Généralité sur le pollen et la palynologie (grain de pollen schéma)

Du grec ‹‹Palé›› qui désigne à la fois la farine et la poussière pollinique. (1)
Le pollen forme, chez les végétaux supérieurs, l\’élément fécondant mâle de la fleur. C’est un gamétophyte, donc un producteur de gamètes, contenue dans l’anthère de la plantes à l’extrémité des étamines (fig.1). Il est libéré à maturité par déhiscence de l’anthère, une fois libéré, le pollen est transporté vers le stigmate organe femelle soit par autofécondation soit par fécondation croisée, et il émet un tube pollinique qui traverse le style pour acheminer les gamètes male jusqu’ à l’ovule afin de le féconder c’est la fertilisation. (2)

Figure1 : la disposition de pollen dans une fleure. (3)

2. Caractères microscopiques :
2.1. forme:
Dans la majorité des cas, les grains de pollen sont libérés isolés, la forme est généralement proche d’une sphère, qui peut être parfois aplatie aux pôles ou rétrécie à l’équateur. La description d’un grain de pollen fait appel à trois importantes valeurs celles de l’axe polaire (P), de l’axe équatoriale (E) et celle du rapport P/E qui peut donner trois cas différents (fig.2).
o P = E le grain de pollen es sphéroïdal ou équiaxe.
o P > E le grain de pollen est prolé ou longiaxe.
o P < E le grain de pollen est oblé ou bréviaxe.

Les grains de pollen peuvent contenir plusieurs cellules attachées l’une à l’autre. Quand quatre cellules se ressemblent, elles forment des tétrades (Ericaceae), quand elles sont 8,16 ou même 32 (Acacia ƒarnesiana.L) elles forment polyades.(4)

Figure 2 : schéma représente les différentes formes d’un grain de pollen. (5)

2.2. Taille :
Elle varie d’une espèce à une autre, en fonction du l’âge du pollen, et des conditions de développement du végétale (1) .Le plus petit grain de pollen qui existe est celui de myosotis (Borraginaceae) avec un diamètre de 5µm .les plus grosses tailles varient entre 200 et 250 µm qui sont rencontrés chez les Gymnospermes à deux ballonnets et quelques Angiospermes, (4) avec une taille moyenne de 20 à 60 µm .Il ont souvent une forme sphérique ou ovoïde. (6)
2.3. Structure :
Chez la plupart des espèces, le grain de pollen est formé de deux cellules non cloisonnées comportant chacune un noyau haploïde (n) (1)(fig.3) :
 La cellule végétative, contient des réserves qui serviront à la formation du tube pollinique et de l’auxine qui permettra le gonflement de l’ovaire lors de la fructification.
 La cellule génératrice ou reproductrice, petite cellule incluse dans la cellule végétative. Elle est

à l’origine des deux gamètes mâle ou spermatozoïdes.

Figure 3 : schéma d’un grain de pollen. (7)

2.4. Membrane pollinique et sa structure :
La paroi du grain de pollen ou sporoderme comprend deux couches concentriques de compositions chimiques différentes (6) (fig.4) :
L’intine : la couche interne, est de nature pectocellulosique. Elle délimite le cytoplasme du pollen. Contenant, aussi des allergènes, elle est peu résistante et dissipait avec le contenu cellulaire. (6)
L’exine : la couche externe, rigide, à un rôle de protection, elle empêche l’usure du grain de pollen en le protégeant des écrasements et autres effractions. (8) Elle est constituée d’un copolymère de phénols et de dérivés d’acide gras appelé sporopollénine, de nature glucolipidique, c’est un ensemble de polymères oxydés de caroténoïdes et d’ester de caroténoïdes très résistant aux dégradations biologiques et chimiques (sauf oxydation). L’exine est tapissée pour certains espèces de petites particules dites orbicules qui peuvent être des vecteurs d’allergènes. Ces orbicules sont fréquentes sur le pollen de cyprès et en petites quantités pour ce qui est des pollens de Graminées. (6)
L’exine peut être lisse ou ornementée. L’ornementation constitue un élément très important dans identification du pollen (fig.5). (1)
L’exine comprend l’endexine et l’ectexine externe, très caractéristiques du grain de pollen de chaque espèce végétale : (1)
• L’ectexine :
C’est la couche la plus externe, très structuré, elle est porteuse de la particularité pollinique, on ne peut trouver deux espèces végétales qui aient, rigoureusement, la même ectexine.
L’ectexine est constitué par l’ensemble de verrues qui forment l’ornement de la paroi, son épaisseur est à peu prés égale à celle de l’endexine.
• L’endexine :
C’est la couche interne non structuré, continue souvent simple, et toujours microlamellaire chez les gymnospermes et en plaques chez les angiospermes.

