LA PEINTURE FRANÇAISE

La peinture c\’est un art de représenter sur une surface plane des objets, réels ou imaginaires, au moyen du dessin et des couleurs. On distingue : peintures murales, peintures de chevalets, peinture sur porcelaine et sur émaux.         

                      La peinture du Moyen Age (VIIIe – XVe s.).

           Dans la Gaule de l\’époque préromane, l\’église est ornée de vitraux, de mosaïque et de peinture avec représentations du Christ, images des deux Testaments, de l\’enfer et du paradis, figures des saints et allégories.

           On a retrouvé dans la crypte de l\’église Saint-Germain L’Auxerrois, plusieurs œuvres du IXe siècle dont la plus importante représente trois épisodes de la vie de saint Etienne, peint sur une couche de chaux posée sur un enduit.

            La peinture romane a un caractère monumental, elle reconnaît la primauté de l\’architecture et elle ne sert qu’à décorer le monument. Jusqu’au XIVe siècle la peinture est liée aussi au monument. Mais au XIVe siècle, la peinture murale, écartée des églises par le vitrail, se réfugie dans les châteaux.

           La période gothique est une période de crise pour la peinture murale. Réduite à un rôle secondaire, la peinture apparaît dans le château. Avec ses amples murs percés de fenêtres rares, le château offre une place à des décorations peintes – fresques et tapisseries. De la plus grande vogue jouissent les “verdures\”, images où sur un fond de feuillage, se détachent des personnages élégants qui chassent et pêchent.

            Vers la fin du XVe – début du XVIe siècle, la peinture se détache du mur, en faisant apparaître une nouvelle forme d\’art qui est le tableau. C\’étaient d\’abord des petits panneaux de bois recouverts d\’un fond d\’or et peints à la colle, à l\’œuf ou à la détrempe.

            Un document intéressant permet aux spécialistes d\’établir le passage de la représentation des personnages dans les miniatures au portrait-tableau. C’est le portrait du rois Jean le Bon (peintre anonyme) qui est le plus ancien portrait qu\’on connaisse en France (1360).

            Au XVe siècle, dans le Val de Loire et en Provence, sous la double influence des écoles flamande et italienne, naissent des peintres français, dont les noms de Jean Fouquet et du Maître de Moulins sont les plus importants.

            Jean Fouquet est connu par ses miniatures, par le Diptyque de Melun et par ses Portraits (dont le Portrait du très victorieux roi de France, celui

de Charles VII qui est au Louvre).

             Le Maître de Moulins est un artiste anonyme qui était au service des ducs de Bourbons et qui travaillait en Bourbonnais. Il est connu par le Triptyque de la Vierge en Gloire qui se trouve à la cathédrale de Moulins, petite ville à 280 km au sud de Paris.

                                 La peinture de la Renaissance (XVIe s.).

              Le XVIe siècle apporte la renaissance des esprits. La France découvre l\’Italie avec une nouvelle conception de l\’art, intellectuelle et savante, fondée sui¬tes connaissances de l\’Antiquité.

              Les portraitistes (François Clouet, Corneille de Lyon, Jean Decourt) continuent la tradition de Fouquet : ils cherchent à exprimer des formes plutôt que la couleur. Le plus caractéristique parmi ces ouvrages est le grand portrait de François Ier par Jean Clouet qui se trouve au Louvre (1524).

               Vers les années trente on voit naître l’école de Fontainebleau – un groupe de décorateurs, peintres et mosaïstes français (François Clouet, Jean Cousin, Antoine Caron) travaillant sous la direction du Primatice, et du Rosso (tous les deux sont italiens invités par François Ier) sur l\’ornementation des palais royaux : fresques, bois sculptés, mobiliers. La peinture représente des paysages ensoleillés, des fleurs dans des vases et des figures des nymphes.

              La deuxième vague artistique est liée avec le nom d\’Henri IV, qui, cherchant à faire de Fontainebleau le grand chantier du royaume, fait renaître la peinture en y employant des peintres flamands auxquels se sont joints des maîtres français (Toussaint Dubreuil, Martin Fréminet, Jacob Bunel).

     Les XVIIe et XVIIIe siècles : la peinture classique et la peinture baroque.

