Alimentation et métropolisation

Introduction. D’où provient notre nourriture ?

Dans une société moderne comme la nôtre, une variété pratiquement incalculable et grandissante d’aliments est à la portée de la main sur les étagères de nos épiceries.

D’où viennent ces aliments ? Qui cultive ces aliments? Comment ses aliments arrivent-ils ici?

Trouver des réponses précises à ces questions peut parfois s’avérer plus complexe qu’il n’y parait. La plupart des aliments que nous consommons ne peuvent pas être cultivés ici, ils proviennent donc de pays situé à des milliers de kilomètres. Nous dépendons aujourd’hui de cette diversité d’aliments dont l’élevage et la culture provient d’ailleurs, cette biodiversité agricole est majoritairement concentrée dans les régions du Sud où elle est de plus en plus menacée, entre autres en raison des changements climatiques. Dans ce court essai, nous tenterons de tracer l’historique d’un grain ancien et grandement utilisé au Canada : le quinoa.

Depuis le boom du quinoa entre 2011 et 2014, ce grain est devenu très controversé en raison des impacts sociaux qu’elle laisse derrière elle. Nous débuterons notre analyse avec un retour historique sur le Canada pour tenter de situer à quel moment dans notre histoire sommes-nous devenus ignorant de la nature des aliments que nous consommons régulièrement. Nous entamerons par la suite avec la situation entourant la culture et l’exportation du quinoa vers les pays industrialisés.

Développement Le commencement : Révolution industrielle au Canada Nous avons perdu la trace de l’origine de nos aliments lorsque nous sommes passés d’une nation d’agriculteurs à une société de travailleurs et de consommateurs. L’industrialisation au Canada c’est effectué à partir du 19e siècle. L’industrialisation est un processus de changement économique et social qui a modifié les centres d’activité économique, nous sommes passés de l’agriculture et l’exploitation des ressources naturelles à la fabrication industrielle et aux services (Anastakis, 2017).

L’industrialisation s’étend sur presque deux siècles et son processus est considéré comme une révolution, car il mit fin au féodalisme et initia l’ère du capitalisme. Le capitalisme comme nous le savons bien, a ouvert les marchés mondiaux et encourage la coopération et l’échange de biens et services. Mais à quel prix ? [Traduction] En quelques générations à peine, nous sommes passés de la connaissance d’endroits particuliers et d’histoires particulières à l’origine de nos origines alimentaires à une connaissance insuffisante d’un système alimentaire énorme et anonyme (Vileisis, 2008, p.2)

The Quinoa Boom 2011-2014 Le quinoa est peut-être un produit nouveau et exotique ici en Amérique du Nord, mais

ce n’est pas le cas en Amérique du Sud, où il est cultivé depuis plus de 5 000 ans dans la région des Andes, en grande partie au Pérou et en Bolivie. Les Incas appelaient le quinoa «le grain mère», car la consommation de ce grain fut associée à une longue vie. Le quinoa peut être cultivé à peu près n’importe où, actuellement cultivé aux États-Unis et au Canada.

Néanmoins, les producteurs nord-américains ne sont pas encore parvenus à égaler la qualité et l’aspect doré du quinoa issu des hautes montagnes. Les agriculteurs d’ici ont néanmoins réussi à cultiver une variété de quinoa d’un brun plus foncé et d’un goût plus amer.

Le quinoa est l’un des rares aliments contenant une protéine relativement équilibrée. La teneur élevée en acide aminé dans le quinoa lui a valu une attention internationale et explique en fait le boom dans la production de quinoa. À ce jour, le quinoa est presque exclusivement cultivé en Amérique du Sud. Entre 2013 et 2014, il y a eu une augmentation significative de la demande de quinoa dans les pays développés et, par conséquent, une augmentation significative de la production de quinoa dans la région des Andes. Selon statista.com, les États-Unis ont importé à eux seuls 68,9 millions de livres de quinoa en 2014.

Malgré la popularité croissante du quinoa à l’échelle mondiale, la production a dépassé la demande et, par conséquent, les prix ont chuté. Bien que les petits agriculteurs de quinoa aient rapidement bénéficié de la commercialisation mondiale du quinoa durant la période de 2011 à 2014, une fois que son prix est devenu attrayant pour les agriculteurs étrangers, il n’existait aucun mécanisme institutionnel garantissant que les petits agriculteurs des Andes puissent continuer à récolter leur juste part.

Comme résultat, des agriculteurs étrangers n’ayant aucun lien culturel avec le quinoa, mais détenant du capital plein les poches on investit dans la production et l’exploitation du quinoa, plantant les petits agriculteurs qui ne pouvait pas suivre la vague de productivité et de compétitivité. Cette histoire du quinoa est très similaire à la situation de Sam Namisi, le caféiculteur qui en raison de sa situation économique, ne pouvait pas égaler les grands cultivateurs de café durant le boom du café (Akram-Lodhi, 2013, chap. 2). Sam fut contraint de suivre les prix fixer par le marché international du café, mais parce qu’il n’avait pas les moyens d’agrandir son entreprise, ses ventes étaient à peine pour faire vivre sa famille.

Conclusion Pour conclure, la majorité de nos aliments proviennent des régions tropicales et subtropicales d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et même de l’Océanie. Le système capitalisme dans lequel nous fonctionnons chaque jour nous permet d’acquérir des biens provenant des quatre coins du globe, mais l’accessibilité à cette variété alimentaire n’est pas sans conséquence. Nous en oublions certes l’origine, mais encore plus les impacts. De plus, notre dépendance vis-à-vis le marché internationale pourrait dans un futur proche, nous diriger tout droit dans une situation d’insécurité alimentaire.