Qu’est-ce que le climat scolaire

Introduction :Aujourd’hui, l’amélioration du climat scolaire est un enjeu majeur en matière d’éducation. De cette façon, le remettre au premier plan peut permettre d’améliorer le sentiment de bien-être et de sécurité de chaque élève. Les nouveaux programmes 2018 du cycle 2, mettent bien en évidence l’importance de la formation de la personne et du citoyen (socle commun).Pour cela, il est essentiel de communiquer, d’accompagner, soutenir, d’étayer les élèves tout au long de la scolarité afin qu’ils puissent développer des compétences pour exprimer et identifier leurs émotions et sentiments dans l’optique d’instaurer un climat propice aux apprentissages. Les émotions sont difficiles à contrôler et provoquent des bouleversements dès le plus jeune âge.La problématique qui s’impose est de savoir comment permettre aux élèves d’enrichir leur vocabulaire, identifier et maîtriser les émotions et sentiments afin de mieux communiquer et apprendre à l’école ?Je présenterai dans une première partie les fondements scientifiques indispensables à la compréhension de cette problématique, puis dans une deuxième partie, je proposerai une séquence pédagogique.Partie 1 : Synthèses des fondements scientifiquesI°- Les émotionsA° – Définition des émotions :L’émotion a pour définition en latin ex – hors de et le verbe movere – bouger, et pour signification littéraire « mouvement vers l’extérieur ». L’émotion est une « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement ».Les émotions sont de nature primaire dans la vie d’un enfant, dès sa naissance. Elles prennent forme dans le cerveau, au sein du système limbique, notamment appelé le « cerveau émotionnel ». Un nouveau-né communique essentiellement avec ses émotions avant de pouvoir communiquer avec l’autre. L’émotion devient une réaction innée que l’on peut comparer à un réflexe automatique. D’après Hélène Mathieu, « les émotions sont omniprésentes dans la vie des enfants : elles structurent leurs personnalités ; forgent leurs traits de caractère et dirigent bon nombre de leurs pensées et de leurs actes (…) Les enfants sont des êtres d’émotions. »Le livre d’Hélène Mathieu, Mon enfant s’épanouit explique que les émotions s’expriment par le corps, l’esprit ou la pensée. Ainsi, on peut les classer selon 3 catégories : comportementale, psychologique et physiologique. Il est important de les apprendre, les comprendre et les exprimer afin de les maîtriser dès l’enfance. Pour l’enfant, il est essentiel de les apprivoiser afin de pouvoir les interpréter et les accepter, ce qui est difficile pour un enfant. Dès la naissance, l’enfant possède déjà 6 émotions primaires selon Paul Ekman qui a dressé cette liste en 1972 : la joie, la
peur ; la colère, la tristesse, le dégout et la surprise. D’où l’importance de travailler les émotions avec les enfants dans le but de leur permettre de mettre des mots sur toutes ces réactions corporelles et psychologiques. Sachant qu’un même évènement peut provoquer diverses émotions, et qu’une seule émotion peut déclencher des comportements etdes expressions variables. Chaque enfant est différent et réagit différemment face aux émotions qui le submergent.B°- La vie affective de l’enfant :Philippe Malrieu dans son ouvrage La vie affective de l’enfant fait la distinction entre les émotions et les sentiments. Tandis qu’une émotion est une réaction « immédiate et irréfléchie », un sentiment, quant à lui, devient durable et s’installe dans le temps. Selon Malrieu, « il est une tendance, une attitude, autant qu’une réaction de l’évènement. »Le dictionnaire Larousse dit que les sentiments représentent « un état affectif complexe et durable lié à certaines émotions ou représentations ». Alors que les émotions sont instantanées et peuvent apparaitre comme disparaitre immédiatement. Les sentiments, eux, se développent, s’installent et deviennent durables. Les émotions sont liées aux besoins et envies vitales : la faim, la soif, l’équilibre mais elles débutent surtout lors des échanges avec les autres, la vie en société.Pour un bon développement affectif de l’enfant, la vie sociale et culturelle est primordiale au bien-être de l’enfant. L’équilibre affectif dépend de l’entourage de l’enfant, la famille et également de l’ensemble des conflits sociaux.C°- Les émotions, qu’apportent-elles ?