              Dans la première moitié du XVIIe siècle l’art français ne joue qu’un rôle secondaire, les impulsions artistiques viennent toujours de l’Europe, qui, depuis le milieu du XVIe siècle, est envahie par la peinture baroque. La peinture baroque préfère l\’instinct au rationalisme, en cherchant les manifestations les plus exubérantes de l\’émotion et du dynamisme : mouvements violents des corps et des âmes, draperies agitées, gestes expressifs. L’esprit baroque est présent dans les toiles de Valentin de Boulogne et Claude Vignon, dans ceux de Perrier et de Vouet, qui ont subi la grande influence du peintre italien Caravage.

              Simon Vouet (1590-1649), peintre et graveur, travaillait pour Louis XIII. C\’est un artiste typiquement baroque. Son Portrait du roi Louis XIII (Louvre) a tous les traits du baroque : virtuosité, rhétorique, passion du mouvement, composition en diagonale, effets de lumière, recherche de profondeurs.

              Nicolas Poussin (1594-1665) annonce le classicisme par sa maîtrise de la composition et de la forme. La critique d’art dit qu\’il n\’y a pas d\’artiste plus typiquement français. Dans ses plus belles toiles historiques le peintre monte à la grandeur monumentale comme la tragédie en littérature. L’art de Poussin se fonde sur l’intelligence et non sur la sensibilité.

               Les paysages de Poussin diffèrent de ceux de l\’époque, décoratifs et pittoresques. Il y arrive à une grande maîtrise, surtout en créant Quatre saisons, son chant du cygne.

               On constate l\’apparition au XVIIe siècle de quelques talents originaux parmi lesquels sont à citer les frères Le Nain, Claude Lorrain et Philippe de Champaigne, aussi bien que George de La Tour.

                Dans la seconde moitié du siècle (1660-1690), Versailles devient le lieu de toute l\’activité picturale de la France.

                En 1648 est fondée l\’Académie royale de peinture et de sculpture protégée par Colbert. Les peintres travaillent en équipe, la direction commune est assurée par Le Brun.

                 Charles Le Brun (1619-1690) devient premier peintre du roi (Louis XIV). On rencontre ses peintures décoratives au palais de Versailles ; d\’après ses cartons à la manufacture des Gobelins sont exécutées les séries de tapisseries (Histoire du Roi, Maisons royales) qu\’on compte parmi les grandes œuvres de l\’art français mural.

                 Au sein de l\’Académie, Le Brun rencontre une forte résistance : à l’art académique on oppose un art différent, celui de Rubens. En face de Le Brun et de la plupart des académiciens, certains peintres (Roger de Piles, Blanchard le Neveu) défendent les droits de la couleur et de la peinture pure.

               La peinture du XVIIIe siècle s\’oriente vers le nouveau mode de vie : la société cultive le sentiment du bonheur et du plaisir. La peinture acquiert de la souplesse et de la grâce, on emploie l\’arabesque et le pastel. On renouvelle la conception des genres classiques – ceux du portrait, du paysage et de la nature morte.

                Le siècle des Lumières apporte le renouvellement de la conception du tableau de l’artiste : on crée le Musée, on voit apparaître le commerce d\’art. 

 

Antoine Watteau (1684-1721).

 

Le peintre est connu par la série de ses tableaux militaires (comme Le Camp volant à l’Hermitage) les scènes de théâtre où il a introduit des images riches de signification humaine (Gilles) et surtout par ses tableaux de genre qui sont représentés par des scènes galantes. En créant sa toile l\’Embarquement pour l’île de Cythère, le peintre cherche à décomposer l\’éphémère, le tableau rend la succession des gestes et des sentiments comme des séquences du cinéma.

Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779)

           En 1728, il expose dans une galerie, entre autres tableaux la Raie ouverte (Louvre). La toile est remarquée par le peintre Largillière. Il invite Chardin à se présenter à l’Académie : Chardin y est agréé et reçu le même jour.

             Il peint des natures mortes et des scènes familières (la Blanchisseuse ; la Récureuse ; la Pourvoyeuse). Son univers est minuscule. Les héros de Chardin sont des objets. Ils sont pour lui des êtres vivants dont il s\’agit de comprendre l\’âme. Sa couleur est modeste, grise et beige, mais le peintre possède la technique des reflets, le relief des formes. Il place les couleurs l\’une après l’autre, sans presque les mêler de façon que son ouvrage ressemble un peu à la mosaïque.

            Alors que le XVIIe et le XVIIIe siècles n’avaient connu que le classicisme et les différentes tentatives du baroque, la période qui va de 1789 à 1848 a vu s’opposer les uns aux autres, en succession rapide, le néo-classicisme, le romantisme et le réalisme.

               Le XIXe siècle : la peinture des grandes écoles.

