Le financement du sport

Le sport, qui soit amateur ou professionnel, est devenu un phénomène social majeur. Son impact peut facilement s\’observer par la place qu\’il occupe dans tous les médias, mais également dans la vie quotidienne des citoyens.

Cependant, le sport est un secteur qui est bien trop souvent sous-estimée. Au cours de ces 20 dernières années, l\’économie du sport s\’est considérablement développée. On peut observer un taux de croissance annuel plus de 2 fois supérieur à celui du PIB mondial. Il est régulièrement présenté par l\’OCDE comme une nouvelle source de croissance du fait de sa relative résistance aux chocs conjoncturels et des nombreuses externalités qu\’il engendre. Aujourd\’hui, le sport est un puissant moteur économique, créateur de richesses et d\’emplois. Le négliger serait commettre une erreur, car il s\’agit d\’un secteur à fort potentiel.

Un tel sujet nous pousse alors à nous poser la question suivante : quel est l\’impact du secteur sportif sur l\’économie française ? Quel son impact sur le PIB ? Dans une première partie, nous parlerons du financement du sport qu\’il soit public ou privé. Puis nous aborderons le sujet du marché liés au sport, plus précisément du marché des articles sportifs et les services sportifs.

Il est difficile de mesurer avec exactitude tous les flux financiers liés au secteur sportif, car il n\’existe pas de comptes nationaux du sport. Ainsi, en France, ce flux se mesure par rapport à la dépense sportive nationale.

Tab 1

Sur le tableau suivant on peut voir que la progression de la dépense sportive entre 2005 et 2012 était d\’environ 19 %. Ainsi, sur cette période, on observe que la dépense sportive s\’élevait en France, en excluant le bénévolat, à environ 36,4 milliards d\’euros pour l\’année 2012, ce qui équivaut à 1,74 % durant l\’année.

Ce financement est dû à la contribution de quatre grands acteurs :

L\’État ; dont le soutien financier est important ce qui est dû à surtout la création du ministère des Sports.

Le mouvement sportif ; qui rassemble les licenciés, bénévoles et associations sportives affiliées aux fédérations sportives, elles-mêmes regroupées au sein du Comité national olympique et sportif français.

Les collectivités territoriales ; particulièrement les communes et les intercommunalités.

Les entreprises privées ; qui interviennent en tant que mécènes, annonceurs ou par le biais d\’investissement.

> Le financement public

En France, l\’investissement public est régulé par différents acteurs, en passant par le ministère des Sports jusqu\’aux communes. “Le ministère chargé des Sports définit les grands objectifs de la politique

nationale du sport tant au niveau du sport de haut niveau que dans le domaine de l\’éducation et de la promotion des activités sportives pour le citoyen.”. Voilà ce qu\’on retrouve sur la première page du site du ministère des Sports.

Les sommes déversées par le ministère proviennent du budget qui lui est accordé et des recettes du Centre national du développement du sport (CNDS) qui est un public placé sous la charge du ministre des Sports. En 2017, le programme Sport s\’élève à 521 millions d\’euros, dont 260 provenait du CNDS. Mais ce n\’est pas tout, il faut savoir que d\’autres ministères peuvent financer les activités sportives.

Par exemple, le ministère de l\’Éducation nationale assure la formation et la rémunération des professeurs de l\’éducation physique et les équipements sportifs universitaires. De même, le ministère de l\’Intérieur peut également favoriser l\’activité physique et en consacrant une partie de leurs budgets. Depuis 2006, le CNDS, anciennement le Fonds national pour le développement du sport (FNDS), est seul à pouvoir attribuer de subventions d\’équipement aux associations sportives ou aux collectivités territoriales.

Les communes, départements et régions sont les acteurs principaux du financement public du sport. Dans le domaine de l\’investissement lié aux équipements sportifs, c\’est le secteur communal qui est le principal financeur public. Souvent, l\’essentiel du financement municipal est consacré au fonctionnement des équipements sportifs. L\’objectif des communes est de permettre l\’accès à bon nombre de gens à la pratique d\’activité physique et sportives. Ainsi, en 2012, des dépenses de 10,8 milliards d\’euros sur un total de dépenses publiques de 16,8 milliards d\’euros, on était réalisé par le secteur communal.