Figure4 : structure de membrane pollinique. (9)

Figure 5 : les éléments d’ornementations de l’exine. (10)

2.5. Aperture :

La paroi des grains de pollen possèdent des ouvertures appelées apertures. Elles permettent la libération de substances solubles dès que le grain de pollen rencontre une surface humide. Les apertures permettent également le passage de tube pollinique lors de la germination du grain de pollen sur la fleur femelle. (6)

L’aperture est un pore si la zone est circulaire : pollens porés, c’est un sillon ou colpus celle-ci est allongée : pollens colpés. L’aperture devient complexe lorsque se superposent deux pores ou deux sillons, ou encore un pore et un sillon : pollens colporés (fig.6).

Lorsque l’aperture est unique, elle se situe au pôle distal du grain, celui-ci est de type monoporé (Poaceae), ou monocolpé (Liliaceae). (4)

Figure 6 : les types d’aperture de pollen. (11)

3. Morphogénèse du pollen
Le grain de pollen est l\’élément reproducteur microscopique produit par les organes mâles des plantes. (12)
Le pollen fonctionnel est nécessaire pour mener à bien la fécondation. Le pollen se forme à l’intérieur des anthères suivant une séquence spécifique de stades de développement allant de la méiose des microsporocytes à la libération du pollen. (13)
Dans la très jeune étamine, le tissu sporogène à l\’origine des grains de pollen est constitué par 4 amas cellulaires allongés longitudinalement, un dans chaque sac pollinique de l\’anthère en formation. Ce tissu sporogène comprend de grandes cellules diploïdes. (Image 1) Ces cellules sont à l\’origine de microspores qui elles-mêmes se différencieront chacune en un grain de pollen.
A maturité, l\’anthère comprend 2 loges polliniques, chacune résultant de la fusion de 2 sacs polliniques. Chaque loge contient de nombreux grains matures, s\’ouvre par l\’intermédiaire d\’un sillon longitudinal de déhiscence et libère son contenu.

Image (1) : schéma microscopique d’un sac pollinique
Les cellules mères des microspores (microsporocytes) s\’entourent d\’une épaisse couche de callose (polysaccharide) que l\’on retrouve autour des microspores à l\’issue de la méiose (tétrade : 4 cellules filles haploïdes). (Image 2)

Image (2) : micro-photographie d’une tétrade des microspores
Des microspores aux grains de pollen : La callose qui enveloppe et sépare les microspores est dégradée par une enzyme (callase) produite par un tissu différencié (tapis) dans chaque sac pollinique. Les microspores désolidarisées possèdent déjà une intine et une exine, chacune va évoluer en grain de pollen.
Un ensemble de microspores après dégradation de la callose. On a 3 stades de l\’évolution de la microspore en grain de pollen marquée par une augmentation de taille, un épaississement de l\’exine et la formation temporaire de vacuoles qui vont fusionner en une grande vacuole qui repoussera le noyau vers la marge. (Image 3)

