Avantages du système éducatif Norvégien (système scolaire)

Les pays Nordiques sont réputés pour leur mode d’éducation qui est souvent considéré comme un modèle, fondé avant sur tout le respect de l’enfant et le souci de lui donner les meilleures chances de réussite. La Norvège adhère pleinement à cette approche et son mode d’éducation possède des particularités intéressantes qui méritent d’être analysées. Il convient cependant de préciser que l\’éducation est une notion très large, qui comprend bien sûr l’enseignement scolaire mais aussi et surtout l\’apprentissage de la vie dans le cadre familial, culturel et religieux. Ce champ est très vaste et dépasse la seule étude sociologique pour entrer dans l’étude philosophique. Par ailleurs il est toujours complexe de prétendre décrire un mode d’éducation qui reste relatif avant tout à chaque individu. Nous proposons donc dans cette étude de nous concentrer sur le seul système éducatif, qui prête moins à interprétation, à savoir celui délivré par le système scolaire, de la primaire à l’enseignement supérieur. Ce système éducatif en Norvège est caractérisé par la prédominance de l’Etat et donc du secteur public et la volonté de donner des droits égaux à chaque jeune dans l’accès à une éducation de qualité, quelles que soient ses facultés ou le cas échéant handicaps. Il a été sans conteste un élément moteur dans la cohésion sociale de la société norvégienne mais il a aussi été critiqué pour ne pas avoir sur se remettre en cause, (Grjebine, André Science-Po , 2006). Pour bien comprendre ces enjeux nous proposons tout d’abord de décrire les grandes caractéristiques de ce système, avant d’en analyser les avantages et éventuelles limites.

I ) Les grandes caractéristiques du système éducatif norvégien :

a) Un modèle éducatif principalement public, dérivé du modèle sociétal

La Norvège n’a pas connu de grandes influences migratoires et sa population a longtemps ethniquement et culturellement homogène, avec un climat rendant probablement assez dissuasifs les volontés d’envahissement (en 1970 les immigrés ne représentaient que 1,5% de la population par exemple). Elle n’avait pas non plus de tradition féodale ou aristocratique très ancrée et a proclamé son indépendance en 1905. Elle a très vite adopté un modèle social-démocrate et mis en œuvre les principes de l’Etat providence. La priorité donnée au bien-être et à l’homogénéité sociale a permis de construire une société se voulant équilibrée, avec peu d’écarts de revenus. Dans ce contexte l’Etat a gardé la primauté sur le système éducatif (le privé ne représente que 2,7% des jeune scolarisés)

et a privilégié la sociabilisation des jeunes plutôt que la recherche de la performance absolue. Il a favorisé la création d’une classe active homogène et n’a pas favorisé l’élitisme. Un ancien ministre de l’éducation nationale le résumait ainsi (Gudmund hernès en 1995) : « il est préférable d’augmenter de 10% les performances de toute la population que d’augmenter fortement celles de 10% de la population ». Le système éducatif norvégien porte d’ailleurs bien son nom puisqu’il s’appelle Ecole unifiée, ou Ecole pour tous (Enhetssokolen) avec pour objectif de donner à tous des chances égales, (Anon., 2009). Pour y parvenir il dispose d’un budget très important qui a peu d’équivalents dans le monde, financé notamment grâce à la manne des ressources pétrolières. La Norvège se positionne en effet comme le troisième pays au monde dans le classement des budgets par étudiant de 6 à 16 ans, juste derrière le Luxembourg et la Suisse (123.951$/étudiant, source PISA 2012).

b) La primauté à l’accompagnement de l’élève

Tout comme de nombreux autre pays, une année scolaire en Norvège comprend 190 jours, répartis de la mi-août à la mi-juin, avec des vacances toutes les 8-10 semaines environ. Les semaines vont du lundi au vendredi, avec une moyenne de 25 à 30 heures de cours en dernière année. Contrairement à la France, il n’y a pas de baccalauréat en Norvège. Cependant il y a un examen à la fin de chaque année qui ne porte que sur une matière qu’ils ont étudiée, il permet à l’élève d’identifier et de déterminer son niveau. À première vue on ne voit pas ce qui pourrait être différent des autres pays. Mais ce qui fait vraiment la différence avec les autres pays est la forte interaction entre les étudiants et les enseignants. Les étudiants ont un parcours individualisé pris en charge par les professeurs et globalement par l’Etat. De plus pour un meilleur suivi près de la moitié des écoles du pays ont des effectifs très réduits et avec des classes à plusieurs niveaux pour garantir une meilleure éducation. Les enseignants doivent accomplir le temps de présence dans l’établissement qui est stipulé par leur contrat de travail. Ils doivent participer à des activités en dehors de la classe comme la préparation collective des cours, des échanges de pratiques et autres réunions, en plus du temps de travail avec les élèves. Le chef d’établissement exerce un contrôle sur ce travail en équipes et s’assure de la qualité de l’enseignement prodigué aux élèves. Les enseignants doivent rendre compte de leurs choix et activités pédagogiques, ce qui a contribué à accroître leur charge de travail, (Daam, 20 février 2014), mais ils doivent aussi ajuster leur pratique pédagogique aux besoins de chaque élève, tout en travaillant en groupes disciplinaires ou transversaux avec les autres enseignants.

