EDUCATION THERAPEUTIQUE DES TECHNIQUES DE SUPPLEANCE RENALE

L’éducation thérapeutique (ETP) en néphrologie tient une place incontournable dans la prise en charge des patients en IRC. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’intérêt de l’ETP pour l’acquisition des connaissances relatives à la maladie rénale et aux méthodes de suppléance ainsi que pour l’orientation vers un choix d’une technique d’épuration extrarénale.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude prospective, étalée sur deux ans à partir de Novembre 2016, incluant les patients en insuffisance rénale chronique à partir du stade 4, à qui nous avons proposé une séance d’ETP pour information sur la maladie rénale chronique et ses moyens de traitement. L’animation des séances d’ETP, tenues une fois par quinzaine, étaient dirigées par 2 médecins résidents à l’aide d’un diaporama et d’un panier comportant ; un dialyseur, une ligne de CEC, un cathéter de dialyse péritonéale (DP) ainsi qu’un tablier pour illustrer l’échange de DP. Les volets abordés étaient les suivants : l’insuffisance rénale chronique terminale, ses symptômes et les différentes méthodes de suppléance : l’hémodialyse (HD), la dialyse péritonéale et la transplantation rénale (TR). Le recueil des données a été effectué grâce à un questionnaire au début et en fin de séance.
Résultats
Nous avons recensé 186 patients avec un âge moyen de 56,27 ans ± 15,45 et un sexe-ratio H/F de 0,72. Le niveau d’instruction était bas dans 71,5 % des cas, seuls 23% avaient un emploi, le DFG était compris entre 15 et 30 ml/min dans 54,8% des cas et la néphropathie initiale était principalement diabétique. L’évolution des connaissances, après ETP, est évidente avec un dédoublement du score des connaissances globales. L’analyse des données a mis en évidence une corrélation significative entre le niveau d’instruction des patients et leur score de connaissances. Le choix de la méthode de suppléance a été porté sur la DP, la TR et l’HD respectivement dans 35,5 %, 21,5 % et 11,8 des cas, alors que 31,2 % n’ont pas manifesté de choix. Le désir d\’une deuxième séance a été exprimé par 45,7% de la population étudiée. Les résultats de notre étude concordent avec les données de la littérature en évolution des connaissances et en choix d’une technique de suppléance. Ils ont soulevé également l’insuffisance au niveau de l’information des patients concernant la maladie rénale chronique et son traitement. Ce qui se répercute négativement sur la qualité de la prise en charge globale.
Conclusion
L’ETP est un des moyens d’accompagner le patient dans sa maladie rénale facilitant un
processus actif d’apprentissage et d’adaptation, elle doit faire partie intégrante de la prise en charge de toute maladie chronique, les efforts doivent être mutualisés par les professionnels de santé pour mettre en place une offre susceptible de répondre aux demandes des patients.