Image (3) : les stades de l’évolution du microspore (14)
Alors ; Chez les angiospermes, le sporophyte diploïde est la plante feuillée portant les fleurs. Comme chez les gymnospermes, les sacs polliniques, ici situés par deux dans les loges des anthères, correspondent à des microsporanges ne libérant pas les (micro)spores qui s\’y forment par méiose, mais ce que ces cellules haploïdes ont produit, soit un gamétophyte mâle (= microgamétophyte), haploïde: le grain de pollen. Et, de même, à l\’intérieur de la double enveloppe cellulosique sphérique, le grain de pollen est formé de deux cellules, l\’une végétative, l\’autre générative car elle formera deux gamètes mâles. (15)
4. Libération des grains de pollen :
Les grains de pollens matures doivent être libérés et cette libération des grains de pollens de l anthère est appelée anthèse. Cette ouverture de l anthère ce fait grâce aux cellules de l’assises mécaniques, puisqu’ en effet certaines cellules de l assise mécanique subissent une importante lignification suivi d une déshydratation.
Les cellules de l assise mécanique se déshydratent, donc se rétractent. Les endroits non lignifié vont se déchirer afin de donner naissance a des fentes de déhiscences qui permettent a l anthère de s ouvrir pour libérer les grains de pollens. (16)
Lorsqu’il visite une fleur, l’insecte entre en contact avec les étamines, et du pollen reste accroché à ses poils. Ensuite, une partie de ce pollen pourra se déposer sur les stigmates d’autres fleurs visitées. En particulier, les abeilles rassemblent le pollen dans une partie creuse de leurs pattes (corbeilles à pollen). Au cours de cette manipulation et du transport, une partie des grains de pollen peuvent être perdus dans l\’air et se déposer sur le sol.
Chez les ptéridophytes (fougères), l’ouverture des sporanges libère les spores, qui sont entraînées par simple gravité ou par les mouvements de l’air (ou de l’eau dans le cas de fougères aquatiques).
Chez les bryophytes (mousses et hépatiques), l’ouverture de la capsule libère les spores, qui tombent généralement sur le sol, à proximité du sporophyte, mais peuvent aussi être entraînées par le vent.
La situation météorologique la plus propice à la libération et à la dispersion des pollens est une journée très ensoleillée, sans précipitation, avec des températures élevées et un vent modéré. (17)
5. Pollinisation
5.1. Principe de la pollinisation :
C\’est le mode de reproduction et plus spécifiquement de fécondation des Gymnospermes (plantes à graines dont l\’ovule est nu) et des Angiospermes (plantes à fleur dont l\’ovule est contenu dans un ovaire donnant un fruit après fécondation).
La pollinisation est le transport des grains de pollen (cellules sexuelles mâles) sur un stigmate du pistil (organe sexuel femelle).

Figure 4 : La pollinisation. (18)
5.2. les divers modes de pollinisation :

 L’anémophilie, la pollinisation par le vent :

(du grec = vent) environ 10 % des plantes sont anémophiles. La plante produit des quantités massives de pollen pour que le vent les transporte vers l’espèce qui leur correspond. C’est le cas pour le pin, le saule et les graminées. Pour cette reproduction, les grandes quantités de pollen en suspension dans l’air peuvent avoir un effet allergisant et irritant pour les yeux et le nez.

 L’hydrophilie, la pollinisation par l’eau :

Cela concerne une minorité de plantes aquatiques dont le pollen est libéré dans l’eau (2 % des plantes aquatiques).

 L’entomophilie, la pollinisation par les insectes : (du grec = insecte)
Dans 80% des cas, il s’agit de pollinisation entomophile, qui se fait par l’intermédiaire des insectes, tel que l’abeille. Ces insectes sont attirés vers la plante par des fleurs colorées, du nectar ou des parfums. (19)
 L’ornitophilie, la pollinisation par les oiseaux :

Ce sont généralement des oiseaux à long bec comme le colibri.

 La chiropterophilie : la pollinisation par les chauves-souris. (20)

 La pollinisation directe ou autopollinisation :

La pollinisation peut s\’effectuer soit par le pollen de la même fleur (autopollinisation), soit par le pollen d\’une fleur d\’un autre pied de la même espèce (pollinisation croisée) (Lar.agric.1981). (21)

Par exemple, chez les gymnospermes les grains de pollens sont aléatoirement transportés par le vent (pollinisation anémophile), et chez les angiospermes, le pollen est transporté de manière ciblée par les insectes (pollinisation entomophile) ce qui accroît les chances de fécondation. (22)

6. Composition chimique du pollen :
Le pollen est un produit végétal très varié riche en substances biologiquement actives. 200 substances ont été trouvées dans les grains de pollen de différentes espèces de plantes. Dans le groupe des substances chimiques de base, on trouve les protéines, les acides aminés, les glucides, les lipides et les acides gras, les composés phénoliques, les enzymes et les coenzymes, ainsi que les vitamines et les bio-éléments. (23)

Figure 5 : composition globale du pollen. (24)
 L’eau :
La teneur en eau du pollen varie entre 10% et 40%, ainsi que la teneur en eau sur la fleur est égale 10% en moyenne et 40% sur le pollen séché.

