La pollution marine

Aujourd’hui, les déchets marins sont transformés en un vrai problème de pollution qui affecte toutes les mers du monde. Ainsi que leurs niveaux accrus viennent principalement des activités terrestres (~80 %). Cela comprend notamment une gestion des déchets solides urbains inappropriée (collecte, transport, traitement et élimination finale) qui a des impacts négatifs sur la santé de l’homme, la faune marine, les systèmes écologiques marins, la qualité des plages et la sécurité de la navigation, ainsi que sur les industries de la pêche et maritime.
Dans ce cadre des experts du SDSN de différentes disciplines ont été invités à la première conférence régionale pour la Méditerranée, appelée conférence MED Solutions, qui s\’est tenue à Sienne, en Italie, en juillet 2013 pour identifier la première série de solutions de développement durable et ils ont choisi Plastic Busters comme une solution phare.
Le projet a également reçu l\’approbation unanime de l\’Union pour la Méditerranée (UpM) et a obtenu le prestigieux label UpM en février 2016. Le label qualifie le projet d\’initiative viable avec des bénéfices distincts pour les citoyens de la région euro-méditerranéenne et est la reconnaissance de l\’urgence d\’unir leurs forces pour une approche régionale commune et coordonnée, des actions et des solutions à ce problème commun.
Le projet Plastic Busters à pour mission de faciliter les efforts des décideurs et des parties prenantes pour traiter efficacement la question des déchets marins en soutenant la mise en œuvre du Plan régional sur la gestion des déchets marins en Méditerranée. Dans cet esprit l\’amélioration des connaissances sur l\’occurrence, les quantités, les sources et les impacts (y compris les impacts socio-économiques) des déchets marins acquis dans le cadre du projet, soutiendra la mise en œuvre d\’actions conjointes, coordonnées et/ou complémentaires pour gérer les activités humaines génératrices de déchets, tout en présentant un large éventail de mesures sans regret qui pourraient être reproduites dans tous les pays méditerranéens.
Selon l\’Agence européenne pour l\’environnement (AEE), le volume moyen de déchets solides municipaux produits dans l\’UE est de 520 kg par personne/an et qui devrait atteindre d’ici 2020, jusqu’à 680 kg par personne/an. En revanche ceux produits dans les pays méditerranéens non membres de l\’UE représentent encore environ la moitié du niveau par habitant dans l\’UE, la production de déchets dans le sud de la Méditerranée a augmenté d\’environ 15 % au cours de la dernière décennie, sous l’effet de la croissance démographique et de la consommation accrue. Dans cette optique
la reconnaissance de l\’ampleur du problème a donné lieu à un certain nombre d\’initiatives formelles et informelles aux niveaux mondial, régional (par exemple OSPAR, Programme du PNUE pour les mers régionales), européen (par exemple MSFD), national et local.
Quant aux menaces qui pèsent sur la vie marine, elles sont principalement d\’ordre mécanique en raison de l\’ingestion de débris de plastique et de l\’enchevêtrement dans des bandes d\’emballage, des cordages et des lignes synthétiques, ou des filets dérivants. En Méditerranée, certains poissons pélagiques ont ingéré jusqu\’à 70 % de la litière marine et 41 % de la litière marine par enchevêtrement, par ingestion ou par repêchage et colonisation d\’espèces menacées selon la classification UICN.
Pour cela le partage des connaissances solides, ainsi que l’appui sur des actions coordonnées et multisectorielles sont indispensables pour lutter contre les déchets marins. De surcroit les informations sur la litière marine, les sources et les voies d\’entrée, les apports plastiques et microplastiques dans la mer, les interactions avec la vie marine, la décomposition bactérienne, les distributions spatiale et temporelle (y compris la dynamique du transport) et les zones d\’accumulation potentielle sont également primordiaux. Toutefois, la présence de déchets marins dans le bassin méditerranéen et ses effets sur la biodiversité, les écosystèmes et la situation socio-économique des communautés côtières n\’ont pas encore été évalués de manière approfondie. De sorte que la Convention de Barcelone dans le cadre du Plan régional pour les déchets marins (Istanbul 2013) à souligner que \”La pollution marine ne connaît pas de frontières, la pollution dans un pays affecte tous les autres\”.
Dans une autre perspective, une série d\’actions et d\’approches concrètes de prévention et d\’atténuation (par exemple, la pêche aux déchets, l\’enlèvement et la collecte des engins de pêche abandonnés et la mise en place de mécanismes de recyclage, par exemple \”Healthy Seas Initiative\”, la mise en place de systèmes de retours/dépôts pour les emballages, etc.) doivent être développées, testées et encouragées pendant le projet dans plusieurs zones pilotes du bassin méditerranéen. Dans le cadre d\’une réflexion sur le cycle de vie et d\’une approche d\’économie circulaire, le projet procédera également à une évaluation systémique de la faisabilité, de la fiabilité et de la durabilité tout en impliquant les acteurs concernés tels que les autorités portuaires, les pêcheurs et les municipalités. Le projet prévoit en outre un large éventail d\’actions visant à sensibiliser davantage les parties prenantes et à catalyser un changement dans leurs perceptions et attitudes à l\’égard des déchets.
Le projet fait actuellement l\’objet d\’une campagne de collecte de fonds, avec des demandes auprès d\’appels nationaux et internationaux et de donateurs privés.