Le lien entre les inégalités et la croissance

La forte croissance qu’a connue  la période des Trente Glorieuses a fait penser que cette dernière devrait mettre fin aux inégalités sociales. Toutefois la fin de cette période et le début des années 1970 avec les différentes actions économiques menées ont démontrées que le lien entre les inégalités et la croissance est complexe et réversible. La mondialisation ainsi que la crise financière et économique de 2008 ont fait revivre le débat autour du sujet et ont apportés de  nouvelles explications sur le lien entre la croissance et les inégalités de revenu. Lors de cette dissertation nous allons essayer de répondre à la question suivante: Quel est le lien entre les inégalités et la croissance?

I. Les effets de la croissance sur les inégalités:

A. La croissance est créatrice d’inégalités: La croissance fait allusion «à la variation positive de l’activité d’un pays qui s’analyse par une évolution des prix, de la production des biens et services ainsi que des revenus.la croissance est un terme utilisé par les économistes pour décrire une augmentation de la production sur le long terme» On peut distinguer deux types de croissance: La croissance extensive dont l’objectif est la création de nouvelles opportunités d’emploi. La croissance intensive qui cible l’augmentation de la production.

Les fondements de la croissance favorisent le cumul des inégalités, en effet  la quête d’une croissance intensive qui s’appuie sur l’accroissement de la production grâce aux gains de productivité tente à privilégier la main d’œuvre qualifiée notamment dans secteurs moteurs, ce qui a pour conséquence une augmentation des inégalités salariales, également le fait que l’emploi n’augmente que peu entre les années 80 et les années 2000, les ménages non qualifiés rencontrent des difficultés à trouver de l’emploi c’est ainsi que en plus de l’inégalité de qualification s’ajoute une inégalité de masse face au chômage, ce chômage qui lui-même est l’origine d’autres inégalités.

Le modèle classique du commerce international de Heckser-ohlin affirme que le développement des échanges va augmenter les inégalités dans les pays développés ce que confirme François Bourguignon est de même pour les pays en voie de développement. J.Stiglitz prévoit que la croissance devrait rester durablement faible voire s’affaiblir d’autant plus à cause de l’augmentation des inégalités.

B. La croissance participe à la réduction des inégalités: La forte croissance qu’a connue l’époque des trente glorieuses a permis dans les temps de réduire les inégalités particulièrement celle du revenu comme le démontre l’économiste et statisticien américain S.Kuznets avec sa

courbe en U inversée selon laquelle les inégalités seraient amenées à se réduire au cours du développement économique.

En effet, plus le développement économique d’un pays prend de l’essor plus ceci a des conséquences sur la rentabilité de certains secteurs par exemple le secteur primaire «l’agriculture» sera délaissé pour le secteur secondaire qui est  plus rentable «l’industrie» à cause du progrès technique et de la mutation des investisseurs et de la population. Figure 1 : Courbe de Kuznets (1955) La réduction des inégalités lors de la période des Trente Glorieuses est du certes à la croissance mais en outre également à l’intervention de l’état notamment à ses actions sur les revenus des ménages à titre d’exemple: la fixation et l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) et du  Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) ainsi que l’augmentation des revenus de transfert..).

Depuis les années 1990, on remarque une baisse des inégalités entre les pays, des inégalités qui restent toutefois palpables et présentes et dont la principale cause de réduction est la croissance des pays émergents,Néanmoins les pays du continent africain ne béneficient pas de la réduction de ces ingalités de la même manière que les autres pays.Même si la pauvré baisse, les inégalités face à cette dernière s’acroissent.

II. Les inégalités de revenus: stimulants ou freins pour la croissance?

A. Les inégalités efficaces pour la croissance économique: Pour les libéraux F.Hayek et R.Nozick, les inégalités sont une source d’incitation à l’effort productif, ces auteurs défendent leur thèse en indiquant que les ménages sont payés à hauteur de leur productivité marginale. Ce que vient confirmer G.Mankiw avec sa théorie de la justice qui s’appuie sur «L’étiqueté méritocratique» (just deserts) selon laquelle les individus sont rémunérés à niveau de leur contribution.

Les inégalités de revenu incitent à mettre de côté une épargne qui sera par la suite investit ce qui a un effet positif sur la croissance, retenant dans ce cas la théorie de Kaldor selon laquelle sous certaines conditions macroéconomiques à savoir les plus aisés continuent à épargner en adéquation avec l’augmentation de leurs revenus, que cet accroissement de l’épargne s’accompagne d’un investissement productif  qui viendra renforcer la croissance. Toutefois pour combattre les inégalités il est nécessaire d’augmenter les impôts pour les ménages les plus aisés ce qui a pour conséquence une baisse de l’épargne et donc de l’investissement.

La réduction ainsi des inégalités est négative pour la croissance selon les libéraux, hypothèse qui est également soutenu  par Ricardo-Barro avec sa «théorie d’équivalence»: les agents économiques prévoient la hausse des impôts et tendent à augmenter leur épargne ce qui limite les effets du multiplicateur de Keynes. Les catégories sociales aisés sont des vrais consommateurs et ont les moyens pour épargner ce qui est positif pour la croissance.

B. La lutte contre les inégalités est nécessaire à la croissance: Les inégalités ont un effet négatif sur la croissance. Selon le Fond Monétaire International la réduction des inégalités se traduit par une croissance forte et soutenue au sein des pays et entre pays.