 Les protéines :
Le pollen des fleurs butinées par les insectes est plus riche que celui qui sert à une pollinisation par le vent. Les protéines constituent près d’un quart de la masse du pollen (la teneur peut varier de 11 à 35%) fournissent une quantité significative d’acides aminé.
 Les glucides
Le pollen contient entre 20 et 40% de sucres réducteurs (glucose, fructose, maltose). Il contient entre 0 et 20% de sucres non réducteurs (saccharose).
 Les lipides
Les lipides n’interviennent entre 1 et 20%, dont une grande partie d’acides gras essentiels(AGE). (25) Des acides tels que le linoléique, le y-linoléique et arachidique existent en quantité de 0,4%. Les phospholipides représentent 1,5%, tandis que les phytostérols, en particulier le p-sitostérol, sont présents à raison de 1,1%.(26)
Les autres substances : Les éléments divers constituent seulement 3% du pollen.
 Les vitamines : On y retrouve de nombreuses vitamines de teneur variable (vitamine de groupe A, B, C, D, E)
 Les minéraux
Le pollen contient également des minéraux et oligo-élément exprimé en % des cendres (potassium, magnésium, calcium, cuivre, fer, silicium, phosphore, soufre, chlore, manganèse).
On y trouve aussi des enzymes, coenzymes, stérols, flavonoïdes, des substances bactériostatiques et de croissance, des pigments, des arômes et des huiles volatiles. (25)
Selon les dernières données nationales, la teneur moyenne en ingrédients principaux du pollen séché à l\’air (à une température de 40 ° C) est la suivante: protéines, 32,8%, acides aminés essentiels compris, 11,5% et sucres réducteurs, 40,7%, y compris le saccharose, 3,7%, les lipides, 12,8%, la vitamine C, 0,19%, le β-carotène, 0,07% et les bioéléments, 4,0%.(23)
7. Propriétés et usage du pollen
L’action majeure du pollen est d’aider le système de défenses naturelles de l’organisme, lui permettant de mieux combattre les agressions extérieures. Le pollen contient également des enzymes et de la rutine, intéressante pour ses bienfaits sur la circulation. Il permet le rééquilibrage de notre apport journalier. Les protéines du pollen aident également à la croissance des enfants et au maintien d’un bon système digestif. Il favorise la reconstitution de la paroi et de la flore intestinales, ainsi que l’amélioration des sécrétions et du transit.

Riche en provitamine A (bêta-carotène) antioxydant, il permet de lutter contre les radicaux libres, souvent impliqués dans le vieillissement cellulaire.

En cas d’hypocalorie, ou encore de manque en certaines familles de nutriments, comme dans le cas d’un régime, le pollen aide l’organisme à retrouver force et à éviter tous risques de carence. En effet, il recèle tous les éléments nutritifs indispensables au maintien d\’un bon état de santé. (27)
Le pollen stimule les systèmes nerveux et endocriniens, et participe à la désintoxication du système digestif et urinaire, ainsi qu’à la minéralisation des os et des tissus. Le pollen peut aussi être utilisé en externe dans les produits de soin de la peau ou encore en pommade. Il améliore l’éclat, la beauté et la tonicité de la peau et des cheveux. En pommade, il est efficace en cas de dermatoses et de catarrhes (inflammations aiguës ou chroniques des muqueuses avec hypersécrétions). (28)
 Propriétés hypolipidémique :
Des études cliniques ont confirmé l\’activité hypolipidémique du pollen. Cela a entraîné une diminution de 20 à 35% du contenu en substances lipidiques susmentionnées dans le sérum sanguin chez les patients. Il a également été appliqué avec succès dans l’hyperlipidémie et l’athérosclérose. Chez les patients qui n’avaient pas réagi avec le médicament antiépileptique, un pollen abaissé, le pollen a abaissé le taux de lipides et de cholestérol de 20 à 30% et réduit l’agglutination des plaquettes sanguines. Chez les patients souffrant d\’artériosclérose avec une myopie importante et une atrophie optique partielle, le pollen abaissait le taux de cholestérol dans le sérum sanguin, augmentait le champ de vision et stabilisait l\’acuité visuelle.