« L’éducation de l’affectivité est la condition première de l’éducation morale » affirme Philippe Malrieu. Comprendre et discuter des émotions et sentiments est essentiel pour acquérir une éducation morale. Education morale qui permettra de communiquer avec l’autre, de construire une culture civique, d’exprimer son opinion et respecter l’opinion des autres. « La vie émotionnelle doit jouer un rôle décisif dans la formation des conduites. » Les émotions sont importantes, et il est primordial d’apprendre à les contrôler et de ne pas les empêcher à s’exprimer. Les émotions se développent et évoluent constamment et se caractérisent différemment chez chaque personne. De plus, l’émotion peut jouer un rôle positif à la conduite de l’enfant, de l’adulte, du futur citoyen. « Ainsi, l’émotion, loin d’être un accident, est au centre de la vie psychologique, la fonction de redistribution et réorientation des conduites. »L’émotion aide à réagir de manière positive lors de différentes situations comme par exemple : la peur peut permettre de fuir face à un danger, la colère permet de forger le caractère, la personnalité de chacun… Ces réactions montrent que le fait d’exprimer ses émotions et apprendre à mettre des mots sur ce qu’on ressent, aide à s’en libérer. En effet, poser des mots sur ses émotions montre que la personne commence à les maîtriser.D°- L’intelligence émotionnelle :L’intelligence émotionnelle est la capacité d’utiliser et maîtriser ses émotions. Selon Howard Gardner, il existerait plusieurs intelligences, qui peuvent être aussi appelés « mémoires ». Ces intelligences seraient au nombre de 7 : intelligence langagière, intelligence logique – mathématiques, intelligence visuelle – spatiale, intelligence corporelle – kinesthésique et l’intelligence musicale. Les deux dernières intelligences sont celles que nous pouvons considérer comme émotionnelles : l’intelligence intrapersonnelle désignant la capacité de gérerses propres émotions ; l’intelligence extrapersonnelle signifiant la capacité de savoir modérer et ajuster son comportement en fonction des autres.Isabelle Filliozat fait référence de l’intelligence émotionnelle dans son ouvrage expliquant les différentes facultés de cette intelligence. Cette dernière permet de faire les bons choix et d’orienter l’individu dans la vie. Elle permet de développer notre sensibilité envers les autres, et de ressentir de l’empathie. L’intelligence émotionnelle permet d’apprendre à définir et à exprimer ce que l’on ressent et de savoir doser ses réactions émotionnelles. Quant à Michel Claeys Bouuaert, il montre toute l’importance de cette intelligence et sa positivité dans l’évolution d’un enfant dans son ouvrage intitulé L’éducation émotionnelle de la maternelle au lycée. Cette intelligence favorise les bons résultats scolaires, améliore le climat scolaire, développe la créativité et l’autonomie, assure la confiance en soi et l’estime de soi, apprend le vivre ensemble et la gestion des émotions.II°- Les émotions à l’écoleA°- L’apprentissage des émotions :Les apprentissages scolaires évoluent et changent souvent les activités d’analyses et de synthèses. Dans le chapitre « le travail scolaire et la vie affective », Philippe Malrieu dit que l’amour-propre et la bonne volonté de l’enfant – élève entrent dans le travail scolaire, et que ces 2 motivations cohabitent entre elles. L’auteur explique ainsi, que le travail a une valeur psychologique permettant la maîtrise de soi.Le rapport à l’échec des élèves est lié à l’apprentissage des émotions. C’est pour cela que les équipes pédagogique et éducative se doivent de lutter contre ce sentiment d’échec qui envahit certains élèves. Il est important d’instaurer des liens de