À ce jour, le budget du ministère des Sports s\’élève à 516 millions d\’euros en 2019, dont 65 millions seront reversés au groupe SOLIDEO pour la réalisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

>Le financement privé

Dans le cas du financement privé, les deux grands investisseurs sont les ménages et les entreprises. Les entreprises interviennent surtout en tant que sponsors, alors que les ménages peuvent intervenir par le biais du travailleur bénévole, en tant que pratiquant de sport ou de spectateur.

La consommation des ménages en ce qui concerne le sport est très variée, cela passe des articles de sport comme les vêtements aux tickets d\’entrée de piscines. Dans le cas des ménages, il s\’agit surtout de dépenses liées au sport-loisir, puis au sport de haut niveau, c\’est-à-dire le spectacle sportif et enfin au sport de compétition amateur. Cependant, les spectacles liés aux sports ne représentent qu\’une faible partie de leurs dépenses.

Le bénévolat fait aussi part entière du sport. Il contribue à son bon fonctionnement, mais aussi à son développement. Dans toute l\’Europe, 34 % des bénévoles travaillent dans le secteur sportif.

L\’investissement des entreprises dans le sport passe principalement par les sponsors et les partenariats fait avec des marques ou des sportifs. Pour les firmes, le sport est un moyen de communication et de publicité leur permettent d\’atteindre leurs objectifs. On pourrait dire qu\’il s\’agit d\’une situation gagnant-gagnant. Ainsi, l\’entreprise gagne de la visibilité et le sportif, par exemple, gagne un financement.

Aujourd\’hui, les sponsors du sport viennent pour la plupart des marques de luxe, l\’industrie automobile ou pharmaceutique, des banques, de l\’électronique, des transports, des médias eux-mêmes, ce qui représente à peu près n\’importe quel secteur économique. Le sponsoring sportif était évalué à 45 milliards de dollars en 2014, un chiffre qui ne cesse d\’augmenter encore aujourd\’hui.

Le marché du sport

L’activité sportive crée des marchés formateurs de véritable secteur économique. La pratique du sport entraîne une consommation de bien et service, mais cela a également un impact considérable sur l’industrie, l’emploi et le secteur tertiaire. Il est donc raisonnable de dire que le secteur sportif influence le développement économique à l\’échelle locale, régional et national.

Les marchés du sport connaissent la croissance la plus élevée du marché des biens de consommation depuis les cinq années écoulées. Avec un taux de 2 % par an. Le marché du sport représentait environ 38,1 milliards d\’euros seulement en France, ce qui équivaut à environ 1,8 % du PIB. Selon les analystes, le marché global du Sport est aujourd’hui estimé à plus de 800 milliards d’euros dans le monde.

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>Le marché des articles de sport

La pratique sportive coûte : que ce soit l\’équipement spécifique requis ou le coût d\’un abonnement à la salle de musculation. Les Français dépensent en moyenne 253 euros par an dans des articles de sport. De même, en termes de marché, le segment des articles et des vêtements de sport occupe le 4e rang du marché des biens de consommation.

Ce marché reste un marché qui offre plusieurs produits divers et varié. Cela permet aux entreprises de mener différentes sortes de politique de vente, à l\’aide du sponsor elles peuvent mettre en place une gamme spécifique, mener des ventes promotionnelles ou encore fidéliser les clients par le biais d\’une marque associée.

Les caractéristiques de la demande obligent l\’offre à s\’adapter à un marché des articles de sport très divers mais toujours dynamique. Il faut noter que ce marché est aujourd\’hui fortement ouvert à l\’étranger, comme on peut le constater avec la plupart des habillements sportifs et donc fortement marqués par le marché extérieur. Le domaine du sport est aussi en pleine transformation, cela est dû l\’apparition de nouvelles plateformes digitales spécialisées. Il s\’agit d\’environ 30 % du marché.