         Les néo-classiques (début du siècle).

            La fin du XVIIIe siècle voit le retour à l\’Antique. Avec Napoléon, l\’Antiquité devient l\’expression de la grandeur impériale.

             La peinture trouve l\’expression dans l\’œuvre de David.

             Jacques-Louis David (1748-1825) réalise ses idées dans Serment des Horaces : sujet antique, exaltation du patriotisme, allure théâtrale, style dépouillé.

              A la veille de la Révolution, David est déjà un personnage connu. Il est membre de l’Académie royale de peinture (1784). Germain Drouais, Fabre, Wicar et Girodet se mettent à son école. Pendant la Révolution, on le voit député à la Convention, ses trois toiles Serment du Jeu de Paume, Marat assassiné, le Peletier de Saint-Fargeau son placées dans la salle des séances de la Convention.

             La critique voit les mérites de David à la peinture : le goût de l\’héroïsme, on admire la vérité de ses images (La reine Marie-Antoinette conduite au supplice, Portrait de Bonaparte) et la haute qualité de l’exécution (Madame Récamier).

       David avait beaucoup de disciples en France et en Europe (F. Gérard, Girodet-Trioson Riesener, Macpherson). Le plus remarquable d’entre eux était Ingres.

            Jean-Dominique Ingres (1780-1867) montre des dispositions précoces pour le dessin et pour la musique, mais chez le jeune Ingres l\’amour du dessin l\’emporte. Il devient l’élève de David (1797), entre dans l\’Ecole des beaux-arts et remporte le prix de Rome.

             Après 18 ans de séjour en Italie, il vient à Paris pour y livrer le Vœu de Louis XIII, qui obtient un grand succès. Il peint pour un plafond de la Galerie Charles X au Louvre L\’Apothéose d\’Homère (1827).

             Les critiques ne sont pas unanimes à son sujet. Ceux qui mettent en relief ses idées théoriques et la maîtrise du peintre en dessin, le situent parmi les chefs du classicisme. D\’autres affirment que ses sujets révèlent du romantisme (comme les Odalisques). Incompris des romantiques par son mépris de la couleur pour elle-même, peu engagé dans le classicisme, Ingres est un artiste solitaire au XIXe siècle.

              Les romantiques (années 1820-1840).

              Le romantisme s\’affirme comme la réaction contre le néo¬classicisme de l\’école de David. Le romantisme pictural a commencé en pleine vogue du néo-classicisme et s’est opposé à lui plus par la technique que par le sujet. Il se caractérise par le refus des règles et la réhabilitation du sentiment et de l’imagination. Son initiateur a d’ailleurs été un élève de David : Gros. Le romantisme a apporté la nouvelle interprétation des problèmes picturaux parmi lesquels au premier plan restent : rôle de la couleur ; rôle laissé à l’activité collaboratrice du spectateur, importance donnée à la matière. Le mouvement est animé par les peintres Gros, Géricault, Delacroix. 

              Eugène Delacroix (1798-1863) ne prend pas ses sujets dans la vie, il part d\’imaginations littéraires, en exposant au Salon Dante et Virgile aux Enfers (1822) et les Scènes des Massacres de Scio (1824).

              Il ne cesse pas de renouveler son art. Delacroix commence comme peintre influencé par Géricault et Gros, mais la vue des œuvres des artistes anglais (Constable) fait éclairer sa palette, le poussant à rechercher le mouvement (ce qu’affirme la Mort de Sardanapale, 1827). Dans les années trente il subit l\’influence de Goya (la Liberté guidant le peuple, 1831). En Afrique, il découvre l\’Orient (Femmes d\’Alger dans leur appartement), l\’antiquité vivante (Médée), l\’univers biblique (le Portement de Croix).

Les réalistes (années 1840-1860)

 

              Après 1840, s\’épanouit la peinture réaliste qui demande à l\’art plus de vérité et d’objectivité voulant reproduire tout ce qu\’elle voit. Le grand promoteur de cette idée est Gustave Courbet, suivi de Daumier et de Millet.

            Gustave Courbet (1819-1877).

            En 1839 il vient à Paris. De ses toiles, le Salon n’en admet qu\’une partie (Portrait du Chien noir).

            Le réalisme de son Enterrement à Ornans (1849) fait scandale. Le groupe de femmes, vêtues de noir, les hommes gauchement endimanchés, le fossoyeur, le curé, les chanteurs en robes rouges, le tout aligné en longue bande sombre devant une autre bande claire, que constitue les falaises blanches du fond, ont provoqué des railleries du public sur la faute du goût de l\’artiste.

