Impressions photographiques : les Mythologies de Roland Barthes

“Le sémiologue voit du sens, là où les autres voient des choses” disait Umberto Eco. Avec ceci, on comprend que les choses n’ayant pas l’air d’être ce qu’elles semblent, il est alors nécessaire d’éveiller notre esprit critique, de changer notre perspective.
Avec cette proposition, Roland Barthes part du principe qu’une photographie est un moyen de montrer une partie de ce qui est visible, observable, qu’elle soit vraie ou truquée et qu’elle ait été vue ou non.

En qualifiant le support/médium photographique d’invisible, Barthes veut nous faire part de sa capacité à être transparent, c’est-à-dire, de pouvoir transmettre une image, une scène fixe, dans sa simplicité, son explicité et sans se soucier d’un quelconque mode de perception à adopter. Il s’agit alors ici d’un témoignage direct, contenant un flot d’informations transmises à celui qui observe.

La photographie L’information L’observateur
La transparence est dû au fait que la photographie soit traversée par le regard de l’observateur, facilitant alors la prise de l’information.

Dans ses ouvrages « Le message photographique » et « Rhétorique de l’image », Roland Barthes décortique la photographie de presse et la photographie publicitaire, qui sont des messages. Ces « images-vitrines », pleines de contenu sémiotiques, ont tendance à être observées de façon à décoder le message diffusé, en oblitérant leur aspect matériel, le support utilisé.
Bien que ce soit moins ce qui est dit, mais plutôt comment cela est dit et montré qui nous intéresse. La construction du message nous intéresse plus que son contenuLa photo est toujours invisible prend alors tout son sens, car ce n’est en effet pas elle que l’on regarde, mais bel et bien ce qu’elle affiche, ce qu’elle transmet, ce qu’elle met en évidence.
Par ailleurs, la notion de transparence peut tout aussi être comprise dans un autre sens, celui de l’évidence. En effet, une photographie, de par son explicité imagée, est alors facilement lisible en un simple regard. Elle sera ainsi comprise de tous.

Roland Barthes estime alors que la particularité d’une photographie vient du fait que le référent prime, car elle se confond dans le référent qu’elle représente et n’existe alors pas pour elle-même. Son approche de la photographie associe l’invisibilité, soit, la notion de transparence à un rôle de