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29 Apr 2021 
admin 
Les responsables de la propagande du Califat ont su mettre à profit l’utilisation des nouvelles technologies de l’information à des fins de recrutement. A son apogée l’organisation comptait 35000 membres issus d’une centaine de nationalités.
La guerre de l’information qui se déroule actuellement dans le cyberespace est permanente, elle est menée de façon universelle, et donne un avantage d’autant plus fort à l’attaquant que la cible de l’attaque n’a pas de stratégie de réponse. L’accès au cyberespace, et la diffusion de propagande dans le cadre de cette guerre de l’information, nécessitent peu de moyen et de prérequis techniques, ces actions sont donc accessibles au plus grand nombre.
Nous allons à présent définir les deux notions majeures de ce mémoire : L’EI et le Cyberespace.
L’État islamique (EI), également appelé L’EI, est une organisation terroriste à connotation militaire et politique, laquelle est marquée d’une idéologie conjointe de salafisme et de djihadisme.
« Le salafisme est un mouvement sunnite (de « sunna », « pratiques du prophète »). Les « SALAFS » désignent les prédécesseurs, c’est-à-dire les premiers compagnons du prophète Mahomet, puis leurs successeurs pendant deux générations. Aujourd’hui, les salafistes les prennent pour exemple pour revendiquer un retour à l’Islam des origines, le plus « pur », selon eux. Ils considèrent que toute innovation de l’Islam pervertit la religion.). Le djihadisme (tentative d’imposer un prétendu retour vers ce que eux considèrent comme le vrai islam par le combat armé, même si les motivations et les objectifs de ses acteurs sont en réalité plus complexes. De fait, les djihadistes considèrent tous les autres musulmans, y compris les salafistes, comme des infidèles. »
Cette organisation a proclamé le 29 juin 2014 l’instauration d’un califat sur les territoires sous son contrôle. De l’été 2014 au printemps 2019, elle forme un proto-État en Irak et en Syrie où elle met en place un système totalitaire. Les déstabilisations géopolitiques causées par la guerre d’Irak et la guerre civile syrienne ont profitées à son expansion.
Sa création remonte à 2006, avec l’alliance de groupes liés à al Qaeda.
Le 13 octobre 2006, le Conseil consultatif proclame l’État islamique d’Irak (EII), lequel se considère à partir de
En 2012, l’EII commence à s’étendre en Syrie et le 9 avril 2013 devient l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) souvent désigné par son acronyme anglais ISIS (Islamic State of Iraq and Sham) ou par son acronyme arabe transcrit Daʿech (en anglais Daʿesh), bien que cette dernière appellation soit rejetée par l’organisation. La modalité de désignation de l’« État Islamique » est un sujet sensible et stratégique en matière de communication pour ses adversaires et notamment les gouvernements européens qui lui dénient le qualificatif d’« État », (la définition juridique de l’Etat implique des frontières stabilisées ce qui n’a jamais été le cas). Ils préfèrent utiliser le terme péjoratif « DAECH ».
Cependant le terme « Etat islamique », peut faire sens quand il est question de l’organisation de l’EI, que l’on peut comparer dans une certaine mesure à l’organisation d’un Etat, et pour l’aspect militaire, à une armée conventionnelle. En effet, pour assoir son organisation L’EI a su capter dans ses rangs des profils à haute valeur ajouté, comme d’anciens officiers des armées irakiennes et syriennes, et de nombreux ingénieurs notamment dans les domaines des télécommunications et de l’informatique, domaines auxquels nous nous intéressons dans ce mémoire.
Le 29 juin 2014, l’EIIL annonce le « rétablissement du califat » dans les territoires sous son contrôle, prend le nom d’ « État islamique » et proclame son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, « calife et successeur de Mahomet », sous le nom d’Ibrahim.
Nous allons maintenant définir Le cyberespace.
Le cyberespace est un domaine global constitué du réseau maillé des infrastructures des technologies de l’information (dont Internet), des réseaux de télécommunication, des systèmes informatiques . Il inclut l’informatique numérique transportée ainsi que les opérateurs de services en ligne.
Le cyberespace est souvent présenté comme un territoire virtuel, un espace à part, sans frontière, qui s’affranchit des contraintes du monde physique ; un espace complexe, multidimensionnel traversé par des conflits bien réels.
Au support physique ou technique il convient d’ajouter tous les aspects sociocognitifs de l’information et de la communication, qui de fait sont la composante humaine liée à l’utilisation du cyberespace.
Ce mémoire a pour objectif de montrer comment l’E.I. a su utiliser le cyberespace à des fins de propagande, de recrutement et de communications pour construire son organisation et mener une guerre psychologique. Mais également de démontrer que l’organisation a pris de court le monde entier en maitrisant et gagnant la guerre de l’information. Cette propagande à effet de choc, est le résultat d’une communication efficace et ciblée, qui est très bien maîtrisée d’un point de vue technique, mais qui n’a rien de nouveau dans ses codes. Les générations djihadistes antérieures (GIA, Al -Qaeda…) n’avaient pas cet accès à ces outils (la propagande se faisait par cassette audio et vidéo essentiellement) ou n’ont jamais misé autant sur l’outil internet pour le cas Al Qaeda.
Cette communication de masse, mêlée à la maîtrise des évolutions techniques, de la facilité d’accès à Internet, du développement des réseaux sociaux ainsi qu’une maîtrise de la communication à l’occidentale, démontre une stratégie médiatique redoutable dans la guerre de l’information donnant un ascendant sur une guerre psychologique. Mais l’utilisation massive des technologies nouvelles et du cyberespace a-t-elle été judicieuse à l’organisation ?
Ce mémoire traitera de la période de 2014 à aujourd’hui, période durant laquelle il y a eu une prise de conscience par les médias, le monde politique, et la société, de l’émergence de l’État Islamique en Irak et au Levant.