c) Déroulé du processus scolaire

L’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire
La scolarité obligatoire a une durée de 10 ans et comprend deux étapes :
● Enseignement primaire : de 6 à 12 ans
● Le premier cycle de l’enseignement secondaire : de 13 à 16 ans
Aucune division formelle n’est faite entre les étapes. Certaines écoles couvrent l’ensemble de la scolarité obligatoire, tandis que d’autres sont purement primaires ou secondaires.

Le second cycle de l’enseignement secondaire

Les élèves qui ont complété la scolarité obligatoire ont le droit à trois ans d’enseignement secondaire supérieur. Ils peuvent choisir parmi cinq programmes d’enseignement général et huit programmes d’EFP. La plupart des programmes d’EFP du deuxième cycle du secondaire conduit à un certificat de métier (fag- ogsvennebrev). Actuellement, 194 certificats sont disponibles à ce niveau d’éducation. La moitié des élèves (50,5%) qui sont entrés dans l’enseignement secondaire supérieur en 2015 ont choisi un programme professionnel. La plupart des élèves de l’enseignement secondaire supérieur sont âgés de 16 à 21 ans. La majeure partie des programmes d’EFP de l’enseignement secondaire supérieur suivent un modèle 2 + 2. Ce modèle comprend deux années d’études à l’école suivies de deux années d’apprentissage. L’apprentissage implique une formation à l’école et une mise en situation de travail dans une entreprise ou une institution publique. Pendant la première année, les élèves sont introduits dans un espace professionnel et lors de la deuxième année ils choisissent les spécialisations. Les cours de deuxième année sont spécifiques à chaque métier mais les matières de base sont également incluses. Pour certaines professions il peut y avoir d’autres modèles : avec trois années à l’école ou une année à l’école suivie par trois ans d’apprentissage. Les écoles sont responsables des deux premières années d’éducation et de formation, tandis que les entreprises sont responsables des deux dernières années. Cependant, les autorités de comté ont la responsabilité globale de tous les aspects de l’enseignement et de la formation dans le deuxième cycle du secondaire, y compris pour la formation en apprentissage. Ce cycle se termine avec un examen théorique et pratique (Fagellersvenneprøve) conduisant à une qualification : un certificat de métier (Fagbrev) pour les métiers de l’industrie et les services ou un certificat (Svennebrev) pour l’artisanat traditionnel.

Pour accéder à l’enseignement professionnel supérieur il y a différentes possibilités : si l’élève possède la certification, en fonction du programme supérieur choisi il peut accéder directement ou fréquenter un programme de transition d’une durée d’un an.
Les jeunes qui n’ont pas de certifications et qui ont au moins 23 ans peuvent y accéder à travers une validation d’acquis s’ils possèdent une expérience professionnelle ou s’ils ont effectué des études pour une durée d’au moins 5 ans, et après avoir validé un cours pour ce qui concerne les matières de base. L’enseignement postsecondaire, Les titulaires des certifications délivrées à la fin du second cycle du secondaire peuvent poursuivre leurs études dans l’enseignement postsecondaire. Les prestataires proposent des cours de 6 mois à 2 ans, ils conçoivent leurs propres cours mais les programmes doivent être approuvés par l’Agence norvégienne pour l’assurance de la qualité dans l’éducation (Nasjonalt organe for kvalitet i utdanningen, NOKUT). L’enseignement supérieur, Il n’y a pas de distinction entre enseignement professionnel et général en ce qui concerne l’admission à l’enseignement supérieur. Dans l’enseignement supérieur, la structure des diplômes est conforme au processus de Bologne, avec comme principal modèle la licence de trois ans, le master de deux ans et le doctorat de trois ans. De nombreux étudiants à travers l’Europe ont des compétences nécessaires pour étudier à l’étranger, mais ne dispose pas d’assez de ressource pour payer leurs expatriations. C’est pourquoi en Norvège les étudiants peuvent solliciter des prêts et/ou des bourses dispensés par la caisse nationale de prêts pour l’éducation, seulement s’ils respectent certaines conditions. En effet Il y a des aides prévus pour les étudiants provenant des pays nordiques, pour les citoyens des pays de l’EEE, pour les réfugiés politique. L’apprentissage, Les formations en apprentissage se déroulent au niveau secondaire supérieur. Les autorités de comté agréent les entreprises dans lesquelles les deux dernières années de ces programmes ont lieu. Elles reçoivent une subvention de l’État pour chaque apprenti. La subvention couvre uniquement la période de formation et est répartie uniformément tout au long de la période d’apprentissage. Des subventions supplémentaires sont accordées aux entreprises soit pour offrir des apprentissages dans des métiers rares et protégés (små og verneverdige fag), soit pour accepter des apprentis ou former des candidats ayant des besoins éducatifs spéciaux