 Trouble circulatoires, propriétés réparatrices, infarctus et HTA :

Le pollen et ses extraits, en particulier les liposolubles, sont appliqués avec succès dans les cas d’infarctus, ainsi que dans les troubles de la circulation systémique et l\’hypertension artérielle. De plus, les petites doses de pollen administrées aux personnes âgées permettent à la fois d\’inhiber les modifications athéromateuses des vaisseaux sanguins et d\’améliorer le flux sanguin cérébral.
 Propriétés détoxifiantes :
Les études approfondies et bien documentées sur les animaux ont également montré sans équivoque l’action détoxifiantes du pollen. Les rats ont été empoisonnés avec des solvants organiques tels que le tétrachlorure de carbone et le trichloréthylène, ainsi que de l\’éthionine et du fluorure d\’ammonium, provoquant des lésions profondes des cellules hépatiques. Le pollen abaissait le niveau de ces substances dans le sérum sanguin, même à des valeurs physiologiques, ce qui prouve les propriétés thérapeutiques de ce produit par rapport au tissu hépatique. Cependant, quand il était administré avec des substances toxiques, il protégeait les cellules du foie de leurs effets néfastes, ce qui indique à son tour sa capacité à prévenir la toxicité. Dans le processus de détoxification, les polyphénols, principalement les flavonoïdes et les acides phénoliques, jouent un rôle important.
Il convient également de mentionner l\’activité détoxifiante du pollen dans des phénomènes tels que les maladies professionnelles, la contamination par les métaux lourds, les gaz et poussières industriels et médicaments (par exemple les préparations antirhumatismales et anti-inflammatoires et antibiotiques).
 Propriétés anti-inflammatoires :
Le pollen est également caractérisé par une activité anti-inflammatoire élevée. Son ampleur est comparée à des anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que le naproxen, l\’analgine, la phénylbutazone ou l\’indométacine.
 Propriétés nutritives et curatives :
Le pollen d\’abeille a également été proposé comme un complément alimentaire précieux. Des expériences d’alimentation animale avec du pollen ont également été menées. Il a été prouvé que les souris et les rats nourris avec du pollen présentaient une teneur plus élevée en vitamine C et en magnésium dans le thymus, le muscle cardiaque et les muscles squelettiques, ainsi qu\’une teneur en hémoglobine plus élevée et un plus grand nombre de globules rouges par rapport aux animaux recevant des aliments standard. De plus, le pollen a également prolongé la durée de vie des animaux de laboratoire.
Chez les animaux affamés et ceux qui suivent un régime sans vitamine, le pollen provoque une prise de poids plus rapide qu’un régime normal. La recherche prouve que le pollen a une haute valeur nutritionnelle et une propriété de compléter rapidement les carences nutritionnelles des organismes animaux. Les composants qui jouent un rôle essentiel dans le processus sont les acides aminés, les vitamines et les bio-éléments indispensables.
Les propriétés nutritionnelles du pollen et les processus métaboliques régulateurs sont utilisés, entre autres, dans les cas de manque d’appétit, de retard de développement et de malnutrition chez les enfants. De plus, il est recommandé d\’administrer du pollen au cours de la période de récupération, après des chirurgies et aux personnes travaillant dur physiquement et mentalement.
 Propriétés antibiotiques et antifongiques :
Il a également été démontré que les extraits de pollen et d\’éthanol ont une activité antibiotique assez forte et efficace sur l\’agent pathogène des bactéries à Gram positif, (comme Staphylococcus aureus) et des bactéries à Gram négatif (notamment Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas, aeurgionsa) et sur des champignons tels que Candida albicans. Cette activité est due aux flavonoïdes et les acides phénoliques qui contient le pollen.
 propriétés antiallergiques et antispasmodiques :
Des recherches récentes indiquent que le pollen a une activité antiallergique. Il protège les mastocytes des organismes de la dégranulation, c\’est-à-dire de la libération d\’histamine, qui est l\’exposant des réactions allergiques. Par exemple, la libération d\’histamine par les mastocytes, induite par le sérum contenant des anticorps anti-IgE, était inhibée par le pollen dans 62% des cas.
Les données littéraires indiquent que le pollen scelle les capillaires, supprime les gonflements d\’origine cardiovasculaire et rénale et qu\’il a un effet spasmolytique sur les muscles lisses, en particulier dans la gamme de la vessie et de l\’urètre.
 maladies de la prostate :
L\’effet bénéfique du pollen dans les états inflammatoires de la prostate est connu depuis longtemps. Les cliniciens confirment que, dans les inflammations non bactériennes de la prostate, le pollen améliore l\’état des patients qui éliminent efficacement la douleur. L\’effet positif a été constaté dans les cas d\’hyperplasie bénigne de la prostate. Au stade initial du cancer de la prostate, l\’amélioration a également été constatée. Cependant, lorsque le pollen était administré avec des agents chimio- thérapeutiques, le nombre de personnes qui ont ressenti un effet thérapeutique a été évolué significativement.
 Alcoolisme, symptômes de sevrage, abstinence :
Le pollen est un élément vital dans le traitement de la maladie alcoolique chronique. De petites doses de pollen et de tranquillisants, associées à l\’administration de liquides, permettent à la fois de soulager les symptômes de l\’abstinence et de réduire considérablement leur durée. Les carences de nombreuses substances telles que les protéines, les vitamines et les bioéléments, le magnésium en particulier, qui survient dans l’alcoolisme chronique, sont complétées dans une large mesure par le pollen. (23)

