, les villes côtières et les secteurs littoraux urbanisés sont les lieux de vie et d’échanges économiques avec la mer les plus représentatifs.

Le front d’eau urbain n’est pas un espace comme les autres, mais un seuil qui s’ouvre sur deux mondes soumis à des régimes différents et opposés. D’un côté l’élément liquide, où l’idée de propriété privée est inexistante, sauf si cet élément peut être borné par des rives ; tel est le cas des lacs ou des bassins. De l’autre côté, les rives urbanisées, où l’espace se répartit entre propriété publique ou privée, usages privilégiés ou populaires. Cette frontière ténue, presque imperceptible, qui relie et sépare à la fois deux mondes aux

logiques distinctes, constitue un enjeu économique, social et politique de première importance pour une collectivité et fait parfois l’objet des luttes sociales et économiques les plus intenses et les plus dures de la Cité. (Léonce NAUD 2000).
D’après ces deux définitions on peut dire que le front de mer est une bande terrasse marine, c’est la première partie entre le sol et l’eau, il représente la vitrine de la ville avec de grand enjeu économique (ouverture sur l’extérieur), social (attachement de la population à sa façade littorale), et touristique (la mise en valeur de la ville).

I.2 Ville portuaire.

Selon C. DUCRUET, la définition précise du concept de ville portuaire n’existe pourtant pas en tant que telle, variant selon les disciplines et même selon les approches différentes au sein d’une même discipline. C’est pourquoi C. CHALINE (1994) pose la question suivante : « La ville-port est-elle une catégorie particulière ? »
Définition :
Du point de vue terminologique, la ville portuaire, c’est une ville dotée d’un port, mais cette définition s’avère maigre et insuffisante en vue de la complexité qu’entretiennent ces derniers.
Les géographes à leur tour ont définis la ville portuaire de façon très simple, Par exemple, R. BORRUEY (1992) définit la ville-port comme une « cité dont l’essentiel de l’activité économique repose sur l’exploitation du trafic maritime, le port assurant l’interface technique indispensable à cette relation » .
Dans son ouvrage sur les modèles graphiques en géographie, R. FERRAS (1993) mentionne la ville portuaire : « elle est unique par son port ; double par ses activités maritimes et terrestres, triple entre le village de pêcheurs maintenu, les activités liées au port et à l’échange, et celles qui découlent de la gestion et des services offerts ».

Or, et d’une manière très descriptive la ville portuaire est définie en géographie urbaine par les spécialistes de la question dont nous retenons que c’est un : « peuplement urbain aux caractéristiques spécifiques dérivées de ses fonctions maritimes d’échange, d’initiative, de transport (…) ces fonctions différencient la ville-port des autres peuplements urbains régionaux et déterminent sa configuration physique, économique et sociale » (REEVES Paul. 1994 in. Ces ports qui créèrent des villes).

Ce qui peut être dit, c’est que la ville portuaire se présente comme imbrication spatiale entre un espace de vie qui est la ville, et un espace plus au moins particulier qui la caractérise créé pour des fins économiques et de transport qui est le port. Cette dernière trouve sa particularité de sa situation géographique au bord de l’eau ou de mer comme cas général qui présente un moyen de transport depuis que l’homme a su comment attacher deux troncs de bois. Cela a fait de la ville portuaire, une baie ouverte fréquentée des deux côtés ; du côté eau, via un transport nautique, du côté terre, via un transport terrestre. Cela lui a renforcé sa position comme un nœud d’accrochage entre continents ce qui favorise son développement plus que toutes les autres villes.

Pour conclure la ville portuaire se définit comme une ville située au bord de mer et qui est liée à cette dernière avec une infrastructure portuaire, elle tire son nom, son importance et ses particularités de son port. La ville portuaire présente une imbrication de deux entités (ville et port) distinctes par leurs morphologies, fonctions, et intérêts.

Selon ANDRE VIGARIE, géographe havrais, fondateur de la géographie maritime et portuaire en France ; on trouve au sein de la ville portuaire un triptyque qui associe l’avant-pays (structuré par les voies de circulation maritime), l’arrière-pays terrestre – ou hinterland (structuré par des voies de circulation terrestre : routières, ferroviaires et fluviales, et des superstructures (entrepôts)) et le port qui fait la jonction entre les deux ,structuré par des bassins et des quais (infrastructures).
C’est le ‘triangle magique’ qui suppose d’efficaces interfaces entre les susdits espaces mais aussi avec la ville .