a) Un système qui laissent peu d’exclus

La Norvège met l’accent sur la formation des élèves sans distinction de leurs facultés et en prenant le plus possible en compte leurs faiblesses, congénitales (handicap), accidentelles ou culturelles (notamment les populations issues de l’immigration). Dans pratiquement toute les écoles Norvégiennes, Il y a des sections ouvertes pour accueillir les personnes handicapées. Au niveau des relations & attitude les professeurs sont beaucoup moins stricts qu’en France, de plus l’école est un lieu de vie agréable où les élèves sont heureux de se rendre.

b) Un mode éducatif qui évite les ruptures et traumatismes
Le souci de ne pas stigmatiser les élèves en fonction de notes et de leur laisser le temps d’apprendre les matières selon leur rythme, permet incontestablement d’éviter les décrochages et les situations de stress ou de fuite. Les élèves ne sont pas rétifs à l’enseignement et peuvent trouver plus facilement leur voie. Ils ne gardent pas de séquelles psychologiques liées aux sanctions de leurs prétendues insuffisances. Ils développeraient ainsi moins de manque de confiance que d’autres étudiants européens issus de systèmes plus traditionnels.

c) L’apprentissage de la langue anglaise est primordiale pour la Norvège. De plus la Norvège est un des pays d’Europe le plus tourné vers le monde anglophone, avec des formations d’excellence accessibles à tous ce qui permet une parfaite maîtrise de cette langue aujourd’hui indispensable. La Norvège est un pays ayant beaucoup à offrir aux étudiants internationaux. Les Universités du pays ne sont pas très sélectives, très peu d’entre elle demandent des critères particuliers, en général une bonne maîtrise de l’anglais est indispensable, attestée par un bon score au TOEFL/IELTS.

III ) Limites du système éducatif norvégien

Le système éducatif norvégien a été critiqué après la publication des premiers résultats PISA, (Normand, 2018), ce qui a entraîné une succession de réformes. La principale stratégie a été de déléguer des responsabilités de l’Etat aux municipalités et aux établissements scolaires. Cela s’est accompagné de la mise en œuvre d’un management par objectifs et de nouveaux programmes scolaires à différents niveaux de scolarité. Les contenus scolaires ont été ajustés à une logique de compétences, laissant aux municipalités et aux établissements le soin de les adapter aux besoins locaux, (Daam, 2014). Les programmes scolaires détaillent toutefois minutieusement les processus d’enseignement (le quoi, le quand, et le comment). L’accent a été mis sur l’évaluation des compétences de base des élèves et un système d’assurance-qualité reposant sur des tests réguliers. Il est aussi demandé l’adaptation de l’enseignement aux besoins individuels des élèves et la nécessité pour les équipes pédagogiques de mieux rendre compte de leurs actions. La Norvège a résisté toutefois à la privatisation des écoles publiques en cherchant à maintenir le « collège unique » comme objectif fondamental du système éducatif et de promotion de l’égalité. Toutefois, ces questions de privatisation ont donné lieu à des visions divergentes entre les gouvernements successifs sur les nécessités de cette libéralisation. Des mesures ont été prises aussi pour lutter contre le décrochage scolaire précoce et les interventions auprès des plus jeunes à l’école primaire selon le slogan « aucun enfant laissé au bord du chemin ».

Pour conclure il est important de revenir sur certains points afin de retenir les principales idées recherchées. Tout d’abord nous avons analyser les grandes caractéristiques du système norvégien ou nous avons orienter notre étude à travers vers le modèle éducatif qui est principalement public et que l’accompagnement des élèves est primordial en Norvège, il s’agit de promouvoir l’ascension sociale de chaque étudiant. Puis nous avons analyser les avantages du système éducatif norvégien, ou nous avons vus les différents modèles et système éducatif qui montrent la réelle différence de l’éducation vis à vis des autres pays. Enfin nous avons explorer les limites du système éducatif norvégien ou nous aurons vus que la Norvège est un pays très couteux avec peu de résultat à l’international.