D’abord, les meurtres commis par Médée peuvent être vu comme abominables. Dans la majorité des pays, quelle qu’en soit la raison, le meurtre est considéré comme l’un des crimes les plus graves pouvant être perpétrés. Il est donc puni par loi, soit d’une peine de mort, soit d’un emprisonnement, sauf bien sûr, en cas de légitime défense. Autrement dit, tout homme, fait le bien s’il suit ou défend la loi en vigueur dans la patrie où il réside. La plupart des philosophes qui se sont prononcés sur le Bien, le considérant comme ce qui est légal, ont accordé une grande valeur à la vertu qui serait un de ses fondements : « La vertu et le bonheur, écrit Kant (Critique de la raison pratique), constituent le souverain Bien ». Ainsi, faire le Bien consisterait donc à respecter et à faire ce que prescris la loi. Or peut-on se contenter de cette définition ou mettre tout le monde d’accord sur cette définition unique ? Autrement dit, ne peut-on pas considérer le Bien comme ce qui est utile à l’Homme ?
Ensuite, les meurtres commis par Médée peuvent être vu comme utiles. Ils font donc ressortir la notion d’utilité qui est : « ce qui procure un gain, un bénéfice, un profit ». Les meurtres sont donc vu selon ce qu’ils rapportent à celui qui les commet. Ils peuvent apporter de la richesse (par exemple, cas d’un tueur à gages), du plaisir (cas d’un « psychopathe) ou tout simplement un avancement dans la hiérarchie (cas d’un royaume ou d’une entreprise).
Autrement dit, tout homme qui envisage un meurtre dans le but de lui
Enfin, les meurtres commis par Médée peuvent être vu comme menant à la paix de son âme. Dans la tradition grecque et chez Platon entre autres, le bien est toute chose dont l’acquisition donne le bonheur, qui est le but ultime recherché par tout être humain. Les assassinats de Médée sont donc considérés bien, car ils lui apportent le bonheur de voir ses désirs exaucés. Autrement dit, tout homme, s’il tire un quelconque bonheur du meurtre qu’il commet, peut le considérer comme étant une bonne chose.
La plupart des philosophes qui se sont prononcés sur le Bien, le considérant comme ce qui apporte la paix de l’âme, l’ont fortement assimilé au plaisir : « Le Bien est, selon Locke (Essai sur l’entendement humain), tout ce qui produit en nous du plaisir ». Faire le Bien consisterait donc à se faire plaisir et à rechercher le bonheur. Ainsi pour Locke, pour que les actes de Médée soient considérés comme mauvais, ils doivent aller à l’encontre de son bonheur et de son plaisir.
En conclusion, les meurtres de Médée sont-ils donc mauvais ?
Nous avons pu comprendre, tout au long de cet exercice, que ces meurtres pouvaient être considérés comme mauvais, s’ils étaient, comme le disait Kant, vus selon la loi et la morale. Ils pouvaient aussi être considérés comme pas mauvais et utiles, si selon la pensée de Spinoza, ils rapportaient un profit ou un gain. Aussi, ils peuvent être considérés, selon Rudolf Steiner, comme menant à la paix de l’âme. Dès lors, qui ou quoi, peut faire adopter ou faire présider une de ces conceptions dans l’esprit d’un homme?