Le marché des articles de sport peut aussi se montrer innovant, ainsi l\’usage de nouveaux matériaux par les entreprises dans la production de leurs articles peut modifier en modifier les propriétés physiques et les performances. Par exemple, l\’arrivée des gants de boxe obligatoires lors des combats de boxe en 1866 a modifié les postures et tactiques des boxeurs.

En 2013, le marché des articles de sport a généré un chiffre d\’affaires, hors taxe compris, d\’environ 12 milliards.

>Le marché des services sportifs

De nos jours, le sport constitue un élément fort de notre culture. Prenons l\’exemple des spectacles sportifs tels que les matches de football, tennis ou volley-ball. La fréquentation des spectacles sportifs s\’explique par de nombreux facteurs qui ont chacun une forte influence sur la demande. Souvent, on retrouve les critères suivants : la qualité du spectacle, la renommée des athlètes ou des équipes, leurs classements, … Ainsi, deux mêmes événements sportifs n\’ont pas la même valeur aux yeux de tout le monde.

La demande de spectacles sportifs, par une part de la population, a conduit à la création d\’émissions sportives spécialisées. Les chaînes de télévision se sont mises à offrir de telles émissions. Celles-ci acquièrent le droit de diffuser certaines émissions en contrepartie de versement de frais de diffusion ou retransmission.

C\’est pourquoi, le marché des droits de télévision a connu une croissance importante au cours des dernières années. Le marché des droits de retransmission TV des compétitions sportives a était évalué à 37,8 milliards de dollars en 2014.

Les raisons économiques qui poussent les médias à diffuser des informations ou émission sportive sont avant tout basée sur leurs propres intérêts. Le monde du média sportif est un marché florissant. La demande d\’émission sportive se fait de plus en plus importe. Cela se confirme facilement par l\’augmentation de la durée annuelle des émissions sportives. Les émissions sportives les plus connues contribuent aux recettes publicitaires des chaînes et attire de nombreux et important annonceur durant les périodes de forte audience.

Par exemple, la diffusion de spectacles sportifs internationaux comme la coupe du monde fait réaliser aux médias des taux d\’audience exceptionnels. De plus, le fait d\’accueillir des événements sportifs internationaux comme les Jeux Olympiques constitue une opportunité majeure de développement pour une économie.

Prenons l\’exemple des clubs professionnels masculins. Malgré la baisse de dynamique du PIB, il faut noter la forte croissance du chiffre d\’affaires de ces clubs professionnels. On peut observer une hausse d\’environ 44 % des revenus pour le football et d\’environ 11 % pour le volley-ball durant les périodes de 2010-2011 et de 2013-2014.

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Conclusion

On a pu observer le rapport complexe qui existe entre le sport et l\’économie. Au cours de ces dernières années, le sport, tant amateur que professionnel, est entré dans l\’ère du marché. Et avec lui, sont venus toutes ses conséquences qui implique son financement, sa médiatisation ou encore son organisation.

Aujourd\’hui la question à se poser est quelle est la véritable valeur économique du sport ? Sachant qu\’il ne faut pas oublier d\’inclure toutes les externalités que le sport génère. Qu\’elles soient positives (développement économique, attraction touristique, aménagement du territoire, …) ou négatives (dopage, forte monétisation du sport, corruption, …)

En tenant en compte des effets multiplicateurs qu\’il génère, le poids du sport dans l\’économie était estimé à 2,98 % du PIB par la Commission européenne. Le marché français du sport est le 3e marché en valeur au sein de l\’Union européenne.

Dans le but d\’enfin évaluer le sport à sa juste valeur, il faut mieux l\’organiser et créer une véritable économie sportive. Au lieu d\’appliquer l\’économie que l\’on connaît déjà, il essaye de trouver une manière de la mesure en prenant en compte ses nombreuses spécificités.

Car, qu\’on le veuille ou non, il a une place de plus en plus grande dans la société moderne.