            Il participe activement aux événements de 1848, puis à ceux de la Commune. Il fait trois toiles : le Portrait de Proudhon, Retour de la Conférence et le Portrait de Jules Vallès.

            Dans la préface d\’un de ses catalogues, Courbet a défini très précisément sa conception de la peinture : “…j\’ai voulu tout simplement puiser dans l\’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité…Etre à même de traduire les mœurs, les idées, l’aspect de mon époque, selon mon appréciation, être non seulement un peintre mais encore un homme, en un mot faire de l’art vivant, tel est mon but”. Le peintre a réalisé ses idées dans les meilleures de ses toiles : Atelier du peintre, Allégorie réelle, les Demoiselles au bord de la Seine, la célèbre Rencontre dite ordinairement Bonjour, monsieur Courbet.

             L’Ecole de Barbizon.

           Un groupe de peintres quittent Paris (1887) pour aller travailler hors de la grande ville. Les artistes s’installent près de la forêt de Fontainebleau, à Barbizon, et cultivent l’amour pour la nature.

            On trouve parmi eux Théodore Rousseau, chef de file, Charles- François Daubigny, Jules Dupré. L’école de Barbizon est une école du paysage.

            Un rôle important dans ce domaine est joué par Corot qui reste le maître incontestable du paysage français. Son tableau le Souvenir de Mortefontaine reflète le mieux la particularité de sa manière.

Les individualistes : Manet, Degas, Renoir.

            Dans la deuxième moitié du siècle apparaissent des personnalités qu\’on ne peut classer dans aucune école.

Les impressionnistes (années 1870-1890).

             Le mot “impressionnisme” est né du mot “impression” prononcé par Claude Monet cherchant un titre pour le catalogue. La critique en a fait “impressionnisme” et l’a longtemps employé dans le sens péjoratif.

             L\’impressionnisme, c\’est un mouvement de recherche expérimentale visant la découverte de la lumière et de ses rapports avec les formes et les couleurs. Cette recherche est due à la peinture d’un groupe d\’artistes parmi lesquels les plus importants sont Alfred Sisley, Claude Monet et Camille Pissarro ; ce dernier est considéré comme le parrain, l\’animateur et le représentant le plus typique de ce groupe.

           Le paysage de Pissarro c\’est l\’âme même de la campagne française, ses prairies, son ciel. Ses paysages sont souvent animés de personnages et de scènes rustiques.

           Sisley possède plus qu\’aucun autre impressionniste une qualité, chez lui, prédominante : cette tendresse dont il a le secret d\’envelopper ses paysages. C\’est une peinture élégante de rivière, d\’effets de neige lourde et grise.

           Les impressionnistes appellent à la participation active du spectateur, à son travail de recomposition. Ils suggèrent la forme d\’un objet par taches incomplètes.

           Ils ont inventé une technique faite de touches divisées qui se superposent – technique qui découle d\’une étude approfondie des vibrations de l\’atmosphère et de leur impression sur la rétine de l\’œil humain.

            Parmi les peintres qui, en prolongeant l\’impressionnisme, apportent à son esthétique leurs propres recherches, Cézanne occupe la place la plus importante.

            Cézanne poursuit parallèlement deux séries de recherches – la première ligne, c\’est la simplification et la synthèse (Paysage des environs d\’Aix), l\’autre c\’est la dissociation du volume à partir des points culminants autour desquels s\’organise un entourage (La mer à l\’Estaque).

         Le néo-impressionnisme (divisionnisme, pointillisme – années1880) 

             Georges Seurat (1859-1891) invente une technique divisionniste fondée sur la fragmentation de la touche. Avec Signac (1863-1935), Edgard (1854-1926), Dubois-Pillet (1845-1890), il proclame l’utilisation des couleurs pures sans les mélanger. Cette conception exerce ultérieurement une influence sur les nabis, les fauves et les cubistes.

            Paul Gauguin (1848-1903) est parti de l\’impressionnisme, mais il a su s\’en dégager pour lui opposer son propre système. Il aime le dessin, qui établit la forme : en dessinant avec la couleur, il supprime le relief, sa peinture est plate.  Plus tard, Gauguin rejoint la conception primitive de l’image ayant trouvé dans l\’exotisme une source de ses thèmes (Le Chien rouge, 1894).

Les Nabis.

