Système Bancaire En Tunisie

Durant les années 1950 et 1960, les pays en voie de développement exercent une politique de répression financière, qui empêche leur développement économique ce qui résulte un ralentissement de la croissance économique.

De ce fait plusieurs chercheurs critiquent cette politique, ils estiment que la politique de répression qui est appliquée par la majorité des payés en voie de développement forme un grand obstacle de développement d’un secteur réel, selon les deux économistes McKinnon et Shaw (1973), La libéralisation financière est une solution efficace pour accélérer le rythme de la croissance économique dans les pays en voie de développement. Pour eux, ce processus sert à favoriser l’épargne ce qui engendre l’amélioration de la croissance économique et le renforcement de l’investissement.

Depuis le début des années 1990, plusieurs payés émergents contribuent de manière substantielle, au processus de développement économique. Ils ont appliqué des programmes d’ajustements structurels qui sont proposés par le fonds monétaire international(FMI) et la banque mondiale.

Ces ajustements englobent essentiellement la réforme du secteur public et la politique monétaire, ainsi l’ouverture du système bancaire sur l’extérieur et l’imposition des mesures de libéralisation financière, dans le but d’attirer plus des capitaux et améliorer l’efficacité du système bancaire.

Le processus de libéralisation prône la privatisation du secteur bancaire, il intervient comme une solution de l’inefficacité économique du secteur public. Cependant la privatisation est fondée sur le principe de désengagement de l’Etat du système bancaire, elle permet d’encourager l’investissement privé à travers la création d’une relation entre les marchés financiers locaux et étrangers pour attirer les fonds nécessaires au financement de l’investissement, ce qui résulte l’entrée massive de l’actionnariat étranger dans les pays émergents.

Dans le cadre d’ajustements structurels, la Tunisie a suivi le code d’incitation aux investissements (CII) 19931, el la loi d’investissement 20162, ce qui donne la liberté d’investissement pour les étrangers, cette initiative a pour but d’encourager les investisseurs étrangers se pénétrer dans la sphère économique tunisienne.

Cette ouverture a pour avantage d’accroître la concurrence, aussi d’améliorer la qualité des services financiers, d’implanter des nouvelles pratiques, et d’instaurer un cadre juridique et réglementaire conforme aux normes internationales, vu que le secteur bancaire tunisien souffre de beaucoup des problèmes tels que la mauvaise gouvernance, la réduction de qualité du portefeuille et de plus la faible rentabilité.
Etant donnée que le secteur bancaire tunisien préoccupe une place crucial dans le développement économique du pays, qui est justifié par Saidane (2012) 3 « Le secteur bancaire tunisien occupe une place

non négligeable dans l’économie du pays. Les services financiers contribuent à environ 3% au PIB ».
De ce fait les banques cherchent toujours à adopter des comportements stratégiques permettant leurs continuités et qui améliorent leurs degrés de performance. D’ailleurs la performance dans le secteur bancaire a été intensivement étudiée dans beaucoup d’économie que se soient développés ou en voie de développement. Le résultat de ces dernières études preuves que la performance bancaire dépend de plusieurs facteurs à savoir institutionnels, réglementaires, managériaux, gouvernemental, etc.
Cependant la gouvernance bancaire fait l’objet d’un grand axe de recherche, vu que son importance dans le système financier et économique, elle permet « de présenter les points de fragilité et les difficultés qui peuvent menacer le secteur bancaire et par la suite l’ensemble d’économie» (Bank for International Settlements, 2015: 3). Ceci est justifié par Berger et al.,(2005) 4 qui ont montré que les banques ayant un meilleur niveau de gouvernance ont tendance à changer leurs allocations de portefeuille, et par la suite des performances supérieures. En outre une bonne gouvernance bancaire induit une santé et une croissance durable de l’économie.
La structure de propriété constitue un objet de recherche très intéressant dans le domaine de science de gestion, et sur tout en finance. En effet la littérature financière le considère comme un mécanisme indispensable de gouvernance qui sert à améliorer la valeur de la banque à savoir, la concentration de la propriété (Oyerogba et al. (2014), Azoury et al. (2018), Al-Sahafi et al (2015), Jinadu et al. (2018))3, la propriété managériale (Rahman & Reja (2015)4, Azoury et al. (2018), Belkhir (2009)5), la propriété institutionnel (Rahman & Reja (2015), Azoury et al. (2018), Poudel & Hovey (2013)6, Djebali et Zaghdoudi (2020)). Cependant le lien entre la propriété étrangère et la performance bancaire est l’un des champs des recherches les plus investis dans cette littérature, de ce fait certains chercheurs pensent d’une part que les investisseurs locaux affectent positivement la performance bancaires que les investisseurs étrangères (K. Kosmidou, F. Pasiouras, M. Doumpos et C. Zopounidis (2004), Sathye (2001)), d’autres part d’autres chercheurs estiment que la propriété étrangère jouent un rôle très important dans l’amélioration du performance bancaire au détriment de la propriété domestique (Lin et Fu( 2017), Thierno Amadou Barry (2016), Chuang Wang & Evangelos Giouvris (2019), Crystal et al. (2001) Shaban et James (2017)).
De ce fait, il est devenu essentiel de comprendre les motivations de l’actionnariat étranger dans les pays en voix de développement, la manière dont il le fait et son impact sur le développement du secteur financier et la performance financière. Ces interrogations sont devenues encore plus importantes avec la crise financière.
d- Intérêt :
L’intérêt et le choix de ce sujet ont été motivés par notre passion pour la recherche financière et surtout pour le domaine bancaire. En effet la recherche sur la participation étrangère n’est pas un concept nouveau, mais il est encore à étudier vu que l’augmentation du risque bancaire, la sous-performance et l’instabilité du secteur bancaire. De plus jusqu’à aujourd’hui, les études empiriques portant sur la propriété étrangère dans le contexte tunisien sont très peu.
c- problématique :
A ce sujet, notre problématique de recherche est la suivante :
Quel est l’impact de la participation étrangère sur la performance bancaire en Tunisie ?
d- plan adopté
L’objectif de mon mémoire c’est d’étudier l’effet de la propriété étrangère sur la performance des banques tunisiennes, en utilisant le ratio Q de Tobin comme mesure de performance bancaire et le pourcentage de participation en capital comme indicateur de la participation étrangère.
Pour répondre à notre question de recherche, nous allons utiliser des données de panel de 10 banques tunisiennes cotées en bourse et d’une période qui s’étale entre 2010-2019. Les données sont tirées auprès des rapports annuels de l’APBTEF, des rapports d’activités annuels de chaque banque, et rapports annuels de BVMT, et pour les données macro-économiques (PIB), elles sont collectées à partir de la base de banque mondiale (WDI). Notre modèle économétrique est inspiré du travail Marc Kouzez and Bruno Séjourné(2019).
Pour résoudre notre problématique, nous allons organiser notre travail comme suit :
-le premier chapitre a pour but de parler un peu sur l’historique du système bancaire tunisien et ses principaux mutations , aussi présenter le secteur bancaire tunisien et leur structure de propriété afin de définir le concept de performance et ses différents types.
– Dans le deuxième chapitre nous chercheront à expliquer le lien entre la participation étrangère et la performance bancaire selon une revue de littérature théorique, on se réfère sur la théorie d’agence, la théorie des ressources et compétences et la théorie d’asymétrie d’information et selon une revue empirique qui met l’accent sur les travaux empirique qui traite cette relation.