John Stuart Mill

John Stuart Mill est un philosophe anglais, logicien et économiste britannique du XIXème siècle. Parmi les penseurs libéraux les plus influents, il est l’un des partisans de l’utilitarisme, une éthique préalablement exposée par Jeremy Bentham, dont Mill propose sa compréhension personnelle. (Source Wikipédia). L’utilitarisme est une doctrine eudémoniste fondée par Bentham qui considère que « l\’utilité » est le critère de la moralité de l\’action tendant à la recherche du plus grand bonheur ou de la moindre souffrance ainsi le résultat de l\’action compte plus que l\’intention tout en prenant en compte la nature de l\’homme. Mais le plus souvent, la moralité de l’utilitarisme de J.S Mil est mal comprise et peine à se faire accepter; et les jugements à son propos sont très fréquemment mal fondés et hâtifs. C’est pourquoi, dans son texte ‘l’utilitarisme’ J.S Mill essaye d’éclairer sa morale utilitariste en répondant aux nombreuses objections, parfois inconsistantes, qui lui sont adressées. Dans cette étude on s’efforcera de répondre aux préjugés auxquels la doctrine de J.S Mill est confrontée tout en introduisant les objections adresser à son utilitarisme. 1ère objection: L\’utilitarisme condamne-il le plaisir? (IBID, Page :47)
Dans ce chapitre, J.S Mill réplique aux critiques qui sont faites à l\’utilitarisme. Il commence par souligner le fait qu’il y’à une contradiction dans ces critiques ou du moins qu’il y’à une confusion entre le plaisir et l’utilitarisme. Contradiction puisque l’utilitarisme est souvent présenté soit comme une doctrine de plaisir « tout ce qui apporte le bonheur est utile », soit comme une doctrine trop sèche « accusant la doctrine d’une impraticable sécheresse, lorsque le mot utilité précède le mot plaisir, et aussi trop praticable lorsque le mot plaisir précède le mot utilité ». Dans l’une ou l’autre des cas, l’idée que se fait les objecteurs de cette philosophie est superficiel, car elle donne à l\’utilitarisme un sens très étroit.
La confusion entre le plaisir et l’utilitarisme vient du fait qu’on accuse l’utilitarisme de condamner le plaisir ou même de s’y réduire. L’auteur rejoint Épicure et Bentham en avançant que la doctrine de l\’utilité est inséparable du plaisir puisqu\’elle est le plaisir ne serait-ce que par son absence de douleur. « Le bonheur comme le plaisir et absence de douleur ». Et qu’aussi l\’utilité est le pouvoir d’augmenter le bonheur ou de diminuer la douleur. Donc l’utilitarisme ne condamne pas le plaisir ni ne s’y réduit. Aussi la réponse à la première objection selon
l\’auteur est que la finalité de l\’utilitarisme est le désir du « plus grand bonheur ». Mais il reste encore à savoir s’il s\’agit du plus grand bonheur pour l\’individu ou bien le bonheur pour le plus grand nombre ?
2ème objection: la conception utilitariste de la vie est-elle basse, vile et égoïste? (IBID, Page :49)
Dans la deuxième objection J.S Mill redéfini le plaisir en disant qu’il n’est pas réductible à la critique qui avait été faite à la doctrine d’Épicure; à savoir la recherche de la satisfaction « basse et vile ». Un peu comme le raisonnement par l\’absurde, il conclut que notre conscience (tirés de l’intelligence, des émotions [sensibilité] et de l’imagination) nous distingue du « porc » et de l\’animal en général qui ne cherche pas spécialement la satisfaction contrairement aux épicuriens. Ensuite, l’auteur introduit ici la notion de « la qualité des plaisirs » il estime qu\’il existe une hiérarchie dans les plaisirs. Dus au différent nature des plaisirs, dont il existe plusieurs espèces, J.S Mill soutient que certaines espèces de plaisirs sont plus désirable et précieuses que d’autres. Par exemple manger du bon chocolat vs savoir lire et/ou écrire. Alors bien qu’il faille tenir compte de la quantité des plaisirs pour être heureux, elle n\’est pas à elle seul un critère déterminant. Il faut aussi tenir compte de la qualité des plaisirs, mais les plaisirs ne se valent pas qualitativement. Comment donc déterminer la qualité d\’un plaisir si l’on soutient que tous les plaisirs ne se valaient pas qualitativement parlant?