communication, de confiance, et de travailler avec la famille, notamment les parents. La communication entre parents et enseignants est primordiale pour le bon développement émotionnel de l’enfant. Ce dialogue, cet échange permet d’analyser les intérêts et les difficultés de l’enfant – élève. La connaissance et compréhension des émotions est indispensable pour le développement de la mémoire et l’apprentissage de nouvelles connaissances et la construction du savoir.Développer l’intelligence émotionnelle dès l’école maternelle permet de réduire et de lutter contre les difficultés scolaires. En effet, les émotions doivent être comprises et maîtrisées dès le plus jeune âge car dans le cas contraire, elles peuvent faire inférence lorsque l’enfant-élève reçoit une information au cerveau. Les membres du RASED interviennent dans de nombreuses classes afin d’aider des élèves en difficultés scolaires. Dans de nombreux cas, leurs rôles consistent à débloquer des verrous émotionnels de nombreux élèves en difficultés. L’apprentissage des émotions se pratiquent durant l’intégralité d’une journée scolaire.Après analyse des Bulletins Officiels et des programmes scolaires 2018, de nombreux apprentissages sont liés aux émotions et à leurs connaissances par les élèves. Comme par exemple, la littérature. La compréhension d’un texte littéraire par tous permet par la suite d’engager un dialogue sur les émotions et le ressenti des personnages. Cela permet de se mettre à la place des personnages. De la même façon, les jeux de rôles, le théâtre se maîtrise grâce aux connaissances que peuvent avoir les élèves sur les émotions afin d’interpréter les personnages.B°- Les émotions, c’est vivre ensemble :Vivre ensemble c’est l’apprentissage de vivre en communauté. Pour le bien d’autrui, la société nous apprend à savoir vivre ensemble, à interagir, se respecter, s’écouter faisant comprendre que nous avons des droits et des devoirs. L’éducation à la citoyenneté se fait dès la maternelle. L’enfant n’est plus seul, il se confronte à un groupe d’enfants où il doit comprendre que ses désirs, ses émotions ne peuvent pas passer avant le bien-être général de la classe.D’après le Bulletin officiel de la maternelle, la classe et la constitution d’un groupe classe permettent à l’enfant de développer des liens, des émotions, des ressentis. L’enfant deviendra progressivement un élève, un futur citoyen s’ouvrant aux autres, respectant et acceptant les autres, ainsi que leurs différences (physiques, sociales…) mais aussi de respecter les règles de vie communes. L’instauration d’un bon climat scolaire passe essentiellement par la mise en place du vivre ensemble et l’acceptation des émotions.C°- Le vivre ensemble et la construction de la personnalité :Les émotions participent à la construction de la personnalité et de l’estime de soi de chaque personne. Il faut savoir que les émotions peuvent être un barrage à l’apprentissage. Selon Nicole Delvolve, les émotions sont un outil de maîtrise. Il faut savoir les maîtriser pour éviter d’être perturber à l’apprentissage de nouvelles connaissances. Elle explique bien qu’à certains moments, dans la vie de classe d’un élève, il est difficile pour l’élève ou les élèves d’entrer dans les apprentissages.Par exemple, suite à une dispute dans la cour de récréation entre 2 élèves, le retour en classe peut être difficile face aux diverses émotions. Ces élèves ayant de fortes émotions ne peuvent pas être concentrer et participer aux apprentissages. Cependant, les règles de vie de classe instaurées en début d’année permettent aussi d’apprendre à gérer ses émotions et à mieux vivre ensemble.Philippe Malrieu, lui, explique que les émotions et les sentiments font partie intégrante à structuration de la personnalité de l’enfant, du futur citoyen. Les émotions participent à l’épanouissement de l’enfant, à son intégration dans la communauté, mais les émotions l’aident aussi à se maîtriser face à autrui.Partie 2 : Description d’une séquence pédagogiqueA°- Objectif de la séquence :