I.2.1 typologie spatio-fonctionnelle des villes portuaire :

Entre fonction portuaire et autres urbaines, les villes portuaires se distinguent avec un ensemble de concepts qui déterminent leur typologie spatio-fonctionnelle :
La centralité : est en général comprise comme la mesure de la situation d’un noeud dans un réseau). On distingue trois types de centralité :
a. Endogène : qui exprime une centralité interne par exemple les places centrales.
b. Interne : centre économique à l’échelle d’une agglomération.
c. Exogène : ‘Gateway’ ou porte d’entrée.
Dans le cas des ports, la combinaison de ces trois aspects exprime un pouvoir de génération de flux.
La nodalité : la nodalité se rapporte aux infrastructures portuaires, principalement à leur taille et leur degré d’accessibilité nautique et terrestre.
La réticularité : la réticularité ou «intermediacy » correspond à leur niveau d’insertion dans les réseaux des opérateurs de transport. Cette qualité d’insertion n’est pas forcément liée à la centralité ou à la nodalité, même si la plupart des ports considèrent qu’améliorer leur nodalité va accélérer leur élection par les compagnies maritimes. Dans la ville portuaire on parle d’une double réticularité, une réticularité maritime et une autre terrestre.

On obtient tout d’abord deux gradients symbolisés par les diagonales. La première, du village côtier à la métropole portuaire, symbolise un gradient de la hiérarchie combinatoire des fonctions urbaine et portuaire, les deux étant à chaque palier respectivement équilibrées dans leurs poids économiques et leurs emprises spatiales. La seconde, du hub à la ville généralise, montre une opposition de fond entre la domination des fonctions de noeud et celle des autres fonctions (industrie, tertiaire urbain). Les autres configurations (port régional, port urbain, d’hinterland et métropole maritime) correspondent à des variantes où, à chaque fois, le poids respectif des fonctions est déséquilibré.

I.3 Port :

Le port est l’élément caractéristique de la ville portuaire. Dans l’étymologie grecque, port est un mot dérivé du mot latin « portus » qui signifie « passage ».

Dans le domaine marin, « un port est une infrastructure construite par l’homme, située sur le littoral maritime, sur les berges d’un lac ou sur un cours d’eau, il est destiné à accueillir des bateaux et navires, il peut remplir plusieurs fonctions, mais doit avant tout permettre d’abriter les navires, en particulier pendant les opérations de chargement et de déchargement. Il facilite aussi les opérations de ravitaillement et de réparation » .

Selon l’auteur ANDRE VIGARIE qui a dit : « Un port est une aire de contact entre deux espaces organisés pour le transport des marchandises et des voyageurs. Deux espaces : terrestre et maritime, le port en étant lui-même un troisième, assurant la transition. Organisés pour la circulation, cela signifie : structurés par des équipements, voies de terre et de mer et pour le port, bassins, et quais, animés par des flux de marchandises qu’il est possible d’attirer avec plus ou moins d’efficacité, utilisés selon divers modes d’usage des instruments, politique routière, politique des armements, politique portuaire ».

D’après ces définitions, le port est un point de contact, un passage entre la terre et la mer, une entrée et une issue permettant la circulation des hommes, des marchandises et des matériels. Il assure la liaison entre deux sphères de transport soit les sphères terrestres ou maritimes.
Le port étant un équipement structurant constitue un outil incomparable en matière d’aménagement du territoire et contribue souvent d’une manière décisive au de décollage économique des régions qu’il dessert.

I.3.1 typologie :

Les ports peuvent être classés selon leurs localisations, leurs statuts et leurs activités.

A. Selon la localisation :

Ports maritimes :
Situés sur la côte d’une mer ou d’un océan ; ce sont souvent les ports principaux pour un pays ayant une façade maritime. Ils ont besoin de protection contre les vagues et le vent en raison de leur exposition.

Ports fluviaux :
Situés sur le bord d’un fleuve, d’une rivière ou d’un canal.