           En 1888 de jeunes artistes décident de créer un groupe. Ils choisissent le nom “nabi” qui signifie “prophète”, parce qu’ils se proposent de régénérer la peinture. Le groupe comprend : Redon, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier, Ranson, Roussel, Bonnard. Les nabis deviennent les meilleurs représentants de l\’Art nouveau en France. Leur dernier œuvre de groupe est la réalisation du décor intérieur du théâtre des Champs-Elysées (1913) des architectes Perret.

           Les nabis étaient révélateurs de toutes les tendances contemporaines : ils ont reconnu que le peintre doit interpréter et non copier la nature, ils se préoccupaient des deux dimensions de la toile, en rejetant l\’espace et la perspective, par l\’utilisation d\’un dessin simplifié et de couleurs pures.

                     Le XXe siècle : la peinture moderne.

           Vers 1890, les jeunes artistes créent une peinture différente et qui, sous ses formes diverses (symbolisme, fauvisme, cubisme, néo primitivisme…), réagit à la fois contre le réalisme photographique des officielles et contre celui des impressionnistes.

            La nouvelle peinture adopte l\’attitude d\’indépendance en face de l’Institut, l\’Ecole, le Salon. Elle se détourne de l’objet extérieur : pour les uns la couleur est la seule réalité, d\’autres voient cette vérité dans la ligne ou la forme.

Le fauvisme.

           Le Salon d\’automne de 1905 expose Matisse, Dufy, Marquet, Rouault, Vlaminck, Derain, leur art semble à la critique si brutalement nouveau que la salle où se trouvent les toiles de ses artistes est baptisée de “cage aux fauves” (d\’où vient le mot “fauvisme”).

           La peinture fauve s\’efforce de traduire la sensation de l\’artiste. Les fauves chassent de la peinture tous les éléments intellectuels – la composition, la nuance, ils emploient les tons intenses mais aussi simplifiés, en laissant à chaque élément du tableau son autonomie.

Le cubisme.

             Le mouvement reçoit son nom à l\’exposition de la galerie Kahnweiler en 1918. Picasso avec ses Demoiselles d\’Avignon inaugure le mouvement qui enthousiasme Georges Braque, Jacques Villon, les frères Duchamp, Delaunay, Fernand Léger, La Fresnay et André Lhote. Né de la découverte de l\’art nègre et de l\’influence de Cézanne, ce mouvement a sa doctrine et sa technique.

             Le peintre ramène les formes à leurs volumes essentiels – cônes, cylindres, pyramides et cubes qu\’il peut combiner en créant un nouvel espace.

             Le surréalisme voit sa vocation à désorganiser le monde extérieur pour éveiller l\’esprit à sa réalité supérieure (sa surréalité). En représentant l\’absurdité de la vie, le peintre rapproche sur la toile des objets inhabituels, hétéroclites, il compose des figures irrationnelles et fantastiques.

             Parmi les adeptes de ce mouvement on trouve Chirico, Arp, Max Ernst, André Masson, Miro aussi que Delvaux, Tanguy, Dali, Magritte.

Le néo-primitivisme.

             L\’art primitif est abstrait et poétique : en simplifiant la nature parce qu’il ne sait pas en représenter la complexité, il y ajoute sa sincérité spontanée.

             Le primitif ne peint pas ce qu\’il voit, mais ce qu\’il croit exister. Il ne regarde pas le modèle. Il reconstitue l\’image d’après son expérience. Certains objets sont représentés en face, d\’autres de profil, la perspective échappe totalement. Le héros de cet art, c\’est le douanier Rousseau.

             Après Rousseau, les critiques d\’art ont découvert d\’autres peintres naïfs – Bombois, Boyer, Bouchant, qui traite les grands sujets (la Bataille des Thermopyles), Séraphine. Certains critiques ajoutent à ces noms celui de l\’artiste célèbre qui est Utrillo, connu par ses paysages de Paris.

             L’expressionnisme, né en Allemagne en 1900, apparaît en France vers les années vingt avec Soutine, Rouault, G. Richier, Gromaire. Les artistes cherchent à traduire leur réaction aux événements extérieurs qui s\’expriment dans le sentiment de l\’inquiétude : lignes nerveuses, stylisations, prédilection pour les bruns et les noirs. 

         La peinture française a vécu dix siècles de production ininterrompue. Cette continuité est inconnue de l\’Italie, des Flandres, des Pays-Bas, de l\’Espagne, de l’Allemagne comme de l\’Angleterre.  

         La peinture française se caractérise par l\’économie des moyens, la virtuosité, les rapports étroits avec la sculpture et l\’architecture.