Formation en alternance en France

L’image de l’alternance a changé en France, en effet, depuis plus de 30 ans, l’enseignement supérieur a ouvert ses portes à ce nouveau mode de formation et ne cesse de séduire les entreprises et les étudiants qui optent pour ce modèle de formation professionnelle (sous forme de contrats d’apprentissage ou de professionnalisation), combinant enseignement théorique et mise en pratique en entreprise. D’abord développée dans une quarantaine d’écoles et seulement pour quelques formations spécifiques, l’alternance, qui est encouragée par les universités et grandes écoles, s’est de plus en plus développée au fil des années et propose aujourd’hui plus d’une centaine d’options donnant accès à diverses branches de métiers. Aujourd’hui, près de 34% des étudiants du supérieur suivent leur formation en alternance où 3 acteurs interviennent et échangent : l’alternant ou apprenti, l’entreprise ainsi que l’établissement de formation. C’est aujourd’hui, un des leviers les plus puissants pour toutes personnes sans qualification souhaitant acquérir des compétences spécifiques et ainsi d’intégrer le monde professionnel rapidement.

La formation en alternance forme chaque année des milliers de professionnels qualifiés, et aptes à répondre aux pénuries de main d’œuvre actuelles dans le monde du travail. Elle répond à la fois aux besoins des entreprises qui manquent de personnels mais aussi aux besoins des élèves qui souhaitent acquérir une réelle expérience ainsi que des compétences dans l’entreprise.Cela s’avère être un atout chez les jeunes, qui les rend plus facilement employables au vu de l’expérience acquise dans l’entreprise. Généralement, une alternance dans une entreprise débouche dans la majorité des cas sur une embauche. Cela satisfait donc l’alternant, qui développe son savoir-faire propre au métier et son savoir-être professionnel, ainsi que l’entreprise qui met à disposition des ressources pour former ses alternants à moindre coût et de les garder sur des postes spécifiques où elles ont du mal à recruter.       Malgré son efficacité, nombreux sont réticents à son développement pour plusieurs raisons, faut-il favoriser le développement de l’alternance? La question sera traitée selon 3 grands axes, d’abord en définissant la notion d’alternance et ce qui en découle, ensuite nous verrons ses avantages et enfin, comment elle permet de réduire le chômage chez les jeunes.

Définition

L’alternance est un mode de formation spécifique qui allie des enseignements théoriques et une formation pratique en milieu professionnel. Il est accessible dès 15 ans, et permet à chacun d’approfondir son envie d’apprendre

un métier qui lui plait tout en percevant une rémunération. L’alternant est à la fois salarié, mais aussi étudiant. L’alternance se différencie par 2 types de contrats : le contrat d’apprentissage ainsi que le contrat de professionnalisation. Ils visent les mêmes objectifs puisqu’ils combinent travail en entreprise ainsi que la formation théorique. Le contrat d’apprentissage est pratiqué dans la voie d’une formation initiale, tandis que celui de professionnalisation se porte plus particulièrement sur une formation continue pour viser une insertion professionnelle plus rapide. L’alternance concernant tous secteurs d’activité et niveaux de formation.

Le contrat d’apprentissage

Le principal objectif étant de suivre une formation générale, pratique et théorique, afin d’acquérir une qualification professionnelle résultant d’un diplôme ou d’un titre professionnel, ce contrat concernent les personnes âgés de 16 à 29 ans révolus (avant 16 ans, les étudiants en fin de de la 3ème peuvent être admis apprentissage). Il a pour but d’obtenir un diplôme d’Etat (BTS, CAP, Licence, BAC, Master…) ou alors un titre professionnel.Il concerne les entreprises essentiellement issus du secteur commercial, industriel, artisanal (…), pour résumer, tout employeur privé ou public en règle de cotisations sociales. L’apprenti peut être guidé ou pas dans la recherche d’un potentiel employeur, mais est guidé par un maître d’apprentissage qui peut être un des salariés de l’entreprise comme l’employeur lui-même.

Le contrat de professionnalisation

Le principal objectif est l’insertion ou le retour à l’emploi des jeunes, mais aussi d’adultes, par l’obtention d’une qualification professionnelle reconnue par l’État. Ce contrat peut déterminer une formation sur mesure qui s’acclimate aux besoins de l’employeur et de l’alternant, et qui ne soit pas obligatoirement qualifiant ou certifiants.Le contrat de professionnalisation s’applique aux personnes âgés de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus, les individus ayant disposé d’un contrat aidé ainsi que les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Il concerne les employeurs du secteur marchand qui sont sujet au financement de la formation professionnelle continue excepté de l’Etat, des collectivités territoriales et établissements publics administratifs. Le titulaire de ce type de contrat est considéré comme un salarié dans l’entreprise, il dispose du même règlement, de la même convention collective et mêmes lois que les autres salariés.

