Ocean Cleanup, le projet de Boyan Slat pour nettoyer l’océan

En 2013, Boyan Slat, un hollandais ambitieux, décide de lâcher ses études en aéronautisme et dentreprendre un projet quil voulait à tout prix mettre en uvre : une barrière océanique capable de nettoyer les océans du plastique. Un ingénieur se joint à lui pour laccompagner, Bruno St-Rose. Boyan donne finalement un nom à ce rêve quil veut concrétiser : The Ocean Cleanup. Boyan sest toujours inquiété sur le phénomène de laccumulation du plastique dans nos océans. Ses recherches se sont particulièrement basées sur le fameux septième continent . Découvert par Charles Moore en 1997, cet énorme vortex de plastique, situé dans le Pacifique Nord, rassemble plus de 100 millions de tonnes de plastique. Lenjeu primordial dOcean Cleanup est darriver à débarrasser locéan de ces pollueurs, mais en évitant à tout prix daffecter lécosystème marin. Afin de mener à bout ce projet, léquipe de Ocean Cleanup a mené de nombreux tests dans un laboratoire spécialisé dans le domaine maritime aux Pays-Bas. Après quelques mois, Ocean Cleanup va finalement prendre vie. Un prototype de barrière est installé près de lÉtat américain de la Californie. Mais en quoi consiste cette innovation scientifique? Ce sont plusieurs barrières flottantes imperméables, un à deux kilomètres de longueur. Elles ressemblent à des fers à cheval ( U), qui sont installées dans la zone du Pacifique, près du septième continent, au fond de leau. Elles ne sont pas accrochés au fond de la mer, mais à des ancres flottantes situées à 600 mètres de profondeur de la mer. Ils seront surtout placés dans des gyres, où les courants sont circulaires. Ce sont des pièges à plastique. Les côtés des barrières, formées de polyuréthane, pourraient capturer des morceaux de plastique au loin. Le système pourrait être capable de collecter plus de trois tonnes de plastique par semaine, ce qui est une belle avancée. Cest un bateau qui naviguera à chaque semaine pour récolter tout le plastique amassé. Le 9 septembre 2018, le bateau Maersk Launcher partait en direction du Pacifique Nord emportant avec lui ce système long de 600 mètres en gardant en tête lobjectif de nettoyer la moitié du vortex du Pacifique Nord en 5 ans. Ambitieux, mais est-ce vraiment un projet réalisable? Ocean Cleanup présente des aspects autant positifs que négatifs. Réflexion scientifiqueOcean Cleanup sucscite beaucoup dattention et attise la curiosité. Dans une période où le réchauffement climatique prend beaucoup dampleur, où notre monde prend des
initiatives pour réduire sa consommation de plastique et où les yeux sont tournés vers les dirigeants du monde pour voir les solutions apportées, Ocean Cleanup semble être le projet parfait. Mais est-ce vraiment le cas? Penchons-nous tout dabord sur les conséquences positives quapportent cette technologie sur le facteur environnemental. Selon GreenPeace, Chaque minute, léquivalent dun camion poubelle de plastique est déversé dans locéan. Effrayant, non? Tous ces polluants rejetés causent de nombreux dommages sur lécosystème marin et avant quil ne soit trop tard, Ocean Cleanup veut pouvoir changer le cours des choses en faisant un immense nettoyage des océans. En commençant par le septième continent de plastique. En effet, le but dOcean Cleanup est de diminuer de moitié la taille de celui-ci. Il y a plus de 200 espèces en danger à cause de tout ce plastique et à cause des micro-billes de plastique que les animaux marins ingèrent, cela perturbe encore plus la chaine alimentaire. Rappelez-vous, cher lecteur, que cela va finir par avoir des répercussions sur vous. Selon Roland Geyer, chercheur et ingénieur de lUniversité de Californie Si rien nest fait, cest plus de 12 milliards de tonnes de déchets de plastique qui pourraient souiller la planète au milieu de ce siècle. Cette technologie représente donc une solution pour contrer ce phénomène et qui aide notre environnement. Il est important de noter que Boyan Slat promet de nettoyer lentièreté de ces sources deau si précieuses dici 2050. Cest bien les promesses, mais les résultats nen sont pas si convaincants. Effectivement, malgré que le projet Ocean Cleanup semble être la solution parfaite, il est confronté à divers problèmes et enjeux importants. Lune des principale critique, soutenue notamment par Philippe Archambault, professeur d\’océanographie et de biologie marine à l\’Université Laval, cest que ces immenses barrières ne pourraient pas seulement piéger le plastique, mais bien aussi du plancton et dautres animaux aquatiques. Ce qui ne ferait que perturber davantage la chaine alimentaire. Sachant en plus, quil y a des chances que ce plastique avalé soit transféré au prédateur. La situation est grave. Il ne faut pas oublier que ce sont des bateaux qui devront recueillir le plastique piégé dans les fers de cheval, environ à chaque semaine. Bateaux qui éjectent encore plus de pétrole dans les océans. De plus en plus pire, non? Mais ce nest pas tout! Parce que malgré ces inépuisables efforts à vouloir à tout prix dépolluer ces zones, le projet Ocean Cleanup nest pas assez performant pour piéger les microparticules de plastique, qui sont lessentiel de la pollution océaniqu, comme la souligné le navigateur Patrick Deixonne. Malgré que le concept est bien pensé, il y a toujours de nombreuses améliorations à apporter au projet. Les barrières peuvent surtout piéger les gros morceaux de plastique, mais ce nest pas grand-chose lorsque les résultats démontrent quil faut surtout sattaquer au microplastique. Une récente recherche publiée dans le Paris Match, revue reconnue et réputée internationalement, démontre que ces microplastiques peuvent se retrouver jusquà onze kilomètres sous leau . Ocean Cleanup nest pas en mesure de piéger ces particules qui sont les plus difficiles à attraper. En bref, le projet imaginé par le jeune hollandais prend vie, mais apporte son lot de conséquences néfastes sur la vie marine. Au moins, lui, fait sa part pour sauver notre planète bleue. Il sensibilise la communauté mondiale au sort de nos sources deau précieuses et pousse les dirigeants mondiaux à regarder les dommages que le plastique cause dans nos océans. Pour cela, et bien plus, je lève mon chapeau à ce projet ambitieux, mais auquel de nombreuses améliorations doivent y être apportées.