Le développement économique en Afrique

Ouagadougou capitale du Burkina Faso n’est pas en marge de ce schéma de dynamique urbaine. Cette urbanisation galopante et peu maitrisée est en grande partie induite par l’exode des jeunes ruraux vers les centres urbains en quête d’emplois ou plus généralement d’opportunités. Entre 1985 et 2012, la population ouagalaise est passée de 500 000 à 1,9 millions d’habitants. Ce chiffre est aujourd’hui estimé à 2500 000. Il dépassera les 3 millions en 2025. Chaque année, c’est près de 100 000 nouveaux habitants qui sont comptabilisés . L’étalement urbain et l’hyperpolarisation du bassin d’emploi au centre-ville entrainent un besoin accru de mobilité et l’allongement des distances de déplacement. Chaque jour, c’est 1 million de personnes et 600 000 engins qui entrent et sortent du centre de Ouagadougou. En 2014, c’est 10% de plus qu’en 2011. A ce rythme, le volume des déplacements serait le double en 2030. Actuellement, la moto individuelle représente 2/3 des engins en circulation . A l’instar de la plupart des villes africaines au sud du Sahara, l’utilisation des deux roues motorisées à Ouagadougou s’est généralisée vers le début des années 90 avec l’introduction sur le marché des motos de marque asiatique/chinoise bon marché. Ce qui a contribué à modifier profondément les habitudes de mobilité. Les deux roues cohabitent avec les tricycles, les véhicules personnels, les taxis villes/privés et les autobus de la société de transport public la SOTRACO. Le besoin de stationnement s’est donc logiquement créé et constituait l’une des préoccupations de la commune de Ouagadougou. De façon réglementaire, plusieurs types d’aires de stationnement ont été créées, aménagées et gérées soit par la mairie, des personnes morales comme des syndicats de transporteurs ou de façon informelle par des personnes physiques agissant pour leurs propres comptes.

Ainsi, le mode de gestion des aires de stationnement par la ville de Ouagadougou est guidé par la recherche d’avantage économique, le règlement des questions sociales ou même la prise en compte des aspects politiques. L’insuffisance d’aires de stationnement occasionnait de plus en plus à certaines heures de la journée et sur la plupart des voies au centre-ville de Ouagadougou des stationnements anarchique sur voirie occasionnant une diminution de la fluidité du trafic et des problèmes de sécurité routière. Le stationnement des deux-roues est relativement bien organisé avec un système de parkings payant mais il existait peu de places de stationnement dédiées aux véhicules. En outre l\’organisation du stationnement des véhicules de livraisons

était une préoccupation majeure étant donné l\’importance que joue le centre-ville de Ouagadougou en matière d\’échanges de marchandises (marchés et entrepôts). Le stationnement des taxis quant à lui restait problématique par l’insuffisance et le manque d’aménagement des \’\’têtes de taxis\’\’.
Pour remédier à cette situation, la municipalité a initié en 2013 un Projet d’Appui à la Mobilité de Ouagadougou (PAMO) qui consacrait un volet important à la question du stationnement. Il a reçu le soutien des partenaires français à travers l’appui technique de l’agglomération lyonnaise et le soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD).
Le projet a permis de clarifier les conditions de stationnement, d’avoir une cartographie précise et de se rendre compte de la typologie exacte des aires de stationnement et des modes de gestion pratiqués. Finalement, le PAMO a abouti à la définition d’un plan de circulation et de stationnement dans le centre-ville de Ouagadougou ; ce qui a permis d’améliorer l’organisation du stationnement sur voirie et dans les espaces publics en précisant la politique de tarification et les implications en matière de politique d’usage de la voirie, en matière de stationnement sur voirie et en matière de parcs publics. Il a egalement permis la localisation des parcs de rabattement à proximité des centres de commerces/gares ou aux entrées de la ville.
Quand bien même les solutions proposées et mis en œuvre s’inspirent de l’expérience française notamment lyonnaise, elles tiennent compte avant tout et prioritairement des réalités locales burkinabè.