Type de contrat et durée

Ces 2 types de contrats sont sujets en contrat à durée indéterminée (CDI) ou à durée déterminée (CDD).La durée peut varier pour :Le contrat de d’apprentissage est conclu généralement pour une durée de 2 années mais qui peut, dans certains cas, varier. Elle peut être inférieure (6 mois) ou supérieure (3 ans), voire toucher les 4 ans pour les travailleurs handicapés. Le temps partiel est exclu dans le contrat d’apprentissage. L’apprenti doit effectuer, au moins 400 heures par année de formation.Le contrat de professionnalisation est conclu à une durée déterminée pour une période de 6 mois à 1 an, et peut être de 2 ans pour les personnes sans qualification ou bénéficiaires du RSA, de l’ASS, de l’AAH ou qui a bénéficié d’un contrat aidé. Le temps partiel peut être conclu dans ce contrat. L’alternant doit pratiquer entre 15 et 25% de l’étendue du contrat sans être inférieur à 150h (la durée peut varier selon un accord).Le rythme école/entreprise dépend des contrats ou de l’école où se trouve l’étudiant. Il peut très bien alterner 2 jours d’école / 3 jours d’entreprise, 1 semaine d’école / 1 semaine d’entreprise ou encore 2 semaines d’écoles / 3 semaines d’entreprises. Le temps de travail de l’alternant est le même que celui en vigueur dans l’entreprise, qui est communément de 35h, il peut ensuite différer selon le rythme de l’alternance. Les heures supplémentaires ne sont pas autorisées mais des dérogations peuvent être envisagées par l’inspecteur du travail, qui fixe un maximum de 5h par semaine pour les alternants âgés de plus de 16 ans.

La rémunération

Dans le contrat d’apprentissage, l’apprenti a une rémunération qui varie en fonction de son âge. Sa rémunération augmente chaque année suivant de l’exécution du contrat. La rémunération que bénéficie  l’apprenti se rapporte à un pourcentage du SMIC ou du SMC pour les plus de 21 ans.Pour des contrats conclus à partir du 01/01/19Pour des contrats conclus jusqu’au 31/12/18*ou du salaire minimum conventionnel de l’emploi occupé (Source : Site du ministère du Travail) Dans le contrat de professionnalisation, la rémunération de l’alternant diffère en fonction de l’âge de l’étudiant et du niveau de sa formation initiale. (Source : Site du ministère du Travail) L’alternant peut être sujet à des primes exceptionnelles versées par l’employeur ou même avoir une rémunération plus favorable pour le salarié.. Il peut aussi prétendre au titre restaurant, au 13e mois et aux indemnités de transport (certaines régions peuvent aider à la mobilité pour les jeunes en alternance).

Avantages

Pour l’alternant

Il développe de nouvelles compétences telles que la polyvalence, le travail en équipe, l’autonomie, le sens de l’organisation qui sont très recherchées par les recruteurs. Cela permet la mise en pratique des enseignements théoriques et de l’imprégnation de la culture de l’entreprise.L’alternance forge avant tout un état d’esprit professionnel et aide à acquérir une réelle expérience qui n’a rien à voir avec les stages proposés dans les voies de la formation classique.Il étudie étudier tout en étant rémunéré. C’est un excellent moyen de poursuivre des études quand on a peu de moyens financiers, notamment dans les filières privées. De ce fait, l’alternance se démocratise puisqu’il attire des jeunes issus de milieux plus modestes, c’est un réel ascenseur social.L’alternant bénéficie de la gratuité des frais de formation.Il accède plus facilement à l’emploi puisque l’alternance débouche le plus souvent sur un CDI en fin d’études, avec des conditions de travail bien meilleures et des possibilités d’évolution plus fortes.En contrat d\’apprentissage, l\’apprenti majeur peut avoir l\’aide sur le financement de son permis de conduire B. L’étudiant a le droit au chômage après une période d’alternance s’il se retrouve sans emploi à l’issue de ce contrat. La seule condition étant d’avoir travaillé au moins 4 mois durant ces 2 dernières années.Il bénéficie des mêmes droits que les autres salariés (dépendant de l’entreprise : CE, tickets restaurants, de participation, d’intéressement…).Il est affilié à une mutuelle payée en bonne partie par l’employeur.Il peut être remboursé au moins à hauteur de 50% de son abonnement transport ou avoir un remboursement de frais kilométriques selon un indice.Enfin, il développe son propre réseau professionnel.