II. palynologie
1. Définition
La palynologie est la branche des sciences naturelles qui s’intéresse à l’étude des grains de pollen, des spores, des kystes de dinoflagellés (micro-organismes aquatiques) et d’autres éléments organiques microscopiques (mousses, champignons, algues) regroupés sous le terme de palynomorphes non polliniques ou micro-restes non polliniques.(29) l’objet dominant du spectre palynomorphe est le grain de pollen, le point d\’origine et le vecteur des gamètes mâles (spermatozoïdes).(31)
2. Histoire
Le terme palynologie fut proposé en 1944 par Hide et Williams, à partir de deux mots grecs «patunein » signifiant répandre, saupoudrer et «polê» désignant la farine, la poussière pollinique(32)

Le mot juste Extrait de Hyde et Williams (1944). Circulaire d\’analyse de pollen no. 8, p. 6 (31)

Les Assyriens (2500 av. J.-C.) auraient connu le principe de la pollinisation, mais ce n’est pas clair s’ils ont reconnu la nature et le pouvoir du pollen lui-même(31)
le rôle fécondant des pollens est connu depuis longtemps : des gravures du palais d\’Assurbanipal (Vllème siècle avant J-C) représentent des personnages fécondant artificiellement des dattiers en agitant des inflorescences maies. Plus tard, Pline (1er siècle après J-C) pense que « tous les arbres et toutes les herbes ont deux sexes et que la poussière pollinique est le matériel de la fertilisation ». Il faut attendre le XVIe siècle pour qu\’à nouveau les pollens intéressent les botanistes. Mais c\’est surtout grâce à l\’invention du microscope qu\’au XVIIe siècle ces études reprennent. Les premières descriptions, souvent naïves, font référence à des formes connues(32)
ainsi Néhémie GREW qui, dès le 1662 dans son célèbre ouvrage \”The Anatomy of Plantes\” décrit la constance du pollen forme au sein de la même espèce; en d\’autres termes, il a fondé la morphologie du pollen et était le premier à reconnaître que toutes les plantes ont leur pollen.(31) Grew écrit en 1682 : « ces particules sont chez l\’Oeillet comme des graines de Navet,…, chez le Poivrier, rondes et déprimées comme un fromage de Hollande… ». (32)

Premier dessin de pollen. (1682) “The anatomy of plants” (30)

