La cohérence et la cohésion textuelles, L’enchaînement des propositions

Pour plus de détails, la cohésion résulte de l’enchaînement des propositions. Elle se manifeste dans le niveau syntaxique et sémantique par des moyens linguistiques qui fournissent des liens phrastiques qui assurent la linéarité du texte (Maingueneau, 1996). Parmi ces moyens linguistiques, il y a la ponctuation et les mécanismes d’organisation phrastique (organisateurs spatio-temporels, connecteurs logiques et des marques anaphoriques) qui garantissent la présence des liens cohésifs permettant à une suite des phrases de devenir un texte.

Quant à la cohérence, elle touche le niveau global du texte. Ceci dit les relations étroites entre des idées et des passages, le champ lexical, la non-contradiction et la progression de l’information. Vu que le texte est un ensemble cohérent de phrases, la cohérence s’appuie sur la cohésion et aussi sur le contexte et le genre du discours. Elle se manifeste dans le niveau sémantique et pragmatique des différentes parties du texte : le commencement, le milieu et la fin (Alkhatib, 2012).

En ce qui concerne la connexité du texte, elle représente pour Adam (1990) la même signification du terme “cohésion” expliqué ci-dessus. Or, Maingueneau (1996) exprime le terme de la connexité pour désigner le niveau le plus haut de la cohésion. Autrement dit, plus le degré de la connexité augmente, plus il aura des liens solides et logiques entre les phrases, plus le texte devient cohésif davantage.

1.3.1. Les marques de la cohésion
Selon Favart et Chanquoy (2007), La fonction fondamentale des marques de cohésion est de relier ou de séparer les constituants textuels, et aussi d’organiser entre elles les unités de sens. Parmi ces marques, nous nous intéresserons à la ponctuation et les mécanismes d’organisation phrastique.
1.3.1.1. Les signes de ponctuation
Partant de l’idée que les instructions de rupture sont principalement assurées dans le texte par les signes de ponctuation, ces auteurs ont hiérarchisé ces signes selon la force de la séparation qu’ils signalent : Alinéa > point > point-virgule > virgule > absence de signe.
Alinéa : Il se représente dans un texte sous forme d’un vide ou un blanc qui précède la première ligne marquant le début d’un paragraphe. Cette ligne est en retrait par rapport aux autres.
Point (.) : Sa fonction est de mentionner la fin d’une phrase, d’un syntagme ou d’une idée. Comme il sert à marquer graphiquement une pause un peu longue dans un énoncé.
Point-virgule (;) : Il sert à marquer une pause un peu longue que la virgule. Il sépare deux propositions liées

par un sens sans les isoler. Le point-virgule s’emploie pour :

– Mettre en parallèle deux propositions. Par exemple :
 Ali jouait au tennis ; son frère préférait le football.
– Faire une énumération afin d’éviter les numérotations : 1°, 2°, 3°… Mais il faut que chaque objet de cette énumération se termine par un point-virgule sauf le dernier qui se termine par un point. Citons à titre d’exemple :
Ali Achète à l’épicerie :
3 oranges ;
2 pamplemousses ;
4 citrons.

– Séparer des propositions ou expressions indépendantes mais qui ont entre elles une relation faible, généralement une relation logique. Par exemple :
 La planète se réchauffe ; les glaciers reculent d’année en année.
– Le point-virgule est également utilisé lorsque la deuxième proposition commence par un adverbe. Par exemple :
 Sa voiture est tombée en panne au milieu de la campagne ; heureusement un fermier passait par là.
Virgule (,) : La virgule marque une courte pause dans la lecture sans cependant que l’intonation change. Elle s’emploie :
– Dans une énumération, pour séparer des mots, des groupes de mots de même nature ou des propositions juxtaposées. Par exemple :
 Elle monte, elle descend, elle n’arrête pas de bouger !
 Les lions, les girafes, les zèbres, vivent tous trois dans la savane.
– Pour séparer des mots, des groupes de mots ou des propositions coordonnées par les conjonctions de coordination et, ou, ni lorsque celles-ci sont répétées plus de deux fois. Citons à titre d’exemple :
 Il ne craint ni le vent, ni le froid, ni la neige.
NB : Notons que la virgule peut aussi servir à remplacer les conjonctions et, ou, ni.
La conjonction n’apparaissant alors qu’avec le dernier mot :
 Vous avez le choix entre un café, un thé, une tisane ou un chocolat chaud.
 L’enseignante, le proviseur et les élèves montèrent dans le bus.
– Devant des mots, groupes de mots ou des propositions coordonnées par des conjonctions de coordination autres que et, ou, ni. Par exemple :
 Je viendrai, mais avec un peu de retard.
 Nous irons au lac, car je sais que tu aimes particulièrement cet endroit.
– Pour mettre en relief un élément placé en tête de phrase. Par exemple :
 Moi, je ne croirais jamais une telle chose.
 Puisque tu le souhaites, je le ferai.
– Pour isoler les propositions participiales. Citons à titre d’exemple :
 Son travail est terminé, il rentra directement chez lui.
– Pour isoler ou encadrer des mots, groupes de mots ou propositions mis en apposition et qui donnent des informations complémentaires. Par exemple :
 L’enfant, épuisé par cette première journée d’école, s’est rapidement endormi.
 Ali, le plus chanceux des hommes, a encore gagné à la loterie.
– Pour séparer des propositions en signifiant un déroulement chronologique, une succession d’événements. Par exemple :
 Je l’entends, je cours vers la porte, elle ouvre et me salue.
– Après le nom de lieu dans l’indication des dates. Citons à titre d’exemple :
 Alger, le 19/02/2001.

Quant aux mécanismes d’organisation phrastique, ils se subdivisent en organisateurs spatio-temporels, connecteurs logiques et des marques anaphoriques.