Que-ce qui détermine les différences de qualité parmi les plaisirs ?
Selon J.S Mill : « De deux plaisirs, s’il en est un auquel tous ceux ou presque tous ceux qui ont l’expérience de l’un et de l’autre accordent une préférence bien arrêtée, sans y être poussés par un sentiment d’obligation morale, c’est ce plaisir-là qui est le plus désirable. » (Ibid, Page.52). Dans un premier temps il explique que nous ne recherchons pas qu’une vaste quantité ou infinité de plaisir, mais plutôt nous somme à la quête d’un plaisir plus grand qui nous apporterait plus de sentiment de bien-être, plus de bonheur et que nous n\’échangerions pas même contre tous les plaisirs du monde entier. Ensuite, il défait la critique faites aux Épicuriens en expliquant que même quelqu’un ayant peut d’intelligence et peu de jugement ne voudrait pour rien au monde, échanger sa situation contre celle d\’un être inférieur (cf.: animal) même si on lui promettait plus de plaisir. Et que seul un être en souffrance acceptera de changer sa condition contre n\’importe quel autre.
Distinguer bonheur et satisfaction.
Selon l’auteur la satisfaction c’est quand l’homme se contente d’une quantité de plaisir quelconque, tant disque le bonheur serais de jouir des plaisirs les plus désirables. En effet les plaisirs supérieurs nous rendent heureux la ou les plaisirs inférieurs ne font que nous satisfaire. J.S Mill soutient : « qu’il vaut mieux d’être un homme insatisfait qu’un porc satisfait… » (Ibid, Page.54). Et qu’un homme capable de distinguer un plaisir supérieur à un autre qui ne l’est pas, n’abandonnera pas son plaisir supérieur au profil d’un plaisir moindre. S’il le fait c\’est qu\’il en a perdu le désir, la conviction, la foi ou les possibilités d’atteindre ceux qui sont supérieur. Autrement il n’aspire plus au plaisir élever. C’est pour cela que l’éducation serait nécessaire. Comme exemple de cette nécessité à l’éducation l’auteur parle des jeunes qui n\’étant plus en contact avec la notion d\’ambition et d’aspiration supérieures en perdent le désir, ils ne les conservent pas et se tournent vers des plaisirs inférieurs.
Le verdict des juges
« Lorsqu’il s’agit de savoir lequel, des deux plaisirs… donne le plus de satisfaction à la sensibilité [= est le plus approprié compte tenu de nos facultés proprement humaines – intelligence, émotions, imagination] … il faut bien tenir pour définitif le jugement des hommes qui sont qualifiés par la connaissance qu’ils ont de l’un et de l’autre, ou, s’ils sont en désaccord, celui de la majorité́ d’entre eux. » (Ibid, Page.55-56).
Pour définir quel plaisir est supérieur, il faut se fier à ceux qui en ont une connaissance ou au jugement du plus grand nombre. L’auteur introduit la notion du bonheur collectif vs bonheur individuel. Selon lui, l’utilitarisme cherche le plus grand bonheur, mais ayant déjà expliqué que l\’homme cherchait pour lui-même le plaisir supérieur, ici J.S Mill nous dit que cette aspiration (recherche de plaisir supérieur pour l’individu) n\’était pas la plus importante. Ce qui est le plus important pour lui c\’est le bonheur collectif, bonheur du plus grand nombre. D’où la définition de la morale utilitariste qui affirme que c’est l\’ensemble de ces règles qui permettrons aux membres d\’une société d\’atteindre le bonheur. Et cette définition comporte en elle-même une contradiction; du moment où les règles sont restrictives et porte atteinte de la liberté individuelle qui est généralement associer au bonheur de l’homme.
3ème objection: le bonheur est-il impossible? P.58-64
Encore des adversaires affirmant que : « Sous aucune forme, le bonheur ne peut être raisonnablement le but de la vie et de l’activité humaine; tout d’abord parce qu’il est inaccessible; … » (Ibid, Page.58-59). Pour répliquer à ces contradicteurs, J.S Mill explique que l\’utilitarisme ne se limite pas qu’à la quête du plaisir mais aussi que l\’utilitarisme cherche de la réduction de la douleur.
