Le risque opérationnel au sein des Banques

« Mes supérieurs savaient ce que je faisais et les pertes restantes sont dues à d’autres. Beaucoup de gens savaient mais on m’a autorisé à continuer. » Nick Leeson

Cette citation met en avant une des problématiques majeures du monde financier : le risque opérationnel.
Il s’agit d’une notion présente dans quasiment tous les processus impliquant des opérations bancaires.
Généralement, le risque opérationnel trouve son origine dans les petites erreurs effectuées fréquemment au quotidien causant des pertes relativement faibles, mais aussi à grande échelle, dans les fraudes et les catastrophes naturelles qui restent certes, assez rares, mais dont les pertes sont conséquentes.
En d’autres termes, il s’agit de risques très vastes et complexes, mêlant procédures internes, employés, systèmes, et événements extérieurs.
Déterminer avec précision les causes d’événements de risque opérationnel est devenu un réel défi pour n’importe quelle institution financière, car cela leur permettrait, dans un premier temps, de minimiser leurs manifestations, mais aussi d’éviter les conséquences associées. Toutefois, peu d\’études sont en mesures de déterminer les facteurs responsables de ces risques.

De nos jours, les institutions financières reconnaissent fortement l\’influence d\’une gestion efficace des risques ainsi que la capacité à générer des bénéfices sur le long terme. Toutefois, il subsiste des difficultés liées à la gestion de divers types de risques.
C’est pourquoi le Comité de Bâle impose aux institutions financières d\’intensifier leurs efforts en se concentrant sur leur maitrise des risques. En raison de l’intensité accrue des opérations financières réalisées, les différents établissements sont devenus très vulnérables aux risques opérationnels. Dans de nombreux cas, ces derniers sont conditionnés par des défaillances du système informatique.

Si l’on se projette, il est indéniable que la stabilité du secteur bancaire joue un rôle important dans la croissance économique. L\’affaiblissement du système bancaire de n\’importe quel pays représente une menace pour la stabilité financière, à la fois dans le pays en question mais aussi à l\’étranger. Cela tient du fait que le rôle des banques dépasse le simple cadre du crédit.
La banque moderne est en quelque sorte un supermarché de services financiers. Il est devenu impossible d’imaginer une organisation normale et rationnelle de l’activité économique sans aucune intervention bancaire. C’est précisément la raison pour laquelle les institutions de surveillance bancaire sont maintenant confrontées à la lourde tâche de promouvoir le renforcement de la santé financière du système bancaire. À cause de cela, toutes les parties devraient être intéressées par une gestion réussie.
La responsabilité repose d’abord sur les banques, mais

aussi sur les institutions de surveillance qui doivent impérativement jouer un rôle de premier plan en fournissant aux établissements la possibilité d’une gestion équilibrée et d’une capitalisation raisonnable.

Les crises bancaires, qui se sont produites tant dans les économies en plein essor comme dans celles considérées comme solides au cours des dix dernières années, ont renforcé la conviction quant à l’importance d’un système bancaire stable et bien réglementé.
Par conséquent, une attention croissante a été accordée à la stabilité et à l’analyse de son développement.
La stabilité du système bancaire peut être définie comme la capacité de celui-ci à fonctionner dans un équilibre durable sous des circonstances économiques différentes tout en veillant à ce qu’il ne nécessite pas d\’infusions de ressources externes pour maintenir ses opérations. L’histoire du développement des systèmes bancaires montre que la réglementation et la gestion sont nécessaires.

La nécessité de renforcer le système financier est la problématique majeure de ces dernières années. Les moyens d’affirmer la stabilité financière à l’échelle mondiale ont notamment été explorés par la Comité de Bâle et le Fonds Monétaire International.
La principale tendance mondiale dans le développement de la supervision bancaire est de gagner en efficacité, à travers une meilleure exécution des tâches principales sans que cela se traduise par des charges supplémentaires.
En d’autres termes, il faut d’abord améliorer l’organisation structurelle des institutions responsables de la surveillance bancaire. Cela passe obligatoirement par une optimisation des instruments de supervision ainsi que de l\’interaction entre l\’audit interne et externe de la banque.
Par exemple, on peut envisager l’utilisation de simulations, c’est-à-dire une évaluation de la stabilité du système dans certaines conditions défavorables, tout en tenant compte du niveau d’exposition au risque, et leur gestion.
Une autre habitude à adopter est la création de protocoles permettant l\’adoption effective de décisions optimales et cela passe aussi par une augmentation de la qualification du personnel.
Diverses solutions ont vu le jour, cependant, la réalité montre qu’il est d’autant plus complexe de prévenir des évènements de risque opérationnel, et d’en supporter les conséquences.
La faillite de la banque d’affaires Barings en est une parfaite illustration : un simple trader nommé Nick Leeson a été capable de faire disparaitre une des plus anciennes institutions financières anglaises.
Ce qui nous amène à nous poser la question suivante :

Comment appréhender l’impact du risque opérationnel dans le milieu bancaire ?

Afin d’y répondre nous verrons dans un premier temps en quoi consiste le risque opérationnel, ses principes, puis l’affaire Barings Bank et pourquoi il s’agit d’un cas concret du risque opérationnel et enfin les contrôles et techniques permettant d’y faire face.