Malpighi reprend ces formules et décrit plus précisément la membrane pollinique. C\’est au XIXe siècle que la palynologie descriptive permet d\’aboutir à des ouvrages comme celui de Van Mohl qui en 1834 classe les principaux types de pollens. D\’autres comme Fritche et Fischer s\’intéressent à la nature de la membrane pollinique. Les premières synthèses apparaissent dans la première moitié du XXe siècle avec les travaux de Wodehouse, en 1935 et, plus près de nous, ceux de Erdtman, Faegri et Iversen.(32)
Ces travaux de morphologie permettent, en observant un pollen ou une spore de déterminer l\’identité de la plante qui l’а produit. Les applications de l\’analyse pollinique sont aujourd hui multiples. Des calendriers polliniques sont mis au point et confrontés aux crises d\’un patient allergique, pour identifier de façon plus précise le ou les pollens responsables de l\’allergie ; on peut ainsi mieux guider le traitement spécifique et prévoir éventuellement les périodes critiques pour le malade. L\’analyse pollinique des miels et des produits qui en dérivent a des applications sur la commercialisation et permet de recueillir de précieux renseignements sur la vie des Abeilles. (32)
Mais les travaux quantitativement les plus importants concernent l\’analyse pollinique des sédiments anciens. A la fin du XIXe siècle, des géologues d\’Europe du Nord observent les pollens contenus dans les tourbières. Ces travaux aboutissent, en 1916, aux premiers diagrammes polliniques du géologue suédois Van Post où apparaissent des variations de pourcentages des différentes espèces, conséquences des changements subis par la végétation au cours des temps. De tels changements du couvert végétal ne pouvaient être causés que par deux phénomènes principaux : le climat et l\’intervention de l\’homme. (32)
3. Applications de la palynologie
Les manuels de Wodehouse, Erdtman, Fægri et Iversen résument les connaissances de la palynologie de leur époque, (Erdtman 1943, 1952, 1957, 1969; Fægri et Iversen 1950, 1989; Wodehouse 1935), mais sont toujours utiles. Au cours de cette période, la palynologie s\’est également diversifiée et appliquée dans de nombreux domaines: aérologie, biostratigraphie, copropalynologie, cryopalynologie, palynologie médico-légale, iatropalynologie, mélissopalynologie, paléopalynologie, archéologie, paléoclimatologie et palynotaxonomie (30)
Palynologie est une discipline scientifique consacrée à l\’étude du pollen de plante, des spores et de certains organismes planctoniques microscopiques, sous forme vivante ou fossile. Le domaine est associé aux sciences végétales ainsi qu’aux sciences géologiques, notamment aux aspects relatifs à la stratigraphie, à la géologie historique et à la paléontologie. La palynologie a également des applications dans les domaines de l\’archéologie, de la criminalistique, des enquêtes sur les scènes de crime et des études d\’allergie. En conséquence, la portée de la recherche palynologique est extrêmement vaste et va de l’analyse de la morphologie du pollen au microscope électronique à l’étude des microfossiles organiques (palynomorphes) extraits de charbons anciens.(33)

Autre classifications des domaines d\’application de la palynologie :(34)
La médecine
À travers le contenu pollinique de l\’atmosphère, l\’aéropalynologie décrit les pics de production pollinique des plantes tout au long de l\’année.
Le RNSA (réseau national de surveillance aerobiologique) peut ainsi alerter les personnes allergiques au pollen.
L\’agronomie et l\’agriculture
Les prévisions de récolte peuvent être estimées en analysant la production pollinique des plantes cultivées au moment de leur floraison,
la mélissopalynologie étudie la composition pollinique des miels pour définir leur catégorie (miel d\’Acacia, miel Mille Fleurs, …)
La botanique
L\’étude de la morphologie pollinique complète la phylogénie des grands groupes taxinomiques actuels en association avec les caractères spécifiques des plantes.
L\’écologie
Chaque biome (association de plantes caractérisant un milieu) peut être défini par sa signature pollinique. La composition pollinique d\’un échantillon actuel est représentative du paysage dont il est issu.
La climatologie
La distribution de la végétation actuelle étant liée au climat, la palynologie permet d\’accéder à la connaissance des paramètres climatiques de la région étudiée.
La géologie
• la stratigraphie : le contenu palynologique permet, dans les périodes anciennes, d\’attribuer ou de confirmer l\’âge des sédiments,
• la paléogéographie : le contenu palynologique, associé aux autres fossiles paléobotaniques, permet de dessiner les paysages anciens et de reconstruire les provinces paléogéographiques,
• la paléobotanique : l\’histoire des végétaux et la phylogénie des grands groupes taxinomiques peuvent s\’étudier à l\’aide des grains de pollen et des spores conservés dans les sédiments,
• la paléoécologie : la palynologie permet de reconstruire l\’histoire de la végétation et des paysages au cours du temps,
• la paléoclimatologie : la palynologie permet de retracer les changements du climat à travers l\’histoire de la végétation au cours du temps