Pour l’employeur

Pour les entreprises, recruter une personne en alternance, c’est s’offrir la possibilité de former un futur collaborateur en l’intégrant à son entreprise, moyennant un investissement financier peu élevé.De nombreux avantages financiers sont soumis à l’employeur qui recrute : en France, le bonus de tutorat : l’entreprise qui accueille un jeune en formation recevra une prime de 500 euros les 2 premières années et de 750 euros la troisième. Le renforcement de la culture de formation au sein de l’entreprise Un soutien administratif et pédagogique et une reconnaissance par le service public des compétences acquises

L’alternance permet de réduire le chômage des jeunes

En France, en 2015, le plus haut taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans, enregistré dans les années 2000, était de 24.68%. En 2017, il était redescendu à 22.32% des jeunes sans emploi. Depuis un peu plus d\’un an, les statistiques du chômage montre une légère régression (-2.6%). Mais il en reste toujours un grand nombre sans emploi aujourd’hui, environ 530 000 jeunes.Plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement ces dernières années dont le fait de vouloir favoriser l’alternance. En effet, l’alternance est un outil puissant qui permet d’avoir une formation qualifiante mais aussi un accès à l’emploi en CDI pour près de 70% des alternants. La réforme de l’alternance adoptée le 1er août 2018 traduit l’ambition gouvernementale à favoriser cette formation qualifiante, en revalorisant les contrats pour qu’ils soient plus attractifs de la part des étudiants mais aussi des entreprises. Ce sont essentiellement les grandes entreprises qui sont le moteur principal de l’alternance, 95.8% seraient à l’origine des recrutements des alternants en 2018, contrairement aux PME qui sont plutôt réticentes à les introduire. Cependant des freins à cette méthode de formation peuvent faire face comme la défiance de l’Education Nationale, qui craint que son développement se fasse au détriment des GRETA et lycées professionnels ; la réforme des bacs pros en 3 ans, avec la quasi disparition des BEP et de la perte de vitesse des CAP (elles regroupent encore les trois quarts des alternants actuels) ; la réticences des entreprises, à signer des CDD aussi longs ; le manque d’ouverture de certaines fonctions ; le faible développement de l’apprentissage dans le monde.

Victime de sa mauvaise image, l’apprentissage étant encore souvent considéré comme un cursus pour les jeunes ayant des difficultés scolaires. Beaucoup d’entre eux préfèrent voir leur enfant se pencher vers une voie plus traditionnelle qui est moins soumise aux travaux manuels.Le sujet soulève donc de nombreuses divergences de toute part, mais n’en montre pas moins que son développement pourrait être plus qu’utile. Le chômage des jeunes restant tout du moins inquiétant et l\’alternance constituant une réponse prioritaire du gouvernement pour lutter contre le chomage. (Source : Observatoire des métiers de l’assurance) Pour chiffrer l’alternance, et plus précisément dans le secteur de l’assurance, l’alternance se développe de plus en plus. Après une stabilisation en 2015, et d’une légère baisse en 2016, 2017 fait face à une reprise de l’alternance et laisse donner un aperçu aux années 2018 et 2019 qui ne pourront qu’être que de la partie avec une hausse.

Conclusion

L’alternance se qualifie comme un levier pour l’insertion des étudiants, des travailleurs handicapés, puisque 70 % des contrats en alternance débouchent sur un recrutement. Il est considéré comme un contrat gagnant-gagnant, l’entreprise recrute à moindre coût et risque, l’étudiant étudie à moindre frais. Il faut donc favoriser l’alternance et lui donner des moyens de se développer encore plus dans le monde, en particulier en France qui a encore un faible taux d’alternants comparé à des pays comme l’Allemagne. Cela créer de la valeur au sein de chaque entreprise, ce qui signifie qu’elles vont avoir une hausse de compétitivité qui fera accroitre leur chiffre d’affaire et donc du PIB. C’est donc en plus un avantage pour l’économie du pays, cela peut profiter à tout le monde et avoir de réelles retombés positives si l’Etat s’en donne les moyens. Favoriser l’alternance en France, ça serait favoriser la jeunesse, lui permettre de se forger une expérience pour ainsi permettre une insertion dans l’emploi plus facile et donc ne pas contribuer au chômage chez les jeunes qui est encore trop fort.  Même si aujourd’hui, de nombreuses entreprises sont réticentes à accepter des alternants, l’alternance se développe doucement mais sûrement et les réfractaires d’aujourd’hui seront les plus réceptifs dans le futur.