Le bonheur que nous pouvons espérer ? (Ibid, P.59)
Avoir une vie heureuse ne signifie pas avoir une vie en état de bonheur constant (car on sait qu\’il est impossible de conserver cet état sur une longue période) ; mais une alternance d\’instants de plaisirs divers. Et l’état lamentable des sociétés de nos jours empêche la plupart des hommes d\’atteindre ce bonheur.
Il dépend directement de nous-mêmes pour une part. P.60
Lorsqu’un humain n’est pas assez éduqué ou est en manque de savoir pouvant lui permettre de s\’ouvrir à la connaissance et à l\’intérêt général, il sera impossible pour lui d’être satisfait de ces seuls moments de plaisir.
Donc l’être humain ignorant et égocentrique ne peut être heureux. Ici l’auteur critique la société du XIX qui n\’est pas faite pour procurer cette connaissance à l’homme.
Pour l’autre part l\’éducation et le progrès social ont aussi un rôle à y jouer.
Selon l’auteur si tous les hommes avaient cette connaissance, autrement dit s’ils étaient tous instruits ou éduqués, ils chercheraient surement le bonheur collectif (bonheur de la communauté, bonheur du plus grand nombre) et l’expulsion du mal, ce qui réduirait ou effacerait la douleur et/ou le malheur. J.S Mill va jusqu’à affirmer que même que les causes externes de douleur pourraient en grande partie être éradiquer au moyen des progrès scientifique. Tous comme les philosophes grecque Épicurien, l’auteur considère qu\’il faut savoir abandonner les plaisirs absurde et inutile pour des plaisirs les plus abondant.
4ème objection: l\’utilitarisme exclut-il le sacrifice de soi-même? P.64-67
La plupart des gens n’ont pas le choix que de vivre sans bonheur, c’est un peu pareil pour ceux qui opte pour le plaisir supérieur, absolu et parfait. Vu comme ça, selon l’auteur il est indéniablement possible de vivre sans bonheur.
Un sacrifice (renoncé à son propre bonheur pour celui d’autrui) n’est moralement valable que lorsqu’il apporte du bonheur à une autre personne que celui qui accomplit l’action; mais si c’est pour d’autre motif que le sacrifice est effectué, l’acteur n’aura aucun mérite. Toute personne capable d’abandonner son propre plaisir pour celui d’autre est incontestablement un héros.
S’il est fait pour le bonheur de la communauté, le sacrifice est la plus haute vertu que peut mériter l’homme dans l’état imparfait de nos arrangements sociaux actuel. L\’auteur continue en disant que le sacrifice doit toujours être accomplit dans l’intention d\’augmenter « la somme totale du bonheur » sinon le sacrifice sera fait en vain. Donc être capable d’aimer son prochain comme soi-même et savoir accepter de se sacrifier au profit de la communauté est l’idéal utilitarisme.
Mill recommande de promulguer les lois en fonction d’un intérêt général, intérêt qui lirai l’intérêt individuel à celui de la communauté. D’aussi utiliser l’influence de l’éducation sur l’individu pour lui mettre à l’esprit que sont bonheur est indissociables au bonheur du plus grand nombre. Comme ça, l’individu n\’agirait en aucun cas contre le bien de la société puisque cela porterait outrage à son propre bonheur.
5ème objection: l\’idéal utilitariste est-il trop élevé pour l\’humanité ? P.68-71
Encore des contradicteurs qui affirment que la doctrine utilitariste est « trop élevé pour l\’humanité », J.S Mill leur répond qu\’il faut différencier « la règle et le motif d\’action ».
Ce n’est pas par sens du devoir qu’agissent les hommes, or dans la plupart des cas, leurs actions ne transgressent pas la morale. Le motif de l\’action ne détermine pas la moralité de l\’action.
Le principe de l\’utilité ne doit être appliquer dans un cadre très limité.
C’est l’ensemble des biens individuels qui constituent le bien de l\’humanité. Néanmoins les utilitaristes considèrent que le commun des mortels n\’a pas à s’inquiéter du bonheur de toute une société mais uniquement de celui de son entourage proche. Cette préoccupation ne revient qu’à seulement à quelques hommes.