 archéopalynologie
La palynologie est une science importante au niveau de l’orientation actuelle de l’archéologie. Elle permet, en effet, de recueillir un certain nombre d’informations essentielles sur le milieu dans lequel évoluaient les hommes préhistoriques.

L’étude des spores et des grains de pollen fossilisés que recèlent les sédiments accumulés dans les tourbières et les lacs, permet de connaître l’environnement végétal passé. L’analyse pollinique des sédiments est un moyen efficace pour retracer l’histoire climato-floristique d’un milieu de manière diachronique. Cette discipline est fondamentale pour reconstituer les phases majeures d’évolution de la végétation (les chronozones) et du climat depuis le dernier maximum glaciaire, il y a environ 20 000 ans. En outre, elle fournit une gamme de renseignements inestimables en ce qui concerne les modifications imposées par l’homme sur le milieu.(35)
 La paléontologie :
est une étude scientifique de la vie du passé géologique impliquant l\’analyse de fossiles de plantes et d\’animaux, y compris ceux de taille microscopique, conservés dans des roches. Il concerne tous les aspects de la biologie des formes de vie anciennes: leur forme et leur structure, leurs modèles d\’évolution, leurs relations taxonomiques entre elles et avec les espèces vivantes modernes, leur distribution géographique et leurs interrelations avec l\’environnement. La paléontologie est interdépendante entre la stratigraphie et la géologie historique, car les fossiles constituent un moyen majeur par lequel les couches sédimentaires sont identifiées et corrélées les unes aux autres. Ses méthodes d’investigation incluent celle de la biométrie (analyse statistique appliquée à la biologie), conçue pour fournir une description statistique des formes d’organismes et l’expression quantitative des relations taxonomiques.(33)
 l’aéropalynologie
Certains types de pollens et de spores peuvent être pour l\’homme la cause directe de troubles allergiques plus ou moins graves (coryza spasmodique ou « rhume des foins », trachéite spasmodique et asthme bronchique), qui constituent la pollinose.
L\’identification précise du végétal producteur des grains allergènes (Graminées surtout, platane, mûrier de Chine, Composées avec les armoises et les ambroisies, plantains, pariétaires, moisissures diverses) repose sur la comparaison du calendrier pollinique, établi par une analyse quotidienne de l\’atmosphère, avec les dates des crises. Cette identification permet la désensibilisation spécifique des maladies, seule médication durablement efficace et gênante, voire l\’éviction prophylactique des plantes allergènes.
En agronomie, l\’aéropalynologie rend possible la lutte préventive contre certaines maladies cryptogamiques des plantes cultivées, assure la meilleure pollinisation de certains arbres cultivés autostériles et autorise des prévisions de récolte de fruits ou de graines, importantes sur le plan économique.(36)
 la mélissopalynologie
Mieux que les caractères organoleptiques (goût, parfum) ou que les propriétés physico-chimiques, difficiles à manier, le spectre pollinique d\’un miel (pourcentages des pollens des différentes espèces) en garantit l\’origine florale ou géographique. De même, la mélissopalynologie intervient dans le repérage des miels de sucre, obtenus frauduleusement par nourrissage des abeilles au saccharose, et dans le contrôle et l\’expertise des produits alimentaires, diététiques et cosmétiques à base de pollen, de miel ou de gelée royale.
Par ailleurs, on étudie la récolte du pollen par les abeilles, seule source de protéines pour celles-ci, au moyen de trappes à pollen ; on obtient ainsi de précieux renseignements sur le mode d\’exploitation de la flore et des groupements végétaux par ces insectes, sur leur comportement écologique, biologique et social et sur leur rôle dans la pollinisation de nombreuses espèces cultivées (qui est estimé représenter, pour la seule agriculture française, un bénéfice annuel de 25 millions de francs).